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Rentrée : nouveau casting mais rien ne change

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Christophe Poullain, le nouveau directeur du réseau régional a inauguré sa 1ère présidence de CSE. Il s’est dit « très honoré », en tenant à rappeler qu’il était « un enfant de la balle, du Réseau », ayant débuté « à la BEX d’Alençon » il y a 30 ans et concluant qu’il était « un éditorial dans l’âme ».

À ce sujet il évoque le « besoin d’une information sérieuse, fiable, vérifiée, de proximité » et se décrit comme « quelqu’un de pragmatique, de bon sens, attaché aux valeurs cardinales de l’entreprise » – en particulier « le respect » – affirmant, à l’instar de ses prédécesseurs, qu’il est « plutôt adepte du dialogue social. On a plutôt intérêt à se parler ».

Il conclut tout de même en précisant : « si j’ai accepté le poste, c’est que je m’inscris dans le projet d’entreprise », ajoutant : « l’idée, c’est qu’on puisse avancer, progresser, faire tourner la boutique le mieux possible ».

Il demande aux élus de le juger sur ses actes. C’est précisément ce que la CGT entend faire, comme elle l’a toujours fait avec ses devanciers.

 

 

Réorganisations et recasages

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À nouveau directeur, nouvelle organisation. Apparemment, M. Poullain entend avoir plus de marges de manœuvre que sa prédécesseuse (ce qui n’est pas difficile…).

La CGT avait démontré à quel point la direction du Réseau avait été vidée de tout pouvoir, celui-ci étant remonté auprès de M. Martinetti, au niveau de la direction des antennes et des programmes, ou dans les grandes directions fonctionnelles de l’entreprise.

Christophe Poullain a visiblement obtenu de faire bouger quelques cases. Ainsi, il récupère sous sa direction une direction de la proximité et un secrétariat général. Pour quel résultat ? Quand on voit la grille de rentrée (voir plus loin) on s’interroge.

En fait, la direction a scindé les programmes pilotés par les antennes de ceux qui sont pilotés par l’antenne nationale. D’un côté les programmes type Littoral, Chroniques d’en haut, etc., de l’autre, les programmes prétendument régionaux mais diffusés nationalement, ce qui est de plus en plus répandu.

Les programmes de réseau, exposés nationalement et éditorialisés sur france.tv seront désormais pilotés par Erik Berg chez Martinetti. Les autres seront regroupés sous la direction de Delphine Vialanet au sein de la direction de la proximité du Réseau. Linéaire et non-linéaire y sont rassemblés.

De son côté, le Secrétariat général de Marie-Laurence Ferracci redescend au Réseau, mais on n’a pas compris s’il demeurait un autre secrétariat général au sein de la direction des antennes et des programmes, chez Alain Astarita ; les réponses étaient tout sauf claires, Christophe Poullain se bornant à répéter qu’il n’était pas là pour présenter les directions du niveau au-dessus…

Le Secrétariat général pilote la coordination des IMG régionale ; il a aussi un lien fonctionnel avec les DDMPO (les directeurs délégués aux moyens et à la performance opérationnelle), les fameux anciens régulateurs d’activités, qui sont, eux, rattachés hiérarchiquement à Christophe Poullain.

Deux missions sont aussi rattachées au directeur du Réseau, l’une permanente chargée de la coordination des drones (Hervé Colosio), l’autre temporaire, chargée de coordonner le travail autour des documentalistes et du remplacement de Sierra (Emmanuel Kauffmann).

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De toute évidence, les économies d’ETP ne s’appliquent ni à la direction de l’offre régionale, ni à la direction du Réseau, bien au contraire. C’est devenu le lieu du recasage. Il suffit de lire les nominations qui ont égrené les communications internes tout l’été.

Les élus ont cherché à savoir qui faisait quoi, comment s’articulaient les rôles et périmètres des uns et des autres. En pure perte.

On notera que madame Vialanet sera secondée par l’ancienne directrice de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, Pascale Pfister et par l’ancienne DAC de Corse, Vanina Susini.

En lien fonctionnel avec la direction du Réseau, Michel Dumoret, ex-DR de Bretagne prend la direction de l’info des régions, au sein de la direction de l’info. Il sera secondé par Antoine Armand, jusqu’ici patron de FTR et d’IV3, qui remplace Léo Lemberton, parti diriger France 3 Hauts de France.

