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Déclaration commune CGT, CFDT, FO, SNJ et UNSA au CSEC 11 septembre 2025

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Notre CSE Central est reconstitué et totalement en ordre de marche quelques semaines après la décision de la DRIEETS, grâce à l’esprit de responsabilité des élus et des leurs syndicats.

A peu près au moment où nos mandats tombaient, le 11 juillet 2025, la Présidente de France Télévisions a décidé de déclencher la plus grave crise sociale de l’entreprise depuis 2015 : dénoncer notre accord collectif ! C’est une crise sourde et lente, qui va s’installer dans le temps.

Selon la direction, notre accord collectif est obsolète et doit désormais s’adapter à la modernité de notre temps. De quelle modernité parle-t-on ? Celle d’une dérive néo-libérale qui entend casser notre modèle social ? Et dégrader encore plus les conditions de travail et la santé des salariés ? En ce sens, cette décision répond effectivement aux pressions du ministère du budget afin d’adapter l’entreprise au sous-financement structurel de l’audiovisuel public.

Les syndicats sont tous vent debout contre cette décision. Les tentatives de division initiées par la direction ont toutes échouées. Cela renforce même notre détermination. Les syndicats non représentatifs s’associent, les élus des CSE s’associent, en attendant la grande mobilisation des salariées que nous allons construire avec détermination et patience.

Toutes les négociations prévues d’ici la fin de l’année vont être impactées par cette situation qui nous pousse vers un chaos social dont la direction sera responsable.

Aucun accord de méthode visant à soi-disant sécuriser cette dénonciation litigieuse ne nous fera renoncer à une procédure juridique sur les irrégularités de cette initiative ne visant qu’à rogner sur les acquis des personnels. Aucun dialogue serein et constructif ne sera possible tant que la direction ne reviendra pas sur sa décision, et ce ne sont pas quelques menus moyens syndicaux, agités en forme d’appât par la DRH qui viendront compromettre notre engagement au service des salariés.

Par ailleurs, le 2 septembre 2025, le juge a recadré la direction de France Télévisions qui, par excès de confiance, s’est pris les pieds dans le tapis : l’intelligence artificielle est bel et bien une nouvelle technologie et il faudra désormais analyser tous les projets de France Télévisions au regard de cette décision majeure pour les intérêts des salariés.

Vous avez décidé d’enclencher, Mme la Présidente, un cycle d’affrontements, à vous d’en trouver les voies de sortie. La direction serait bien inspirée de mettre fin rapidement au conflit vu le peu de confiance qu’il lui reste auprès des salariés. Réconcilier disiez-vous il y a quelques mois.

Nous en sommes loin...

Paris, le 11 septembre 2025

 

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Compte rendu CGT - CSE Central des 26 juin et 7 juillet 2025

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Situation générale

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Comme à son habitude, Delphine Ernotte choisit de mettre en avant ses points de satisfaction :

Le festival de Cannes : « un beau succès » qui a touché 34 millions de téléspectateurs. Contrairement aux années passées, la couverture a été confiée à la Fabrique. 20 films financés par FTV ont été présentés, dont 11 tournés par des réalisatrices. Le film des frères Dardenne, co-financé par FTV, a obtenu le Prix du jury.

Roland Garros : on n’avait jamais eu une telle audience : on a touché 46 millions de Français, avec un pic à 9 millions pour la balle de match la plus longue de l’histoire. FTV avait mis en place un dispositif de chaîne numérique interactive comme pour les JO. Elle a touché 7 millions de Français.

France.tv est leader avec 40 millions de visiteurs uniques mensuels, comparable au niveau des JO. La plateforme est à 4,4 millions de visiteurs uniques quotidiens.

Évoquant la renumérotation de la TNT, Delphine Ernotte se félicite des bénéfices en termes d’audience pour Franceinfo qui a passé mécaniquement le cap des 1 % de PDA.

Concernant le changement de marque, avec l’effacement des logos des chaînes au profit du logo france.tv, la PDG affirme que cela n’a pas suscité de réactions chez les téléspectateurs, hormis le reproche que le logo france.tv serait trop gros à l’écran. La dirigeante répète qu’il « n’est pas question de faire disparaître France 2, France 3, France 4 et France 5 ».

