Le CSE en bref
Les régions, éternelle variable d’ajustement budgétaire
Une fois de plus, les régions permettent d’équilibrer le budget de FTV. Grâce aux JT communs et à moindre recours à la Fabrique, le Réseau est en économie pendant que l’info nationale, le sport et le programme national sont eux en dépassement par rapport au budget.
Régie automatisée : l’heure de vérité
L’expérimentation autour de l’automate de régie doit commencer en février prochain à Strasbourg. La régie de test est installée, un accord d’expérimentation a été négocié et un appel à candidature pour les volontaires doit être lancé avant la fin novembre. Tout l’enjeu désormais est d’évaluer les risques sur les salariés et de mesurer les impacts de ces nouvelles régies sur les personnels.
Le web en apnée
Depuis des années qu’on en parle, il est temps que l’organisation du web soit clarifiée et renforcée. Dans de nombreux endroits, les personnes qui alimentent nos sites sont en souffrance, en particulier les chargés d’édition numérique, écartelés entre injonctions contradictoires et charge de travail conséquente. Un travail est en cours et doit aboutir à la présentation d’une organisation et de moyens au 1er trimestre prochain.
Gardiennage
Derrière les beaux discours sur sa responsabilité sociale et environnementale, France Télévisions encourage le dumping social et les mauvaises pratiques en s’en lavant les mains comme les pires des donneurs d’ordres. Les élus demandent à l’entreprise de mettre en cohérence les paroles et les actes.
Bourges : l’immobilier hors-sol
Bis repetita. Comme malheureusement dans de nombreux projets de déménagement, la direction est incapable d’associer les salariés à ce qui sera leur cadre de travail pour l’avenir. Le projet de déménagement semble mal ficelé, peu argumenté et mené à la va-vite sans prendre en compte le point de vue des utilisateurs. Les élus du CSE ont demandé à la direction de revoir sa copie avant de rendre leur avis.
Evaluation des risques : un choc culturel pour France Télévisions
Depuis des années les élus font des propositions afin que l’entreprise progresse dans l’anticipation des risques professionnels, dans le but de protéger la santé des salariés. Mais le passif et l’inertie sont si lourds que les choses peinent à progresser. Une vision encore trop bureaucratique et pas assez opérationnelle. Les élus ont rendu un avis très étayé.
Alerte à Antibes : une réunion en urgence pour missionner un expert
La situation sociale est si dégradée à Antibes, sur laquelle plane depuis des années un projet de déménagement rejeté par la majorité des salariés, que les élus ont voté en urgence une expertise suite à une alerte pour risque grave sur la station. Le collectif est atteint et plusieurs représentants du personnel sont aujourd’hui victimes d’accidents du travail suite à la tension des derniers mois.
Finances : les économies se trouvent toujours dans le Réseau
Alors que les perspectives budgétaires pour France Télévisions sont plus que jamais inquiétantes – près de 45 M€ risquent de manquer à l’appel pour faire face à l’inflation et à de nouvelles taxes liées au changement du mode de financement – le président du CSE, Philippe Martinetti revient sur le budget 2022 pour lequel il avait obtenu une stabilité des ETP sur le réseau régional. « Je veillerai à ce que sur le budget 2023 il en soit de même, avec même une attention plus forte sur les deux petites mono-antennes, en particulier France 3 Pays de la Loire ».
En réalité, il y a plusieurs bémols à apporter à ce satisfecit : d’une part, cette vision budgétaire générale au niveau du Réseau cache des baisses importantes dans certaines régions pour compenser les petites hausses des autres. Surtout le réalisé est assez éloigné des prévisions budgétaires. Au final, le réseau régional a encore économisé cette année 5 M€, du fait de la mise en place des JT communs en début de l’année et de la baisse de l’activité qui a atteint de plein fouet la Fabrique, dont le plan de charge est très en retard, en particulier sur les tournages, mais aussi sur la post-production.