Enfin, afin de se démarquer de sa prédécesseuse, Christophe Poullain annonce qu’il siègera au codir éditorial de la direction des antennes et des programmes (DAP), autrement dit dans le saint des saints éditorial central, reconnaissant plus tard dans le débat que c’est là que se prennent les décisions. On savait depuis longtemps que ce n’était pas en région…

 

L’activité régionale en coma prolongé

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La présentation des grilles de rentrée (programmes et info) a suscité la consternation et la colère chez les élus, qui l’ont exprimée dans une motion unanime. Voir la résolution ici 📎

Malgré le bras de fer de l’an dernier, la direction continue à mépriser l’instance en fournissant une simple grille nationale générale. Aucun détail sur les émissions, aucune indication des moyens de fabrication mis en œuvre. Et pour cause, les salariés sont de plus en plus laissés sur le bas-côté, au profit des externalisations et des programmes nationaux faussement régionaux (ce que la direction appelle de manière assez parlante, la « diffusion régionale externalisée »).

Ce « blanchiment de programmes nationaux » colonise peu à peu les cases régionales : émission « Mon côté sud » présentée par Carole Gaessler, émission « Châteaux » présentée par André Manoukian à tour de rôle dans plusieurs régions, idem pour « Sans filtre », une émission imposée à tour de rôle aux régions, qui aligneront pour la forme une présentatrice ou un présentateur local en duo avec Michel Field.

Côté fabrication interne, 3 régions continuent à produire un « Vous êtes formidables » (BFC et Nouvelle Aquitaine) ou un « Au féminin » (Hauts de France). Ailleurs les moyens ont été réaffectés, par exemple au numérique. Au détriment des techniciens.

Dans sa grande générosité, l’antenne nationale autorise les antennes régionales à décrocher occasionnellement à 20h40 le samedi, soit en diffusion régionale, soit en diffusion nationale (8 fois dans l’année), mais avec un cahier des charges de haut vol : « le meilleur de la moule-frite », « le meilleur de la quiche-lorraine », « le meilleur de la tarte tatin » ou une « battle pizza ».

Devant la consternation des élus, les responsables des antennes régionales répondent sans rire que ça rassemble des millions de téléspectateurs. Hanouna aussi. Les dirigeants parisiens ont une vision tout à fait rance et caricaturale des régions…

On la retrouve sur la nouvelle rubrique sortie de la tête des grands stratèges éditoriaux : « On vous emmène ici », une séquence low cost de 7 minutes quotidiennes assemblée à Lyon par FTR, diffusée à 19h47 après le journal du soir et rediffusée le lendemain avant le JT du midi. Il s’agit d’une resucée de reportages régionaux sur le patrimoine (« au sens large, pas seulement les vieilles pierres », se défend Stéphanie Lafuente, la rédactrice en chef qui pilote le projet à l’info des régions) avec une interview en webcam et de l’info-service pour faire la promotion du tourisme local et tout ça, et tout ça…

En Bourgogne, ce nouveau remplissage à pas cher signe la mort du programme de 7 minutes que tournaient jusqu’ici journalistes et techniciens en allant sur le terrain. Un coup supplémentaire à l’activité des antennes régionales et au moral des troupes !

 

La maltraitance des bas salaires et des précaires

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Pendant que les directions de l’offre régionale et du Réseau enflent et se transforment en coûteux « dressing pour recasés », à l’autre extrémité de la pyramide, on fait la chasse aux petits. Un peu comme le gouvernement… Ainsi l’appel d’offres qui se termine le 10 septembre vise à accentuer l’externalisation du maquillage dans les différentes antennes. À la faveur de départs à la retraite de maquilleuses CDI, Bordeaux ou encore Rennes basculent dans de la prestation, laissant sur le carreau plusieurs intermittentes bordelaises, souvent historiques. Seule une intermittente a été maintenue à Rennes, quelques jours par mois, grâce à la mobilisation syndicale.

Au final, 12 antennes conserveront des maquilleuses CDI et intermittentes, avec un recours possible à de la prestation en complément, 12 autres seront en prestation complète.

Avec l’accord de branche de la télédiffusion, France Télévisions était obligé de les payer 8h par jour et de respecter les minima salariaux. Désormais, elles sont priées d’aller se faire employer par des officines privées (souvent des écoles de maquillage), où elles seront payées à l’heure. Et justement, pour faire des économies sur leur dos, France Télévisions achètera seulement à ces prestataires 3h de maquillage par jour (1h30 le matin, 1h30 le soir), transformant ces femmes en travailleuses pauvres (à 45 € la journée avec des horaires mités, on ne peut pas espérer avoir une autre activité en parallèle, ni survivre décemment). Mais la direction n’en a cure et enchaine les propos indifférents : « c’est le choix de l’entreprise », ou d’une hypocrisie insultante : « on essaie de le faire dans les meilleures conditions possibles », ose dire contre l’évidence Michael Friederich, le directeur de l’exploitation. Tous ces décideurs, eux, sont bien au chaud et n’ont pas de problèmes de fins de mois. Le mépris de classe saute aux yeux.

