

L’État radicalisé
On les appelle les gueules cassées du macronisme. Ce sont des manifestant·es, syndicalistes, journalistes, militant·es écologistes. Depuis la crise des gilets jaunes, on ne compte plus les éborgné·es, les mains arraché·es, les traumatismes crâniens, sans oublier toutes celles et ceux qui ont subi les gaz lacrymogènes, les personnes tabassées, les interpellations arbitraires.
Mais depuis la manifestation de Sainte Soline, dans les Deux-Sèvres, la violence répressive vient de franchir un nouveau cran. Pronostic vital engagé pour deux manifestants, l’un d’eux se trouve toujours dans le coma. Des centaines de blessés. Plusieurs personnes présentant des fractures ou traumatismes du visage.
Pour protéger un trou, l’Etat a pris le risque de tuer, et de défigurer. Plus de 5000 grenades en quelques heures, sans oublier les tirs de LBD, et le retard, délibéré, dans la prise en charge des urgences vitales.
Dans une démocratie en bonne santé, nous aurions dû entendre des excuses. Une analyse de ce qui avait dérapé dans le maintien de l’ordre à Sainte Soline. Mais non. Quelques jours après le massacre, Gérald Darmanin demandait la dissolution des Soulèvements de la terre, mouvement constitué de plusieurs organisations et ONG engagées contre l’accaparement de la ressource en eau.
Le même jour, une femme était interpellée chez elle, pour avoir critiqué Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.
En tant que syndicat, nous dénonçons cette criminalisation d’un mouvement d’opposition politique et environnemental.
Nous dénonçons les violences policières qui entravent la liberté de manifester.
Nous dénonçons toute poursuite pour ce qui s’apparenterait à un crime de lèse-majesté.
Nous dénonçons l’obstination de ce gouvernement à poursuivre, contre une majorité de citoyens, une réforme injuste et antisociale.
Nous demandons l’abandon de la procédure de dissolution contre les soulèvements de la terre, l’abandon de la réforme des retraites, et la dissolution de la Brav-M ainsi qu’une réflexion profonde sur la doctrine de maintien de l’ordre.
Nous appelons à rejoindre tous les rassemblements contre les violences policières, pour la justice sociale et environnementale, et contre la réforme des retraites.
Toutes et tous, nous sommes les soulèvements de la terre.
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Paris, le 31 mars 2023 |