- Le communautarisme n’a pas sa place sur FTV ! 15 Octobre
- Déclaration lue en CSEC avec les OSR le 2 octobre 2025 03 Octobre
- Projets numérique régionaux La CGT n’est pas l’ennemie des salarié·es du numérique 22 Septembre
- Un dirigeant de franceinfo TV hors cadre et une direction de l’Information qui se bunkérise 17 Septembre
NON ! Au bricolage ! OUI ! Pour un projet global du renouvellement des régies !
![]() |
||
|
Les élus du CSE ont rejeté à une très grande majorité le projet de déménagement de la régie et du plateau de Franceinfo tel que présenté par la direction ce jeudi 23 octobre 2025. Pourquoi ? Les premiers concernés, les salarié(e)s de Franceinfo, peuvent légitimement se poser la question. Nous leur devons une réponse. A l’unanimité les élus et les OS du siège ont déclaré leur profonde conscience des conditions de travail dégradées à Franceinfo, aussi bien en régie, en plateau que dans la rédaction. Ils ont déclaré qu’il n’en est pas moins concernant les autres régies du siège qui tombent en ruine. OUI ! Il faut changer cela ! NON ! Mais pas comme ça ! Ce projet n’est qu’un cheval de Troie du projet GENESYS, LE plan de la direction pour le renouvellement des régies du siège (Franceinfo compris). Or, en mars dernier, une décision du juge a mis la direction devant l’obligation de stopper son projet tant qu’elle ne le présentera pas dans sa globalité, car il n’est pas sans conséquences sur les emplois et l’évolution des métiers. Mais la direction refuse toujours de présenter son projet en intégralité ! Aujourd’hui, elle essaye d’instrumentaliser des événements récents (la panne en régie de Franceinfo en juin dernier) et à venir (l’élection présidentielle de 2027) pour justifier ce que les élus estiment être un passage en force. Dans le document du projet de déménagement Franceinfo, le plateau D, occupé actuellement par les éditions de France 3 Paris Ile de France, devient celui de Franceinfo…Mais que devient PIDF ? Que deviennent « Dimanche en politique » (national), « Tout le Sport », entres autres ? Sur le plan technique, il est fait état du passage à la norme ST 2110 avec le transfert des données informatiques audio et vidéo, stockées à l’extérieur de MFTV, dans des data centers situés en région parisienne. Quid de la sécurité de ces données ? Des conséquences de ce projet provisoire sur l’emploi au siège ? Toujours rien ! Nous, organisations syndicales, sommes conscientes de l’urgence du renouvellement des régies du siège. Mais devant le mutisme de la direction et la non présentation aux élus d’un projet finalisé, notre position ne peut pas évoluer, et notre demande reste toujours la même : Où va-t-on ? Que devient le projet GENESYS ? A la différence des derniers projets déployés à la hâte et sans vision, ni globale, ni dans la durée, le projet GENESYS avait au moins le mérite de proposer une solution qui avait du sens : le regroupement des régies du siège dans un HUB agile ou chaque régie possédait le même matériel et pouvait secourir l’autre. La panne du mélangeur vidéo sur l’émission « 20H30 le dimanche » créant un noir à l’antenne pendant près de 10 secondes démontre à l’évidence qu’il n’y a pas que la régie de la chaine info qui doit être renouvelée.
OUI ! Il y a urgence, partout, pour toutes nos régies du siège. NON ! Pas uniquement pour une rédaction !
Les élus du CSE ont été contraints de se prononcer sur un dossier qui aurait nécessité une approche plus globale. Une fois de plus, la direction tend un piège à la veille d’élections professionnelles, en cherchant à diviser les organisations syndicales et en leur demandant de se prononcer sans visibilité. Les élus dénoncent cette instrumentalisation du calendrier syndical. Ils estiment que les risques pour les salariés concernés sont trop importants en termes d’emploi et de conditions de travail, si ces travaux débutent dans l’urgence.
Paris, le 23 octobre 2025
|
||
Rédaction nationale: Et l’iPhone c’est cadeau !
![]() |
||
|
Depuis quelques semaines, plusieurs cadres de l'information nationale sollicitent, soit individuellement, soit lors de réunions de service, des reporters pour les inciter fortement à produire des vidéos destinées aux réseaux sociaux. Le 13 octobre, en Instance de Proximité Information et Sports du Siège, la directrice de la transformation numérique de l'information et de franceinfo.fr a lâché une bombinette en douceur, entre deux rendez-vous.
Tourner avec l’iPhone sur les temps morts La directrice chargée de la transformation numérique est une femme pressée. Certes le style est policé, mais au milieu de cet enrobage d’anesthésie générale pratiqué d’une main experte, elle assène comme un clairon pour mettre au pas la troupe : « Tourner avec l’iPhone c’est facile sur les temps morts pendant les tournages sur la base du volontariat ». Il faudra tout de même, selon elle, veiller pour les équipes de terrain à changer l’angle du sujet avant de partir en tournage, et en discutant au préalable avec la nouvelle rédactrice en chef en charge de cette production, et avec le nouveau rédacteur en chef des comptes réseaux sociaux du 20h, sans oublier de discuter avec les chefs de service qui transmettent aux équipes de terrain les demandes des rédacteurs en chef du 13h et du 20h. Et enfin, sans oublier de renseigner « nos sources » !
La fête de la bière filmée avec l’iPhone ! La directrice chargée de la transformation numérique de la rédaction nationale a déroulé tous ses beaux exemples de rédacteurs modèles qui filment déjà avec l’iPhone. Les interviews des stars des prétoires pendant le tournage avec le JRI, ou encore ce rédacteur qui s’éclate en mode vlogging (pratique consistant à fabriquer un contenu vidéo) à la fête de la bière en Allemagne. Est-il prévu de demander aussi aux présentatrices et présentateurs de filmer à l’iPhone leurs invités en plateau ? Claude Guéant ou Henri Guaino ? Pour faire le buzz ? Pour s’aguerrir à ces nouveaux modes de tournage, la direction propose une formation sur les réseaux sociaux d’une journée (matin théorie et après-midi pratique), et même c’est cadeau : un nouvel iPhone plus performant pour les volontaires !
La casse des métiers a commencé Le maître mot, selon la directrice chargée de la transformation numérique, c’est l’acculturation (processus par lequel une personne ou un groupe assimile une culture étrangère à la sienne). Nous aurions préféré qu’elle employât les mots justes : compétence complémentaire ! Dans ses propos, il n’en sera jamais question. Delphine Ernotte n’aura donc pas traîné après la dénonciation de l’accord collectif le 9 juillet dernier, en décidant de répondre aux injonctions de la Cour des comptes en avançant à marche forcée vers la casse des métiers. Son nouveau mantra est la polyvalence, qu’elle a décidé d’imposer sans même consulter les élus. Delphine Ernotte achète les salariés non pas avec un plat de lentilles, mais avec un iPhone. La CGT considère qu’il faut s’adapter à la bascule du tout numérique, mais en recrutant des professionnels : journalistes, monteurs, community managers, etc. Pourquoi demander l’utilisation de smartphone à des rédacteurs qui n’ont pas la compétence complémentaire ? C’est les inciter à ne pas respecter les négociations en cours entre la direction et les organisations syndicales sur l’accord UTS (relatif à l’utilisation de l’unité de tournage avec smartphone), largement dévoyé sur le terrain par les directions opérationnelles. Dans la même instance, la DRH a annoncé pour 2026, 30 ETP (équivalents temps plein) en moins à la rédaction nationale. Quel accompagnement la direction compte-t-elle mettre en place pour ces nouvelles tâches qui viennent en plus des activités habituelles, et dans un contexte d’érosion des effectifs, alors que l’activité, elle, est constante ? La production de modules doit se faire après formation, avec des outils adaptés et sur le volontariat.
Paris, le 16 octobre 2025
|
GRAND RAID DE LA RÉUNION 2025
![]() |
||
|
Nous ne sommes pas de simples boutons "rec" ! Lors du Grand Raid, la rédaction de Mayotte la 1ère a demandé aux participants mahorais de réaliser eux-mêmes leurs images et interviews pour diffusion dans nos éditions. Traduction : les journalistes sont court-circuités, notre rôle est réduit à néant. Réunion la 1ère, pourtant présente sur place pour couvrir ce grand rendez-vous incontournable de l’océan Indien, ne ferait-elle plus partie du groupe France Télévisions ? Où est passée la soi-disant coopération entre stations du même bassin ?
Cette pratique est : * Une attaque directe contre nos emplois de journalistes * Une dégradation de la qualité de l’information * Une logique de bricolage inadmissible dans un média de service public
NOS JOURNALISTES MÉRITENT LE RESPECT DE LEUR PROFESSION. LES MAHORAIS MÉRITENT UNE INFORMATION DE QUALITÉ, FAITE PAR DES PROFESSIONNELS. NOUS EXIGEONS L’ARRÊT IMMÉDIAT DE CES PRATIQUES QUI NOUS METTENT SUR LA TOUCHE.
Nous ne nous laisserons pas réduire au silence ! Être journaliste, ce n’est pas juste tendre un micro. C’est informer, enquêter, raconter, analyser. On ne remplace pas des journalistes par des coureurs, aussi volontaires soient-ils.
NOUS DISONS NON : * NON à la sous-traitance sauvage de notre travail * NON à la casse de nos métiers * NON à la baisse de qualité des contenus
Mamoudzou, le 23 octobre 2025
|
Risque grave confirmé à la rédaction nationale
![]() |
||
|
La messe est dite, balles neuves, fin de partie. La restitution ce 22 octobre 2025 du rapport du cabinet indépendant CEDAET, mandaté par les élus du CSE Siège pour enquêter sur un risque grave pour la santé à la rédaction nationale, vient clore une séquence dévastatrice pour la direction de l’information de FTV. Plongés pendant plusieurs mois dans les coulisses de la fabrication de l’information à la rédaction nationale, malgré les freins opposés tout le long de leur enquête par la direction, ces expert.es de l’analyse des organisations du travail et de leurs désordres ont rendu des conclusions sans appel: « Une forte verticalité du pouvoir décisionnel […]. Un prescrit éditorial strict qui laisse moins de marges de manœuvres et d’autonomie procédurale ou professionnelle aux journalistes » Oui, le système de fabrication de l’information à la rédaction nationale est à réformer, car il a créé un entonnoir éditorial fabriqué par une élite cooptée au sein d’un petit groupe de décideurs éditoriaux qui bride la créativité et les compétences professionnelles des journalistes. Ce système produit des sujets formatés. C’est l’appauvrissement éditorial, l’unicité des points de vue et de traitement dans les éditions nationales des sujets. La CGT dénonce régulièrement ces manquements déontologiques. Les expert.es qualifient ces pratiques d’un « entre-soi élitiste ».
« Un climat de travail parcouru de tensions et de violence » Ce système élitiste crée des désordres éditoriaux, qui nuisent à l’image de FTV auprès du public et fournissent des arguments aux ennemis du service public. Mais il crée aussi des dégâts humains. D’après les expert.es, c’est bien « un climat de tensions et violence qui règne à la rédaction nationale, générant « une situation de travail caractérisée par du travail empêché, des problématiques de reconnaissance et de charge de travail », dont les impacts sur la santé des salarié.es sont délétères. Des incidents d’antenne sur Franceinfo en début d’année, une réforme de l’organisation de la chaîne d’info qui n’a pas permis la maîtrise des dérapages d’invités ou de chroniqueurs en direct; l’éviction brutale d’Anne Sophie Lapix et l’arrivée en fanfare de Léa Salamé au 20h; dans la foulée, une accumulation d’ erreurs journalistiques et de dérives populistes dans le déroulé du jt phare de FTV… Le rapport Ceadet est une nouvelle bombe qui fait définitivement vaciller la forteresse bâtie depuis des années par une bande organisée dans une logique quasi sectaire. Voici venu le temps de la réforme. La Présidente de FTV l’a -t-elle compris? Le rattachement de l’info aux programmes est-il la solution pour reprendre la maîtrise de cette direction de l’information devenue folle et lancer sa réforme? Mais attention: c’est l’indépendance éditoriale et la liberté des journalistes qui doivent être rétablies. Pas question de reconstruire un système vertical et de contrôle. La CGT ne laissera pas faire.
Paris, le 22 octobre 2025
|
||
60 ans de télévision régionale en Franche-Comté : Une dernière danse avant l’extinction de la lumière ?
![]() |
||
|
Un concert au Zénith de Dijon en octobre et une soirée festive à la Citadelle de Besançon en novembre, la direction a visiblement de l’appétit pour célébrer en Franche-Comté les 60 ans d’une « télévision régionale » (mais comment s’appelait-t-elle déjà ?) qu’elle soumet pourtant à une diète sans précédent et ce sera sans doute pire l’année prochaine. Nous n’avons donc vraiment pas le cœur à nous déhancher et d’ailleurs que pourrions-nous bien fêter avec celles et ceux qui nous dirigent à ce bal des faux-semblants ?
Après 60 ans de vie commune, nous n’avons hélas toujours aucun héritage à partager avec une direction qui se targue de célébrer le passé de notre antenne tout en étant dans l’incapacité de lui donner un futur !
Les organisations CGT, SNJ et SUD de France 3 Franche-Comté.
Besançon, le 20 octobre 2025
|
Communiqué de la CGT france.tv
![]() |
||
|
A la suite de la publication de notre tract « le Communautarisme n’a pas sa place sur FTV ! », lundi 13 octobre, nous avons reçu une grande quantité de messages, pour la plupart injurieux et haineux. Ce n’est pas à ces derniers que nous souhaitons répondre mais aux personnes qui pourraient s’interroger sur un parti pris de la CGT dans le drame qui se joue au Proche-Orient et dont les échos contaminent largement le débat public en France. Fidèle à ses valeurs, notre organisation se bat et continuera à se battre contre toute forme de xénophobie et de discrimination. Nous ne saurions tolérer dans nos rangs et dans nos écrits, ni antisémitisme ni aucune forme de racisme. Précisons-le : jamais la CGT n’a sous-estimé l’horreur de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Le propos de notre tract visait le traitement journalistique univoque et partisan d’une actualité liée à la commémoration du massacre du 7 octobre. Rien d’autre. Dans ce terrible drame, il n’appartient pas aux journalistes d’établir une échelle de la souffrance en invisibilisant une partie des protagonistes. Notre syndicat s’évertue à défendre un traitement équilibré et pluraliste de l’actualité et nous continuerons à le faire. Si le tract laisse croire à un autre message, alors nous avons manqué notre but et nous nous en excusons. La CGT sera toujours au service de la paix et de la justice.
Paris, le 17 octobre 2025
|
Graves erreurs sur les éditions nationales de france 2 La direction de l’info en plein marasme
![]() |
|||
|
Le navire amiral du 20h est en train de couler. Avec lui, c’est la forteresse de la direction de l’Information qui s’écroule, c’est la faillite d’un système forgé pendant plusieurs dizaines d’années au sein de l’antenne de France 2. Ploutocratie, méritocratie, endogamie, réseau, élitisme, c’est ce cocktail toxique qui explose aujourd’hui. Quand Léa Salamé, après quinze minutes de journal le 13 octobre 2025, commente un off consacré au terrible anniversaire de l’assassinat de Dominique Bernard, elle refait la même erreur que son collègue Julian Bugier quelques heures plus tôt au 13h, en confondant son nom avec celui de Samuel Paty, malheureuse victime lui aussi des islamistes extrémistes. La même erreur, deux fois. Malgré toute la cohorte de chefs et directeurs qui relisent la moindre virgule. C’est grave ! Pas de rectification en direct C’est encore plus grave quand une directrice et un rédacteur en chef présents en régie sont informés de l’extérieur de l’erreur, mais décident de ne pas faire de rectificatif en direct à la fin du JT. Cela peut paraître incroyable, mais c’est la réalité. La CGT met en garde la direction : qu’elle n’essaie pas de créer la diversion en faisant sauter des fusibles, comme à son habitude, il faut qu’elle assume pleinement ses responsabilités. Car ce dernier incident, tout comme les précédents et les dérives éditoriales qui s’accentuent depuis la rentrée sont le signe d’un système arrivé à bout de souffle. Un système toxique pour l’éditorial Depuis la destruction des éditions nationales de la 3, les journaux de France 2 sont la seule voix d’expression des journalistes de la rédaction nationale fusionnée. Donc le système élitiste hérité de la culture France 2 s’est propagé dans toute l’information. Une clique de cadres journalistes fonctionnant en réseau choisit à la fois les sujets mis à l’antenne, les journalistes chargés de leur fabrication, et la façon de le faire. Directeurs adjoints de la rédaction, rédacteurs en chef et chefs de service ordonnent, font et défont parfois à la virgule. Ce ne sont plus les journaux de la rédaction, mais du petit groupe de décideurs éditoriaux. La conséquence est visible à l’antenne : aucune diversité, récurrence de sujets sur des thématiques autour du fait divers, de la consommation et du people, unicité des approches et de la pensée. Et on ne parle pas du ton des commentaires dans les sujets… Un système toxique et destructeur en terme humain Proposer des sujets, les fabriquer en autonomie et qu’ils soient diffusés sont des prérogatives fondamentales du journaliste. Leur perte généralisée à la rédaction nationale crée non seulement des désordres éditoriaux, mais aussi des dégâts humains. Faut-il rappeler que des dizaines de témoignages de journalistes ont conduit à une expertise pour risque grave ? Tout récemment, une assemblée générale déclenchée par la SDJ de la rédaction nationale a révélé le ras-le-bol général des journalistes : management brutal, verticalité, trop de pression… les plaintes sont désormais généralisées chez les salariés. Trop c’est trop ! La CGT demande en urgence un rendez-vous à la présidence : il est grand temps de changer de direction et d’organisation à l’Information.
Paris, le 15 octobre 2025
|
Taper sur l’audiovisuel public et protéger CNews ?