A Bordeaux par exemple, les maquilleuses intermittentes en poste n’ont même pas été informées de cette nouvelle situation. Elles se retrouvent démunies, ne sachant pas comment se constituer en groupement pour avoir une chance de postuler au marché. Le directeur de l’exploitation, Michael Friederich se contente de dire qu’elles seront accompagnées. Vers France Travail assurément.

 

Plan de développement des compétences : l’adaptation aux outils

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En 2024, le budget du plan de développement des compétences a atteint près de 8 M€ à France Télévisions, soit 5 % de la masse salariale.

Le réseau régional a représenté 40 % du budget, en hausse de 18 %, ce qui représente 3,4 M€, plus de 100 000 heures de formation et 9189 stagiaires.

Mais le budget est consommé à 80 % en actions d’adaptation et de maintien dans l’emploi.

En 2024, les formations OpenMédia ont à elles-seules représenté plus du tiers des stagiaires et des heures de formation.

À contrario, le développement des compétences ne représente pas même 10 % des formations.

Seuls comptent pour la direction les impératifs immédiats et l’adaptation aux outils. Un manque d’ambition pour le corps social de notre réseau et pour son avenir.

Voir le compte-rendu de la commission emploi-formation ici 📎

 

La direction continue à s’asseoir sur les propositions des élus

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La direction aime à prétendre que les élus seraient seulement dans la contestation et jamais dans la proposition. C’est évidemment faux et notre CSE ne cesse de le prouver en adoptant des avis étayés et circonstanciés ou, quand il n’arrive pas à se faire entendre, en faisant appel à des experts reconnus.

Ainsi, après avoir missionné un expert pour faire un retour d’expérience critique des récents projets immobiliers d’envergure menés dans le réseau régional (Rouen, Poitiers et Rennes), les élus ont rendu au début de l’été, un avis assorti de propositions et préconisations destinées à améliorer la conduite de projet pour la suite. Dans ses réponses écrites, toutes en langue de bois et en rigidité, la direction leur crache au visage et leur signifie qu’elle continuera comme avant, sans revoir sa méthode et sans réellement associer les salariés en amont des projets. Il y a quelques mois seulement, Isabelle Staes et Philippe Martinetti s’étaient pourtant engagés devant le bureau des élus du CSE à sonder les salariés avant tout projet, quel qu’il soit. Encore une parole non tenue, encore du vent...

Sur le logiciel Sherlock de même, les réponses sont défensives et purement formelles. Même si les porteurs du projet affirment qu’ils ont tenu compte des préconisations de l’expert du CSE, ça ne saute pas aux yeux dans les réponses écrites de la direction, qui restent particulièrement floues et sans engagements.

Concernant les DUERP, les documents uniques d’évaluation des risques professionnels, la direction continue à considérer ces éléments majeurs de la prévention au travail comme une contrainte administrative et rechigne à prendre en compte les propositions de bon sens formulées depuis plusieurs années par nos élues santé, en vue de rendre plus efficace le dispositif.

 

Les coups fourrés du renouvellement de Sierra

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Dans la même logique, le projet de renouvellement du logiciel documentaire Sierra suscite les pires craintes chez les documentalistes et chez les élus. Une fois de plus, on a fait les choses à l’envers.

L’outil est très ancien (1998) et largement obsolète. Son remplacement est attendu depuis de nombreuses années, sans que rien ne bouge jusque-là. Et puis soudainement, on apprend que la direction des technologies a acheté un logiciel pour plusieurs stations ultramarines (Perfect Memory) et qu’elle aimerait l’imposer aux documentalistes régionaux, alors qu’il ne répond pas à leurs besoins.

Face à la bronca, la direction dit vouloir faire une expression des besoins des documentalistes et des rédactions. Elle a mandaté Emmanuel Kauffmann, un responsable d’édition de Bordeaux.

Tout le monde craint que cette démarche ne soit qu’un faux-semblant, visant à justifier la généralisation de Perfect Memory. Ce dont se défend la direction.

Voir le compte-rendu de la commission nouvelles technologies ici 📎

 

Vie du CSE

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Les élus ont désigné Carine GRIVET, RP titulaire de l’antenne de Poitou-Charentes, en remplacement d’Alain BORTOT, démissionnaire. Ils ont désigné Josiane ETIENNE comme suppléante en remplacement.

De son côté, Frédéric CUVIER a été désigné RP suppléant à France 3 Bourgogne, en remplacement d’Antoinette SEGUIRE partie à la retraite.

 

A venir

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Prochain CSE : 17 et 18 septembre

Prochain CSE central : 11 septembre.

 

Paris le 1er septembre 2025

 

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