Dans le cadre du projet immobilier Campus, les équipes du pôle Outre-mer ont déménagé de leur bâtiment historique de Malakoff au siège de FTV. Delphine Ernotte salue les équipes du projet, qu’elle qualifie de « très ambitieux et très contraint ». Les élus s’attendent à des conséquences négatives sur les équipes et sur l’identité du pôle, comme les salariés de France 3 Paris Ile de France ont déjà pu en faire l’amère expérience.

 

La situation autour du projet de holding

Parmi les sujets qui fâchent, la patronne évoque la holding, estimant qu’il s’agit « d’un feuilleton qui commence à être extrêmement pénible ». Alors qu’elle s’est toujours dite favorable à une « holding comme préparation à la fusion » et une « BBC à la française », Delphine Ernotte critique le rapport Bloch commandé par Rachida Dati à l’ancienne patronne de France inter, avouant qu’elle a été surprise de son contenu : « Je trouve que beaucoup de choses sont assez loin d’une BBC à la française. Je ne pense pas que la filialisation permette d’atteindre une BBC. Je ne vois pas en quoi le passage à 5 filiales permet d’améliorer, ça sépare les salariés, ça génère de l’inquiétude. Je ne vois pas en quoi c’est plus efficace. Une BBC à la française, ça veut dire les budgets et les moyens qui vont avec ».

D’ailleurs, Delphine Ernotte se félicite que les principaux diffuseurs nationaux et organisations d’auteurs et de producteurs, réunis au sein de LaFA (la Filière audiovisuelle), réaffirment dans un livre blanc que le financement de l’Audiovisuel Public est un investissement et pas un coût, car cela fait vivre tout un secteur de 250.000 personnes, qui produit 30 Md€ de valeur.

 

L’indépendance de l’audiovisuel public

Critiquant l’idée d’un directeur de l’info au niveau de la holding, Delphine Ernotte affirme qu’une « BBC à la française s’accompagne d’une sécurisation du pluralisme des rédactions plutôt qu’avoir un grand manitou de l’info ». La sécurisation du pluralisme des rédactions : tout le contraire pourtant de ce qu’a fait FTV.

Commentant les attaques contre l’Audiovisuel Public sur les chaînes de la galaxie Bolloré ou celles de la ministre Dati sur Inter et sur France 5, Mme Ernotte affirme « qu’il faut tenir bon et ne pas se laisser intimider. Le climat est extrêmement délétère, dangereux pour l’Audiovisuel Public. Il faut rester calme mais déterminé dans la période. Jusqu’à 2027, ça ne va pas s’arrêter, ça va être une période dure ».

Interrogée sur le limogeage de la présentatrice du 20h Anne-Sophie Lapix, la dirigeante se défend d’avoir cédé aux hommes politiques qui n’appréciaient pas ses interviews : « Non, elle ne paye pas son indépendance, je l’ai toujours protégée. Je pense que ça fait 8 ans, c’est difficile quand on est depuis 8 ans à la tête d’une édition ». Visiblement ce raisonnement ne s’applique pas à Laurent Delahousse, ni d’ailleurs chez nos concurrents de TF1.

Delphine Ernotte met en avant l’érosion des audiences : « On ne peut pas descendre en-deçà d’un étiage. Moi je trouve que la ligne éditoriale est très bien mais on a besoin de prendre en compte les remontées. Je n’ai pas réussi, dans toutes les réunions sur le 20h, à partager les constats de nos études et la nécessité de faire évoluer les choses avec Anne-Sophie Lapix. Nos collègues de TF1 arrivent à se maintenir là où nous on n’arrive pas. »

 

Fusion France 3 / Ici

La PDG réaffirme en revanche qu’elle est « pour fusionner France 3 et France Bleu » : « Je ne vois pas comment on peut faire autrement qu’une filiale pour fusionner les équipes de France 3 et France Bleu ».

Parmi les moments de flottement, interrogée par les élus sur le sujet, la PDG affirme, contre l’évidence, que la création de filiales ne ferait pas tomber l’accord collectif… avant qu’Isabelle Caroff, la DRH, ne la contredise.

Flottement de nouveau concernant le projet de suppression du service des éditions Ici à la rédaction nationale. Delphine Ernotte : « Est-ce qu’il y a un projet dont j’ai eu une connaissance claire sur ce point ? La réponse est non », ajoutant que Philippe Martinetti et Alexandre Kara travaillent sur le sujet. Les élus lui rétorquent qu’Alexandre Kara reçoit au même moment les organisations syndicales pour leur faire des annonces sur le sujet. Réponse : « Il n’y a pas d’annonces à faire, ce n’est pas normal, on n’a pas défini le projet ». Ambiance.