![]() |
|||
|
Cela ressemble à une attaque coordonnée : le 5 septembre, l’Incorrect, un journal d’extrême-droite, publie le montage d’une vidéo tournée en caméra cachée, laissant supposer une entente entre les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand avec des cadres du Parti Socialiste. Aussitôt, “l’affaire Legrand/ Cohen” occupe 94% du temps d’antenne de CNews, chaîne du groupe Bolloré au service d’un projet d’extrême-droite, avant de faire la une du JDNews, hebdomadaire du même groupe, avec un montage photo aux relents d’antisémitisme. Dès le 17 septembre, le collège de l’ARCOM auditionne les présidentes de Radio France et France Télévisions, puis décide d’entamer des travaux pour “objectiver la notion d’impartialité”, ou encore “mesurer la perception et les attentes ” vis à vis de l’audiovisuel public. Début octobre, ce sont les sénateurs qui entrent dans la danse, en entamant une série d’auditions, le sénateur LR François Bonhomme, membre de la commission culture déclarant même : “J’espère qu’on aura autre chose que la mise en cause d’un autre média”, référence à l’interview dans laquelle Delphine Ernotte avait -enfin-, qualifié CNews de chaîne d’extrême-droite. Dans la foulée, les députés UDR, le parti d’Eric Ciotti, décident d’abandonner leur douteux projet de commission d’enquête sur “le coût de l’immigration” pour demander une commission d’enquête parlementaire sur “La neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public”, alors qu’un rapport de la Cour des comptes vient de pointer une situation budgétaire catastrophique.
Un débat tronqué L’impartialité, l’objectivité, la neutralité, répondraient-elles à une nouvelle définition qui consisterait à faire micro ouvert à l'extrême-droite et aux politiques ultralibérales, tout en dénigrant les manifestations populaires comme celles issues du mouvement Bloquons Tout, ou encore des partis comme La France Insoumise ? Car c’est la ligne de CNews, et plus généralement celle des médias du groupe Bolloré, auxquels d’autres journaux emboîtent le pas, y compris parfois nos médias de service public. (voir notre communiqué sur le journal d’Ancien Régime, lien) Rappelons qu’en douze ans, l’ARCOM a pris 52 sanctions contre C8 et CNews. La chaîne “d’informations” du groupe Bolloré a notamment été condamnée pour dénigrement d’un candidat, stigmatisation des personnes immigrées, présentation de sondages faussés, diffusion de propos trompeurs sur l’IVG ou encore diffusion de fausses informations sur le changement climatique....
Pluraliste ? Impartial ? Objectif ? En tout cas, cela n’a pas empêché l’ARCOM de renouveler l’autorisation d’émettre de CNews, qui utilise désormais la fréquence qui lui est gracieusement mise à disposition par l’Etat en échange du respect d’une convention pour mener une violente campagne contre l’audiovisuel public. Une convention qui l’oblige au pluralisme des idées et des opinions, car c’est juste la loi en France, et cela concerne aussi Europe 1. Quant au budget de l’audiovisuel public, la situation catastrophique dénoncée par le rapport de la Cour des Comptes découle directement de décisions politiques, en premier lieu celle de supprimer la redevance qui permettait de développer des projets sur la base d’un financement pérenne et garanti. Un appauvrissement qui s’est déjà traduit par la disparition du JT national de France 3 ou encore de la radio Mouv’ et de France Bleu Ile de France. S’il faut encore réduire les moyens de l’audiovisuel public, quelles missions essentielles faudra-t-il encore abandonner ? Nous rappelons au passage que la plupart des médias privés bénéficient d’aides à la presse sans qu’aucun contrôle ne soit réalisé concernant leur contenu ou leurs orientations politiques, alors que les rachats de journaux par les milliardaires ont pour effet une polarisation de l’ensemble du paysage médiatique à droite et à l’extrême-droite.
Appel à la responsabilité Aux députés, sénateurs, et membres du collège de l’Arcom, nous demandons de protéger l’audiovisuel public au lieu de l’attaquer. S’il est toujours sain de s’intéresser au respect du pluralisme, et l’Audiovisuel Public n’est pas exempt de critique, encore faudrait-il que cela soit fait à tous les médias qui y sont soumis et donc de s’intéresser également aux chaînes et aux médias qui, comme CNews, sont devenus des organes de propagande et de haine, contre des idées ou des individus. A ce titre, RSF vient de saisir l’Arcom contre la chaîne « d’information » du groupe Bolloré, pour avoir au printemps dernier, alimenté une vague de haine contre trois journalistes, menacés de mort pour avoir enquêté sur l’affaire Crépol. Aux responsables politiques et aux citoyens, nous posons cette question : quel monde voulons-nous pour demain ? Celui-ci dépendra notamment de notre capacité à préserver un audiovisuel public fort, financé et indépendant. Sans cette garantie, quel contre-pouvoir journalistique s’opposera à la vision de milliardaires qui décident, sans aucun garde-fou, de travestir ou d’occulter la vérité dans les médias de masse qu’ils possèdent ? En 1964, Hannah Arendt écrivait “la liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet de débats.” Dans le crépuscule qui nous guette, cette phrase est plus que jamais d’actualité, et il faut préserver les phares comme celui que constitue encore l’audiovisuel public.
Paris, le 7 octobre 2025
|
La Cour des Comptes l’a rêvé, le pôle Outremers l’a fait !
![]() |
||
|
Dans un mail envoyé aujourd’hui, on demande un rédacteur ou une rédactrice de Réunion La 1ère, volontaire, pour se rendre à Madagascar en « catastrophe » (d’ici 24h) et faire :
Pour l’aider dans sa mission, Réunion La 1ère dépêchera aussi un monteur. Nos collègues de Mayotte, eux, propose un JRI-biqualifié. La CGT dit oui à la couverture de l’actualité de la zone Océan Indien, mais non au déploiement d’une équipe sans prendre en considération les conditions de travail auxquelles elle sera exposée. C’est prendre le risque, en conscience, de mettre en danger la sécurité des personnes envoyées sur place en les exposant à une charge de travail incommensurable pour un seul rédacteur / JRI. Mais jusqu’où est-on prêt à aller au nom des économies ? Le pôle Outre-mer a-t-il décidé de réaliser par anticipation le rêve de Delphine Ernotte ? Un (e) journaliste pour couvrir quatre médias simultanément. La Cour des Comptes l’a rêvé, le pôle Outre-mer l’a fait ! Sans compter la mise en danger physique et émotionnelle des équipes envoyées dans l’urgence. Ceux qui ont déjà été envoyés à Madagascar ont émis des préconisations. Ils connaissent le terrain et la difficulté qui les attend. A vouloir aller trop vite… on risque l’accident… La direction en assumera-t-elle les conséquences ? C’est aussi prendre le risque de mettre en situation un binôme qui ne se connait pas avec des conséquences sur la qualité du contenu et de la cohésion sur place dans un contexte politique insurrectionnel. La CGT demande à la direction de revoir son offre et d’intégrer un (e) journaliste radio/web supplémentaire pour mener à bien cette mission. Aujourd’hui, c’est bien sur l’autel des coupes budgétaires que nos collèges risquent d’être sacrifiés. Qui en prendra la responsabilité ? le DCI ? la rédaction en chef ? la directrice régionale ?
St Denis, le 30 septembre 2025
|
Préavis de grève 2 octobre 2025
![]() |
||
|
Après le succès de la journée de mobilisation du 18 septembre, le Premier ministre ne semble pas avoir pris la mesure de la contestation du budget austéritaire préparé par son prédécesseur à Matignon. France Télévisions est plongée artificiellement en déficit en 2025 après une année 2024 où l’équilibre a été atteint au prix de multiples économies. Même le rapport de la Cour des comptes reconnaît que France Télévisions est dans une situation financière critique, en raison de la baisse du financement public. Le dogme austéritaire, à l’œuvre depuis de nombreuses années, nous concerne de très près à France Télévisions : emplois et salaires sont gravement en berne alors que plane toujours la menace d'une holding exécutive pour les entreprises de l'audiovisuel public. Le projet de budget 2026 qui reste dans les tuyaux des ministères prévoit toujours une coupe supplémentaire de 65 M€ pour France Télévisions, à laquelle il faudra ajouter un déficit de 50 M€ en 2025 et, encore une fois, supporter l’inflation des prix. Soit environ 150 M€ à trouver en interne, ce qui est tout simplement impossible, sauf à dégrader gravement nos grilles de programmes et amplifier les suppressions de postes. Cette politique délibérée est ensuite le prétexte à justifier une restructuration de l’entreprise en commençant par remettre en cause notre accord collectif comme le suggère la Cour des comptes. La direction de France Télévisions s’inscrit dans cette logique, raison pour laquelle elle a anticipé le rapport de la Cour des comptes en dénonçant l’accord collectif, via une procédure enclenchée en juillet et dont nous contestons par ailleurs la légalité. Les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ de France Télévisions revendiquent donc :
Nous appelons donc l’ensemble des personnels de France Télévisions à cesser le travail le jeudi 2 octobre à partir de 00h et pour une durée de 24h et à rejoindre les manifestations sur tout le territoire. Dans toutes les antennes et tous les sites de France Télévisions, nous invitons les personnels à organiser des assemblées générales pour débattre de la gravité de la situation.
Paris, le 26 septembre 2025
|
Martinique la 1ère - C’est toujours France Télévisions
![]() |
||
|
Le chemin vers la convergence oui ! Mais pas à n’importe quel prix ! Pas n’importe comment ! Depuis plusieurs mois des collègues sont invités à travailler pour tous les supports Radio, TV et Internet. Ainsi, des journalistes affectés à la télé contribuent à la production des éditions radio et des publications internet, désormais des journalistes affectés à la radio apportent des éléments pour les journaux télé et les publications internet ! Woy ! Si le premier cas se fait avec la participation des chargées de réalisation, la seconde situation réclame l’utilisation de téléphone portable ! Même entreprise, même accord d’entreprise Les collègues TRES SOUVENT, TROP SOUVENT, les pigistes qui ne peuvent pas dire NON et utilisent leur téléphone personnel. Leur demanderez-vous d’acheter leur caméra, leur micro, leur lumière additionnelle, pour tourner les sujets ? C’est à l’employeur de fournir le matériel nécessaire à l’exécution du travail. Trop facile de vouloir à tout prix et n’importe quel prix sauver des éditions. Rappelons qu’à ce jour selon L’ACCORD D’ENTREPRISE RELATIF A L’UTILISATION DE L’UNITE DE TOURNAGE AVEC SMARTPHONE AU SEIN DE FRANCE TELEVISIONS seuls deux collaborateurs sont habilités à utiliser un kit UTS et donc un téléphone pour tourner. Une histoire de téléphone ! Le téléphone visiblement outil par excellence pour masquer les insuffisances ! En effet le téléphone toujours personnel est aussi utilisé pour des interviews en radio. Facile de tendre un téléphone à un interlocuteur ! Non Les journalistes doivent être équipés du matériel adéquat pour ramener les ITW. Cela à la fois pour la bonne qualité sonore mais aussi pour éviter l’augmentation de la charge de travail des chargées de réalisation. La nécessité de faire respecter le cadre fixé par l’accord d’entreprise Si les pratiques menant à la convergence sont aux yeux de la hiérarchie celles de « l’avenir » elles doivent encore être organisées dans le respect de ce cadre.
RESPEKTE TRAVAY TOUT MOUN Résistons à la tentation de mettre « images amateurs » sur celles tournées par nos collègues, journalistes professionnels, avec leur téléphone, à la seule fin de fermer les yeux sur l’évidence !
Fort-de France, le 24 septembre 2025
|
Rapport de la Cour des comptes - Encore aux salarié·es de payer la note ?
![]() |
||
|
Le crédit que nous pouvons faire à ce rapport de la Cour de comptes (à lire ici), est qu’il pointe « une situation financière critique ». Mais loin de s’en prendre aux défaillances de l’État en matière de financement de l’audiovisuel public, la Cour ne propose que des réformes structurelles qui n’ont que trop tardées selon elle.
Une seule obsession : l’accord collectif d’entreprise Réduire la masse salariale pour retrouver des marges de manœuvre, voici donc la nouvelle ambition pour le service public ! Ça tombe bien, la direction de l’entreprise a largement anticipé les conclusions de la cour des comptes en dénonçant l’accord au mois de juillet. Comme cela est étrange, pour ne pas dire téléphoné... Mais est-ce vraiment le rôle de Cour des comptes de faire de la politique ? Antisociale qui plus est ! Cela pose question. Tout y passe dans le rapport, la nécessité des polyvalences pour diminuer le nombre d’emplois, les salaires trop élevés, des indemnités bien trop généreuses en cas de licenciement, pas assez de jours de travail, et trop d’avantages en tout genre que ce soit en termes de primes, de rémunération des pénibilités ou d’activité sociale des CSE. La Cour des comptes veut-elle être la championne de l’antisocial ? Car une fois les polyvalences généralisées, la Cour dit en creux qu’il y aura trop d’emplois à France Télévisions et qu’il faudra dégraisser, d’où la nécessité de faire sauter la garantie d’indemnités en cas de licenciement afin de licencier à moindre coût. A aucun moment la Cour ne se pose la question de la justification des dispositions de notre accord. Les « sages » de la Cour savent-ils ce que c’est d’assurer une activité de service public, 7 jours sur 7 ? Évidemment qu'il faut des compensations pour le temps de travail du week-end, pour le temps de travail matinalier, de nuit et pour un travail en continu afin de ne pas interrompre la captation des évènements par exemple. Pas un mot sur tout cela, juste un réquisitoire antisocial néolibéral sans aucun complexe.
N’est pas historien qui veut Par ailleurs, la Cour des comptes réécrit l’histoire. En effet, le rapport indique que « les négociations sur l’accord de 2013 avaient laissé en suspens la question de la polyvalence des salarié·es, empêchant d’adapter les postes de l’entreprise aux évolutions introduites par les technologies numériques. » Ah bon ? Si les représentants de la Cour avaient fait un travail sérieux, en interrogeant les syndicats, cela leur aurait permis d’exhumer les propositions faites en 2011 dans le cadre de la négociation de la nomenclature des métiers : une liste d’une dizaine de métiers du numérique, tout simplement refusée par la direction de l’époque. Il est vrai que son but était d’externaliser les développements du numérique. Et on nous impose maintenant de payer le prix aujourd’hui de cette erreur stratégique ? Autre imprécision, la Cour cite un accord de méthode refusé par les organisations syndicales début 2024. Effectivement nous n’avons pas besoin de signer un accord qui ne comporte finalement qu’un agenda de négociation, il suffit de noter des dates dans un calendrier. Mais plus grave, nous avions explicitement demandé à la direction de commencer par négocier les métiers du numérique. Refus explicite de la DRH en charge du développement RH de France Télévisions pour qui la priorité c’est la polyvalence des métiers des techniciens et des journalistes. Là aussi, il s’agit une erreur stratégique car le numérique est une priorité affichée de l’entreprise. Et l’inclusion, en 2024, dans notre accord collectif, des métiers du numérique aurait donné des perspectives aux salarié·es, technicien·nes ou journalistes, pour se projeter dans le développement des activités de l’entreprise. C’est un peu dur de nous faire porter le chapeau maintenant. Que la direction assume ses erreurs.
Un rapport à charge très théorique C’est donc un rapport à charge qui reste théorique et très largement déconnecté de la réalité du terrain avec les conditions de travail dégradées des salarié·es. Mais il est sans doute difficile depuis son bureau parisien de se rendre compte de la réalité sociale que nous vivons dans notre entreprise de service public dans toutes ses implantations hexagonales et d'Outre-Mer. Avec le sentiment d’un profond mépris, d’être considérés comme des nantis alors que la réalité ce sont des efforts avérés de productivité, 25 % depuis 13 ans, avec un niveau de ressources publiques qui resté identique. La présidente de France Télévisions avait elle-même mis cela en avant lors de sa conférence de presse de juillet 2025. Et maintenant ? Aux salarié·es de payer l’addition ? Que nos gouvernants commencent d’abord par nous montrer l’exemple. C’est clair que nous nous opposons à notre direction qui entend faire sienne les conclusions de ce rapport et que les relations sociales n’ont pas fini de se tendre dans ces conditions.
Paris, le 24 septembre 2025 |
À Lyon, violences inacceptables sur un journaliste
![]() |
||
|
Le SNJ CGT et la CGT apportent tout leur soutien au confrère journaliste de FTV blessé à Lyon lors de la manifestation dans le cadre du mouvement social du jeudi 18 septembre 2025 et lui souhaite le plus prompt rétablissement. Elle condamne avec véhémence cet acte d’agression lâche et d’une extrême violence, qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves si le sac à dos du reporter ne l’avait protégé d’un impact direct dans le dos . L’enquête en cours doit déterminer qui est le tireur, et le cas échéant, si le tir provient des forces de l’ordre, la responsabilité hiérarchique.
Le SNJ-CGT sera présent et soutiendra toute action en justice à venir sur cette affaire.
