

Il est temps de stopper Tempo ! #2
Vie privée : la direction charge la barque
Alors que l’entreprise prétend renforcer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle des salariés, le projet Tempo va augmenter l’amplitude horaire d’un grand nombre de salariés en région.
Ainsi, les équipes participant à la fabrication du journal télévisé termineront entre 20h et 20h30 au lieu de 19h45 actuellement pour les horaires les plus tardifs.
Certes, vu de l’extérieur, cela ne représente qu’une augmentation de 15 à 45 minutes, mais dans des collectifs où les moyens sont notoirement insuffisants, où le sens au travail s’est délité, cette augmentation va représenter un point de bascule pour de nombreux salariés fatigués par 10 ans de plan social.
A l’heure où la réforme des retraites a mis en lumière la crise du travail en France, cet allongement des horaires ressemble à un vrai basculement personnel et familial pour nombre de nos collègues. Beaucoup angoissent déjà à l’idée de journées « tunnel », où ils partiront tôt le matin pour revenir tard le soir, et cela tous les jours pour certains métiers.
Pour la CGT, l’allongement des carrières et l’usure professionnelle imposent au contraire de repenser les rythmes – nous sommes favorables à la semaine de 32h en France –, mais à France Télévisions, la direction a fermé d’emblée la porte à toute évolution vers la semaine de 4 jours.
Pourtant les mentalités ont évolué. A l’instar des Français, les salariés de notre entreprise souhaitent une désintensification du travail. Ils souhaitent pouvoir avoir une vie de famille, des activités sportives, associatives et culturelles. De cet équilibre individuel dépend directement la qualité de vie collective au travail.
Pourquoi la direction, qui prétend être en veille sur les questions sociétales, fait-elle le contraire ? Pourquoi se contente-t-elle d’indiquer, dans le document de présentation du projet Tempo que les métiers de l’édition, de la régie, de la présentation, du reportage ou de l’encadrement seront « impactés », sans proposer d’évolution acceptable de l’organisation ? Une coupure quotidienne de 2h30 se fait au détriment de la vie de famille et laisse peu de latitude à chacun pour vaquer librement à ses occupations, en particulier s’il habite trop loin pour rentrer.
A l’heure où la direction proclame pour le salarié « l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, avec le pouvoir de se déconnecter de sa vie professionnelle lors de ses temps de vie hors travail », dans un projet d’accord sur la santé, la qualité de vie et les conditions de travail, on mesure l’écart entre les discours et les actes.
Et ce ne sont pas les 60 ETP supplémentaires promis, dont on ne sait pas encore quand ni dans quelles conditions ils verront le jour, qui y changeront quoi que ce soit.
La CGT alerte sur un risque psychosocial maximal. Elle demande le retrait immédiat du projet Tempo et appelle à l’ouverture d’une négociation visant réellement à repenser l’articulation entre la vie personnelle et la vie au travail.
A suivre...
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Paris, le 31 mai 2023 |