 

Le Siège en surchauffe

Parmi les sujets qui fâchent, la grosse panne de climatisation qui a interrompu l’antenne et dégrade fortement les conditions de travail des salariés depuis plusieurs semaines. Cet incident est une conséquence indirecte de l’arrêt des tours de climatisation sur le toit de France Télévisions en septembre dernier, suite à la détection de légionnelle. Pour compenser, FTV a installé des systèmes supplémentaires à l’extérieur, sécurisés par des grilles. Selon Delphine Ernotte, quelqu’un a ouvert une vanne du circuit qui permet de refroidir le CDE (centre de diffusion et d’échanges). Les serveurs se sont arrêtés quand la température est montée. La régie de franceinfo a aussi été impactée et a été obligée de basculer au niveau zéro, celui des plateaux et régies.

La PDG reconnait qu’on est « en fragilité sur la clim », avant d’ajouter qu’on « attend toujours les résultats des analyses sur la légionnelle pour remettre en marche les tours». La bonne nouvelle, selon elle, c’est qu’on migre vers le cloud et qu’il n’y aura plus besoin de refroidissement physique des serveurs au siège. Afin de « sécuriser France 3 », sa diffusion a été basculée sur le cloud immédiatement à l’occasion de cet incident.

Pour couronner le tout, le système de climatisation a été endommagé par le violent orage qui a frappé Paris dans la nuit du 25 au 26 juin.

 

Projet d’évolution des moyens mobiles de la Fabrique

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Le projet annoncé le 4 décembre 2024 avait été soigneusement gardé secret pour ne pas parasiter les jeux olympiques et paralympiques 2024 et a été vécu par les salariés comme une véritable provocation.

L’objectif était un déploiement après le 4 février 2025, soit deux mois plus tard. Face au tollé qu’a suscité cette annonce, la direction a reporté le rendu d’avis à juin 2025. S’est alors ouvert une période de 6 mois de conflits avec les personnels. Les salariés et les syndicats CGT et CFDT ont proposé des scénarios alternatifs au projet.

Les élus ont insisté sur la nécessité de donner du temps au temps en mettant en place des groupes de travail avec les salariés pour anticiper les obsolescences et les contraintes liés aux moyens techniques. Mais nous avons dû faire face à une intransigeance dogmatique des cadres de direction totalement vissés sur leurs certitudes, bien loin des préceptes affichés par la Présidente de France Télévisions de construire avec les salariés.

La direction pratique un double discours, affirmant d’un côté que les moyens internes de fabrication sont un atout stratégique permettant d’avoir la maîtrise sur l’ensemble de la chaîne de production, de l’autre en diminuant petit à petit les capacités de la Fabrique.

Le rapport d’expertise est sans appel. Il met en évidence le flou persistant sur les motivations stratégiques du projet et sur les raisons de la non-application des règles d’or. Pourquoi se contenter de 1 000 jours d’activité de captation interne, alors que plus de 500 jours de captation échappent à la Fabrique ? Et sans doute plus car les externalisations du réseau régional ne sont pas prises en compte.

L’argument écologique avancé comme figure de proue du projet n’a pas résisté à l’analyse des faits, car des solutions sont possibles pour adapter les motorisations et les rendre moins polluantes, pour un coût assez faible.

Pourquoi supprimer 2 cars rentabilisés et répondant aux besoins les plus courants et pleinement fonctionnels ? Les arguments avancés par la direction n’ont convaincu personne.

Malgré les engagements de la direction sur la pérennité des activités de la Fabrique en vidéo mobile, les salariés sont très inquiets des conséquences concrètes de son déploiement sur leurs conditions de travail, la reconnaissance de leurs compétences et l’avenir de leur métier.

Le flou persiste sur le redéploiement des salariés qui craignent la mise en place d’un pool de salariés interchangeables, ce qui démontre une méconnaissance du fonctionnement des collectifs de travail sur les cars.

Par ailleurs, si la direction affirme vouloir augmenter le plan de charge pour les nouveaux moyens de régie fly modul’air et UM3, les élus ont dénoncé l’absence de prise en compte des impacts humains, avec notamment la question de la pénibilité du travail pour des salariés seniors (actions de manutention et de posture).