Paris, le 22 septembre 2025
|
Les échos d’Ici En Lorraine, une rentrée dans la douleur
![]() |
||
|
Cette rentrée s’annonçait pourtant calme. Pas la révolution éditoriale, pas de déploiement de nouveaux outils, seules quelques nouveautés à coût zéro, voire génératrices d’économies : un élément de 7 minutes made in FTR à diffuser à la suite des JT du soir, un changement de case pour Destins lorrains, une nouvelle mouture de l’édition de la Locale de Metz, et une couverture du Livre sur la Place réduite à sa plus simple expression, une page dans le JT. On vous balade ici Jour 1 de la rentrée, en conférence de rédaction, les scriptes s’inquiètent de n’avoir reçu aucune information sur la mise en place de cette nouvelle séquence de 7 minutes savamment intitulée On vous emmène ici. Tous les rédacteurs en chef ont été informés du projet début juillet, nombre d’antennes ont fait des essais préalables. Mais à Nancy, le 1er septembre au matin, aucune info n’a encore été transmise aux équipes. Des essais, pour quoi faire ? Face à ce manque de considération notoire, le ton monte. Des essais finissent par se faire à la hâte dans le courant de l’après-midi. Destins lorrains, ou l’éloge du travail dissimulé Ici aussi, la fluidité des informations laisse largement à désirer. Les bruits de couloir laissaient entendre que la rentrée démarrerait par des rediffusions de la saison passée, retaillées pour une nouvelle case à midi. Aussi absurde que cela puisse paraître, c’est bien ce qui s’est produit. Quid du travail de montage ? Sous le regard du responsable de l’émission, sans planification et sans que ses collègues n’aient été prévenus, un monteur va préparer le travail sur ses heures de montage JT, mettant à mal le reste de l’équipe du journal. Quel est le problème ? Pour l’adjoint responsable de cette émission, les monteurs ont bien le temps, entre deux sujets d’actu, de lui rendre ce service ! Invisibilisation du travail et haute considération des « petites mains ». Ce programme à pas cher, coûterait-il encore trop cher ? La Locale de Metz définitivement enterrée ? La rédactrice en chef avait annoncé qu’elle reprendrait la main sur l’édition mosellane. Quelques réunions plus tard, le verdict tombe : finie l’actu locale, place à deux longs formats de 3 minutes, un « dans la thématique actu pour être au cœur des sujets dans l’air du temps », et l’autre autour d’initiatives « feel good et journalisme de solution », selon les termes de la direction. Plus sérieusement, pour tenir la cadence de 10 sujets de 3 minutes par semaine, ce chantier nécessite une organisation du travail bien huilée. D’autant plus que des plateaux de lancement sont envisagés, enregistrés à Nancy sur fond vert et en décor virtuel, ce qui nécessite une coordination au cordeau… Dans un monde normal, un responsable aurait été désigné pour détailler le projet, organiser sa mise en œuvre, coordonner et veiller au bon déroulement de chaque étape. Mais ici encore, à part une journée de tests techniques sur la mise en image des plateaux, rien de tout ça. Aucune réunion de travail avec les équipes concernées ; aucune information sur les fabrications en cours ou sur un calendrier anticipé ; aucune formation pour l’assistante de Metz à qui des nouvelles tâches sont confiées ; aucune adaptation des horaires de travail des monteurs ; aucune évaluation de la charge de travail des salariés impactés. Conséquence de cette absence totale d’organisation du travail, les plateaux tests ont été diffusé tels quels, avec des problèmes d’incrustations majeurs et quatre sujets ont déjà été rediffusés dès la 2ème semaine… Faute professionnelle ou accident industriel ? Un effondrement organisationnel assurément qui nécessite a minima un retour d’expérience. Le Livre sur la Place, le naufrage de trop Le plus grand rendez-vous littéraire de la rentrée en France, qui a longtemps fait l’objet de prises d’antenne exceptionnelles (PAE) en collaboration avec France Bleu, devait être traité à travers une simple page dans le JT cette année. C’est en tout cas ce que l’encadrement technique comme le délégué antenne et contenu et les représentants de proximité avaient compris. Mais au retour de congés fin août, tout ce beau monde s’entend dire que pas du tout, ils avaient mal entendu, c’est un JT spécial de 50 minutes qu’il faut mettre en musique ! Trop tard pour envisager l’utilisation du CCR et planifier les personnels ad hoc. Solution de secours, c’est le Rack 400 qui sera utilisé, un dispositif de transmission type Aviwest dépendant du réseau téléphonique, c’est à dire à fort risque de dégradation du signal et de décrochage en direct. Le résultat est à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre : absence de décor, absence d’éclairage, réglages des voies de caméra impossible, réseau d’ordres restreint, débit de transmission insuffisant entrainant une dégradation notoire de la qualité des images… Jamais un événement aussi prévisible n’avait été à ce point gâché. Les salariés qui se demandent bien comment on a pu en arriver à ce point d’amateurisme sont dépités. Face à cette désorganisation du travail pathogène, la CGT tire la sonnette d’alarme et demande à la direction du Grand Est d’intervenir rapidement pour mettre un terme à ces manquements à répétition de la part de la rédaction en chef lorraine. Il en va de la santé psychique des salariés et de la crédibilité de notre antenne.
Nancy, le 17 septembre 2025
|
Notre conversation, vraiment ? Un dispositif opaque aux intentions qui questionnent
![]() |
||
|
Le 12 septembre, les salariés ont reçu un message de la PDG, les informant du lancement d’une démarche « de conversation » leur permettant de s’exprimer. Pour la forme, les syndicats avaient été simplement informés de la démarche une heure auparavant. On a bien compris que l’objectif était de neutraliser toute expression de leur part en amont. Le dialogue social dans toute sa splendeur ! La direction est à la manœuvre pour contourner instances et syndicats. Dès ce lundi matin, la direction dégaine et balance son sondage aux salariés. Quel est l’objectif réel de cette opération ? Si la direction affirme garantir la confidentialité des réponses (RGPD oblige), aucune assurance n’est donnée sur la restitution qui sera produite. Sera-t-elle fidèle aux potentielles critiques et aux attentes des salariés ? Car le dépouillement des réponses va se faire dans le plus grand secret et sent bon la manipulation face à des syndicats trop lucides et opposés aux projets de démantèlement de cette direction. Comme par hasard, cette opération intervient juste au moment où la direction fait subir aux salariés la plus grande agression sociale qui soit, en dénonçant l’accord collectif qui encadre toute leur vie professionnelle. Est-elle vraiment décidée à entendre leurs récriminations et à les restituer ? Demande de transparence Si la direction veut réellement lancer une opération vérité, qu’elle rende public l’intégralité des réponses anonymisées du questionnaire. Si tel n’est pas le cas, les conclusions, quelles qu’elles soient, seront sujettes à caution et à la suspicion. Néanmoins, la CGT de france.tv incite les salariés à répondre massivement à ce sondage et à rendre compte de leur réalité, de l’évolution de leurs conditions de travail au quotidien depuis 2020. Pour mémoire, outre la crise sanitaire, nous avons connu : la restructuration permanente, le déploiement de projets mal maitrisés et aux effets destructeurs pour les salariés (Newsboard, OpenMedia, Sherlock, Campus, la réforme des rédactions en Outre-mer, Zenon, le projet avorté de régionalisation, la catastrophique expérimentation de l’Overdrive, le projet Tempo accompagné de la suppression des éditions nationales de France 3, la mise en place par petites touches de la marque Ici sur les antennes et sur le numérique, la suppression des équipes légères du Siège et le transfert des équipes régionales de la Fabrique au Réseau, la suppression de deux cars de vidéo mobile, les restrictions budgétaires qui entrainent les suppressions de postes, la baisse de l’activité et l’externalisation des activités. Sans parler de la politique salariale en berne, du deux poids deux mesures dans la gestion des affaires de harcèlement ou violences sexistes et sexuelles, du caporalisme managérial qui perdure ou de la gabegie de postes d’encadrement dont on se demande bien à quoi ils servent alors qu’on ne cesse de constater des suppressions de postes sur le terrain. La direction a peut-être le sentiment d’être dans une impasse après sa catastrophique décision de dénonciation de l’accord collectif. Tous les syndicats s’y opposent, les CSE sont en train d’entrer dans la danse, en attendant une procédure juridique collective pour faire invalider cette décision. Elle cherche des prétextes dans la frustration que vivent aujourd’hui bon nombre de salariés de France Télévisions, faute de projets motivants et porteurs. La direction tente une diversion mais personne n’est dupe.
Paris, le 15 septembre 2025
|
La gazette des RP et élu·es du Siège - Septembre 2025
![]() |
||
|
|
En ce début septembre, la Gazette met les gaz sur le secteur de l’info et des sports. Etaient présent·es
Préambule En cette rentrée, les possibilités de dialogue social apaisé avec la direction semblent plus que jamais dans l’impasse. La première prise de parole de la directrice adjointe de l’information envoie un très mauvais signal. Muriel Pleynet a cru bon de casser l’ambiance en déclarant qu’elle considérait les questions des représentants du personnel d’« inhabituellement agressives ». Étonnement de part et d’autre de la table. Les Représentants de Proximité lui ont rappelé qu’ils représentaient les salariés et leurs inquiétudes légitimes dans le contexte anxiogène de restrictions budgétaires qui touche FTV en cette rentrée.
Nos lecteurs jugeront par ailleurs s’ils trouvent les questions des représentants du personnel agressives… mais aussi les réponses apportées par la direction.
Missions
Quel est le nombre de missions réalisées par les rédactions F2 + F3 + Sports + franceinfo tv et .fr entre la dernière réunion de l’IP et celle de ce jour, dont le transport et l'hébergement n'ont pas été prises en charge par leurs directions respectives ? Pour quelles raisons ? Réponse : Aucune Quels sont les reportages pour France 2 + France 3 + franceinfo tv, entre la dernière réunion de l’IP et celle de ce jour pour lesquels un·e JRI a réalisé un montage ? Réponse : Aucune
Magazines
Les RP regrettent le manque de transparence quant aux détachements accordés dès qu’il s’agit des magazines. Nous dénonçons un deux poids deux mesures, et souhaiterions qu’un turn-over soit mis en place par la RH, pour donner à tous les journalistes motivés la possibilité de travailler au moins une saison avec les équipes des magazines. Pour la rentrée 2025-2026, les équipes composées de 53 journalistes CDI (nombre donné par la direction en mai dernier) ont-elles été renforcées par de nouveaux entrants ? Si oui combien sont issus de la rédaction ex France 2, et combien sont ex France 3 rédaction nationale ? Combien sont issus des rédactions régionales de France 3 ? Merci de détailler pour chaque magazine : Envoyé Spécial ; Complément d'Enquête ; Nous les Européens. Frédéric Debains nous a répété à quel point cette question avait le don d’agacer la directrice des magazines. Nous avons tout de même obtenu cette réponse : deux journalistes quittent Envoyé spécial, l’un d’eux part au service éco et l’autre quitte l’entreprise. Ils sont remplacés par une journaliste CDI ex France 3 et un journaliste CDD de la rédaction nationale.
franceinfo TV
Les audiences de franceinfo la classent 4ème des chaînes info. Comment expliquer ces scores décevants ? Les RP veulent comprendre pourquoi franceinfo TV, malgré la bascule sur le canal 16 de la TNT, ne décolle pas ? La direction compte-t-elle réagir ? Selon Muriel Pleynet on peut se réjouir des audiences du 8 septembre (Déclaration de politique générale et chute de F. Bayrou) qui ont battu un record depuis la bascule, à 1,8 %. Pour le reste, elle se dit satisfaite des scores qui selon elle progressent : on a gagné 0,2 à 0,4 point d’audience en moyenne. Elle ajoute qu’elle ne s’attendait pas à un bouleversement du classement, car précise-t-elle : « franceinfo TV n’a pas les mêmes moyens que la concurrence. On ne paye pas nos intervenants en plateau. » Elle reconnaît à demi-mots que franceinfo TV ne progresse pas assez vite. Elle évoque : « un travail au long cours. On est passé de 0,8 à 1,1 ou 1,2 en moyenne. Ça va prendre du temps. »
A franceinfo TV, combien de nouveaux recrutements extérieurs depuis le mois de juin ? Qui ? Pour faire quoi ? Pourquoi ne pas favoriser l’interne alors que les compétences sont disponibles ? Des journalistes ex CNews ont-ils été embauchés ? Quel est le statut contractuel du nouvel intervenant éditorialiste politique, par ailleurs journaliste intervenant sur l’antenne de France Inter ? Pour justifier tous ces nouveaux recrutements, sur des postes en vue, la direction ne prend aucun gant. Selon Muriel Pleynet et Romain Messy, les compétences n’existent pas en interne. Les principaux intéressés apprécieront… On pense aussi à tous les CDD investis qui après des mois de contrats sur la 27, ont reçu une lettre les priant d’aller travailler ailleurs. Concernant les recrutements extérieurs, la direction explique qu’elle avait besoin de renforcer l’antenne en politique, en économie et en police justice. En politique, un éditorialiste arrive de France Inter tout en restant à France Inter. Il sera à mi-temps à France inter et à mi-temps à franceinfo TV en CDD. En police justice, une journaliste est recrutée (ex du Point). La personne recrutée prend le poste laissé vacant par une chroniqueuse culture, partie à la concurrence. En soir week-end, deux chroniqueurs arrivent de CNews. La direction précise : « Ils ne sont pas journalistes, ils sont écrivains, essayistes et sont en contrat CDD. » Un chroniqueur éco matinal est recruté pour combler la faiblesse identifiée à l’antenne. Le journaliste, ex-chef du service éco d’Europe 1, a un contrat CDD. Muriel Pleynet a tout de même tenu à préciser qu’elle compte sur la mobilisation des journalistes du service politique de la rédaction nationale qui devront travailler à tour de rôle les vendredi, samedi et dimanche sur franceinfo TV. Si Muriel Pleynet loue la qualité des édito politiques de certains journalistes maison, elle n’a pas de mots assez durs pour qualifier le travail d’autres collègues qui n’ont pourtant pas démérité le week-end avant minuit. Comme quoi l’exercice est périlleux et il est parfois difficile de démêler ce qui a le don de plaire ou de déplaire ! Nous avons aussi appris que le recrutement extérieur à l’éco s’imposait car selon la direction, aucun journaliste de la rédaction nationale ne s’est porté candidat. A notre question si un appel à candidature avait été lancé par mail, la réponse de la direction est NON, donc ceci explique peut-être cela… Mais ce que nous retenons le plus de cet échange, c’est cette sortie tonitruante de Romain Messy, le Directeur de la rédaction de franceinfo TV, qui apparaît tout-puissant. Le nouveau directeur confond entreprise privée et entreprise de service public, tant il est persuadé de son bon droit : « A chaque fois qu’on a des besoins, on va les chercher à l’extérieur, car nous n’avons pas les compétences en interne. On nous fait un procès d’intention depuis 20 ans, on croit que toutes les compétences sont chez nous. Mais non, il faut arrêter de croire qu’on est les meilleurs. Moi, je vois tout de suite si quelqu’un est compétent ou non. Il faut oxygéner cette rédaction avec des compétences qu’on n’a pas en interne. On assume. On ne passera pas de note en interne, on ne fera passer aucun casting en interne. » Muriel Pleynet renchérit en expliquant que « franceinfo TV n’est pas une école de formation. »
Lors de sa prise de poste, le directeur de la rédaction de franceinfo TV avait consulté les journalistes de franceinfo, mais pas les PTA, notamment ceux de la régie. Les RP lui avaient signalé cet oubli en juillet dernier, depuis Romain Messy a-t-il pris attache avec les équipes ? Romain Messy a rendez-vous avec les PTA jeudi 11 septembre.
La direction a annoncé lors de la précédente IP qu’elle souhaitait mettre en place un nouveau plateau pour l’élection présidentielle de 2027. Le projet, est-il toujours d’actualité ? Selon la direction, le projet est toujours d’actualité. Il y a des arbitrages financiers. Le nouveau plateau devrait être mis en place pour septembre 2026.
Lors du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, la direction de l'Information a décidé de ne pas envoyer d'équipe pour franceinfo TV. L'antenne du canal 16 pour le sommet diplomatique de la décennie a donc été assurée par le bureau de Washington, qui avait également la lourde charge d'assurer les éditions de France 2. Résultat : de nombreux plateaux froids diffusés à l'antenne, quand la concurrence assurait la couverture de cet événement historique et polémique en direct depuis le terrain. franceinfo TV est-elle devenue une plateforme de rediffusion des plateaux de France 2 froids mais encore consommables ? Si la direction ne voit pas la différence entre un événement historique raconté en direct depuis le terrain et des restes réchauffés au micro-ondes, les téléspectateurs de chaînes d’infos, eux, ont su apprécier la différence. Réponse de Romain Messy, décidément très en colère : « cette question est honteuse », « restes réchauffés au micro-ondes, je n’apprécie pas du tout ces mots. » Muriel Pleynet explique qu’il s’agissait d’économiser 15 000 euros de billets d’avion et elle a préféré tout miser sur l’équipe du bureau de France 2 à Washington. Elle déclare : « les équipes de franceinfo TV vont continuer de partir, mais on ne va pas doublonner si ça ne se justifie pas ».
A franceinfo TV, la direction parle beaucoup des décors plateau, mais personne ne songe à la loge maquillage où l’inconfort semble la règle ! Une loge sans fenêtre, exposée aux bruits de couloir (media training des chroniqueurs). Il faut aussi batailler pendant des mois pour obtenir un fauteuil ergonomique et de quoi ranger la valise maquillage à proximité de la loge et non pas dans les sous-sols ! Que compte faire la direction pour améliorer les conditions de travail des maquilleuses ? Muriel Pleynet se dit consciente du problème de bruit et fera passer le message aux équipes de franceinfo TV et à la DRM.
franceinfo.fr
La migration de francetvinfo.fr en franceinfo.fr est intervenue le 14 mai. En juillet dernier, la direction a indiqué aux RP que les audiences de franceinfo issues de Google Discover, Google Search et Google Actu, étaient en baisse de 30 à 40 %, et franceinfo.fr est nettement moins visible sur les actualités chaudes et sensibles qu'avant la migration. Le site de franceinfo.fr a-t-il retrouvé une bonne dynamique ? Quel est aujourd’hui son classement Médiamétrie, sachant qu’en mai il comptait 21 817 000 visiteurs uniques mensuels et 3 655 000 visiteurs uniques quotidiens, devant Le Figaro. Laëtitia Naciri : « le trafic est bien meilleur aujourd’hui, avec une baisse de moins 10% à moins 12 % d’audience. Les histoires singulières font remonter les scores. L’offre régionale se porte bien, car l’univers est moins concurrentiel et c’est de l’info de proximité. franceinfo.fr en juillet et en août est en première position du classement acpm et Médiamétrie ». Mais les régions ne vont pas rester sous notre URL.
Rédaction nationale
Des journalistes transformés en figurants contraints de fuir leur bureau, des services réquisitionnés comme lieu de tournage… sans prévenir les principaux intéressés ! Les RP souhaitent connaître les conditions de tournage à FTV au cœur de l’été de la bande annonce « Madame, Monsieur bonsoir… » du 20h. Par ailleurs, les RP rappellent à la direction que nous sommes une rédaction d’information et non pas un studio de divertissement. La direction décline toute responsabilité dans l’organisation de ce tournage orchestré par les bandes annonces. Muriel Pleynet salue toutefois dans un sourire le rendu du tournage : « une bande annonce attractive, un petit clin d’œil rigolo ». Nous en profitons ici pour rappeler à la direction que « sourires » et « clin d’œil rigolo » sont devenus des denrées rares dans notre rédaction !
