

Compte-rendu du CSE du réseau France 3 des 19 et 20 janvier 2022
En observant une minute de silence, les élus du CSE ont rendu hommage à Gwenaël Rihet, JRI à Angers, décédé brutalement le week-end dernier dans un incendie. Gwenaël était une figure de la rédaction de France 3 Pays de la Loire. C’était aussi un militant de la CGT, il avait été délégué du personnel pendant de nombreuses années. C’est un choc pour tous. Nous adressons nos pensées à sa famille et à ses collègues de travail, en particulier Éric, avec qui il a formé un binôme, des années durant.
La 1ère réunion du CSE de l’année s’est déroulée dans une ambiance morose, alors que le réseau régional vient de subir une nouvelle mise à l’arrêt de ses programmes et une réduction du nombre de ses éditions, mutualisées sur des aires géographiques sans queue ni tête. Vos élus CGT l’ont exprimé dans leur déclaration liminaire.
En réponse, le patron du Réseau, Philippe Martinetti a indiqué : « avec humilité et responsabilité, je fais de mon mieux », tenant à préciser au sujet du PCA (plan de continuité de l’activité) : « jamais sur les questions de santé, je ne prends de décision en ayant en vue le facteur économique ».
Alors que les élus dénoncent l’enlisement du dialogue social, Philippe Martinetti affirme qu’il y croit et continuera d’essayer d’initier dans les instances, des espaces de dialogue et de débat. Concernant la santé, sur laquelle le travail des élus et les propositions formulées sont restées lettre morte, le patron du Réseau dit avoir travaillé avec la DRH sur une méthode d’action qu’il entend exposer à la CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail) dès la prochaine réunion. Nous en jugerons…
Mesures sanitaires
A la demande des élus, une réunion de la CSSCT a eu lieu dès le 5 janvier, afin de faire le point sur les mesures sanitaires et remonter un certain nombre de dysfonctionnements.
Voir le compte rendu de la CSSCT
Un certain nombre de situations ne sont pourtant pas réglées et entrainent une opposition entre les élus et la direction.
Sur la fourniture de masques FFP2 en voiture de reportage. Il a fallu nombre d’argumentations – et l’appui du médecin du travail – avant que la direction consente à reconnaître la nécessité d’en mettre à disposition des équipes de reportage, sans être nécessairement en capacité de déterminer à l’avance le caractère « à risque » des situations de reportage. Mais Alain Astarita, le coordinateur Covid pour le Réseau, s’empresse d’évoquer une « procédure à définir » qui risque une fois de plus de devenir un obstacle dans la fourniture effective des équipements de protection. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Visiblement, les FFP2 ont un coût que la direction ne semble pas prête à prendre en charge. Il s’agit pourtant expressément de la protection et de la santé des salariés.
Ceci agace au plus haut point les élus, alors qu’ils demandent l’équipement en FFP2 des équipes de reportage depuis 2020. Combien faudra-t-il de vagues de contaminations, avant que la direction n’assume ses obligations en matière de prévention ?
Grand débat sur les absences autorisées payées, Samuel Bignon, le DRH du Réseau France 3, semant la confusion avec la notion d’absences autorisées qui ne dispensent pas pour autant de l’obligation de poser un congé annuel ou une RTTE. Les élus CGT précisent que sur les sites officiels du gouvernement ou des autorités sanitaires les absences autorisées ne sont jamais des congés annuels ou des RTT. Pour les parents de jeunes cas contacts ou dans le cas d’une classe fermée, les salariés de France Télévisions doivent pouvoir obtenir des absences autorisées payées, puisqu’ils ne sont pas éligibles au chômage partiel.
