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Le 30 juin, les salariés de l'Audiovisuel Public se sont mobilisés contre la Proposition de Loi Lafon (PPL), reprise en main par Rachida Dati afin de s’en faire un trophée législatif avant de se lancer officiellement à la conquête de la mairie de Paris. Du moins si la justice ne finit pas par la rattraper et la rendre inéligible. La gifle qui lui a été infligée à l’Assemblée par l’adoption à une très large majorité d’une motion préalable de rejet en dit long sur le climat qu’elle fait régner. Même son propre camp lui a fait défection. Ses « affaires » commencent-elles à la rendre infréquentable ? Lors du CSEC du 26 juin, la direction se disait dans l’incapacité de fournir aux élus toutes les informations sur le projet global ICI de rapprochement entre France 3 et France Bleu du fait de l’incertitude liée à l’examen de la loi Audiovisuel Public. Un flou qui n’est pas près de se dissiper compte tenu de la seconde lecture engagée au Sénat sur ce projet législatif. Les quelques relais qui restent à la ministre de la Culture au Sénat dont les initiateurs de la PPL Lafon se sont emparés dans l’urgence du sujet sur un rythme bien loin des habitudes de cette assemblée. La commission Culture s’est tenue dès le 3 juillet à huit clos en quelques heures, avant un examen en séance plénière, prévu les 10 et 11 juillet. Le mode de scrutin au Sénat permettant à un seul sénateur de voter pour tous ceux de son groupe, cela va tourner à un débat d’experts sans suspense. Quel bel exercice de la démocratie ! Un retour à l’Assemblée est annoncé, pour le moment, le 23 septembre. Et en attendant on fait quoi à France Télévisions ? En parallèle, nous avons appris par la presse le 2 juillet l’entrée en vigueur d’un accord entre France Télévisions et Amazon Prime Vidéo. Une fois de plus, les représentants du personnel sont mis devant le fait accompli d’une décision pourtant hautement stratégique, sans débat préalable dans les instances internes y compris au Conseil d’administration. Pour la CGT ce débat est une nécessité car au-delà de l’argument d’une exposition élargie pour les programmes de France Télévisions, c’est en fait l’image de notre entreprise qui est maintenant associée à Amazon, une entreprise multinationale prédatrice, aux pratiques fiscales controversées, critiquée pour les conditions de travail difficiles de ses salariés et le non-respect du code du travail, sa domination écrasante du marché, son impact écologique et sa gestion des données personnelles. Tout l’inverse des valeurs pourtant affichées par France Télévisions. Cette décision est d’autant plus incompréhensible à l'heure où les sénateurs examinent un texte dont la justification officielle est notamment de renforcer l'audiovisuel public face à ces mêmes plateformes. Une justification dont nous ne sommes pas dupes, la PPL Lafon ayant pour principal objectif, selon nous, la réduction des moyens affectés à l'audiovisuel public. Le budget rectificatif présenté ce jour au CSEC vient sans surprise affaiblir la capacité de l’entreprise à exercer ses missions, avec une compression d’effectifs nette de 163 ETP par rapport à 2024. La CGT rappelle à l’employeur qu’il a obligation à consulter les différents CSE sur les compressions d’effectifs, en fournissant aux élus le détail des suppressions envisagées avant décision, conformément au droit rappelé par le juge le 3 juin 2025.
Paris, le 07 juillet 2025
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