Les RP souhaitent connaître les détails du projet de fermeture de la rédaction nationale des éditions ICI et le projet de réorganisation d’IV3. En juillet dernier, la direction nous indiquait que des discussions devaient être engagées sur la réaffectation des salariés. Qu’en est-il ? Les RP réitèrent une question restée sans réponse : Y aura-t-il encore de l’info nationale et internationale dans les éditions régionales de ICI ? Si oui, qui réalisera les sujets et les reportages ? Frédéric Debains annonce que le projet pour ICI et IV3 sera présenté en CSE le 17 septembre. Impossible d’en savoir davantage. ICI quel avenir pour les personnels ? Muriel Pleynet assure qu’il existe de gros besoins sur franceinfo TV pour les responsables d’édition, les assistants d’édition, et que les bureaux de France 2 en région ont besoin d’être renforcés. Les RP ont fait savoir qu’ils continueraient à suivre de près ce dossier et se disent inquiets pour les journalistes, les assistants, mais aussi pour les monteurs et les infographistes.
La direction peut-elle nous donner l’organigramme de l’encadrement des éditions ? Qui sont les rédactrices et rédacteurs en chef des éditions du 13h, 20h et Week-end, ainsi que les noms des directeurs adjoints ? Réponse de la direction : 20h : semaine pas de changement. 13h : Régis Poullain et Anne Bourse. Catherine Raymond étant partie sur franceinfo TV comme rédactrice en chef de 14h-16h, on cherche toujours un·e remplaçant·e. Un journaliste approché cet été qui avait dit oui s’est finalement rétracté. Et comme 4ème rédacteur en chef : Charles-Henri Carlier. Week end : Elsa Pallot, Arnaud Comte, Margaux Manière et ils sont rejoints par Julien Gasparutto. Directeurs et directrices adjoint·es : Virginie Fichet, Sébastien Vibert et Thomas Horeau.
Un reportage sur le thème « Marioupol, ville qui revient de loin » diffusé le 14 août au 20h de France 2 a suscité un tollé chez de nombreux téléspectateurs, parmi lesquels des personnalités publiques de premier plan. Ils reprochent à ce reportage de ne pas décrypter la situation sur le terrain en Ukraine, de ne pas dire clairement que Marioupol est en fait "une ville occupée" par les Russes. Quelle suite a été donnée à la diffusion de ce reportage et aux très nombreuses réactions demandant une rectification ? Selon Muriel Pleynet, pour ce reportage la rédaction a été attaquée par les pro-ukrainiens et les pro-russes. Ces derniers n’ont pas apprécié que l’on retire le reportage du replay. Elle ajoute : « On a un bureau à Moscou, donc oui, on fait des sujets où l’on montre que les Russes investissent dans la reconstruction. Et on ne va pas s’excuser de faire des reportages. Journalistiquement il n’y a rien à dire. »
La direction confirme-t-elle que les journalistes police justice de l’information nationale sont regroupés au 5ème étage (franceinfo TV compris) ? S’agit-il de la création d’un nouveau service ? Selon la direction, il s’agit de favoriser la transversalité et de partager les carnets d’adresses. Chaque journaliste reste attaché à son service d’origine. Les RP ont tout de même soulevé un lièvre. La direction cherche-t-elle à mettre en avant la polycompétence ? Réponse de Muriel Pleynet : « OUI ! Pourquoi pas. Certains journalistes télé venus de presse écrite peuvent très bien rédiger en plus de leur sujet, car pour eux c’est facile un papier pour le web ». Et la direction ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le service politique pourrait lui aussi vivre cette transversalité ! Mais la direction le martèle : c’est juste un regroupement géographique !
La réglementation drone évolue en 2026. La compétence JRI télépilote est-elle toujours d’actualité au siège de FTV ? Existe-t-il un calendrier de mise en œuvre de cette compétence ? Les JRI aimeraient participer aux discussions autour de l’utilisation des drones dans l’exercice de leur métier. Frédéric Debains rappelle qu’une expérience est menée en région. Les conclusions seront remises au patron de la DRM. C’est aussi une question de budget, car acheter des drones a un coût. Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité au siège. L’expérience a démarré fin janvier 2024 dans le Réseau France 3. Un bilan a été présenté aux élus en janvier 2025. Nous sommes en septembre. Visiblement l’information a du mal à transiter !
DRM
Les RP souhaitent savoir si le dossier des sacs à roulettes pour les pieds de caméras a avancé. Comme indiqué par la direction en juillet, la société ZEBRA devait demander une étude de fabrication d’un sac à leur usine en Italie. Un retour de leur part est en attente. Le prototype est-il enfin prêt ? Si oui, quand sera-t-il présenté aux JRI ? Frédéric Debains, qui suit le dossier, a appris que l’entreprise Zebra a fermé en août pour cause de congés annuels. Le prototype sera présenté dans quelques semaines.
Les unités de tournage Canon 5D qu’utilisaient les JRI de la rédaction nationale depuis 2017 viennent d’être réformées. Est-il possible pour les JRI de ce service qui le souhaitent d’en acquérir, comme cela s’est fait dans le passé pour les MacBook Pro du montage ? Selon Frédéric Debains, il n’y a plus de possibilités de rachat du matériel par les salariés. Le matériel réformé est dorénavant sorti du parc est doit être racheté en lot en l’état par une entreprise avec refacturation.
Ressources humaines
Selon la direction, sur l’année scolaire 2024-2025 il y avait à la direction de l’Information 36 alternants, dont 10 PTA. Comme nous le signalions en juillet, les RP ont recueilli des témoignages d’alternants qui terminent leur expérience à FTV échaudés et dégoûtés. Tout le contraire du but recherché ! Certains témoignages sont édifiants : « J’ai tout donné et je n’ai quasiment pas eu de reconnaissance en retour », « ils ont réussi à me dégoûter de la télé définitivement », « je suis soulagé de savoir que je ne reviendrai pas ». Les RP CGT considèrent qu’ils n’ont pas obtenu de la direction les réponses souhaitées notamment sur la « 2nde chance » donnée aux alternants qui ont vécu une mauvaise expérience, pour qu’ils obtiennent malgré tout leur intégration dans le vivier FTV. Les RP demandent à la direction de réparer les erreurs et manquements auprès de ces jeunes. Frédéric Debains, qui a instruit ces dossiers pour la direction, assure qu’il n’y a pas de manquement envers ces jeunes nécessitant la mise en œuvre d’une seconde chance. Les RP regrettent l’absence d’équité dans le parcours des alternants à FTV. La CGT, qui a recueilli plusieurs témoignages d’alternants, portera la parole de ces jeunes lors de la réunion du 7 octobre programmée sur ce sujet par la directrice de la Diversité.
Les personnels de France Télévisions, femmes et hommes, nous signalent des disparités importantes au sein de leur service, à ancienneté, poste et temps de travail équivalents. Ils réclament plus d’équité en matière de rémunération. La direction envisage-t-elle d’appliquer des mesures égalité hommes femmes pour lutter contre ces disparités ? Selon Frédéric Debains, la direction RH de l’Info applique bien ces mesures qui visent à prévenir et à corriger d’éventuelles disparités entre les femmes et les hommes en matière de rémunération. Des mesures correctrices s’appliquent au-delà de 10 %. Frédéric Debains encourage les salariés qui se sentent discriminés à s’adresser à leur responsable RH. Les RP l’ont redit, ils regrettent que les syndicats n’aient plus accès à la courbe de tendance des rémunérations.
La révision du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels est une obligation légale au moins annuelle. La direction doit réaliser l’exercice avec les représentants du personnel. A la rédaction nationale, selon Stéphane Desclaron, animateur prévention sécurité, le risque le plus important identifié reste le risque routier, surtout sur les terrains de guerre. Les RP souhaitent que des mails courts soient envoyés régulièrement aux salariés pour leur rappeler les risques auxquels ils sont exposés dans l’exercice quotidien de leur métier. A la direction des Sports, Sandy Lizot, animatrice prévention sécurité, a identifié des risques psycho-sociaux pour les personnes qui organisent des missions pour les journalistes. Elles subissent stress et charge de travail. Des solutions ont été trouvées pour mieux travailler avec le prestataire de voyage AMEX. Pour les salariés de la vidéothèque qui travaillent avec un casque, la décision est prise de mettre en place des tests d’audition avec prise en charge. Les RP estiment qu’il n’est pas normal de devoir travailler dans un environnement bruyant imposant de s’isoler pour pouvoir se concentrer. Toujours à la vidéothèque, un point de vigilance est mis en avant pour suivre l’évolution des dispositifs techniques des salariés qui ne se déplacent plus sur les grands événements. Un suivi des risques psycho-sociaux est aussi jugé nécessaire pour des salariés qui aiment se déplacer sur le terrain et qui le feront moins souvent. Autre préoccupation, l’intensité du temps de travail pour les chaînes numériques. La vidéothèque doit faire face à des demandes accrues pour alimenter le numérique. Sandy Lizot recommande le recours à du personnel supplémentaire extérieur pour répondre à ces besoins. Les RP recommandent quant à eux de cesser de saigner ce service : les partants doivent être remplacés et des recrutements doivent être faits. De manière globale, il faut prévoir d’accompagner davantage le personnel sur la perte de sens au travail dans des métiers en pleine évolution liée à l’intelligence artificielle, dont personne ne sait quelle utilisation en sera faite.
Paris, le 15 septembre 2025
|
Le 20h de France 2, en passe de gagner le concours du journal le plus réactionnaire
![]() |
||
|
Pour tenter de gagner le Graal de la meilleure audience devant TF1, la direction de l’information de France Télévisions semble avoir misé sur tout ce qu’il y a de plus rance dans le spectre des opinions politiques. Lors du 20h du 9 septembre, après une ouverture classique sur le choix du futur Premier Ministre et l’indéboulonnable Nathalie Saint-Cricq qui parle de la nomination de Sébastien Lecornu comme s’il n’y avait pas eu d’autre alternative, on passe à la journée de mobilisation du 10 septembre, et là, soudain, l’information se met au garde-à-vous. Alors que selon les instituts de sondage, près d’un Français sur deux soutient le mouvement « Bloquons tout ! », le journal de Léa Salamé occulte totalement les raisons de la colère populaire, pour ne traiter cette journée que sous l’angle du maintien de l’ordre et des perturbations à venir pour la France qui travaille. Le sujet sur le dispositif policier mis en place fait un étalage des moyens de répression que pourront utiliser les policiers, comme s’ils n’avaient en face d’eux que des casseurs, des voyous et des black bloc, et non des citoyens avec des revendications légitimes. France 2 se met ainsi explicitement du côté de la police, quitte à mettre en danger ses équipes qui couvriront les manifestations. Dire que « les forces de l’ordre ont appris des gilets jaunes à être plus efficaces », sans rappeler que depuis que Macron est au pouvoir la répression policière n’a jamais été aussi violente, avec des dizainesde personnes mutilées et éborgnées, et même trois personnes tuées depuis 2015, c’est tourner le dos à cette population française qui continue de défendre le droit légitime de manifester. Léa Salamé aurait pu rappeler que la France est le pays européen le plus violent en matière de maintien de l’ordre, ou même, évoquer la note envoyée cet été par le Ministère de l’Intérieur aux forces de l’ordre. Dénoncée par les syndicats de journalistes, elle ne prend plus en compte le statut de journaliste en cas de violences urbaines. Or, comme l’explique un policier dans le sujet, « on va être à la limite entre le maintien de l’ordre et les violences urbaines ». Un mot de solidarité avec les journalistes qui risquent d’être traités comme n’importe quel manifestant aurait été le bienvenu. Pour ne pas être en reste, pour dire quand même quelques mots du mécontentement populaire, la chefferie du 20h se livre à une manipulation grossière, que l’on a déjà vue au moment des gilets jaunes. Le téléspectateur est incité à faire un lien entre le mouvement « Bloquons tout » et l’extrême droite, puisque les seules revendications exprimées dans le journal sont celles du « trop d’impôts » et du « Nicolas qui paie ». Rien sur le naufrage des services publics, les milliardaires qui se gavent, les vraies revendications de gauche. Pour clore le tout, ce journal pitoyable se termine par l’onction du cardinal Bustillo, un Richard Gere en soutane, qui nous prie de sortir de la lutte des classes. Félicitations pour ce journal d’Ancien Régime, pour ce journalisme de cour. Quel mépris pour les citoyens qui regardent encore le 20h et pour les journalistes qui continuent de faire leur travail, dans l’adversité !
Paris, le 10 septembre 2025
|
Propagande militaire sur franceinfo TV - Rafowicz quand tu nous tiens !
![]() |
||
|
Jamais un porte-parole d’une armée étrangère n’a disposé d’une tribune aussi large sur les médias français pour déballer ce que l’on ne peut qualifier autrement que de propagande. Et franceinfo TV n’est pas en reste, puisque ce colonel de l’armée israélienne intervient très régulièrement sur nos antennes, interrogé au cours de longues interviews qui durent parfois plus de dix minutes, avec une déférence qui ne laisse pas d’étonner. La médaille militaire pourrait être décernée à la chaîne pour sa tranche 14/16 du 28 juin 2025, lorsqu’Olivier Rafowicz est complaisamment appelé « Mon Colonel », comme si journaliste et officier faisaient partie du même métier. Il s’agit pourtant d’une marque de respect qui concerne les militaires entre eux. C’est ainsi qu’un trouffion doit s’adresser à son supérieur, pas un civil, encore moins un journaliste ! Qu’un porte-parole d’une armée en guerre soit interviewé peut être justifié bien évidemment. Là n’est pas le problème. Mais quand cette armée est accusée de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité par les Nations Unies, quand les deux principaux dirigeants de son gouvernement, Benyamin Netanyahou et Yoav Galant, l’ancien Ministre de la Défense, sont poursuivis par la Cour Pénale Internationale pour les mêmes chefs d’accusation, quand la Cour Internationale de Justice reconnaît le risque de génocide à Gaza, il y a un minimum de précautions à prendre, que la direction de franceinfo TV semble ne pas avoir encore bien intégrée dans sa ligne de conduite. Notre chaîne ne doit pas servir de plateforme d’expression pour les responsables de tueries et de massacres à grande échelle. Ce point fait déjà partie des chartes déontologiques de grands médias comme l’AFP. Il devrait être discuté avec les organisations syndicales en Commission déontologie. Pour le représentant d’une armée qui commet des crimes de guerre, la CGT considère qu’un extrait de 30 secondes, pas plus, encadré par les précautions d’usage, devrait être la norme. Pas ces interventions interminables qui s’installent sur nos plateaux comme une figure imposée.
« L’opinion, ça se travaille ! »
Mais indépendamment de l’éthique, les interventions à tort et à travers d’Olivier Rafowicz sur nos antennes posent aussi un problème de crédibilité. La direction de franceinfo TV ne se souvient sans doute pas de la phrase célèbre d’un porte-parole de l’OTAN, Jamie Shea, au moment de la guerre du Kosovo : « L’opinion, ça se travaille ». Il expliquait que son service de presse avait alors une méthode bien rôdée pour répondre aux médias lorsque les forces de l’OTAN avaient commis une bavure. Il disait que les faits ne sont pas encore clairement établis mais qu’une enquête est en cours. Olivier Rafowicz ne fait pas autre chose lorsqu’il répond aux questions des journalistes sur le bombardement d’un hôpital ou d’une équipe humanitaire. Il fait diversion, tout en sachant bien que lorsque la vérité sera faite, les médias seront passés à autre chose. Un média de référence comme franceinfo TV - ainsi le qualifie notre Présidente - devrait savoir qu’une armée ne délivre pas d’informations. L’information est pour elle une façon de faire la guerre par d’autres moyens : la guerre psychologique et informationnelle. Au mieux, elle déforme les faits, au pire, elle propage des fake news, dont le colonel Rafowicz s’est fait une spécialité.
« Pas de famine à Gaza »
Sur internet, on peut toujours l’écouter parler des bébés décapités et des femmes éventrées par le Hamas le 7 octobre, fausses informations qui ont servi à justifier la réplique impitoyable de Tsahal sur Gaza. On peut le voir affirmer sans preuves que les journalistes assassinés par l’armée israélienne sont des membres de la branche armée du Hamas. Sur franceinfo TV, le 30 mai 2025, il explique tranquillement que la proportion de civils et de combattants tués est de 50/50. Puis, lorsqu’un document provenant de l’armée israélienne révèle que 83 % des morts à Gaza sont des civils, il prétend sur nos antennes que ces chiffres proviennent du Hamas. Fin août encore sur franceinfo TV, après avoir affirmé qu’il n’y avait pas de famine à Gaza, il prétend que c’est l’ONU qui refuse de distribuer l’aide, alors qu’il suffit d’interroger les organisations humanitaires pour savoir que c’est l’armée israélienne qui affame la population en rendant la distribution impossible. Alors bien sûr, la contradiction est apportée par des invités en plateau, ou par des reportages sur le terrain. Mais la véracité des propos d’un expert indépendant ou d’un·e journaliste de France Télévisions, et celle d’un colonel de n’importe quelle armée du monde, n’est pas la même. Il y a une différence de nature. L’un·e recherche la vérité, l’autre cherche à influencer. Rafowicz n’est pas un invité comme les autres. Et à ce compte-là, pourquoi ne pas donner un temps de parole équivalent à un représentant de l’Autorité palestinienne, ou à tout autre dirigeant palestinien qui n’appartient pas à une organisation classée en Europe comme « terroriste » ? Il n’est pas acceptable de laisser un militaire s’exprimer aussi librement, alors que sa propre armée interdit à tout journaliste étranger de se rendre à Gaza. Tout ce qu’il raconte ne peut être vérifié et n’a donc pas sa place sur nos antennes.
« J’ai les noms ! »
Le très médiatique Rafowicz s’imagine sans doute avoir le bras assez long pour tenir les rédactions en laisse. Il tance un journaliste de franceinfo TV qui ne pose pas les bonnes questions à son goût. Il menace d’autres collègues qui travaillent avec des reporters de Gaza en lançant à l’antenne de BFM TV : « J’ai les noms ! ». Va-t-il les faire virer, ou leur mettre une cible dans le dos ? Qu’il se rassure, la CPI aussi à son nom, et celui de tous les médias qui ont collaboré avec lui. La CGT de FTV demande avec la plus grande fermeté que, contrairement à la pratique en vigueur depuis de trop longs mois, les passages à l'antenne des communicants de l'armée israélienne renouent avec les règles déontologiques qui font référence en la matière.