On voit bien qu’une fois encore, la direction est rattrapée par les impacts économiques de la situation. Mais il n’est pas question de faire des économies, nous dit-on…
Concernant les personnes positives (avec ou sans symptômes) au Covid, le Dr Mageau a apporté quelques précisions sur la période d’isolement et les conditions de retour. Dans le cas des personnes à jour de leur vaccination, la période d’isolement par défaut est de 7 jours (ramené à 5 jours si test négatif et absence de symptômes depuis 48h), mais de nombreuses personnes sont encore positives au bout de 7 jours. Selon Éric Mageau, si le virus est toujours présent dans l’organisme et peut l’être encore pendant 3 semaines dans certains cas, il ne se réplique plus et ne serait donc plus contaminant, ce qui autorise une sortie d’isolement. Le médecin du travail précise que, de ce fait, il n’est pas utile de refaire un test au bout de 7 jours.
Quant à la Fabrique, elle est tout bonnement absente des débats, puisqu’aucun interlocuteur de la DMF n’a daigné nous faire l’honneur de sa présence ou n’a été invité par la direction du Réseau. Aucune info sur la situation et les mesures mises en place. Les élus ont dénoncé la gravité de cet état de fait et le manquement manifeste de la direction de l’entreprise à ses obligations d’information en matière de santé pour les salariés des moyens internes de fabrication. La DMF agit visiblement en toute impunité dans l’entreprise. Philippe Martinetti s’engage à remédier à cette situation pour les prochaines réunions.
Création du GIE avec Radio-France
Les élus du CSE central ont rendu compte de la réunion extraordinaire du 14 janvier qui a lancé l’information/consultation sur la mise en place d’un groupement d’intérêt économique avec Radio France pour lancer une plateforme numérique commune entre France 3 et France Bleu. La consultation des instances se fait également en parallèle à Radio-France. Le CSEC doit rendre son avis le 4 mars pour un lancement d’une 1ère version de la plateforme fin mars, selon la direction.
Le principe retenu serait un nouveau site internet et une nouvelle appli, en plus des sites existants de France 3 et de France Bleu. Ce nouveau portail portera une nouvelle marque (en cours de finalisation) et une nouvelle URL, mais les contenus continueront à être publiés et référencés sur les sites actuels, afin de ne pas affaiblir l’URL francetvinfo.fr et de ne pas mécontenter France Bleu. Les contenus seront ensuite dupliqués automatiquement sur le nouveau portail, dont on nous dit que l’organisation serait plus inspirée du site de France Bleu que du nôtre, car celui de Radio France mettrait plus en avant la proximité.
Plus d’informations sur le GIE dans le compte rendu du CSE central
Projet régional
Voilà un grand projet stratégique de l’entreprise qu’on ne sait plus bien comment appeler. Les chaînes de plein exercice ? Il n’en aurait jamais été question, nous dit-on. L’inversion du modèle (chaines régionales avec décrochages nationaux) ? Silence poli, la direction regarde ses pompes. Même le mot « régionalisation » est devenu trop ambitieux et contraignant. Désormais, on parle du projet « Proximité », ça c’est bien, ça ne veut rien dire, ça n’engage à rien.
A ce stade, on avance sur un certain nombre d’améliorations du site internet (évolution graphique de l’interface, personnalisation par bassins de vie, meilleur référencement des programmes régionaux, etc.), sur une évolution du journal régional ou sur la poursuite de la politique de captations sportives initiée en 2021.
Côté « régionalisation » de l’antenne, deux régions test (Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) jouent les poissons pilote, à coup de PAE et de rediffusion d’émissions le week-end à 15h15. L’ambition est somme toute très limitée, faute de moyens.
Car on en revient toujours là, au nerf de la guerre : les moyens.
Sous la pression répétée des élus, Philippe Martinetti s’est engagé à présenter les éléments chiffrés, de manière transparente, lors de la prochaine réunion de la CASAR, le 10 février.
Tous les détails dans le compte-rendu de la CASAR du 13 janvier
Budget 2022 du réseau régional
Le patron du Réseau se targue d’avoir remporté une victoire budgétaire pour 2022, puisque pour la 1ère fois depuis 10 ans, les effectifs du réseau régional ne vont pas baisser. La notification générale est de 3096,5 ETP pour le Réseau, Corse comprise, soit une augmentation d’1 ETP.
