

Compte-rendu du CSE du réseau France 3 des 7 et 8 décembre 2021
En ouverture du CSE, le président a convenu que 2021 « fut une saison difficile ».
« Je ne vais pas nier les difficultés, les crispations et les incompréhensions », a-t-il tenu à préciser, avant d’ajouter, saluant les échanges avec les élus du CSE : « J’essaie avec respect, humilité et conviction de donner du sens à nos échanges, de favoriser le dialogue, la contradiction. Avec bienveillance. Je crois au respect ».
Philippe Martinetti a terminé ce laïus de fin d’année de manière mi-figue, mi-raisin : « A titre personnel, normalement, je serai encore là en 2022 ». Vu la longévité de ses prédécesseurs, on peut en effet s’interroger…
En cette fin d’année, c’est aussi l’heure des bilans. En l’occurrence, des bilans qui auraient dû être faits il y a bien longtemps, mais la techno-structure de la boite et ses logiciels mirobolants peinent à cracher les statistiques.
Bilan social 2020
A l’aube de l’année 2022, il était temps de faire le bilan de… 2020.
Depuis les ordonnances Macron, les CSE ne sont plus consultés sur le bilan social, c’est désormais la prérogative du seul CSE central de l’entreprise, ce que semblent ignorer les juristes de la DRH…
Bref, les élus ont surtout noté l’obsolescence d’un certain nombre d’indicateurs qui soit ne correspondent plus à la réalité de la boite, soit n’apportent pas une information utilisable. Ainsi des éléments très importants pour suivre l’état de santé des salariés (taux d’absentéisme, maladies professionnelles) sont incohérents ou inutilisables du fait des données prises en compte. Les heures sup ne figurent pas dans le document, ce qui serait pourtant utile pour avoir une photographie de la charge de travail. Quant au chapitre dialogue social, il date de l’Ancien monde et imagine encore des CE, des DP et des CHSCT…
Côté bilan, il est évidemment négatif, avec une baisse accélérée des effectifs, du fait des confinements de 2020. En 3 ans, la baisse a atteint 330 ETP permanents et 39 ETP non permanents.
Le taux de féminisation atteint 44% dans le Réseau, en hausse dans toutes les catégories sauf chez les cadres PTA. La féminisation se fait en bas de la pyramide des âges : en dessous de 44 ans, il y a désormais une très légère surreprésentation des femmes.
On notera encore que la rémunération annuelle moyenne est en baisse par rapport à 2018, ce qui traduit la politique de modération salariale qui aboutit à l’appauvrissement des salariés, à plus forte raison dans un contexte d’inflation forte.
Bilan de l’emploi à fin septembre
Là encore un certain nombre d’indicateurs doivent évoluer afin de prendre en compte la réalité de la charge de travail.
Bilan du handicap 2020
Si France Télévisions s’enorgueillit d’un bilan handicap avantageux, il en s’agit là que de la partie quantitative. En effet dans le Réseau (hors Corse), 215 personnes disposent d’une reconnaissance de travailleur handicapé. Le Réseau compte à lui seul 41% des personnes en situation de handicap de FTV, alors qu’il ne représente qu’un tiers des effectifs.
Le taux d’emploi de FTV est supérieur à l’obligation légale de 6% puisqu’il atteint 6,97% pour l’ensemble du groupe. La société mère atteint même 7,50% quand des filiales comme France.tv Publicité ne sont qu’à 0,70%.
Sur le qualitatif, en revanche, le tableau est moins rose. Un nouvel accord groupe a été signé pour la période 2021-2023, mais les équipes ne semblent pas s’en être emparées.
Les correspondants égalité des chances (un par ancien pôle) ne sont souvent pas identifiés par les salariés. De même les personnes en situation de handicap ne disposent souvent pas d’un livret récapitulatif des interlocuteurs et des dispositifs en vigueur dans l’entreprise. Qui parmi eux, par exemple, sait qu’il existe un budget dédié au handicap permettant de prendre en charge des aménagements et des aides particulières ? Ce budget est aujourd’hui sous-utilisé.
Philippe Martinetti précise que la direction s’est engagée à ce que chaque personne en situation de handicap soit reçue en 2022 par le binôme correspondant égalité des chances-IRH, afin de se faire expliquer les dispositifs et exprimer sa situation personnelle.
En revanche, la direction semble hostile à la mise en place de référents handicap parmi les RP, ce qui est inexplicable. Le DRH Samuel Bignon essaie de gagner du temps en affirmant qu’ « on doit avoir une réflexion sur le sujet ».
Projet de plan de développement des compétences 2022
Il s’agit de grandes orientations calquées sur celles du plan stratégique de l’entreprise. A ce stade, cela reste théorique, d’autant qu’on n’a pas la visibilité au-delà de 2022, avec les incertitudes politiques et financières qui pèsent sur FTV. En outre, il n’y a pas, à ce stade, d’accord de GPEPP (gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels).
Prévention des risques professionnels
Il s’agit de la mise à jour des documents uniques d’évaluation des risques professionnels (DUERP) élaborés dans chaque antenne et qui recensent l’ensemble des risques auxquels sont susceptibles d’être soumis les salariés. Ces risques sont classifiés en fonction de leur gravité et de leur probabilité.