Paris, le 5 septembre 2025
|
Intelligence Artificielle à France Télévisions - Le juge donne raison aux élus du CSE Central
![]() |
||
|
Le projet MedIAGen, développé par France Télévisions, introduit des technologies basées sur l’intelligence artificielle. Depuis près d’un an, les élus du CSE Central demandent à l’entreprise de respecter son obligation légale de consulter l’instance avant toute introduction de nouvelles technologies. Les préconisations européennes et les jurisprudences sont claires : elles rendent obligatoire le cadrage global, avec les représentants du personnel, des modalités d'exploitation des IA, susceptibles d’affecter le travail et l’emploi des salariés. Jusqu’à présent, la direction, comme à sa fâcheuse habitude, est restée sourde à nos avertissements. Pour elle, imaginez le culot, l’intelligence artificielle générative n’est pas une nouvelle technologie. Concédons-lui tout de même une chose : elle a, de guerre lasse, fini par inscrire deux demi-journées d'échanges en novembre dans un calendrier social déjà très chargé. Pas très sérieux tout de même quand on a l’ambition affichée de vouloir négocier un accord cadre sur l’IA à France Télévisions. Face à l’obstination de la direction, les élus du CSE Central n’ont pas eu d’autre choix que de saisir le juge. Bien leur a pris. Le jugement vient conforter leur position. Le tribunal a rappelé dans son jugement que la loi ne conditionne pas l’obligation de consultation à une modification majeure ou à des impacts spécifiques sur l’emploi : il suffit que la nouvelle technologie puisse potentiellement avoir des conséquences sur la situation des salariés. L’IA est donc pleinement concernée. Le cas de MedIAGen illustre cette exigence : déjà utilisé par environ 800 salariés depuis 2024, l’outil transforme l’organisation du travail (autonomisation, assistants numériques, formations dédiées) et pourrait avoir des effets significatifs sur l’emploi, l’autonomie et la charge de travail. Pour le juge « il n’y a aucune exigence d’importance, ni d’impact sur des aspects ciblés de la relation de travail et il suffit que la mise en œuvre des nouvelles technologies soient susceptibles d’avoir un impact sur la situation des travailleurs », « il est manifeste qu’une technologie faisant appel à l’intelligence artificielle est une technologie nouvelle. » Constatant l’absence de consultation préalable, la justice a enjoint à France Télévisions de suspendre le déploiement de MedIAGen et de convoquer son CSE central pour le consulter. Une astreinte de 1.500 € par jour de retard pendant six mois a également été prononcée pour garantir l’exécution du jugement. Le juge ne donne pas gain de cause aux élus concernant Raiponse V2. Il estime que le CSE Central a déjà été consulté en 2022 sur la V1 de Raiponse et que les modifications ne sont pas suffisamment significatives pour nécessiter une seconde consultation. Dont acte mais il résulte néanmoins de la jurisprudence de Nanterre du 14 février 2025, renforcée par le jugement de Créteil de juillet 2025 et aujourd’hui celui du tribunal de judiciaire de Paris une obligation capitale pour notre avenir à toutes et tous : La nécessité d’être consulté dorénavant sur tous les projets technologiques qui intègrent une dimension d’intelligence artificielle. En résumé, les élus et le tribunal convergent : France Télévisions doit impérativement respecter ses obligations d’information-consultation avant tout déploiement de projets intégrant de l’IA, afin d’évaluer leurs impacts sur l’emploi, l’organisation et les conditions de travail. Il en va de la protection des salariés.
Paris, le 4 septembre 2025
|
France Télévisions Préavis de grève 10 et 18 septembre 2025
|
||
|
Depuis plus d’un an nous alertons sur la situation économique préoccupante de l’entreprise du fait des décisions de restriction budgétaire décidées par le gouvernement. Ainsi France Télévisions est plongée artificiellement en déficit en 2025 après une année 2024 où l’équilibre a été atteint au prix de multiples économies. Le dogme austéritaire, à l’œuvre depuis de nombreuses années, ne cesse de s'accélérer : emplois et salaires sont gravement en berne alors que plane toujours la menace d'une holding exécutive pour les entreprises de l'audiovisuel public. C’est dans ce contexte, sans doute pour préparer un nouveau tour de vis budgétaire, que la direction a décidé de dénoncer l’accord collectif d’entreprise et préparer le terrain des économies futures sur le dos des salariés. Les syndicats signataires contestent la légalité de cette procédure de dénonciation. Si l'avenir du gouvernement Bayrou est désormais suspendu à un vote de confiance à l'Assemblée nationale dont l'issue laisse aujourd'hui assez peu de doute, cela ne suffira pas, loin s'en faut, à faire marche arrière sur l'ensemble des plans d'austérité dans le secteur culturel, ni sur les projets de réforme visant à casser l'assurance chômage, l'assurance maladie, nos retraites ou l'audiovisuel public. Seul un mouvement social de masse ancré dans le temps peut y parvenir. Les syndicats CGT, CFDT, SNJ et SUD de France Télévisions revendiquent :
C'est en conscience de notre besoin de faire front avec l'ensemble de la société que les syndicats CGT, CFDT, SNJ et SUD de France Télévisions appellent l’ensemble des personnels à la grève à partir 00h et pour une durée de 24h, les 10 et 18 septembre 2025, et à rejoindre les manifestations sur tout le territoire. Dans toutes les antennes et sites de France Télévisions nous invitons les personnels à organiser des assemblées générales pour que le mouvement se construise et s’installe dans la durée, afin de porter les revendications légitimes des travailleur·euses de notre entreprise. Nous le savons déjà, le 10 septembre n'est qu'une étape et plus elle sera massive, plus le rebond du 18 septembre en intersyndicale sera puissant. Paris, le 3 septembre 2025
|
Communiqué intersyndical - Réponse au courrier de dénonciation de l’accord collectif de FTV
![]() |
||
|
Madame la Présidente, Vous avez réuni les organisations syndicales représentatives le 9 juillet 2025 pour leur annoncer votre décision de dénonciation de l’accord collectif. Aucun débat, aucune discussion, juste une décision brutale, entérinée à l’emporte-pièce dès le 10 juillet en Conseil d’Administration et notifiée aux organisations syndicales représentatives le 11 juillet 2025. Au-delà de la méthode particulièrement brutale de votre action, nous contestons les arguments de fond invoqués dans votre courrier. En effet, vous affirmez que « notre secteur audiovisuel connaît depuis des années des transformations profondes que France Télévisions a su embrasser pour s'adapter et gagner en puissance. Le groupe reste le premier média et la première source d'information des Français. Nous avons épousé la révolution des usages. » Nous souscrivons à cette affirmation, ce qui prouve bien que nous ne sommes pas aussi décrochés que vous le laissez entendre. Oui de nouveaux métiers apparaissent et lors du lancement du nouveau cycle de négociation sur les métiers en janvier 2024, nous avions demandé à négocier en priorité les métiers du numérique, ce que la direction n’a pas accepté. Pour une urgence, cela pose question. Sur la « performance collective de France Télévisions », vous avez vous même exprimé lors de votre conférence de presse de rentrée du 7 juillet que de 2012 à 2025, les ressources publiques de France Télévisions étaient restées stables et que cela signifiait un gain de productivité de 25%, donc une performance collective importante. Quant au problème d’attractivité, la modération salariale à l’œuvre depuis dix ans, c'est-à-dire depuis votre arrivée à la tête de France Télévisions, y est pour beaucoup. Oui la révolution des usages est en marche, oui il y a des bonds technologiques en cours et de nouveaux métiers qui apparaissent. Nous sommes prêts à les négocier mais sereinement et loyalement et certainement pas le « couteau sous la gorge ». Nous vous invitons d’ailleurs à regarder du côté de l’accord de branche et de la CCNTJ la définition des métiers (que nous devrons appliquer à défaut) à laquelle nous serons soumis faute d’accord signé avant le terme du délai de survie de ce dernier. Il n’est pas sûr que France Télévisions y trouve son compte. Par ailleurs, nous n’avons pas l’intention de nous laisser instrumentaliser sur les soi-disantes « aspiration, des plus jeunes, que ce soit en termes de rythme et de modalités d'exercice de l'activité, d'équilibre personnel, de formation et de juste reconnaissance des efforts. » Ce point de vue, empreint d’idéologie néolibérale, n’est pas la réalité. Les jeunes sont comme tout le monde, à la recherche de perspectives, d’épanouissement professionnel et de stabilité mais dans un monde où cela est effectivement devenu plus difficile et notre entreprise a un rôle à jouer dans cela sans déréguler à tout va les choses. Enfin, il semblerait que vous ayez l’ambition de vouloir renégocier notre accord collectif « dans son intégralité » car « seul l'examen de l'ensemble des paramètres de l'accord permettra de poser les bases d'un nouveau contrat social France Télévisions. » Et tout cela en à peine vingt mois compte tenu de votre choix déloyal de ne commencer de négocier que début 2026. Cette position est de votre part totalement irresponsable et une insulte aux négociateurs de 2013, compte tenu du temps qu’il a fallu pour aboutir à un compromis. A moins qu’il ne s’agisse de ne pas véritablement négocier mais de mettre très rapidement à signature un texte à prendre ou à laisser, ce qui encore une fois serait la marque d’une grande déloyauté dans la négociation de votre part. Sur la forme, nous avons bien pris note des précautions juridiques dans votre courrier qui semblent avoir été soigneusement pesées. Mais selon nous la procédure souffre d’un certain nombre d’irrégularités. Vous avez tout d’abord fait le choix de laisser la charge d’assumer la responsabilité et la prise de cette décision à votre Conseil d’Administration. C’était parfaitement votre droit. Toutefois, le Conseil d’administration aurait alors dû prendre cette décision conformément aux règles applicables, ce qui n’a pas été le cas. En effet, l’examen de cette décision n’était par exemple, pas à l’ordre du jour de la réunion du Conseil d’administration. Elle a donc été soumise de manière abrupte et imprévue. Ce modus operandi a pris de cours l’ensemble des administrateurs, l’un d’entre eux qui était absent et avait délégué son vote à une autre administratrice a dû le faire rectifier à distance en fin de réunion et postérieurement à sa prise en compte dans un sens inverse, ayant été prévenu de ce vote inopiné et ayant donc signifié sa désapprobation. Cette délibération du Conseil d’Administration ne nous semble pas conforme et entache en conséquence sa validité et donc la dénonciation opérée. Par ailleurs, la direction a cru bon ne pas informer et consulter les CE/CSE et le CSEC de FTV sur les impacts de la dénonciation de l’accord collectif d’entreprise. L’employeur aurait dû consulter les instances avant de signifier sa décision aux organisations syndicales représentatives signataires. En effet, personne ne peut nier que cette dénonciation d’un accord de 350 pages obtenu après 4 ans de négociation et qui régit la vie professionnelle de plus de 8800 salariés depuis 12 ans n’aura aucun impact sur leurs conditions de travail. Nous avons l’habitude de voir la direction minimiser les impacts de ses projets d’entreprise mais pas à ce point. Votre empressement est une chose mais le respect des règles est impératif. Enfin, nous voyons un décalage entre les intentions affichées par la direction dans son courrier « Afin d'assurer l'aboutissement des travaux dans les délais impartis, les négociations débuteront le plus rapidement possible » alors que la notification de la dénonciation a été faite le 11 juillet et que la première réunion « d’échange » n’est prévue que le 24 septembre sur une demi-journée soit déjà plus de deux mois de perdus. Il s’agit pour nous d’un flagrant délit de déloyauté. Vous avez également évoqué lors de vos rendez-vous avec les organisations syndicales représentatives un début de négociation début 2026, ce qui nous ferait perdre plus de six mois de négociation sur un maximum de 27 mois, ce qui renforce notre sentiment à ce sujet. En conséquence nous vous demandons de prendre acte que la dénonciation annoncée doit être privée d’effet en raison de ces diverses carences. Nous souhaitons poursuivre le travail sérieux et exigeant de révision de l’accord collectif, ce que nous faisons continuellement depuis 12 ans. Dans l’attente de pouvoir échanger avec vous de vive voix, nous vous prions d'agréer, Madame la Présidente, l'expression de nos salutations distinguées. Les organisations syndicales CGT, CFDT, FO et SNJ.
Paris, le 27 août 2025
|
BRUT récupère la production de FranceTV Slash et c’est Rodolphe Saadé qui s’installe à FTV
![]() |
||
|
Quand la direction de FTV a annoncé le 17 juillet dernier à l’équipe de salariés, tous précaires, de FranceTV Slash que la société BRUT a remporté le contrat pour la refonte de l’offre du média ciblé réseaux sociaux et jeunes publics, personne n’a vraiment été surpris. Ça sentait l’embrouille depuis plus d’un mois.
Une direction tricéphale mais pas de cap Depuis 8 ans les salariés subissent une gestion schizophrénique des réseaux sociaux par la direction car l’offre Slash est gérée éditorialement par la direction Antennes et programmes, et par France TV Studio pour la production exécutive. C’est FTVS qui emploie l’équipe de salariés précaires. Un mode de gestion avantageux pour FTV qui se débarrasse de tout le volet production, mais mortifère pour les salariés qui se retrouvent ballottés entre deux directions. De Thalassa à Télématin, les exemples ne manquent pas. Pour Slash, la chose est encore plus compliquée, car c’est autant une antenne qui diffuse des contenus (au même titre que France 4 par exemple), qu’un média numérique qui produit et diffuse des contenus sur les réseaux sociaux. Dans les faits, il y a donc trois donneurs d’ordres : FTVS, la direction des Programmes et la direction des Antennes. Un grand bazar, pas vraiment adapté à l’ergonomie des nouveaux médias numériques et au management « agile ». FTV ne sait pas faire, mais au lieu de s’appuyer sur la jeune équipe qui s’est installée et qui elle sait faire, elle détricote au fil des ans l’offre de Slash.
Une équipe liquidée Petit à petit, l’équipe a été dépossédée de sa créativité et sa production de formats numériques a été grignotée. Aujourd’hui, FTV se débarrasse des savoir-faire en interne et préfère refiler un bébé rabougri à ses amis de BRUT. Elle laisse sur le carreau quatre journalistes, cinq créatifs (motion designers, directeur artistique, graphistes), un assistant post production et un rédacteur en chef, toutes et tous précaires (CDD, CDD-U, auto-entrepreneur). Sans compter trois salariés de FTVS à temps plein. Ces salariés permittents, dont certains travaillent depuis le début de l’aventure (8 ans il faut le rappeler) ont vu leur situation de précarité empirer : de quelques mois, la durée de certains contrats s’est étiolée pour finir à un mois, renouvelé le mois suivant. Cette fois, à partir du 31 juillet, tout le monde est éjecté. Un pur scandale sur le fond comme dans la forme.
Politique éditoriale sans queue ni tête mais qui coûte cher Au-delà de l’interrogation sur la légalité de CDD renouvelés sur de si longues périodes que la CGT ne manquera pas d’étudier, cette histoire est révélatrice de la calamiteuse gestion de l’offre de FTV sur les nouveaux médias numériques. Pour preuve de cet amateurisme, la fausse bonne idée de la direction des antennes et programmes contenus jeunes publics : attirer sur Slash à coup de millions d’euros les streamers à succès dans l’espoir qu’ils attirent autant de vues que sur leurs chaînes YouTube ou Twitch. Sauf que ça ne marche pas comme ça, et ça coûte cher ! Par exemple autour de 50 000€ pour chaque émission « The Boat » diffusée sur Slash et réalisée par le streamer vedette Zerator, attiré par un contrat d’1 M € ! Et qui lui permet en plus de diffuser simultanément en direct sur sa propre chaîne Twitch. Résultat : 11 000 vues sur Slash, 1,6 M sur la chaîne de Zerator. Cherchez l’erreur ! C’est la politique du chéquier qui prévaut, pas celle du développement d’une nouvelle activité.
Derrière BRUT, l’ombre de Rodolphe Saadé Alors que la Présidente de FTV clame à tout va que la télé c’est fini et qu’il faut investir les réseaux sociaux, la CGT constate qu’en réalité c’est le privé qui profite de cet appel d’air public, et singulièrement la société BRUT. BRUT qui a déjà plusieurs contrats avec FTV, dont dernièrement pour la mise en ligne sur les réseaux sociaux des sujets du 20h et la mise en valeur sur les réseaux sociaux des « incarnations » de FTV. BRUT qui est une filiale de Together Média qui produit des émissions et des séries documentaires pour FTV. BRUT dont l’un des dirigeants fondateurs intervient régulièrement en tant que réalisateur pour des évènements produits par FTV, en particulier sur des évènements de communication de la présidence de FTV. Rodolphe Saadé, le milliardaire armateur du groupe CMA-CGM, a annoncé publiquement début juillet le début d’une négociation pour le rachat total de BRUT. Il étend ainsi son empire médiatique, dont BFM fait partie. La vente au privé des activités de l’entreprise doit cesser ! La CGT interpelle la direction de FTV sur ses liens avec les sociétés Together Media /BRUT et leurs dirigeants, et au-delà avec Rodolphe Saadé. Nous savons bien que la RSE est un social washing à France Télévisions, faites ce que je dis, pas ce que je fais. La CGT exige donc la requalification en CDI des salariés renvoyés à France Travail.
