Le Réseau à l’heure des vœux…
Le CSE s’est ouvert par une minute de silence à la mémoire de notre camarade Fabienne Labigne, décédée à la veille de Noël.
Dans son propos introductif, Philippe Martinetti, le patron du Réseau a annoncé son souhait d’une poursuite de la CASAR, la commission d’anticipation, de suivi et d’ajustement de la régionalisation, à un rythme trimestriel jusqu’à la fin de l’année. Officiellement, la CASAR n’existe plus depuis le 31 décembre dernier mais une ultime réunion doit avoir lieu en mars pour présenter les potentiels humains par antenne.
En parallèle de la CASAR, un processus d’information/consultation du CSE sur le projet de développement des chaines régionales a été lancé en mai 2021, mais le projet a été tellement modifié que l’info/consult est restée en suspens. Là encore, le directeur du réseau régional a annoncé son souhait que la démarche soit prolongée jusqu’en octobre, ce qui permettra de prendre en compte les éléments du futur contrat d’objectifs et de moyens (COM) en cours de négociation entre FTV et l’État, les éléments de l’expérimentation de Strasbourg sur les régies ou les 1ers effets du projet Tempo. Cela permettra également à l’expert du CSE de terminer son expertise ; elle avait achoppé sur la question des moyens, l’expert n’ayant pas réussi à obtenir les éléments de la part de la direction.
A en croire Philippe Martinetti, « nous nous engageons dans plusieurs années de développement ». A ce stade, nous peinons à être convaincus.
A noter, dans son propos, un coup de patte aux directions régionales qui ont décidé de multiplier les JT grande région : « un autre axe fort : favoriser la proposition d’éditions d’information par 24 au maximum. Les JT grande région ne sont pas l’alpha et l’oméga de la promesse éditoriale ».
Openmédia : un déploiement qui génère du risque
L’expert Cedaet a rendu un rapport sévère sur la conduite du projet de NRCS, aussi bien dans la phase Newsboard que dans la phase Openmédia au siège, avec des outils non stables, des bugs qui ont perduré pendant près de deux ans, et en particulier concernant l’outil de synthés pour les scriptes.
La chose la plus hallucinante, c’est que dans un projet visant à changer d’outil de conducteur, ces dernières n’ont pas été associées, en amont du projet, à l’expression des besoins. Le directeur du projet Romuald Rat, répond qu’il s’agit d’un oubli ; on y croit…
Dans ses grandes lignes, le rapport pointe des interfaces peu ergonomiques, peu personnalisables, illisibles et finalement contournées par un grand nombre d’utilisateurs, à l’exception des scriptes et des documentalistes qui sont obligés de l’utiliser. Ceci occasionne d’importants reports de charge sur les scriptes qui sont par ailleurs très inquiètes pour leur avenir, l’outil permettant à terme de gérer l’automate de production. Cette inquiétude est renforcée par l’absence de workflows clairs.
La formation a souvent été inadaptée (formation trop en amont de la bascule) ou absente pour les CDD. Les utilisateurs n’ont pas bénéficié de temps sanctuarisé pour s’approprier l’outil, paramétrer leurs interfaces, etc.
Bien que l’outil apporte quelques améliorations au conducteur (la fonction float), il engendre aussi un grand nombre de clics et n’est pas très lisible. Ceci induit une très forte charge cognitive, ce qui génère des risques psychosociaux.
Les élus du CSE ont fait de nombreuses préconisations dans leur avis unanime.
Un nouveau site pour Bourges
Le bail de l’actuel site de l’ex-locale de Bourges prend fin en juin. La direction a donc entrepris depuis plusieurs mois de trouver de nouveaux locaux. Mais lors de la réunion de novembre, les élus ont critiqué la façon dont elle s’y est prise, en n’associant pas les salariés. Résultat, le site sur lequel elle demandait aux élus de se prononcer était dans un quartier un peu glauque derrière la gare, les WC étaient censés être partagés avec d’autres entreprises. Les élus avaient demandé à la direction de revoir sa copie.
Au final, un nouveau bâtiment a été trouvé. Les locaux sont plus petits mais permettraient cependant de répondre aux besoins. Les salariés et les RP l’ont visité et s’y sont dits favorables.
Les élus ont donc donné un avis favorable assorti de remarques au projet de prise à bail. Par la suite ils seront consultés sur les aménagements.
Absentéisme : le talon d’Achille de FTV
A l’occasion de l’examen du bilan social 2021, les élus ont déclenché une expertise, avec un focus sur la question de l’absentéisme, particulièrement haut dans le réseau régional (8,55% en juin versus 5,6% pour l’ensemble des entreprises françaises).
Le rapport conclut que les indicateurs ne sont pas adaptés, ne permettent pas un bon diagnostic et donc empêchent la mise en place de plans d’action adaptés.
Depuis le début du CSE, la DRH a fait preuve d’une grande inertie sur le sujet et si de timides initiatives ont eu lieu çà et là depuis, elles sont dispersées et ne permettent pas une réelle politique d’endiguement du phénomène.
