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Liminaire CGTdu CSE central d’avril 2024 |
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L’avenir de l’audiovisuel public est toujours aussi incertain. Des réformes de structure se trament dans l’ombre, les déclarations politiques se succèdent mais qui se soucie réellement des salariés de nos entreprises ? La ministre de la Culture souhaite s’appuyer sur un volet de la proposition de loi Lafon adoptée au Sénat en 2023, en l’occurrence ce qui concerne la gouvernance au travers d’une holding. Mais le sénateur UDI, auteur de cette proposition ne l’entend pas ainsi. Quelle sera l’issue des débats à l’Assemblée Nationale ? Le gouvernement a-t-il vraiment la main sur le sujet ? Aura-t-il les moyens d’imposer ses vues ? L’adoption d’amendements divers et variés dont ceux des lobbies du privé relayés par certains députés pourrait avoir des conséquences budgétaires très importantes. La CGT a récemment été reçue à la DGMIC, l’administration qui gère le volet médias du ministère de la Culture. Si la perspective d’une holding malgré sa vocation principale qui est, avec l’unité de direction, le contrôle capitalistique et financier de ses filiales, n’est pas forcément incompatible avec l’objectif d’un audiovisuel public fort, rassemblé et puissant, nous doutons de la capacité du ministère de la Culture à peser réellement sur ce dossier sensible face à Bercy. Car au-delà de l’aspect organisationnel, la question du mode de financement n’est pas réglée et celle de la trajectoire budgétaire pluriannuelle, pourtant actée à l’automne, semble désormais hypothétique. Elle a d’ailleurs déjà été remise en cause, dès cette année par le ministère des finances qui nous a imposé un gel budgétaire de 13 M€. Et on ne parle pas de la nécessaire – mais difficile – étape de la modification de la loi de finance organique, seule à même d’autoriser la pérennisation du financement de l’audiovisuel public sur une fraction de la TVA. Ce serait pourtant à date, en l’absence de redevance, notre seule garantie contre les velléités de gels budgétaires infra-annuels et contre les incertitudes du débat annuel sur la loi de finances. C’est dans ce contexte à hauts risques que nous abordons les orientations stratégiques de l’entreprise après des mois de tergiversations. Un exercice a minima, juste pour l’année 2024, alors que nous sommes déjà en avril. Bon nombre de ces orientations ne sont que la poursuite des objectifs précédent. Seront-ils encore d’actualité l’an prochain ? A date et en se basant sur la trajectoire pluriannuelle des ressources, telle qu’elle avait été présentée par l’ancienne ministre de la Culture, la direction envisage de faire des économies considérables, en remettant notamment en cause des dispositions sociales majeures de notre accord collectif. Pour atteindre les 100 M€ d’économies sur la masse salariale évoquées, combien de suppressions de postes seront-elles nécessaires ? Après 12 ans de plan social, l’entreprise peut-elle encore supporter 200 M€ d’économies internes ? La purge au sein de notre entreprise va-t-elle se poursuivre de manière structurelle ? On voit pourtant déjà les effets délétères sur le terrain. Plusieurs antennes du réseau régional sont sommées, dès ce printemps, de serrer la vis pour revenir dans les clous budgétaires. Mais à qui la faute ? On le voit bien depuis 6 mois, les projets ne sont pas financés, le lancement des éditions Ici n’a pu se faire sans les moyens adéquats et au final, c’est la proximité qui en pâtit puisque, restrictions oblige, on va multiplier les JT mutualisés dans plusieurs régions. On est aux antipodes des déclarations publiques et des orientations stratégiques. C’est sur ce terreau instable et dégradé que des rapprochements structurels entre France 3 et France Bleu sont annoncés avec tambours et trompettes et ce, pour dans 5 mois. Le chef de projet désigné pour mener ces chantiers est intervenu en CSE du Réseau France 3. Il a donné l’image d’un homme bien seul à la tâche, évoquant des réflexions à mener et laissant penser que rien de structurant ne pourrait se mettre en place en septembre, dans un calendrier aussi serré. Rien de tel non plus dans les orientations stratégiques de l’entreprise, alors que se murmure une possible disparition des directrices et directeurs régionaux au profit de directions territoriales uniques France 3-France Bleu au périmètre des antennes. Les salariés des régions vont-ils vivre une énième réorganisation ? Depuis 14 ans, le Réseau a été balloté d’une réforme à l’autre : le modèle historique à 13 régions de FR3 a laissé place en 2010 aux 4 pôles de gouvernance pour revenir en 2016 à 13 directions régionales calquées sur le découpage de la réforme Hollande. Va-t-on une nouvelle fois rebalayer tout cela en 2025, laissant des équipes désorientées ? Tout cela alors qu’il faudra dans le même temps économiser des dizaines de millions d’euros : au moins 60 M€ estimés en 2025 qui viendront s’ajouter aux 73 M€ déjà économisés cette année. Plus largement, se dirige-t-on vers une filialisation par domaines d’activités découpés à l’encan qui détruirait notre modèle social ? Pour la CGT, ces objectifs sont intenables. Les salariés ont déjà fait des efforts considérables, la direction le reconnaît elle-même publiquement. Aucun pacte social ne pourra être conclu sur cette base et la direction serait bien inspirée de revoir ses objectifs économiques. Cette trajectoire doit être révisée, elle n’est pas soutenable. Nous n’avons pas les moyens des ambitions affichée. Paris, le 25 avril 2024 |