Paris, le 28 juillet 2025
|
Levée du préavis de grève - Le combat continue à la rentrée
![]() |
||
|
Levée du préavis de grèveLe combat continue à la rentrée
Après la caricature de débat imposé au Sénat par la ministre de la Culture et le Gouvernement, qui ont dégainé le vote bloqué sur leur projet de loi amendé, les sénateurs et sénatrices de l’opposition ont quitté l’hémicycle. C’est donc une nouvelle fois sans débat que cette proposition de loi poursuit son chemin législatif. Le retour à l’Assemblée nationale est maintenant attendu pour la rentrée. Ce sera une grande bataille et nous serons présents. Il est par ailleurs étonnant de voir comment cette ministre de la Culture s’accommode de processus antidémocratique pour faire passer cette loi de reprise en main de l’information sur le service public. Dans le même temps, les syndicats de France Télévisions ont reçu le courrier officiel de la direction de dénonciation de l’accord collectif, en plein mois de juillet, une façon de faire digne des pires manœuvres politiques. La Présidente de France Télévisions a donc choisi la voie de la brutalité sociale pour avancer, nous en prenons acte. Tout le monde doit maintenant trouver le chemin de vacances bien méritées. Les syndicats signataires du préavis de grève ont donc décidé de lever l’appel à la grève le samedi 12 juillet à partir de 7h. Nous donnons d’ores et déjà rendez-vous aux salarié.es à la rentrée car les sujets ne manqueront pas entre le retour de cette loi anti-service public à l’Assemblée et la dénonciation de l’accord collectif de France Télévisions et ses conséquences. En attendant, nous souhaitons aux salarié.es de très bonnes vacances, même si les annonces de la présidente de France Télévisions ont pour but aussi de leur casser le moral avant leurs congés. Nous, organisations syndicales représentatives de France Télévisions, répondrons présents à la rentrée pour poursuivre le combat pour un service public fort, libre, pluraliste, indépendant et pour un financement pérenne permettant d’exercer correctement nos missions de service public. Nous répondrons présents pour que notre couverture conventionnelle ne soit pas bradée sur l’autel des économies.
Paris, le 11 juillet 2025
|
Audiovisuel public : le combat continue à la rentrée
![]() |
||
|
Audiovisuel Public : Le combat continue à la rentrée
Après la caricature de débat imposé au Sénat par la ministre de la culture et le gouvernement, qui ont dégainé le vote bloqué pour faire passer en force leur projet de loi amendé, les sénatrices et sénateurs de l’opposition ont quitté l’hémicycle ce 11 juillet. Avant cela, les groupes de gauche avaient passé plus de huit heures à débattre pied à pied avec la ministre et le rapporteur, sans jamais obtenir de réponse claire sur le besoin soudain d’un « chef d’orchestre unique » pour l’audiovisuel public. Le rapporteur Cédric Vial a même exprimé sans détour ce que cette réforme implique réellement pour le pluralisme : « si on a d’un côté France Télévisions, et de l’autre Radio France, qui ont deux points de vue … » — ce serait, à ses yeux, un problème. Aux éléments de langage technocratiques et aux réponses méprisantes de Rachida Dati — qui rejoue en boucle le récit personnel de son père ouvrier à qui l’audiovisuel public ne parlerait plus — ont répondu avec clarté plusieurs sénatrices et sénateurs : Colombe Brossel, sénatrice de Paris pour qui « deux ou trois micros valent mieux qu'un » Karine Daniel, économiste et sénatrice de Loire-Atlantique, qui a dénoncé le mirage du slogan « à plusieurs on est plus fort », Corinne Féret, sénatrice du Calvados, qui a égrené les nom des élu·es de son département, soutiens de l’audiovisuel public, malgré les huées de la droite, Pierre Ouzoulias, Monique de Marco, Sylvie Robert, Cécile Cukierman, Yan Chantrel, Éric Kerrouche, Yannick Jadot, Mélanie Vogel, Rémi Cardon, David Ros, Evelyne Corbière-Naminzo, Annie Le Houérou, notamment, qui ont relayé nos inquiétudes pour l’avenir de l’INA, de la radio et de la télévision publiques, et demandé des explications sans en recevoir. Nous avons suivi cette bataille et l’avons retranscrite sur les comptes Bluesky de la CGT France Médias Monde et de la CGT Radio France. Une nouvelle fois, cette proposition de loi poursuit son chemin sans véritable débat et sans consensus, même à droite : 33 sénateur·trices du bloc central se sont abstenu·es, un record au Sénat. Il est frappant de voir à quel point la ministre s’accommode de méthodes antidémocratiques pour faire passer une réforme qui remet en cause l’indépendance du service public de l’information. Le retour à l’Assemblée nationale est attendu pour la rentrée. Ce sera à nouveau une grande bataille à mener — et la CGT répondra présente, comme toujours, pour porter haut les valeurs du service public et organiser la lutte. Depuis des mois, les syndiqué·es CGT dans toutes les entreprises de l’audiovisuel public – Radio France, France Télévisions, l’INA, France Médias Monde – se sont mobilisé·es sans relâche. Ils et elles ont rencontré, informé et convaincu des dizaines de parlementaires, de tous les horizons politiques. Ils et elles ont rédigé des argumentaires, organisé des débats, et pris le temps d’expliquer, avec sérieux, ce que cette réforme implique pour les contenus, les conditions de travail, l’indépendance et la démocratie. Partout où les salarié·es se sont mobilisé·es, une prise de conscience collective s’est affirmée : nos intérêts convergent, quels que soient nos métiers. Ce combat contre la réforme est aussi un combat pour nos moyens, nos statuts, notre avenir commun. La ministre a répondu par le silence, le mépris, et désormais par un vote bloqué. Aucun chiffre solide. Aucune vision stratégique. Aucune étude d’impact. Aucun dialogue social. Mais nous ne lâchons rien. Nous voulons des entreprises publiques fortes, complémentaires, financées de manière pérenne, au service de la culture, de la démocratie et des citoyen·nes. Nous appelons les parlementaires à refuser ce texte s’il revient à l’Assemblée. Nous donnons rendez-vous à toutes et tous à la rentrée : le service public ne se réforme pas dans l’opacité et à la hâte, il se construit avec celles et ceux qui le font vivre chaque jour.
Le 11 juillet 2025
Les groupes CGT de l’INA, Radio France, France Télévisions, France Médias Monde Le SNJ-CGT, le SNRT-CGT et la CGT Spectacle
|
Plan stratégique 2025-2030 de Delphine Ernotte - Acte 1 : la dénonciation de l’accord collectif
![]() |
||
|
Plan stratégique 2025-2030 de Delphine ErnotteActe 1 : la dénonciation de l’accord collectif
Ce mercredi 9 juillet 2025 restera sans doute dans les mémoires. En effet, la Présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a convoqué ce jour chacune de nos organisations syndicales avant le Conseil d’Administration du 10 juillet. Le mystère restait entier mais l’annonce est de taille : La présidente de France Télévisions a annoncé sa volonté de dénoncer dans les prochains jours l’accord collectif de France Télévisions signé en 2013. Cela est une attaque sans précédent contre la couverture conventionnelle des salariés avec pour objectif prioritaire de faire exploser les métiers et les pratiques professionnelles afin, prétexte-t-elle de s’adapter à la bascule du tout numérique. Cela doit être annoncé le 10 juillet en Conseil d’Administration. A compter du jour de la dénonciation de l’accord collectif s’ouvrira une période de renégociation qui sera de 27 mois maximum. L’autre objectif, non assumé, est évidemment selon nous de faire de substantielles économies. Les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ, signataires de l’accord de 2013, obtenu après plus de quatre ans d’âpres négociations, s’insurgent contre cette décision aussi précipitée que dangereuse pour l’entreprise et ses salariés. En effet, faut-il rappeler que nous sommes encore en plein examen de la proposition de loi sur l’avenir de l’audiovisuel public et qu’il conviendrait de garder la tête froide pour savoir dans quel cadre nous allons-nous trouver une fois le processus parlementaire achevé. Les évolutions de notre accord sont évidemment possibles comme nous l’avons montré depuis 12 ans avec la signature de 30 avenants à l’accord. La direction doit être bien consciente que nos syndicats n’ont pas l’intention de brader la couverture conventionnelle des salariés et l’invitent à bien réfléchir avant de déclencher le compte à rebours de la dénonciation.
Paris, le 9 juillet 2025
|
Accord France Télévisions - Amazon Prime Vidéo - Vendre son âme au diable et ses contenus à Amazon
![]() |
||
|
Une fois de plus, c’est dans la presse que les élus ont découvert le dernier virage stratégique de France Télévisions. Il s’agit d’un accord qui permettra de regarder les chaînes du groupe, en direct, sur la plateforme Amazon Prime Vidéo.
Quels sont les termes de ce deal ? Interpellée en CSE Central par la CGT le 7 juillet, la Présidente de France Télévisions répond qu’Amazon Prime Vidéo prétendait pouvoir récupérer gratuitement la diffusion des chaînes linéaires de France Télévisions en vertu des règles régissant le « must carry » et qui obligent notamment les fournisseurs d’accès à internet (FAI) et diffuseurs satellites à distribuer les chaînes publiques. Les limites du must carry sont pourtant clairement définies par la législation française et européenne, les éditeurs de sites internet ne peuvent pas revendiquer un droit d’accès aux programmes des chaînes TV pour les rediffuser sur Internet. Le must carry ne s’applique donc qu’aux distributeurs ayant établi des relations contractuelles avec les éditeurs de services garantissant le respect des droits d’auteur. Ni France Télévisions, ni Amazon ne peuvent donc exiger la reprise des chaînes de France Télévisions sur Amazon Prime Vidéo, sauf si un accord est trouvé entre les parties. Ce qui démontre bien selon nous la volonté de France Télévisions d’étendre sa diffusion sur cette plateforme. Cette mise à disposition de nos contenus pour une exploitation par une multinationale n’augure rien de bon pour France Télévisions.
Une politique d’affaiblissement de la TV linéaire Qui peut croire qu’un téléspectateur qui aurait pris l’habitude de nous regarder sur Amazon Prime reviendrait sur la box ou sur notre plateforme France.tv ? Car vérification faite, le visionnage des contenus se fait sur Amazon Prime Vidéo sans renvoi vers la plateforme France.tv, bien que Mme Ernotte prétende le contraire. Ce choix de la direction est une politique délibérée de la direction de France Télévisions afin d’accélérer la bascule vers la plateformisation des contenus alors que l’utilisation des chaînes linéaires sur la TNT et les box est toujours largement majoritaire en France. Livrer nos contenus à ce géant du numérique revient en revanche à renforcer sa domination sur nos vies. Avec l’abonnement Prime, Amazon livrait déjà ses colis « gratuitement », proposait des séries ou des films. Il proposera désormais les programmes de la télévision publique française ! Une raison supplémentaire pour pousser les consommateurs à souscrire un abonnement... pour ce qui leur revient de droit et gratuitement. Et dans un 2ème temps, dans la confusion des genres, de remettre en cause le financement, par son impôt, de l’Audiovisuel Public. Amazon, c’est le contre-sens absolu avec l’ensemble de nos valeurs. D'un côté, Delphine Ernotte demande à 80 salariés, tirés au sort dans le cadre d'une convention climat, de proposer des mesures pour diminuer l'emprunte carbone de France Télévisions. De l'autre elle s'associe avec Amazon, une entreprise qui artificialise les sols en construisant d’immenses entrepôts, dévitalise les commerces de centre-ville, détruit des emplois, exploite ses salariés et ne paie pas ses impôts en France... et nous lui livrons les programmes de France Télévisions, payé avec les impôts des Français ?
La holding n’est jamais très loin... Aux sénateurs et députés qui doivent bientôt se prononcer sur l’avenir de l’Audiovisuel Public, nous demandons de réfléchir et de bien réfléchir. A l’heure où vous étudiez un projet de holding, ce partenariat avec Amazon montre bien que le but n’est pas de concurrencer les grandes plateformes, puisque nous entretenons déjà avec elles (Amazon, YouTube, les réseaux sociaux et leurs algorithmes) des liaisons dangereuses. Ce projet délétère de holding ne permettra que d’accélérer l’affaiblissement de la télévision publique, de la radio publique, et des archives de l’audiovisuel, en donnant à un “chef d’orchestre” le pouvoir de tout démanteler en décidant quasiment seul de nous livrer à l’ogre qui voulait nous dévorer.
Paris, le 9 juillet 2025
|
Holding de l'Audiovisuel Public - Un projet Titanic pour nous envoyer par le fond
![]() |
||
|
Holding de l'Audiovisuel PublicUn projet Titanic pour nous envoyer par le fond
A entendre les porteurs du projet de réforme de l 'Audiovisuel Public, la holding doit « renforcer » l'ensemble des médias de service public. Un objectif qui devrait susciter l'enthousiasme des salarié·es et des syndicats. Or, en comparant le peu d'éléments qui étayent cette perspective avec la réalité à France Télévisions, c'est une autre carte qui se dessine, celle qui pourrait mener l'Audiovisuel Public au naufrage ! Notre groupe France Télévisions est pourtant le plus regardé en France et parvient même à se développer, contre vents et marées, sur le numérique. Ces performances sont assez remarquables puisque depuis plusieurs années, l'État n'a eu de cesse de nous priver de ressources. Après la suppression de la redevance, de la publicité sur certains créneaux, les financements censés compenser ces pertes ont été sans cesse réduits créant un véritable plan social au long cours. Et, étonnamment, rien n'est prévu sur ce point pour l'examen du texte. Cette semaine encore, avec la présentation d’un budget rectificatif, la tutelle exige encore plus d'économies en cours d'exercice, comme l'an dernier, ajoutant de la précarité budgétaire à la pénurie, obligeant l’entreprise à de nouvelles économies qui entravent l’exercice de nos missions de service public. Dans ce contexte, nous ne sommes pas dupes ; le projet de holding c'est un·e seul·e capitaine à bord pour contrôler et sabrer dans les effectifs des filiales, c'est donner moins de temps et de moyens à l'équipage qui restera pour éviter qu'il ne fasse de l'ombre aux flottilles du privé et le cantonner à l'écume de l'information. Nous attendons donc que les sénateurs.trices ne nous laissent pas couler, nous vous appelons à vous mobiliser massivement ce 11 juillet pour réaffirmer qu’un autre projet est possible, garantissant une indépendance de l'Audiovisuel Public, un financement pérenne et à la hauteur des enjeux ainsi que le respect de la diversité de nos entreprises. Des conditions absolument nécessaires pour faire vivre la diversité éditoriale sur toutes nos antennes.
Paris, le 9 juillet 2025 |
Les ventilos brassent de l’air chaud - Climatisation, tout va très bien Madame la Présidente !
![]() |
||
|
Un retour de la climatisation prévu prochainement ? Rien n’est moins sûr. Après nous avoir fait miroiter un retour à la normale « à partir du milieu de la semaine prochaine » le 13 juin dernier, puis « pour mardi prochain » une semaine plus tard, force est de constater que la climatisation est toujours loin d’être opérationnelle à 100% à ce jour. Jusqu’à quand ? Nous ne le savons pas alors que l’été s’est bien installé dans la capitale et qu’une vigilance rouge a été déclenchée ce mardi 1er juillet.
Les « process » privilégiés. Mais peu importe que la climatisation ne soit pas complétement réparée puisque l’alimentation en froid des « process indispensables à l’exercice de notre activité » est assurée. Nous l’avons dit (voir notre tract du 17 juin 2025), le choix des mots n’est jamais innocent. Certains salariés doivent se sentir aujourd’hui moins bien traités que d’autres (indispensables, eux, à l’exercice de notre activité), voire moins bien traités que des « machines ». Car c’est bien cela qui est dit en creux. Quoi ? Certains salariés ne seraient pas indispensables ? Et des « process » le seraient ? Désespérant !
Un « PRA » déclenché pour sauver l’antenne. Le 24 juin, nous apprenions qu’un « PRA » (Plan de Reprise d’Activité) avait été déclenché le 21 juin pour sauver l’antenne suite à « un acte de malveillance commis à l’extérieur de la Maison France Télévisions » qui avait provoqué la panne d’un circuit de climatisation. Apparemment pas de « PRA » pour améliorer les conditions de travail des salariés et préserver leur santé comme il se doit. Il y a encore 24 h , nous avons relevé dans certains bureaux plus de 30°C. Les ventilateurs installés brassent de l’air chaud! La CGT appelle la direction à trouver EN URGENCE une solution pour un renouvellement sain de l’air et un retour à des températures supportables au siège (climatiseurs portables, brumisateurs, etc.) là où il n’y a toujours pas de climatisation. Tant qu’elle n’est pas en mesure de le faire, la CGT demande que les autorisations de télétravail exceptionnel soient étendues, au-delà du 2 juillet. Quant à tous les salariés qui sont malheureusement obligés de venir travailler sur les sites parisiens, la CGT rappelle qu’elle est à leur écoute et peut les accompagner dans leurs démarches si nécessaire. Paris, le 3 juillet 2025
|
Audiovisuel public : 4 - Dati : 0 Quand l’entêtement se transforme en acharnement
![]() |
||
|
Audiovisuel public : 4 - Dati : 0Quand l’entêtement se transforme en acharnement
Le 30 juin, les salariés de l'Audiovisuel public se sont fortement mobilisés contre le dangereux projet de loi porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Les personnels, réunis dans de nombreuses villes en France, ont également défilé à Paris sous une chaleur torride du ministère de la Culture jusqu’aux abords de l’Assemblée nationale. C’est à cet endroit que les manifestants ont clamé leur joie lorsqu’ils ont appris que la motion de rejet préalable avait été largement adoptée par l’Assemblée nationale, infligeant ainsi un cinglant camouflet à la ministre aux nombreuses casseroles judiciaires. Dans la foulée, la ministre de la Culture, tente de sauver la face par une manœuvre politicienne en faisant organiser une session extraordinaire au Sénat afin d’accélérer la navette parlementaire, avec la complicité de ses quelques rares amis au Sénat, dont son président Gérard Larcher. Dans la plus grande précipitation, le Sénat organise donc un processus d’examen parlementaire express digne d’une dictature bananière. Ainsi, la commission culture du Sénat se réunira ce 3 juillet laissant seulement 24 heures aux sénateurs et sénatrices pour déposer des amendements. Le passage en séance plénière du Sénat est prévu les 10 et 11 juillet. Le préavis de grève court toujours à France Télévisions, et les syndicats dépositaires de cet appel à la grève appellent les salariés à renforcer leur mobilisation ce 3 juillet. Par ailleurs, en plus de l’appel à la grève, un rassemblement devrait être organisé devant le Sénat le 11 juillet, afin de protester contre ces manœuvres politiciennes qui transforment ce projet de loi de holding de l’Audiovisuel public en un véritable projet de reprise en main politique des médias publics en France. Rachida Dati a choisi la voie de l’acharnement faute de pouvoir convaincre sur son projet. Elle n’hésite même plus à se rapprocher de l’extrême droite pour arriver à ses fins. Peut-être que de nombreux hommes et femmes politiques redoutent Mme Dati, mais pour les syndicats de France Télévisions, il n’en est rien. Halte aux mensonges, halte aux outrances, l’Audiovisuel public mérite mieux que cela. Tous en grève le 3 juillet pour dire non à ce projet de loi destructeur !