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Pour plus de détails, voir l’analyse du bilan financier à fin juin, réalisée par la commission économique-structure du CSE | |
La régie expérimentale de Strasbourg en orbite
Les membres de la CASAR (la commission d’anticipation, de suivi et d’ajustement de la régionalisation) et de la CSSCT (la commission santé du CSE) sont allés visiter la nouvelle régie de test du Réseau installée à Strasbourg. Il s’agit ni plus ni moins qu’une régie Mosar comme il en existe déjà dans certaines antennes, à laquelle on va adjoindre l’automate Overdrive. C’est cette fonctionnalité qui doit faire l’objet d’une expérimentation encadrée au 1er semestre 2023.
Pour les besoins de l’opération, un plateau de JT a également été construit à proximité. Ces installations doivent d’une part permettre de tester de nouvelles mises en image du JT, d’autre part de tester des process et des outils. Actuellement, la plateforme sert à la recette d’OpenMédia, le versant conducteurs du NRCS qui doit remplacer le logiciel Lisa.
Les débats en CASAR ont mis en avant la nécessité d’anticiper les risques potentiels d’un tel projet, de définir la marge de manœuvre des salariés qui participeront volontairement à l’expérimentation et d’élaborer une gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels des personnels techniques.
Un appel à candidatures à destination des techniciens volontaires doit être lancé avant la fin novembre.
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Voir le compte-rendu de la CASAR |
L’accord de juin 2020 qui a créé la CASAR prend fin à la fin décembre, à moins que les OS en décident autrement. Les élus du CSE ont plaidé pour la poursuite de cette commission qui permet d’aborder en un seul lieu, avec des élus récurrents, les différents aspects des projets régionaux (Tempo, numérique, etc.). Faute de cette commission, les sujets seraient abordés en ordre dispersé dans différentes commissions (antennes, nouvelles technologies, économique, etc.) avec un risque important de déperdition. La direction annonce qu’elle va solliciter les organisations syndicales pour envisager la suite.
Web : l’interminable attente
Depuis ses origines, le web régional souffre d’un sous-dimensionnement des moyens qui a nui à son développement et pèse sur les conditions de travail de ceux qui y travaillent. Depuis de longs mois, la direction annonce la présentation d’une nouvelle organisation du numérique et de moyens. Il faudra encore attendre le 1er trimestre 2023.
Cette situation d’attente est particulièrement difficile pour les 25 chargés d’édition numérique du Réseau qui concentrent sur leurs épaules un grand nombre de missions sans les moyens adéquats. Leur situation a été étudiée par la CSSCT, avant un séminaire qui devait travailler sur leur avenir au moment où se réunissait le CSE.
La clarification des prérogatives se pose particulièrement au moment où la direction entend pérenniser au-delà du 31 décembre les nouveaux coordinateurs numériques mis en place à l’été.
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Pour plus de détails, voir le compte-rendu de la CSSCT et le compte-rendu de la CASAR. |
Gardiennage : le cynisme hypocrite de France Télévisions
Depuis l’été dernier, le marché du gardiennage dans les antennes a été attribué à de nouveaux prestataires, en particulier France Gardiennage qui l’a emporté dans plusieurs régions.
Mais comme à chaque renouvellement de contrat, FTV a augmenté ses exigences, réclamant désormais que les gardiens ne soient plus seulement agents de sécurité mais également SIAP de niveau 1, c’est-à-dire en capacité de gérer la sécurité incendie. A ce titre, les sociétés prestataires avaient 6 mois pour faire monter en compétence leurs salariés (le plus souvent les gardiens existants qu’elles ont été obligées de reprendre dans le cadre du marché).
Dans la réalité, dans de nombreux cas, les prestataires ont obligé leurs salariés à utiliser leur CPF (compte personnel de formation) pour acquérir les compétences de SIAP, voire à se former sur leurs jours de congés, alors que cela relève des obligations de formation de l’employeur. Face à ces pratiques illégales et scandaleuses, France Télévisions détourne pudiquement les yeux en répétant à l’envi qu’elle ne peut pas s’immiscer dans la gestion des prestataires.