Les élus ont adopté un avis assorti de nombreuses préconisations destinées à faire évoluer la manière dont l’absentéisme est appréhendé dans l’entreprise.
Campus : le grand chamboulement du siège
Campus, c’est le grand projet parisien de France Télévisions, qui vise à regrouper dans 5 immeubles (dont la Maison de France Télévisions actuelle) toutes les équipes franciliennes jusqu’ici éparpillées dans 16 sites. Le CSE du Réseau est consulté car les équipes de France 3 Paris Ile de France sont concernées, ainsi que la direction du Réseau mais aussi tous les salariés régionaux qui viennent occasionnellement au Siège ou vont participer à des formations.
Ce projet est l’occasion de redéfinir les interactions et proximités entre directions et équipes, la nature des espaces de travail, la façon dont on utilise les locaux professionnels après la crise sanitaire et l’explosion du télétravail.
Un questionnaire a été envoyé à tous les salariés, il a reçu plus de 3000 réponses qui ont permis d’élaborer un « fil rouge » du projet, puis un « métazoning ». Il s’agit de répartir les grandes directions au sein des futurs immeubles.
La Maison de France Télévisions, appelée le « cœur battant » de l’entreprise regroupera les antennes et programmes et l’info, puisque c’est le bâtiment qui comprend les process (plateaux et régies). Le pôle Outre-mer (l’actuel site de Malakoff) rejoindra ce bâtiment. C’est également là que sera localisée France 3 Paris Ile de France.
L’immeuble Quadrans Nord (propriété d’Altice, jusqu’ici occupé par SFR) sera « tourné vers l’extérieur ». Il accueillera les filiales (FTV Publicité, Francetv Studio et FTV Distribution) ainsi que l’UFTV.
L’immeuble Seine-Ouest (jusqu’ici occupé par le PMU) accueillera la direction des technologies et la direction du numérique.
Les immeubles de Valin et de Ponant Parc accueilleront les fonctions support.
Les élus ont désigné un expert pour les éclairer sur le projet. Il s’agit du même expert que celui désigné par le CSE central, en l’occurrence le cabinet Technologia. Voir résolution.
Tempo : le grand chamboulement de la 3
C’est le début de l’information/consultation des CSE sur le projet Tempo qui doit chambouler l’information de France 3 à partir de septembre prochain.
Pour rappel, le projet de la direction prétend renforcer l’information régionale en supprimant les éditions nationales de la 3 et en transférant aux rédactions régionales le pilotage des tranches du 12/13 et du 19/20 rebaptisées pour l’occasion Ici 12/13 et Ici 19/20 et raccourcies.
Les élus y voient avant tout un outil pour faire des économies supplémentaires, bien que la direction jure la main sur le cœur qu’il n’en est rien.
Le document fourni aux élus est particulièrement incomplet puisqu’il renvoie la plupart des réponses au résultat des groupes de travail qui doivent plancher sur les différents aspects du projet (coordination de l’actu chaude, édition des nouvelles tranches, accompagnement RH, etc.).
La directrice du projet, Sophie Guillin, affirme qu’il s’agit là de « la seule méthode pour ne pas être déconnecté du réel », en partant de la réalité de l’existant et en associant les opérationnels à la réflexion.
A ce stade des réflexions, la tranche du 12/13 serait ramenée à une demi-heure d’info pilotée par les régions à partir de 12h25, le reste de la tranche étant fabriqué par FTR (France 3 toutes régions). Le soir, la tranche durerait 40 minutes, s’ouvrant à 19h par un « accueil de tranche » puis la pub, la météo et les bandes annonces, suivi des locales. Le JT régional proprement dit commencerait vers 19h15 et se terminerait, à partir de 19h45, par un rappel des infos importantes du jour (internationales, nationales et régionales) qui serait largement alimenté par le national.
A ce stade, rien sur les moyens et les effectifs. La direction a du mal à répondre sur ce que deviendront les postes de ceux du national qui postuleraient en région, ou d’une région à l’autre.
En théorie, si l’on en croit les délais prévus par la loi, le CSE doit rendre son avis en avril, alors qu’on ne connaîtra pas encore les arbitrages post-groupes de travail. Les élus souhaitent donc qu’un accord permette d’allonger le calendrier jusqu’au mois de juin ou juillet. Cela doit faire l’objet d’une négociation avec les organisations syndicales.
A l’instar du CSE central et du CSE du Siège, les élus ont mandaté un expert pour les éclairer sur ce projet qui va avoir des conséquences lourdes en région et au siège. Voir la désignation de l’expert.
Risque grave à Rennes
A l’occasion d’une réunion extraordinaire, les élus ont voté une expertise pour risque grave au service web de Rennes, suite à des témoignages de souffrance liée au management du service.
Égalité professionnelle et emploi
Au menu des débats, encore, le compte-rendu de la commission de l’égalité professionnelle, ou celui de la commission emploi-formation sur le bilan à fin septembre.
A venir :
Prochaine CSSCT : 2 février
Prochaine commission antennes et info : 16 février
Prochain CSE : 22 et 23 février
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Paris, le 10 février 2023 |