

Liminaire au CSE réseau France 3 du 16 novembre 2022
Cela pourrait être un titre de la presse magazine : faut-il avoir confiance dans l’avenir ? Une variante pourrait être : les salariés doivent-ils croire les paroles de leurs dirigeants ?
A l’heure où les perspectives budgétaires sont particulièrement périlleuses pour France Télévisions, à l’heure où les lourds projets de transformation foisonnent et se télescopent, la question de la confiance nous paraît un incontournable de leur réussite.
On a l’air d’enfoncer des portes ouvertes mais plusieurs événements sont venus porter un coup fatal au pacte de confiance qui peinait déjà à faire ses preuves en termes de dialogue social.
La remarque dépasse largement le réseau régional. Peut-on encore avoir confiance dans la présidence de cette entreprise ? La question se pose.
La violente trahison sur l’avenir du site de la Fabrique de Bordeaux a révélé le cynisme des stratèges de cette entreprise et le peu de crédit qu’on peut finalement accorder à leurs engagements. Cette histoire lamentable et choquante n’est que l’ultime avatar d’une réorganisation pathogène de la Fabrique qui tourne à une forme de maltraitance institutionnelle. Elle succède à la crise dramatique de TEPI, au crash de l’expérimentation sur la régie de Rouen, au déplorable transfert de Paris Ile de France au siège, au projet hors-sol de déménagement d’Antibes, où la direction, au plus haut niveau, fait montre d’une obstination dogmatique.
Plus globalement, au peu d’avancées sur bon nombre de sujets, qui contribuent à l’épuisement général et à la perte de sens.
Difficile après tout ça, de convaincre les salariés du bien-fondé de projets et de transformations qui les déstabilisent, les heurtent, les rendent inquiets pour leur avenir, les font parfois souffrir.
La direction a beau jeu ensuite de s’afficher dans des émissions d’auto-promotion satisfaite et corporate, pour tenter de convaincre les salariés en court-circuitant leurs représentants.
En cette fin d’année, le rythme s’accélère encore. Les projets lourds se multiplient et se percutent : Tempo, OpenMédia, l’expérimentation sur les régies, Campus, Sherlock. Le cadre est incertain, l’horizon pas très lumineux, et cette instabilité générale et organisée donne un peu l’impression d’être sur des morceaux de banquise disloqués.
S’agit-il d’un modèle de management par la déstabilisation ?
Si les dirigeants de cette entreprise ne changent pas rapidement de politique, ils risquent de perdre totalement la confiance du corps social… et bon nombre de salariés en chemin.
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Paris, le 16 novembre 2022 |