

Déclaration liminaire au CSE du réseau France 3 du 26 octobre 2021
France 3 : une régionalisation en trompe l’œil.
12 M€, c’est le montant des économies que le réseau régional de France 3 devrait finalement avoir réalisées en 2021 par rapport aux prévisions du budget.
Des économies qui tombent à point nommé pour financer les surcoûts du maintien de France 4 et de Culturebox sur le canal 14 ; des surcoûts qui atteignent précisément 12 M€. Sacrée coïncidence…
Ces économies ont été opportunément obtenues, grâce à la crise sanitaire, par la dégradation de l’offre, à travers la mise en place des JT grandes régions au 1er semestre.
Visiblement la méthode a donné des idées à la direction de France 3 Aura. Crise sanitaire ou pas, elle a décidé de poursuivre les mutualisations pendant les week-end et les vacances, afin d’atteindre ses objectifs d’économies.
Cette politique est largement rejetée par les salariés qui se sont massivement mis en grève à France 3 Alpes puis à France 3 Auvergne ces derniers week-end.
Car les salariés n’en peuvent plus de la réduction des moyens, de la dégradation de ce qu’ils produisent et des conditions dans lesquelles ils doivent le faire.
On est bel et bien au bout d’un système, celui qui a fixé à France.tv comme principale boussole depuis dix ans la réduction drastique des budgets et la suppression de près de 2000 postes.
Lors de la dernière réunion de la CASAR, le directeur de France 3 Nouvelle-Aquitaine a avoué son impuissance, l’incapacité de sa région – pourtant pilote – à s’emparer de nouveaux créneaux, l’après-midi, sans mettre un peu plus en danger des salariés déjà dans le rouge.
Plus les mois passent, plus les illusions se perdent et les scepticismes gagnent. L’inversion du modèle régional serait-elle un trompe-l’œil ?
Le prime time du 21 octobre consacré à Brassens et officiellement « proposé » par France 3 Occitanie est à ce titre édifiant. Dans un communiqué ronflant, la communication du Réseau ose affirmer sans rire que « France Télévisions met en lumière une nouvelle fois le savoir-faire et la créativité des antennes régionales ». Qu’on en juge : une émission produite par une boite privée parisienne, présentée par deux animateurs nationaux, mettant en scène des vedettes du show biz qui n’ont rien de local, avec des moyens techniques en grande partie privés. Où sont donc les savoir-faire et la créativité des antennes régionales à qui Paris est venue livrer une émission clés en mains ?
Tout cela ressemble beaucoup à de l’habillage de façade, une régionalisation en carton-pâte.
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Paris, le 26 octobre 2021 |