

Compte-rendu du CSE du réseau France 3 des 28 et 29 septembre
Régionalisation : vers une évolution du projet ?
Suite à la signature d’un accord de méthode avec les organisations syndicales, une commission a été créée pour suivre et ajuster le projet de régionalisation qui doit s’étaler sur plusieurs années et concerne des pans aussi variés que le numérique, l’antenne, l’info, mais aussi les modes de fabrication des émissions et de l’information, les métiers, les moyens humains et financiers, les partenariats avec France Bleu, voire avec la presse quotidienne régionale (PQR).
Cette commission répond au doux nom de CASAR (commission d’anticipation, de suivi et d’ajustement de la régionalisation).
Tiens, d’ailleurs, si on en croit la direction, il ne faut plus dire « régionalisation », mais plutôt « développement des offres régionales ». Il ne s’agit apparemment pas que d’un glissement sémantique. Les éléments présentés à la CASAR montrent que la réflexion la plus avancée porte sur la plateforme numérique « de proximité », à qui on assigne des objectifs nombreux et importants : articles, vidéos, podcasts, du décryptage et de la mise en perspective, des portraits et témoignages, des contenus de service au quotidien, l’animation d’un dialogue avec les publics. Philippe Martinetti, le nouveau patron du réseau régional, parle d’un « rééquilibrage » entre le numérique et le linéaire.
Tout cela réclame des moyens. Or, sur la question des moyens, la direction n’a à ce stade aucune réponse, à part évoquer d’hypothétiques changements de pratiques qui n’ont commencé ni à être expérimentées, ni à être négociées. Tout juste Philippe Martinetti évoque-t-il la question des petites régions sous-dotées (Centre Val de Loire, Pays de la Loire), en indiquant : « je ne vais pas sortir d’ETP magiques, je n’ai pas de besace à ETP. Mais sur des points sensibles, sur des postes et métiers nécessaires au développement régional, je vais être attentif ». On comprend en creux qu’il pourrait y avoir des redéploiements de postes, sans précision sur leur origine.
Ces ambitions sur le numérique se feront-elles au détriment de l’antenne linéaire ? C’est la question qu’ont posé les élus CGT et à laquelle la direction oppose de très évasives dénégations. Car on est parvenu à l’heure de vérité : des moyens qui ne permettent plus de répondre correctement à nos objectifs d’antenne – encore moins à nous développer – et qui vont encore baisser drastiquement en 2022. Que restera-t-il à l’arrivée du projet régional ?
Côté info, une réflexion doit être menée autour du contenu et de la forme des JT régionaux. Pour l’instant, elle a lieu dans un cénacle de cadres de rédaction, piloté par Christophe Poullain, le directeur par intérim de l’info régionale, assisté de deux rédacteurs en chef du Réseau, Anne-Sophie Maxime (Marseille) et Anthony Masteau (Rennes).
Les élus ont dénoncé le fait qu’une fois de plus il s’agisse d’une réflexion descendante des chefs vers les troupes.
Ce journal du futur (le sera-t-il seulement ?) sera testé en laboratoire à Strasbourg, dans le cadre de l’expérimentation comprenant un automate de régie. Après d’âpres débats, la direction précise qu’il y aura bien une expérimentation cadrée par les accords d’entreprise.
Quoi qu’il en soit, la direction reconnaît qu’elle n’est pas prête sur un certain nombre de points ; d’ailleurs, elle a décidé de rallonger le délai de la procédure d’information/consultation des instances. On devrait en savoir un peu plus lors de la réunion du CSE Central de FTV, le 13 octobre.
Plus de détails dans le compte-rendu de la CASAR
Voir aussi la déclaration liminaire de la CGT
Santé au travail
La commission santé a balayé les nombreux sujets santé qui émaillent le réseau. Les élus de la CGT ont rappelé qu’il appartenait à la direction de communiquer sur la persistance des mesures sanitaire et de réunir les meilleures conditions possibles pour celles et ceux qui vont revenir sur site dès le 1er octobre. La direction s’engage à produire un communiqué qui précisera le socle commun des règles en vigueur.
À ce jour de nombreuses imprécisions sur le déploiement de l’accord télétravail ou encore le pass sanitaire laissent des espaces d’interprétation dont il est à craindre qu’ils produisent incompréhensions ou décisions arbitraires. Pourtant, à la demande de la CSSCT, « des ateliers de reprise » avaient été organisés afin d’anticiper et de mettre en place l’accompagnement individuel ou collectif dédié en fonction des remontées. A ce stade la direction n’a pas associé les élus à un travail consolidé et, un sujet chassant l’autre, les ateliers qui se sont tenus ne laissent place à aucune mesure visible. L’intention était là, le mode opératoire était également partagé mais nous déplorons une mise en œuvre à géométrie variable et une démarche inachevée.