Paris, le 2 juillet 2025
|
Fin de la fabrication de la partie nationale des éditions régionales par les équipes du Siège et disparition d’IV3
![]() |
||
|
Mensonges et trahisons
D’ici la fin de l’année, la rédaction nationale ne fabriquera plus la partie info nationale et internationale des éditions ICI des régions. C‘est à FTR (France Toutes Régions) qu’incombera cette tâche. FTR deviendrait un « hub » de l’information des régions et du national. En plus de cette activité de fabrication, FTR récupèrerait l’activité de coordination des échanges entre les régions et le national qui incombe pour l’instant à IV3. Dans le projet de la direction, IV3 disparaît ! Ce ton affirmatif du directeur de l’information tranche avec le discours tenu par la Présidente de France Télévisions et son directeur de l’offre régionale et des coopérations du service public, Philippe Martinetti, qui eux ont prétendu en CSE Central ce jeudi, qu’à ce stade il n’y avait que des réflexions, que rien n’était validé, etc. Une fois de plus, le directeur de l’information décide au-dessus de la direction générale. En apparence, du moins. Car on le laisse faire. Dans cette tourmente qui secoue l’information nationale et régionale depuis le projet Info 2015, il y a au moins une chose de sûr : La direction nous ment ! Destruction des collectifs Quand le projet Tempo fait surface il y a 3 ans, il délègue soi-disant aux régions la maîtrise totale de leur tranche d’information. Pour cela, il fait disparaître les journaux nationaux de la 3 et propose dans les éditions régionales, une tranche d’info nationale et internationale fabriquée par la rédaction nationale, composée de sujets d’actualité et de formats plus ou moins longs, sous forme de dossiers. Face aux inquiétudes des élus et des représentants syndicaux qui voient au fil des mois, la partie nationale réduite à la portion congrue, les sujets non diffusés, les longs formats écourtés, la direction nie toute volonté de destruction de sa part, tout serait la faute aux régions bien sûr ! Une fois de plus, de la même manière qu’elle assurait jadis ne jamais vouloir toucher aux éditions nationales de la 3, la direction se dédit. Sans complexe ! En fait, elle ment en permanence. En nommant, il y a 2 ans, un directeur commun à IV3 et à FTR, elle jurait ses grands dieux que jamais au grand jamais elle ne songeait à fondre les deux entités. On voit le résultat de ses promesses : elle s’apprête aujourd’hui à mettre en œuvre la fusion absorption d’IV3 par FTR. Les éditions ICI au Siège, c’est une équipe dédiée d’une quinzaine de salariés en détachement de la rédaction nationale : rédacteurs en chefs, adjoints, responsables et chefs d’éditions, assistantes. Plus évidemment les journalistes de la rédaction nationale et les monteurs/teuses qui font les sujets. Au fil du temps, ces journalistes et techniciens ont vu leurs moyens fondre. Tout s’est accéléré avec le rallongement du 20h : priorité des moyens à France 2, les miettes qui restent pour ICI ! La direction achève le travail en faisant purement et simplement disparaître l’équipe de l’édition ICI au national. Le service IV3 au Siège, c’est une vingtaine de salariés, coordinateur/trices des échanges, régulateurs et rédacteurs en chef adjoints. IV3 c’est aussi un service dont le malaise ces 2 dernières années a conduit à une expertise pour risque grave et à une médiation. Tout ça pour ça ? Fermez le ban ! Il n’y a plus rien à voir. La trahison de la direction envers ces collectifs de salariés d’IV3 et d’ICI National est révoltante. Une information/consultation sur ce projet est prévue en CSE du Siège en septembre. La direction promet de venir avec un projet détaillé sur les impacts. Elle dit vouloir prendre en compte les suggestions des organisations syndicales et des élus. On peut sérieusement en douter. Ce qui est sûr, c’est que la CGT sera aux côtés des salariés concernés pour faire valoir leurs droits et s’assurer du respect de leurs carrières et prérogatives professionnelles. Par ailleurs, ce changement va encore une fois bouleverser les process mis en place péniblement en région pour prendre en charge la partie nationale des JT régionaux. L’équilibre est précaire et la direction va remettre une pièce dans la lessiveuse qui a déjà occasionné tant de dégâts. La CGT ne laissera pas faire sans réagir.
Le sérail France 2 désormais seul aux manettes Pour la CGT, la disparition de la fabrication par la rédaction nationale des sujets dédiés à ICI a aussi une signification sur le fond, au-delà des vaseux discours de com pour la galerie, il s’agit de l’achèvement de l’emprise hégémonique du sérail journalistique issu de la « culture » France 2 sur l’information nationale de France Télévisions. Désormais, la place est « propre ». En finissant de liquider ce qui restait des équipes historiques des JT nationaux de France 3 et en trustant massivement les postes hiérarchiques, éditoriaux et les incarnations sur France Info canal 16, le sérail issu de France 2 boucle son entreprise de hold-up de l’information nationale au Siège. France 2 est désormais la seule voix éditoriale de l’information nationale à France Télévisions. La CGT dénonce cette ultime atteinte au pluralisme et appelle encore une fois à une urgente et indispensable refonte de l’information nationale et de ses structures éditoriales. Paris, le 27 juin 2025
|
Préavis de grève illimitée - Contre le projet de réforme de l’audiovisuel public 30 juin 2025
![]() |
||
|
Malgré les affaires qui la décrédibilisent totalement et l’opposition massive à la proposition de loi sur la holding de l'Audiovisuel Public, la ministre de la Culture ne désarme pas et s’entête. Depuis son échec lamentable de début avril, son projet n’a cessé d’être reporté. Une date a fini par sortir du chapeau, ce sera le 30 juin 2025, au bout du bout de l’agenda parlementaire en cours. Mais y a-t-il encore une majorité pour cette loi qui change à chaque fois qu’elle revient à l’Assemblée ? Projet de holding en juin 2024, processus holding-fusion en novembre 2024, holding exécutive en avril 2025. Et maintenant ? Cela est la preuve d’un bricolage au service d’une seule chose : l’ambition personnelle d’une ministre, à mille lieues des intérêts des entreprises de l'Audiovisuel Public et de ses salarié·es. Depuis des mois, les salarié·es et les syndicats dénoncent un projet dont l’unique but est de réaliser des économies. La note confidentielle du ministère des Finances qui annonce vouloir mettre en place une fusion afin de réaliser de grosses économies sur le dos des personnels en est une preuve supplémentaire. La proposition de loi va-t-elle être amendée en ce sens ? On nage en pleine confusion politique. C’est dans ce contexte, que le rapport Bloch vient soutenir le projet de la ministre, son unique objectif. Rien de neuf donc, juste la confirmation du sens unique de ce projet. La proposition de créer un directeur unique de l’information interroge sur le véritable le but de cette réforme. Il est scandaleux que la direction de France Télévisions se fasse l’alliée de cette ministre dont les jours à la tête de ce ministère sont désormais comptés. Et les salarié.es dans tout cela ? C’est peut-être le cadet des soucis du gouvernement et de la direction de France Télévisions mais c’est au cœur de nos préoccupations. Ce projet de réforme de la gouvernance de l'Audiovisuel Public et les baisses budgétaires associées qui ont déjà démarré auront de graves conséquences s’il est adopté :
Face à ces multiples périls et en vue des débats parlementaires à venir, les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ revendiquent :
Nous appelons l’ensemble des salarié·es de France Télévisions à se mobiliser massivement à partir du 30 juin 2025 et pour une durée illimitée pour défendre l’avenir de l'Audiovisuel Public et faire plier le gouvernement.
Paris, le 19 juin 2025
|
C’est à vous, C à moi ! Braquage en direct de Rachida Dati
![]() |
||
|
Hier soir sur France 5, le téléspectateur a assisté, sidéré, à un grand moment de violence politique en direct. Dans C à Vous, Rachida Dati, ministre de la Culture et accessoirement ministre de tutelle de l’audiovisuel public, a offert un numéro d’intimidation sidérant à l’encontre de Patrick Cohen. Ce dernier ne faisant que son travail de journaliste, a rappelé les enquêtes pour corruption qui pèsent sur la ministre. En retour, il a eu droit à une salve d’attaques personnelles, dans ce que Dati sait faire de mieux : le retournement accusatoire comme sport de combat. Accusant Patrick Cohen d’être lui-même visé par une enquête pour harcèlement moral, en confondant au passage enquête journalistique et enquête judiciaire - un comble pour une ex-Garde des Sceaux - elle a même menacé de saisir l’article 40 du code de procédure pénale pour saisir la justice à son encontre. Anne-Élisabeth Lemoine qui tentait de calmer le jeu a elle aussi reçu sa dose de venin, madame Dati l’accusant de pleurer toute la journée et déclarant qu’à « C à Vous l’ambiance est épouvantable. » Malheureusement, ce dérapage n’a rien d’un accident. Ce n’est ni la première fois, ni un simple excès de langage. Rachida Dati avait déjà par le passé lancé à Élise Lucet un : “Ma pauvre fille, votre carrière est pathétique” – et diffamé les journalistes de Complément d’Enquête en les traitant de voyous et en les accusant de monnayer leurs interviews, sans la moindre preuve Ses méthodes sont connues et relèvent d’une dérive trumpiste : intimidation, discrédit, menaces à peine voilées. Qu’importe les faits, qu’importe les preuves. Quand elle est en difficulté, elle cogne. C’est tout ce qu’elle sait faire. Rappelons qu’en avril dernier, l’examen de la proposition de loi sur le projet de holding de l’audiovisuel public a été suspendu. Pourquoi ? Parce que le climat que faisait régner cette sinistre ministre à l’Assemblée nationale était tout simplement irrespirable et qu’elle s’en était prise, fait inédit, à une fonctionnaire administratrice de la commission Culture. Et malgré tout cela, aujourd’hui, c’est elle qui tient entre ses mains l’avenir de l’audiovisuel public ? Ce n’est plus une tutelle, c’est une prise d’otage ! Nous, personnels de l’audiovisuel public, refusons de devenir les paillassons politiques de Madame Dati. Nous refusons que notre travail, nos carrières, notre « raison d’être » soient entre les mains de cette personne dont l’incompétence sur le sujet n’a d’égal que son ambition et sa détestation de ce que nous incarnons : La liberté de l’information, l’indépendance éditoriale, et la pluralité des voix. Même la direction - chose rare, c’est dire la gravité de l’attaque - a réagi. Certes avec seulement quatre lignes dans un communiqué, c’est le service minimum face à la violence des propos et la menace qu’ils font peser sur notre entreprise. Nous appelons solennellement Monsieur François Bayrou, et le Président de la République, Emmanuel Macron, à retirer à Rachida Dati la gestion de l’audiovisuel public. Il est temps de la mettre hors d’état de NOUS NUIRE !
Paris, le 19 juin 2025
|
La maison brûle mais la direction regarde ailleurs ! Clim au point mort à MFTV
![]() |
||
|
La semaine dernière, la région parisienne a connu son premier épisode caniculaire. A la mi-juin. Qui aurait pu prédire ? Visiblement, pas la direction. Depuis des mois elle ne prend pas la mesure des problèmes récurrents de la climatisation du bâtiment MFTV. Résultat, quand celle-ci s’avère devenir vitale, ça ne fonctionne pas. Dans notre bâtiment vitré, lorsque le soleil tape fort, il transforme les bureaux en serres tropicales. Parfait pour faire mûrir des tomates, beaucoup moins pour faire éclore des programmes télé. Le 13 juin, la direction a sorti une brise légère de communication « tout est mis en œuvre pour que ce soit rétabli au plus vite ». En attendant, le froid est réservé aux « process ». Apparemment les salariés ne font pas partie des process de fabrication de la télévision. Le choix des mots n’est jamais innocent. La semaine dernière, dans certaines salles de montages, la température dépassait les 33°. Les salariés ont fait comme ils ont pu pour survivre dans ce milieu hostile en mode adaptation climatique. Si le code du travail n’indique pas de température maximale à ne pas dépasser dans un bureau, il oblige cependant à « éviter les élévations exagérées de température » (article R4222-1). Par ailleurs, l’employeur a l’obligation de préserver la santé de ses salariés. L’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) a fixé comme seuil déclencheur d’actions de prévention par l’employeur la température de 30° pour une activité sédentaire. A partir de jeudi prochain un épisode caniculaire intense est annoncé, les températures sur Paris vont dépasser les 35° durant plusieurs jours. En attendant que notre bâtiment retrouve un climat tempéré, la CGT demande à la direction :
Brasser de l’air ne va pas suffire ! Paris, le 17 juin 2025
|
ICI, baisse d’ETP, marque France 3 - La justice nous a donné raison
![]() |
||
|
France Télévisions ne peut pas transformer l’entreprise sans l’avis des élus ! C’est la décision que vient de rendre le Tribunal de Paris ce mardi 3 juin 2025 par une ordonnance de référé. Les conséquences sociales des projets de l’entreprise doivent être présentées devant les instances et faire l’objet de consultations Le juge des référés est le juge de l’urgence. Il est aussi, surtout, celui de l’évidence. Il s’exprime sur les questions qui ne font pas débat, comme le non-respect du droit social. Une évidence que les représentants du personnel expriment depuis plusieurs années. Vous le savez, le 6 juin prochain, les chaines du groupe France Télévisions disparaissent au profit d’une marque unique, france.tv, sous laquelle elles seront rassemblées. Cette décision, s’inscrit dans un processus de transformation beaucoup plus large. Une transformation qui suscite, à raison, de nombreuses interrogations parmi les salariés : quel impact sur leur travail, leurs missions, leurs repères professionnels ? Quel avenir pour l’information de proximité ? Quelles conséquences concrètes sur les emplois, les organisations territoriales et leur couverture conventionnelle ? Face à l'absence d'informations claires, face au refus d’un vrai dialogue social, le CSE du Réseau France 3 et le CSE Central n’ont eu d’autre choix que de saisir la justice pour faire dire le droit. Le juge de l’évidence vient confirmer une exigence fondamentale Le juge a donc reconnu mardi l’existence d’un projet global de transformation qui peut effectivement avoir des effets structurants sur les métiers, les implantations locales, et les conditions de travail. Comme nous, il a jugé qu’un projet rapprochant France Bleu et France 3 ne pouvait être mené sans une consultation préalable des représentants du personnel. Il ordonne donc à la société France Télévisions d’informer/consulter le CSE central de France Télévisions sur le projet global de rapprochement de France 3 et France Bleu ainsi que sur le projet de remplacement du nom France 3 par la marque générique france.tv. Il fait également interdiction à France Télévisions de prendre toute mesure appliquant le projet de rapprochement France 3 France Bleu tant que l’instance n’aura pas été informée/consultée mais autorise malgré tout la direction à déployer le changement de marque de France 3 le 6 juin 2025. La question des suppressions d’emploi, un sujet de préoccupation majeur pour les élus Fin 2024, la direction a évoqué en instance des objectifs de réduction d’effectifs avec la suppression de 180 équivalents temps plein (ETP) à l’échelle de France Télévisions, dont 54 au sein des stations régionales de France 3. Ces chiffres ne sont pas neutres, surtout dans un contexte où les métiers évoluent. Les élus et leurs syndicats n’ont eu de cesse de demander l’ouverture d’un véritable dialogue sur le sujet permettant de mesurer les impacts de ces suppressions. Demandes restées vaines. Le juge a donc également reconnu que ce projet de réduction des effectifs devait faire l’objet d’une information-consultation du CSE Réseau France 3. Et il fait interdiction à France Télévisions de supprimer des ETP au sein du Réseau France 3 tant que l’instance n’aura pas été informée/consultée sur ce point. Il laisse un délai de 15 jours à la direction pour mettre en place cette consultation. Cette décision est importante : elle rappelle à la direction que les salariés et leurs représentants doivent être associés aux choix qui impactent directement l’organisation de leur travail, leurs perspectives professionnelles et leurs conditions de travail. Une leçon pour l’avenir Par cette décision, le juge rappelle que, même en l’absence de mesures concrètes immédiates, toute décision doit être précédée d’une information et consultation, dès lors qu’elle touche à la marche générale de l’entreprise. Les représentants du personnel ne peuvent plus être ignorés. Les transformations à venir ne peuvent être portées uniquement par le haut. Elles doivent s’appuyer sur la réalité des métiers, des territoires, des identités professionnelles et se construire avec celles et ceux qui font vivre le service public au quotidien. Voilà une leçon à retenir pour nos dirigeants. Ils sont obligés de renouer le dialogue social, dans le cadre des instances représentatives du personnel, et dans le cadre de négociations avec les organisations syndicales représentatives. Un vrai dialogue social et pas de vagues réponses qui servent uniquement un objectif d’économies en ignorant totalement la santé des salariés. C’est aussi l’opportunité pour eux de faire preuve, mieux vaut tard que jamais, de sincérité et de transparence. Paris, le 5 juin 2025
|
La CGT face à Delphine Ernotte qui débute son 3ème mandat
![]() |
||
|
Pour entamer son 3ème mandat à la tête de France Télévisions, Delphine Ernotte a reçu ce 26 mai la CGT, premier syndicat de l’entreprise. Accompagnée par la DRH Isabelle Caroff, elle a présenté les différents objectifs qu’elle s’est fixé et qu’elle a annoncé lors de sa candidature devant l’Arcom. Un projet que la CGT a déjà qualifié de violent et hostile aux salariés. Projet de loi holding Le destin de l’entreprise reste suspendu au vote, ou pas, du projet de loi de réforme de l’audiovisuel public. Delphine Ernotte a rappelé qu’elle préfère la fusion à la holding. Mais si la loi passe, ce sera pour une holding. Dans ce cas, elle ne s’avance pas trop, mais dit que la création de filiales sera inéluctable. Une filiale regroupant les régions du réseau France 3 et le réseau radio ICI, une autre avec franceinfo TV et franceinfo radio. La CGT a combattu, combat et combattra ce projet de loi de la ministre de la Culture qui n’a qu’un but : affaiblir et appauvrir l’Audiovisuel Public. La PDG a d’ailleurs plusieurs fois rappelé la baisse du financement de l’entreprise par l’État. Projet de révision de l’accord collectif Et si la loi ne passe pas, la PDG annonce vouloir une révision de l’accord collectif, c’est-à-dire une renégociation de pans entiers de notre accord comme la polyvalence des métiers, le temps de travail et la politique salariale. Objectif : faire encore plus (sur les réseaux sociaux et sur franceinfo) avec encore moins (de salariés et d’argent, surtout en régie et dans les services techniques). Un état des lieux de l’existant serait engagé par la direction avec les syndicats dès septembre 2025, pour un début de négociation début 2026, après la fin du cycle électoral en cours qui établira la nouvelle représentativité des organisations syndicales. En bref : qui aura le pouvoir de négocier et signer les accords d’entreprise. Projet pour le numérique Sur le numérique comme sur le linéaire, elle prend en exemple nos concurrents et homologues, par rapport à qui nous serions « antédiluviens » ! Selon elle, il y a 6 salariés en régie à la BBC contre 20 chez nous. Où ça chez nous ? Des propos caricaturaux qui montrent qu’elle ne connait pas vraiment les conditions réelles de notre entreprise. Elle a juste les remontées orientées de ses « top managers ». Elle veut également plus d’agilité dans les métiers (= polycompétences), surtout sur le numérique. Elle ne comprend pas pourquoi une interview d’un grand cinéaste américain à Cannes faite par un éditeur numérique n’est pas aussitôt montée et mise en ligne par lui-même. La CGT lui a simplement rappelé qu’il faut une validation éditoriale, et qu’on ne publie pas sur les sites de FTV sans contrôle. Ce n’est donc pas une question d’agilité mais d’organisation du travail. Sans conteste, nous devons être plus présents sur le numérique, que ce soit sur nos sites ou les réseaux sociaux. Nous demandons d’ailleurs depuis des mois l’ouverture de négociations pour définir ces nouveaux métiers du numérique indispensables à notre déploiement sur tous les supports possibles. Projet de baisse des effectifs, des repos et des compensations financières au temps de travail Avec la refonte des métiers envisagée, le projet est également de baisser les effectifs. Pour la PDG et la DRH, « on n’est pas assez efficace sur la manière de produire ». Pourtant, notre productivité n’a rien à envier aux entreprises européennes de l’audiovisuel public. Là aussi, elles lancent des affirmations sans aucun élément factuel et sans vouloir prendre en compte dans l’équation la différence de financement en notre défaveur. La CGT demande de continuer à fabriquer en interne, et même de développer nos productions internes avec du personnel et des équipements. La PDG a confirmé sa volonté de nous faire travailler plus. Pour elle, on a trop de jours non travaillés. Mais elle est consciente qu’elle ne pourra pas envisager de nous faire travailler plus sans compensation financière. La DRH émet la possibilité d’avoir un futur accord à plusieurs vitesses, selon l’ancienneté des salariés dans l’entreprise. Concrètement, la direction est prête à mettre en place des mesures restrictives aux plus jeunes, et épargner les plus anciens. La porte ouverte à des disparités contractuelles que la CGT ne peut pas valider. La direction souhaite également uniformiser les organisations du travail, et supprimer certaines compensations financières comme la valorisation du samedi travaillé des PTA par exemple. Réforme législative ou pas, les mois à venir seront musclés dans l’entreprise. Les projets de Delphine Ernotte auront des répercussions sur l’emploi, nos conditions de travail et nos programmes. La CGT assumera sa place de premier syndicat de l’entreprise pour défendre et préserver nos emplois et notre entreprise.
