

Déclaration liminaire au CSE du réseau France 3 de janvier
2022, tristes cieux
Crise sanitaire oblige, les cérémonies des vœux ont été annulées cette année. Ce n’est pas plus mal. Le contraste avec la réalité vécue aurait été saisissant et les directions auraient eu bien du mal à faire miroiter un horizon scintillant aux salariés du réseau régional.
Car si l’on ne sait pas où on va, avec une élection présidentielle de tous les dangers pour l’audiovisuel public, on sait en revanche où on en est. Et ce n’est pas brillant.
Pour tout dire, l’année a très mal commencé. Quel signe plus navrant que des antennes régionales à l’encéphalogramme plat, en sommeil artificiel, officiellement pour assurer une continuité a minima-minima de l’activité ?
Les salariés ne savent plus bien où ils en sont et le téléspectateur non plus. Belle démonstration de fragilisation de notre raison d’être et gros coup sur le moral des troupes, leur sens au travail… Au final, en prétendant protéger les troupes contre le covid, la direction met les salariés en risques psychosociaux et affaiblit nos antennes régionales aux yeux du public.
L’idée n’est pas ici de contester les mesures sanitaires, mais nous réaffirmons la nécessité d’avoir des actions proportionnées et concertées avec les partenaires sociaux, plutôt que de déclencher la bombe atomique pour tout le monde sans distinction.
Au-delà de cette rentrée déprimante, les perspectives ne sont guère plus enthousiasmantes. Le projet de régionalisation a manifestement vécu. Après avoir évoqué le « développement de 13 chaines régionales à décrochage national » puis simplement la « régionalisation », la direction évoque désormais un projet « proximité ». On aura compris que quand on en est à convoquer les mots vides du marketing, c’est qu’il n’y a plus rien à vendre.
Projet fumeux, absence de visibilité et de marge de manœuvre sur les moyens, état de santé des collectifs en berne, dialogue social embourbé et peu productif, n’en jetez plus !
Il va falloir un peu plus que quelques propos lénifiants pour convaincre les troupes qu’elles ont un avenir.
Les salariés pourront compter sur les élu-e-s CGT pour les aider et les défendre au quotidien.
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Paris, le 19 janvier 2022 |