

Compte-rendu du CSE du réseau France 3 des 26 et 27 octobre 2021
Projet de régionalisation : de la théorie à la pratique, il y a un monde

La 2e réunion de la CASAR, la commission d’anticipation, de suivi et d’ajustement de la régionalisation, a permis d’en savoir plus sur les résultats des enquêtes qualitatives auprès des publics ou sur la réflexion menée au sein de l’encadrement journalistique autour d’une évolution du JT régional.
Compte-rendu de la CASAR
Un grand nombre de constats et de réflexions ne sont pas nouveaux. Ils ressurgissent régulièrement depuis de très nombreuses années. La nouveauté réside plutôt dans l’articulation entre l’antenne linéaire et le numérique qui occuperait à l’avenir une place centrale.
La difficulté réside dans le fait qu’on n’a toujours pas d’évaluation des moyens nécessaires, ni des scénarios pour en dégager. Tant qu’on n’abordera pas cette question centrale, les discussions resteront nécessairement théoriques et répétitives.
Faute de ces éléments, la procédure de consultation des CSE (CSE Central, CSE du Réseau et CSE de Corse) a été repoussée au printemps. Le temps aussi pour l’expert du CSE d’obtenir les éléments qui lui permettront d’éclairer les élus.
A ce stade, vu l’étranglement des moyens, les directions régionales ont toutes les peines à envisager des développements.
Bref, l’ambiance est particulièrement morose, comme l’a évoqué la CGT dans sa déclaration liminaire.
Bilan financier du Réseau au 30 juin
Le réseau régional accuse un retard important au 30 juin, du fait de la crise sanitaire. Un mois d’antenne dégradée et de journaux grandes régions au printemps a permis à l’entreprise d’économiser 12 M€. Une fois encore, les régions contribuent largement à l’équilibre du compte de résultat de l’entreprise.
Alors que l’on annonce une année de tous les dangers en 2022 en termes budgétaires, Philippe Martinetti assure qu’il veillera à l’équité entre les régions (notamment pour les petites régions sous-dotées) et qu’on le verra dans les arbitrages financiers lors de la notification du budget. A suivre donc…
Diagnostic situation femmes / hommes 2020

Une fois de plus, le diagnostic de l’égalité professionnelle est présenté en fin d’année suivante, très loin de la période qu’il est censé couvrir. Chaque année, la direction indique qu’elle n’est pas prête à présenter ce bilan dans les temps, ce qui déconnecte l’analyse de la réalité des faits.
Ce bilan 2020 est d’autant plus déconnecté qu’un nouvel accord avec de nouveaux objectifs de réduction des inégalités est en vigueur depuis le 1er juillet 2021.
En 2020, la part des femmes dans le réseau régional a progressé pour atteindre 44,1%, contre 43% en 2019, mais en deçà du niveau de l’entreprise (45,7%). Malgré tout, un certain nombre d’objectifs de l’ancien accord n’ont pas été atteints. De peu pour la part des femmes PTA (46,5% contre 47% prévus). Beaucoup plus nettement pour les femmes cadres supérieurs PTA (36,4%, loin de l’objectif de 45%). Les résultats sont en revanche atteints voire dépassés pour les journalistes.
Le bilan présenté ne permet pas une analyse fine d’un certain nombre d’indicateurs, en particulier l’absentéisme. Les élus ont demandé que la présentation soit clarifiée et affinée.
Alerte à la documentation de Limoges

Les représentants de proximité de France 3 Limousin ont déclenché une alerte au service documentation de la station et ils ont saisi le CSE.
Cette alerte survient dans un service qui subit une forte surcharge de travail et où un poste est vacant. L’élément déclencheur, qui a entrainé un accident du travail, a été le refus par la direction d’accorder plus d’une journée de télétravail par semaine dans ce service en tension. Avec cette nouvelle absence, seule la moitié de l’effectif reste présente.
Si la direction locale a immédiatement traité l’alerte des RP, elle n’est malgré tout pas en mesure de rétablir à court terme le bon fonctionnement du service. Le poste vacant doit être pourvu par reconversion, donc pas avant le 2nd semestre 2022. En attendant, la direction travaille sur des solutions provisoires mais insatisfaisantes, en proposant un CDD à des jeunes sortant d’école.
Par ailleurs, la direction n’a rien trouvé de mieux que de contester l’accident du travail en émettant des réserves. Une réaction incompréhensible, vu que les faits se sont produits suite à une réunion de service et sont clairement liés au travail. Les élus du CSE ont vivement dénoncé cette approche de la santé au travail par la direction, qui visiblement peine à reconnaître les situations de souffrance des salariés et à s’emparer de ce sujet majeur dans l’entreprise, dans le réseau régional en particulier.
3 ans après la constitution du CSE, alors que le Réseau a connu près d’une trentaine d’alertes santé, les élus CGT n’acceptent plus cette incapacité de la direction à mettre en place les actions appropriées, alors qu’elle est responsable de la santé physique et mentale des salariés.
Philippe Martinetti assure les élus qu’il « sait l’urgence », qu’il « veut qu’on aille plus vite ». Il propose aux membres de la CSSCT de travailler sur des solutions communes à partir de leurs propositions restées lettres morte sous les précédentes directions. « On va travailler, la confiance ne se décrète pas, elle se construit », affirme-t-il.
Évolution des mesures sanitaires