Paris, le 26 mai 2025
|
Ernotte 2025-2030 - Un projet violent et hostile aux salariés
![]() |
||
|
La CGT prend acte de la décision de l’Arcom de reconduire Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Cela dénote toutefois un certain manque de courage pour aller vers un nécessaire renouvellement de la ligne managériale et de la stratégie de l’entreprise. Les salariés ne doivent pas s’illusionner, des heures sombres nous attendent : le projet de Mme Ernotte se caractérise par une hostilité manifeste et sans précédent à l’égard du corps social interne de notre entreprise. Pour durer, cette dernière a donné comme gage de poursuivre la purge des effectifs et dégrader le modèle social, le tout voilé d’apparences pour lesquelles personne n’est dupe. Extrait de l’audition de notre PDG devant l’Arcom le 12 mai : « La transparence est indispensable avant toute transformation, nous nous sommes préparés ces dernières années, à une holding ou une fusion ». Nous aimerions bien savoir de quelle transparence il s’agit car le moins qu’on puisse dire c’est que cela n’a pas été mis en pratique ces dernières années. Les méthodes de transformation à France Télévisions, on les connait, on peut en parler… Lors de son audition devant l’Arcom, la candidate à sa reconduction a brillé par son absence totale d’empathie pour les salariés, considérés comme une charge salariale qu’il faut impérativement voir diminuer : « Je comprends les inquiétudes des salariés, surtout dans le contexte économique actuel », dit celle qui s’empresse d’ajouter : « j’ouvrirai au plus vite les discussions avec les organisations syndicales pour définir un nouveau cadre social ». Pour y parvenir, les choses sont désormais très claires : renégociation de l’accord collectif (à la baisse évidemment), avec en ligne de mire la remise en cause des métiers – jugés trop contraignants – afin de généraliser les polycompétences, suppression de tout automatisme salarial, réduction du nombre de congés, bref l’appauvrissement général du corps social, tout en accroissant la productivité dans une conception du travail industrielle et processée. Voici la vision assez dystopique décrite par Mme Ernotte devant l’Arcom : « Il n’est pas possible d’avoir une entreprise publique en déficit. Il faut préserver les programmes et retravailler notre façon de fonctionner. Il y a des freins, il faut redimensionner nos moyens en fonction de l’activité, réduire certains moyens de production grâce à l’automatisation et l’intelligence artificielle. » « Il faut rompre avec ce qui nous freine et aller vers de la polycompétence, l’accord de 2013, nous freine. Il faut redéfinir le cadre des métiers, pour faire baisser les frais professionnels et tenir notre activité ». La CGT ne baissera pas les bras face aux pressions tous azimuts pour une généralisation des polyvalences. Nous nous opposerons à un détricotage de nos conquis sociaux dans le seul but de faire des économies sur le dos des salariés. Nous lutterons pied à pied, pour éviter que l’automatisation et l’intelligence artificielle ne déshumanisent encore un peu plus les rapports sociaux dans notre entreprise. Par ailleurs, nous ne lâcherons pas notre revendication d’un vrai pluralisme dans l’information nationale, ce dont on est loin aujourd’hui. Il faut un éditorial élaboré collectivement avec les journalistes et non plus par un petit groupe de cadres éditoriaux. Il faut aussi en finir avec la politique d’externalisation sur le numérique qui dépossède les rédactions. Si des évolutions sont possibles par la négociation – et les 30 avenants à l’accord collectif négociés depuis 2013 le prouvent – elles devront faire l’objet de contreparties en termes de reconnaissance et de sens dans le travail. Avec la reconduction de Delphine Ernotte, les bons petits soldats du pouvoir reprennent donc du service avec comme boussole la vis sans fin des économies sur le dos des salariés. Du côté de la CGT, nous avons, nous aussi, notre feuille de route. Celle-ci est sociale, ambitieuse et déterminée. Porteuse d’une haute idée du service public. Entendre Mme Ernotte utiliser les mots de « dialogue social » devant le collège de l’Arcom ou l’entendre affirmer que son projet vise à mettre en place un management plus horizontal est tellement peu crédible que c’en est insupportable. Que ne l’a-t-elle fait depuis dix ans ? Son second mandat s’est traduit, au contraire, par un durcissement, une rigidité et une verticalité, déconnectés des aspirations des salariés. Si l’on doit résumer ces dix années, le 1er mandat fut celui de la construction d’un projet et du lien direct avec les salariés et leurs représentants, le 2ème celui du durcissement social et de la dégradation généralisée des conditions de travail. Le 3ème s’annonce comme celui de la grande confrontation.
Paris, le 15 mai 2025
|
Présidence de France Télévisions « Réconcilier », vraiment ?
![]() |
||
|
Alors que Delphine Ernotte se présente une nouvelle fois devant l’Arcom pour défendre sa candidature à la présidence de France Télévisions intitulée « Réconcilier », la CGT tient à rappeler les raisons profondes pour lesquelles le climat social s’est considérablement dégradé sous ses 2 mandats. La réalité est en effet malheureusement très éloignée de la « joie » et de « l’ambition » que Mme Ernotte a mis en avant la main sur le cœur dans la communication interne accompagnant l’annonce de sa candidature.
Un affaiblissement méthodique de nos capacités de production Depuis près de dix ans, les salarié·es vivent au rythme de réorganisations imposées sans concertation, dictées par une logique budgétaire rigide, un développement affiché non suivi d’effets et une gestion déconnectée des réalités de terrain. Cette politique a affaibli les équipes, appauvri la production interne et précarisé les conditions de travail. La direction a méthodiquement ignoré les dizaines d’alertes venues du terrain et fragilisé le dialogue social en l’évitant. Le cas emblématique des cars régie en est une illustration parlante : malgré les signalements répétés de la CGT, la direction persiste, sans aucun dialogue, à vouloir détruire sous des prétextes fallacieux des outils totalement opérationnels. Un pur calcul financier de courte vue en dehors de toute stratégie autre que celles de pseudo économies à court terme. Dans son projet stratégique de candidature remis à l’Arcom, Delphine Ernotte évoque ce conflit social en cours sur la Vidéo Mobile et affirme que « Notre ambition stratégique appelle à favoriser une culture de la négociation autour d'un agenda partagé de la transformation. » Ah bon ? Et pourquoi la direction reste vissée sur sa décision brutale et non concertée de supprimer deux cars ? Pourquoi les CSE en sont-ils à saisir le juge sur le projet ICI, l’Intelligence Artificielle ou Genesys faute de consultation des CSE ? Entre les projets d’abandon d’équipements essentiels, les pénuries d’effectifs partout dans l’entreprise, les mauvais choix managériaux au plus haut niveau, les suppressions de postes (une réduction nette de près de 1 000 emplois sur 10 000 en 10 ans) et l’externalisation massive d’activité, la capacité de France Télévisions à remplir ses missions est aujourd’hui gravement compromise. Cela témoigne non seulement d’un désengagement stratégique de l’État, mais aussi d’un mépris profond pour les métiers techniques, pour l’autonomie du service public et un déni des besoins.
Un recul éditorial coupable au regard de nos missions démocratiques Les transformations pilotées d’en haut ont aussi conduit à une confusion éditoriale majeure. Le recul de la diversité éditoriale, de l’autonomie des journalistes, la perte de lisibilité des chaînes et les errances d’investissement (Salto) ont gravement entamé la force de l’audiovisuel public, y compris auprès des téléspectateurs. Les repères se brouillent, les audiences reculent sur France 3, en particulier sur ICI, et celles de France 4 ne sont même plus mesurées (moins de 1%). Sans parler du sous-investissement dans FranceinfoTV dont les erreurs de castings récents ont encore affaibli cette chaine qui peine à se hisser aux niveaux d’audience des autres chaînes info. A qui la faute ? Et le transfert sur le numérique marque le pas, la direction n’ayant toujours pas mis à l’ordre du jour des négociations, malgré nos relances multiples, les métiers du numérique alors que cela est affiché comme une urgence vitale. Une urgence qui pousse une fois de plus la direction à externaliser, ce que nous refusons. Dans le contexte actuel de recul démocratique généralisé, le choix de ne plus permettre à l’audiovisuel public de remplir sa mission de pilier dans un monde en mutation très profonde est grave, pour les salarié·es comme pour les citoyens.
Conditions de travail sacrifiées et perte de sens professionnel Les salarié·es, déjà inquiet·es des transformations subies et des dégradations présentes et à venir de leurs conditions de travail et de rémunération, se demandent quel est le sens de leur travail. Travaillent-ils pour le service du public ou au service des ambitions personnelles de membres de la direction ? Dans ce contexte dégradé, le climat social est explosif, la gouvernance opaque, les décisions unilatérales, les pratiques managériales contestables pour ne pas dire coupables (y compris d’un point de vue légal) : les dérives sont documentées, les alertes nombreuses, les réponses inexistantes, les procédures se multiplient.
La duplicité comme mantra A quelle réconciliation fait donc référence Mme Ernotte ? Ce que nous vivons c’est le refus d’ouvrir le dialogue sur les projets d’intelligence artificielle, le refus de transparence sur les projets ICI et sur l’avenir statutaire de franceinfo, et la volonté d’une révision totale de l’accord collectif. C’est l’externalisation croissante des programmes et des activités de l’entreprise, la gestion à deux vitesses des situations de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles. Devant cette réalité, aucune réconciliation n’est possible et, à ce stade, la seule attitude responsable réside dans la lutte sociale et juridique car nous devons faire face à la brutalité d’une direction totalement vissée sur sa verticalité. Malgré ses déclarations d’intention, la réconciliation n’est donc certainement pas le programme prévu par notre présidente-candidate pour l’entreprise et ses salariés. La CGT ne choisit pas ses patrons, mais elle appelle l’Arcom à bien réfléchir afin de pouvoir redonner du souffle à France Télévisions et ses salariés qui en ont bien besoin et qui n’en peuvent plus du mépris auquel ils font face malgré tous les discours officiels à force de communiqués de « great washing* ». Il est temps d’ouvrir une nouvelle phase de l’avenir de France Télévisions en réaffirmant ses missions fondamentales de service public, d’ouvrir un nouveau contrat social de haut niveau, construit avec et pour les salarié·es et au service de l’intérêt général.
Paris, le 6 mai 2025
* Le great washing désigne une stratégie de communication utilisée par une entreprise pour donner une image exagérément positive de sa responsabilité sociale ou environnementale, sans engagement réel ou impact significatif.
|
Renouvellement de la présidence de France Télévisions - Les 15 priorités de la CGT
![]() |
||
|
Dans les prochaines semaines, l’ARCOM auditera les candidats à la présidence de France Télévisions pour le mandat 2025-2030. Chacun·e d’entre eux·elles va être amené·e à présenter et défendre son projet pour France Télévisions. Si le projet de holding de l'Audiovisuel Public visant à regrouper les sociétés de l'Audiovisuel Public s’est (momentanément) éloigné, un doute subsiste sur les intentions du gouvernement à ce sujet. Comment construire un projet sérieux pour France Télévisions dans un tel contexte ? La CGT de France Télévisions a souhaité afficher ses priorités pour les cinq prochaines années. À charge pour les candidat·es de se positionner sur les différentes propositions du premier syndicat de l’entreprise.
1. La nécessité de négocier avec l’État une trajectoire financière pluriannuelle à la hauteur des enjeux du secteur en matière de production, de fabrication, de montée en puissance du numérique et de lutte contre la désinformation.
2. France Télévisions doit pouvoir détenir les droits sur les œuvres qu’elle produit et à la hauteur des investissements engagés dans la production audiovisuelle et le cinéma. Il s’agit d’argent public qui doit servir à la production et aux investissements du service public.
3. Préserver et développer nos moyens internes de fabrication comme un outil stratégique d’excellence, au service de la qualité de nos contenus dans tous les genres.
4. S’engager pour une véritable indépendance de l’information. Un « cahier des charges » éditorial doit être établi par un comité composé de représentants des journalistes, de la société civile et d’élus des entreprises de l’audiovisuel public.
5. Une refondation de la Rédaction Nationale de France Télévisions, en rendant aux journalistes leur liberté de traitement journalistique sans injonction hiérarchique et en faisant valider la désignation de la direction de l’information et des rédacteurs en chef de toutes les rédactions par les rédactions elles-mêmes.
6. Sous-dotée depuis sa création, franceinfo doit enfin se voir attribuer les effectifs et les moyens matériels indispensables à l’exercice de sa mission d’unique chaîne TV d’information continue du service public.
7. Redonner à nos médias de proximité en région et en Outre-mer les moyens humains, éditoriaux et technologiques d’effectuer correctement leurs missions dans l’information et les programmes, sur tous les supports, afin d’offrir une haute qualité éditoriale à nos concitoyens.
8. Sortir du diktat des ETP et des suppressions de postes : bien souvent, des initiatives éditoriales internes sont avortées faute de pouvoir disposer des effectifs nécessaires, ce qui produit de l’externalisation d’activité et dépossède les salariés de leur savoir-faire.
9. Lancer un vaste plan de reconversion aux métiers de numérique pour maîtriser en interne le développement de nos plateformes et notre présence sur les réseaux sociaux.
10. Engager un diagnostic global de l’externalisation des programmes et des prestations hors programme afin de mieux maîtriser nos activités en interne.
11. Encadrer le développement de l’utilisation des outils d’intelligence artificielle afin de disposer d’un contrôle humain sur ces systèmes et leurs dérives potentielles, et d’en maîtriser les impacts sur l'emploi, les métiers et les conditions de travail.
12. Relancer une politique salariale digne de ce nom après une décennie d’austérité.
13. S’engager pour que l’entreprise soit volontariste et exemplaire dans la prise en compte de l’écologie dans son fonctionnement. Qu’elle mette en place la formation de ses salariés pour maîtriser les moyens de promouvoir et respecter l’environnement.
14. Réaliser avec les organisations syndicales et les instances représentatives du personnel un grand diagnostic de la santé au travail afin de mettre en place un plan d’action ambitieux pour redonner aux salariés tout leur sens au travail.
15. Refonder le dialogue social à France Télévisions à tous les niveaux, en instituant une reconnaissance du fait syndical comme un atout pour l’entreprise et négocier un accord de méthode pour maîtriser le déploiement des projets dans l’entreprise.
La CGT est prête à rencontrer tou·te·s les prétendant·e·s à la fonction de PDG de France Télévisions afin d’échanger sur nos priorités.
Paris, le 17 avril 2025
|






















