Une belle hypocrisie alors que notre entreprise est donneur d’ordre, que c’est elle qui définit les critères du marché imposé aux sous-traitants et que par ailleurs elle se vante à longueur de communication de sa responsabilité sociale et environnementale. La RSE n’est pas juste un colifichet marketing creux et les élus l’ont rappelé à la direction des IMG. Notre entreprise a une responsabilité à l’égard de ces salariés souvent précaires et ne peut fixer dans les marchés des objectifs drastiques tout en détournant les yeux sur les conséquences qu’ils ont sur les conditions de travail.
Et le principe est le même pour les agents de ménage.
Le président du CSE s’est engagé à faire remonter les remarques des élus aux directions compétentes de l’entreprise.
A Bourges, la direction déménage sec
La direction souhaitait consulter le CSE sur le projet de prise à bail de nouveaux locaux pour l’ex-locale de Bourges qui est désormais un « BIP atypique », selon le directeur de France 3 Centre Val de Loire, Jean-Jacques Basier.
Visiblement, elle considérait cela comme une formalité, n’avait pris la peine d’associer ni les salariés, ni même leurs représentants de proximité. Résultat, le local envisagé par la direction suscite bon nombre de critiques concernant sa localisation, la sécurité alentour, l’hygiène du fait de l’absence de douche et de WC extérieurs partagés avec d’autres entreprises.
Les pistes alternatives ont été écartées d’une manière un poil expéditive et les questions des élus du CSE ont reçu des réponses pour le moins insuffisantes.
Une fois de plus, on met le couteau sous la gorge des élus en pleurant sur le marché immobilier tendu, sur les délais très restreints, sur le risque de voir échapper les locaux, etc.
Les élus rappellent qu’il existe à France Télévisions un schéma directeur immobilier qui est censé permettre d’anticiper sur la fin des baux. D’ailleurs, ils demandent que la liste des différents baux du réseau régional avec les dates de fin leur soit transmise.
Ils demandent également que les salariés soient pleinement embarqués, qu’un questionnaire élaboré avec les RP leur soit soumis afin de recueillir leurs besoins et attentes liés à ce déménagement et que soit instruit de manière plus étayée le projet alternatif de relocalisation dans les halles Saint-Bonnet, dans le centre-ville.
Le président du CSE s’engage sur ces demandes qui devront permettre aux élus de rendre leur avis le mois prochain.
Prévention des risques professionnels et santé des salariés : on est encore loin du compte
Les élus étaient appelés à se prononcer sur les DUER, les documents uniques d’évaluation des risques professionnels. Dans chaque antenne ils permettent d’identifier tous les risques potentiels, de les classer par niveau de gravité et par probabilité. Ce document permet ensuite aux directions de construire une politique de prévention au travers des Papripact, les programmes annuels de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail.
Les élus déplorent que cette démarche de prévention reste largement une formalité administrative dans la tête des managers, alors qu’il s’agit au contraire d’un outil dont ils pourraient s’emparer pour améliorer efficacement la situation des salariés.
Les élus ont rendu un avis circonstancié, basé sur le travail de la commission santé (CSSCT) et énumérant un grand nombre de préconisations.
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Voir l’avis du CSE et le compte-rendu de la CSSCT. |
Désignation d’un expert suite à une alerte à Antibes
A Antibes, suite à une série d’accidents du travail au sein des représentants du personnel et au signalement d’une situation de danger grave et imminent, les élus du CSE ont mandaté un expert pour faire la lumière sur la situation qui bouscule le collectif. Ceci intervient dans un contexte de projet de déménagement de la station largement rejeté par les salariés et sur fond de situation sociale particulièrement tendue alors que le taux d’absentéisme atteint 10% dans la station.
Vie du CSE
Les élus ont désigné Régis Engrand, président de la commission des activités sociales et culturelles de France 3 Champagne-Ardenne, en remplacement de Badra Brini.
A venir
CSSCT : 23 novembre
CASAR : 30 novembre
CSE : 7 et 8 décembre
CSE central : 13, 14 et 15 décembre..
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Paris, le 22 novembre 2022 |