Capteurs de CO2
Réclamés en CSSCT depuis déjà plusieurs mois, les capteurs de CO2 font enfin leur apparition dans le Réseau. Il s’agit de matériel français, fourni par la société Pyres.com, référencée par l’Ademe.
Rappelons que ces appareils mesurent le niveau de gaz carbonique dans l’atmosphère d’une pièce et permettent ainsi d’évaluer la concentration possible de la charge virale du Covid. Les élus saluent cette opération mais regrettent la lenteur de sa mise en place, et surtout le nombre très faible de capteurs distribués dans le Réseau, puisque la direction ne prévoit pas plus d’un appareil par antenne.
La direction justifie cette décision par le fait que les capteurs sont destinés à des pièces susceptibles d’accueillir une densité importante de salariés comme les salles de conférences de rédaction ou les régies ; l’idée est de les déplacer en fonction des besoins et d’aérer les autres locaux.
Les élus du CSE soulignent que les besoins peuvent être concomitants sur un site. Par ailleurs, la CSSCT avait demandé que les locales en soient également dotées mais ce n’est toujours pas le cas. Les élus demandent donc plus de capteurs. La direction n’exclut pas d’en rajouter. A suivre...
Pass sanitaire
A ce jour, le pass sanitaire n’est obligatoire que sur le site du Franay (Saint-Cloud) qui reçoit du public pour les enregistrements d’émissions.
L’entreprise n’impose pas la vaccination. Pour les tournages où le pass est nécessaire, le dialogue et l’anticipation sont à privilégier pour que les tournages puissent avoir lieu.
Relocalisations immobilières
Trois dossiers immobiliers ont été présentés aux élus.
A Pontarlier (Doubs), l’équipe du bureau d’information de proximité (BIP) a déménagé le 1er septembre dernier dans de nouveaux locaux mieux situés et plus vastes, après avoir travaillé pendant plusieurs années dans de mauvaises conditions, dans un local provisoire à la périphérie de la ville. Dans ce dossier, les salariés et les RP ont été informés et associés.
A Cergy (Val d’Oise), le projet vise à sécuriser l’activité de l’équipe de journalistes, actuellement dans un local inadapté dans un quartier où sévissent les trafics et les dégradations. Le nouveau local est vaste (128 m2), il offre des marges pour les aménagements qui se font en association avec les salariées. Le site est accessible en RER et dispose de places de parking. Le déménagement devrait se faire au printemps. Dans un second temps, les BIP de France 3 Paris Ile de France devraient migrer sur le système en vigueur au Siège (Dalet). Actuellement, ils sont équipés d’Avid NewsCutter pour le dérushage et l’envoi des images.
A Angers (Maine et Loire) en revanche, où les recherches d’un nouveau lieu pouvant accueillir 4 journalistes durent depuis de longs mois, la direction a pris à bail un local dans un quartier en construction derrière la gare. Or le site retenu ne dispose pas de places de parking, ce qui a entrainé un rejet unanime des 3 membres de l’équipe (le 4e poste n’est pas encore pourvu). Les véhicules professionnels devront stationner dans un parking souterrain plus loin dans la rue, ce qui va nécessiter des manutentions. En outre il n’y a la place que pour un seul véhicule personnel. Les élus du CSE ont demandé à la direction de proposer des solutions alternatives afin d’être en mesure de rendre un avis lors d’une prochaine réunion.
Bilan du Tour de France

Comme chaque année, la chargée de production du Tour de France, Stéphanie Müller, est venue présenter le bilan de l’opération aux élus. Ce retour a postériori se fait alors que les élus ont été préalablement consultés au printemps, afin d’autoriser des dérogations aux durées maximales de travail, pouvant aller jusqu’à 60h par semaine.
Cette année, un certain nombre de circonstances a entrainé des dépassements significatifs la dernière semaine du Tour, avec des durées de travail atteignant parfois 66h dans la semaine.
En premier lieu, les organisateurs du Tour (la société ASO) ont multiplié les configurations compliquées avec des zones techniques déportées (plateaux éloignés des cars, devant être reliés en fibre parfois sur plusieurs kilomètres), ce qui entraine des temps d’installation et de démontage plus longs qu’anticipé. Sur la dernière semaine, les équipes ont dû faire face à 3 zones déportées + un cas de covid qui a obligé à réorganiser le travail entre les cars de Rennes et de Marseille (Benjamin 2 et 1).
Selon Stéphanie Müller, l’année prochaine, il faudra renforcer les équipes quand il est prévu 3 zones déportées sur une même semaine.
Des tickets restaurants à Lille 
La direction a informé les élus que des tickets restaurant seront désormais attribués aux salariés de Lille, suite au départ du site de Lambersart et à la faible fréquentation de la cantine de Malakoff-Médéric, à proximité de la station du boulevard de la Liberté.
Vie du CSE

Mathieu Caillaud, journaliste au BIP de Bobigny a été désigné représentant de proximité de France 3 Paris Ile de France en remplacement de Geneviève Faure, démissionnaire.
A venir
Prochaine réunion de la CSSCT : 9 et 10 novembre
Prochaine réunion de la CASAR : 16 novembre
Prochaine réunion du CSE : 23 et 24 novembre
N’hésitez pas à solliciter vos élu·e·s CGT :
- Titulaires : Élisabeth Braconnier (Besançon), Chantal Frémy (Toulouse), Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE (Brest), Annabelle Igier (Reims), Fabienne Labigne (Nantes), William Maunier (Metz), Pierre Mouchel (Bordeaux), Christophe Porro (Marseille), Thierry Pujo (Limoges), Sylvie Samson (Orléans).
- Suppléant·e·s : Delphine Collin (Poitiers), Karine Cévaër (Rennes), Rabéa Chakir-Trébosc (Bordeaux), Danilo Commodi (Le Havre), Philippe Conte (Grenoble), Isabelle Debraye (Amiens), Laurent Faure (La Fabrique, Toulouse), Claire Lacroix (Marseille), Thomas Raoult (La Fabrique, Rennes), Frédéric Rinauro (Montpellier).
- Représentant syndical : Pascal Percie du Sert (La Fabrique, Lyon).
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Le 29 octobre 2021 |