Certes, on saluera le fait que l’hémorragie mortifère ne se poursuive pas cette année, mais cela ne permet pas pour autant de répondre aux enjeux qui sont face à nous.
La direction met en avant un transfert en 2021 de 5,5 ETP du Siège vers le Réseau, mais ces transferts concernent essentiellement la direction du Réseau (par exemple le poste de directeur de la communication régionale, transféré de la direction de la communication à celle du Réseau et occupé par un ancien directeur régional. Ce n’est pas ça qui va aider les régions… En revanche, un redéploiement du poste sur le terrain serait plus utile que des blablabla).
A ce stade, les budgets n’ayant pas été notifiés, il n’est pas possible de connaître la répartition budgétaire entre les différentes régions.
Parmi les objectifs affichés pour 2022 : la mise à l’antenne de 4 nouvelles matinales de France Bleu, un objectif de 10 PAE sport par région sur l’année et une légère hausse du droit de tirage sur la vidéo-mobile de la Fabrique.
Sur ce dernier point, il s’agit de tournages allégés, donc pas forcément avec les cars lourds. Les élus ont demandé qu’une présentation de ces nouveaux dispositifs soit faite par la Fabrique lors de la prochaine CASAR.
Bordeaux va-t-il déménager ?
Les élus CGT ont eu la surprise de voir publier un appel d’offres portant sur un « accord-cadre de maîtrise d’œuvre pour la construction d’un bâtiment pour France 3 Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux et ses environs ».
Le point a donc été inscrit, à leur demande, à l’ordre du jour du CSE.
La direction se défend d’avoir un projet précis à ce stade, mais le directeur de l’immobilier, Olivier Guyon-Sangnier précise que le site de Bordeaux est depuis longtemps identifié comme un site obsolète, énergivore et inadapté à la télévision de demain. Cet accord-cadre, selon lui, vise à être en capacité de répondre très rapidement en cas d’appel à projet lancé par la métropole bordelaise. Selon M. Guyon-Sangnier, la pression foncière est telle que les terrains disponibles sont immédiatement accaparés par les promoteurs. La seule solution pour FTV serait de répondre à un appel à projets lancé par les collectivités locales.
Les élus ont profité des débats pour dénoncer le schéma fonctionnel type de construction des stations régionales, tel qu’il a été modélisé par la direction de l’immobilier et dont le modèle a été la station de Rouen. Les élus veulent pouvoir débattre des choix, aussi bien au niveau des instances de proximité que du CSE.
La direction s’engage à faire, avec les élus et les salariés, un retour d’expérience sur les sites récemment construits, afin d’ajuster les futurs projets.
Interrogé sur la volonté de la direction de faire des opérations financières en revendant des sites en centre-ville, Olivier Guyon-Sangnier affirme que ce ne serait pas le cas à Bordeaux car, selon lui, les droits à construire sur le site sont très limités, ce qui réduirait la valeur du terrain.
Pour plus de détails sur le projet bordelais, voir le communiqué de la CGT en Nouvelle-Aquitaine
Vie du CSE
IP de Toulouse. Le CSE a élu Clément Alet, JRI à Rodez, représentant de proximité de France 3 Midi-Pyrénées, en remplacement de François Ollier, démissionnaire.
Bien immobilier. Le CSE a validé la mise en vente d’un studio qu’il possède dans la station d’Artouste, en vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques). Cet appartement exigu (23 m2) et vieillissant n’était plus proposé à la location, suite à une 1ère tentative de vente en 2017, du temps de l’ancien CE du pôle Sud-Ouest.
Les salariés l’avaient délaissé car il était peu convivial et se situait dans une petite station de ski en perte de vitesse, dotée de peu de pistes et d’infrastructures.
Un couple d’acheteurs s’est d’ores et déjà manifesté. L’objectif est de parvenir à une signature de la vente au printemps.
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Paris, le 21 janvier 2022 |