Autre sujet d’envergure, examiné par la CSSCT, le rapport d’expertise de Secafi portant sur un risque grave par incidents répétés à France 3 Languedoc-Roussillon déclenché le 17 décembre 2020 par les élus du CSE. Le constat de l’expert est alarmant, il pointe l’inaction sidérante de la direction. De nombreux salariés ont fait les frais d’un mode managérial autocratique et pathogène. Les élus ont rappelé l’article L.4121-1 du code du travail qui précise que l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Les obligations de la direction en termes de santé physique et mentale relèvent d’une obligation de résultat, il est donc impossible de pouvoir y déroger.
La direction s’est engagée à réunir rapidement les représentants de proximité et à organiser différentes restitutions de cette expertise auprès de tous les salariés de France 3 Languedoc-Roussillon. Un travail au long cours devra ensuite être mené, afin d’établir un plan d’actions partagé qui comprendra des mesures correctives et des garde-fous pour faire que ce type de dérive ne puisse à nouveau se produire.
Concernant Amiens, les élus du CSE avaient déclenché, le 26 mars dernier, une alerte pour risque grave au service web, suite à des témoignages inquiétants remontant à plusieurs années. L’enquête paritaire menée par les RP et la direction avec l’accompagnement d’un expert, a conclu qu’il ne persistait pas de risque grave au sein du service. Un certain nombre de mesures ont d’ores et déjà été prises, un plan d’action concerté entre les RP et la direction est en cours d’élaboration.
Enfin, à Brest, une alerte pour atteinte aux droits des personnes remontant à un an, a fait l’objet d’une investigation par un cabinet extérieur. La synthèse du rapport, présentée à la CSSCT n’est clairement pas à la hauteur des enjeux et de la gravité des faits, en particulier l’accident du travail dont a été victime à cette occasion une élue du personnel. Les élus ont très vivement déploré l’inertie de la direction dans le lancement d’une enquête, puis la superficialité du travail de l’officine, qui n’a pas cherché à identifier les facteurs de risque, permettant d’expliquer les faits, notamment au regard du contexte de travail ou du lourd historique à la locale de Brest. Au final, le rapport ne permet pas d’entamer un travail de réparation, ni de mettre en place le moindre plan d’action crédible.
Plus de détails dans le compte-rendu de la CSSCT du 17 septembre
Déménagement de la locale de Pau
Consultés sur le projet de déménagement de la locale de Pau, les élus ont salué, une fois n’est pas coutume, la conduite du projet par la direction de France 3 Nouvelle-Aquitaine : les salariés ont été associés en amont, leurs remarques ont permis d’adapter significativement le projet. De même, un suivi a été effectué par les représentants de proximité.
Le projet prévoit de rapatrier la locale en centre-ville de Pau, dans le même bâtiment que France Bleu, ce qui lui donnera plus de visibilité que dans sa zone industrielle actuelle. En outre, la question des déplacements (transports en commun, vélo) a été prise en compte.
Voir l'avis du CSE sur la relocalisation de la locale de Pau
Appel d’offres sur la sécurité et le gardiennage
Il s’agit du renouvellement des contrats actuels, hors Outremer. Nous ne saurons qu’en janvier quel prestataire sera retenu. Si ce n’est pas le prestataire actuel qui remporte le marché, il y aura une procédure de reprise et de transfert du personnel concerné.
Principale évolution entre le contrat actuel et futur : l’exigence sur le niveau d’aptitude des gardiens qui ne devront plus être seulement agents de sûreté et de sécurité, mais également SIAP 1 (sécurité incendie). Cette qualification les habilite à arrêter une alarme incendie et à effectuer une « levée de doute ».
Selon la direction, la convention collective de la sécurité interdit aux gardiens de faire l’accueil, de répondre au téléphone ou d’effectuer des tâches administratives.
Les élus ont beaucoup argumenté sur l’écart qui existe entre la théorie des appels d’offre que passe France Télévisions et la réalité du travail effectué par les agents sur le terrain, qui comprend de nombreuses tâches cachées. Les élus ont rappelé qu’il ne doit pas y avoir de lien de subordination entre les salariés de la société prestataire et France Télévisions.
France Télévisions met en avant hypocritement la responsabilité sociale et environnementale, tout en se défaussant sur des sous-traitants dont on connaît toutes les dérives en termes de droits sociaux. L’établissement d’un cahier des charges plus ambitieux socialement aurait pu laisser entrevoir une amélioration des conditions de travail pour ces premiers de cordée de nos établissements.
Voir le tract de la CGT du 31 août
Vie du CSE
Gwendal Poiron a été élu représentant de proximité de l’antenne de France 3 Bretagne, en remplacement de Vincent Texier, démissionnaire.
A venir
13 et 14 octobre : CSE central
19 octobre : CASAR
26 et 27 octobre : CSE
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Paris, le 5 octobre 2021 |