Cette année, le travail a été coordonné de manière plus efficace que l’année dernière et la CSSCT a donc reçu des documents mieux identifiés et mieux utilisables, même s’ils restent très disparates. Suivant les sites, on sent qu’il s’agit souvent pour la direction d’un exercice formel un peu mécanique, ce qui prouve bien que l’on n’a pas pris la mesure de l’absolue nécessité de mettre en place une politique efficace de prévention des risques.
Cela se traduit dans les plans de prévention élaborés par la direction, qui sont souvent assez lacunaires ou imprécis. Les Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail (PAPRIPACT) sont pourtant une obligation de l’employeur.
Relocalisation du BIP d’Angers
C’est un serpent de mer. Depuis des années, on parle de la nécessité de nouveaux locaux pour le BIP d’Angers. L’urgence est devenue d’autant plus grande avec le doublement de l’équipe à 4 personnes.
Mais le marché immobilier est tendu à Angers et ne correspondait pas nécessairement au cahier des charges de France Télévisions.
A l’automne, la direction a jeté son dévolu sur un bâtiment récent, dans un quartier en plein renouvellement à côté de la gare. La surface des locaux est doublée, les lieux sont lumineux et sécurisés.
Tout irait bien si le lieu disposait d’un parking facilement accessible et de places pour les véhicules des salariés. A ce stade, le parking des voitures de reportage est à 100 m et implique donc cheminement et manutention. Et il n’y a pas de places pour les voitures personnelles.
Dans un avis, les élus ont rappelé la nécessité de prendre en compte les impacts sur les déplacements des salariés. S’ils sont favorables aux modes de déplacement alternatifs à la voiture, ces derniers doivent cependant être performants et opérationnels, sinon cela rajoute une contrainte supplémentaire à des salariés, particulièrement en BIP, dont la charge de travail est déjà substantielle.
Relocalisation de la locale du Havre
Une fois n’est pas coutume, les élus du CSE ont été informés en amont de la signature d’un bail pour les futurs locaux de la locale de France 3 Baie de Seine, au Havre.
4 lieux ont été identifiés par les services IMG, deux tiennent réellement la route. Les RP ont été associés et se sont prononcés. Leur choix semble partagé par la direction locale et le coordinateur IMG du Réseau France 3.
Ces nouveaux locaux, refaits à neuf, sont plus vastes et lumineux, ce qui n’était pas le cas des locaux actuels. Ils doivent permettre d’accueillir l’équipe locale de France Bleu. Ils permettent également l’aménagement d’un coin cuisine et d’une douche et sont situés dans le centre, à proximité de tout.
Après cette 1re information, le choix définitif devra être fait et une lettre d’intention signée avec le bailleur. Ensuite, les RP seront associés à la définition des aménagements. Le CSE sera enfin consulté sur le projet final.
Nouveau portail monespace
La direction de la communication interne est venue présenter aux élus le nouvel intranet monespace. C’est en effet la communication interne de FTV qui gère ce portail, même s’il sert de carrefour à pas mal d’outils déployés par la direction des services informatiques ou par le service d’information de la RH.
Il était temps de donner un coup de jeune à l’interface préhistorique, illisible, où personne ne trouvait jamais ce qu’il cherchait (ou alors, sur un malentendu).
La direction de la communication dit avoir réfléchi à un outil utile, accessible et simple d’utilisation. Le résultat est celui de 150 ateliers avec 80 contributeurs.
Les élus ont regretté que les utilisateurs finaux, les salariés lambda, n’aient pas été associés à l’expression de besoins. Ils regrettent que l’information « corporate » occupe une place prépondérante au détriment d’une information pratique utilisée au quotidien (accès aux accords, aux infos RH et autres, accès aux applis et à monkiosque). L’articulation avec un certain nombre d’outils comme monkiosque reste parfois insuffisamment lisible.
Pour accéder à monkiosque, il faut se connecter via son profil Windows, ce qui donne accès aux informations issues d’Office 365 (les différents logiciels bureautiques, l’historique des derniers documents utilisés, etc.). La direction certifie que ces informations ne sont accessibles que par le salarié via son identification.
D’autres évolutions du portail sont à venir, centrées autour de l’expérience utilisateur.
N’hésitez pas à faire vos retours à la direction de la communication, on nous dit que l’organisation du portail pourra être réajustée en fonction des remontées.
Vie du CSE
Bruno Demange (Nancy) a été élu président de la commission Nouvelles technologies du CSE, suite à la démission de Philippe Conte (Grenoble).
Le CSE a voté le renouvellement du contrat annuel de Laurence Valet, aide-comptable en CDD du CSE.
La présidente de la commission des ASC du Réseau, Nancy Gressier, a rendu compte de la dernière réunion de la commission. Au menu notamment, la décision d’offrir exceptionnellement un chèque cadeau supplémentaire de 100€ aux salariés du Réseau (en réalité une carte cadeau et des chèques culture dématérialisés).
A venir
Prochain CSE : 19 et 20 janvier
Prochaine CASAR : 13 janvier 2022.
Vos élus CGT vous souhaitent de belles fêtes de fin d’année
et vous donnent rendez-vous en 2022
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Paris, le 20 décembre 2021 |