

Déclaration liminaire au CSE du réseau France 3 du 19 avril 2023
En est-il du management d’une entreprise comme de la conduite de l’Etat ?
On ne peut s’empêcher de voir des similitudes entre la conduite de la très décriée réforme des retraites et celle du projet Tempo.
Dans les deux cas, au sommet, un dirigeant décrète, impérial, l’un que l’âge de la retraite sera repoussé, l’autre que les éditions nationales seront supprimées en septembre. Ce principe n’est pas discutable et la concertation n’est ouverte que sur la mise en musique, à la marge.
En voulant revêtir la tenue du chef éclairé qui fixe le cap, Emmanuel Macron comme Delphine Ernotte verrouillent, l’un la vie démocratique, l’autre le champ du dialogue social en interne.
Ces façons de faire ne contribuent pas à rapprocher les citoyens de leurs politiques ni les salariés de leurs dirigeants.
Pendant que la France s’embrase, que les opinions se polarisent, que la crise de confiance dans les institutions est à son comble, la défiance des salariés à l’égard de leur hiérarchie, la perte de confiance dans l’avenir, la crise du sens au travail vont bon train, avec leur cortège de manifestations physiques et psychiques.
Nous dénonçons la marche forcée des projets, qui vise plus à donner des gages à l’extérieur qu’à prendre soin des salariés qui font cette entreprise. A ce rythme, il n’y a plus de cadre stable pour le quotidien, chacun court après les trains, le mode dégradé est globalement devenu la norme.
Ces deux jours de CSE en sont une bonne illustration entre Tempo, le déploiement d’OpenMédia qui vient d’aboutir à un risque grave, la conduite des projets immobiliers, les évolutions sauvages des pratiques, le refus d’appliquer le principe de précaution sur les ondes électromagnétiques.
Les réticences à appliquer les préconisations du CSE suite aux alertes pour risques graves, des alertes par conséquent de plus en plus nombreuses»
Les problèmes sont graves et nombreux, les alertes se multiplient. D’une part les réticences de la direction à appliquer les préconisations du CSE ne permettent pas de rétablir les situations et des alertes se greffent sur d’autres alertes.
Plus globalement il y a urgence à s’accorder sur un diagnostic de l’état de l’entreprise. Nous en sommes malheureusement très loin. C’est pourtant le seul moyen d’aboutir à une forme de convergence sur les solutions possibles. Cela implique en fait un dialogue social où les organisations syndicales et les représentants du personnel sont véritablement considérés comme des partenaires.
Peut-être serait-il temps que France Télévisions mette ses actes en accord avec ses discours et devienne précurseur en matière de responsabilité sociale et environnementale, plutôt que masquer ses insuffisances derrière des discours creux.
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Paris, le 19 avril 2023 |