Les élus ont dénoncé le fort sentiment de mise à l’écart qui persiste chez les salariés du fait de l’éloignement des décisions, de la disparition du management de proximité et d’un manque d’écoute. Des éléments consubstantiels à la direction de la Fabrique et sa DRH. Ce ressenti s’inscrit dans une continuité de la réforme de 2018 qui a laissé une dette organisationnelle et psychosociale indélébile.

Nous avons tout de même pu arracher en séance que si les salariés refusaient un reclassement sur les postes proposés au sein de la vidéo mobile, d’autres propositions leur seraient faites pour un reclassement ailleurs dans l’entreprise, y compris avec des reconversions si besoin.

Une réponse bienvenue après les menaces de licenciement à peine voilées qu’on subit certains salariés de la part de la DRH de la Fabrique.

Pour la suite, les élus ont préconisé que chaque projet de captation soit d’abord soumis à la Fabrique, charge à elle d’en planifier la fabrication et à défaut de pouvoir assumer d’en piloter elle-même l’externalisation. La direction y réfléchit.

Pour toutes ces raisons, les élus ont rendu un avis négatif à l’unanimité sur le projet qui repose une fois de plus la question majeure de la conduite du changement dans l’entreprise nécessitant une association réelle des salariés concernés en amont des projets.

 

Projet global de rapprochement France Bleu / France 3 et projet de remplacement du nom France 3 par la marque générique france.tv

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La consultation du CSE Central sur les projets de rapprochements entre France 3 et Ici radio (ex-France Bleu) a été ordonnée par le juge des référés, saisi par les élus, lassés de voir la direction se livrer à la politique des petits pas pour avancer en douce sur la transformation du réseau régional France 3.

Autant dire que la direction de France Télévisions s’est livrée à l’exercice de mauvaise grâce et de mauvaise foi. Pas grand-chose à dire, malheureusement, sur les débats autour de ce point, si ce n’est de constater l’inconsistance du document remis aux élus et le dialogue de sourds qui s’en est suivi, fait de postures défensives et de faux-semblants de la part du directeur de l’offre régionale, Philippe Martinetti, qui s’est fait une spécialité du maquillage des vessies en lanternes.

Les élus ont eu droit au best of des œuvres complètes depuis 2019, agrégeant toutes sortes de sujets, y compris les propos mensongers.

Alors que le projet régional n’a cessé d’évoluer et d’être réorienté au fur et à mesure des réductions de moyens, sans que les CSE ne soient jamais consultés, la seule reconnaissance a minima est venue de Delphine Ernotte elle-même qui reconnait que « depuis dix ans il y a eu beaucoup d’évolutions. C’est compliqué car on est le jouet d’influence de la puissance publique. C’est vrai, ce n’est pas absolument simple ».

Ceci étant dit, les élus veulent savoir précisément quel est le projet concernant l’avenir du réseau régional France 3, son identité, son nom, sa destinée stratégique, son éventuel mariage avec le réseau des radios Ici. Et une fois cela explicité, comment la direction entend y parvenir, avec quelle évaluation des impacts, des risques professionnels, quel accompagnement et quelles perspectives pour les salariés.

Faute de l’ombre d’une esquisse de réponse, les élus ont désigné un expert pour les éclairer.

Voir la résolution d’expertise ici 📎.

 

Projet pilote de revue du personnel à destination de la filière RH

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Info-consultés sur la revue du personnel destinée à la filière des Ressources Humaines, les élus ont pu entrevoir les impacts de ce projet lorsqu’il sera déployé sur l’ensemble du personnel. La direction ne répond pas à toutes les questions de l’assemblée, sous prétexte qu’il reste de nombreuses inconnues. Mais déjà échaudés par le système d’évaluations secrètes des salariés mis en place en 2015, les représentants du personnel restent méfiants à l’égard de cet exercice qui ne promet pas la même transparence que les entretiens individuels.

Les managers auront pour objectif d’identifier « les personnes clés », en bref ceux qui peuvent devenir encadrants, « les salariés à potentiel d’évolution » et les « personnels en difficulté ». Que signifie « en difficulté » ? La réponse de la direction est floue. Quant au salarié, il saura dans quelle case il a été placé mais en saura-t-il les raisons ? Rien n’est moins sûr.

Vu les pressions budgétaires, la recherche constante d’économies, les changements de valeur sur la qualité et la compétence, la faiblesse des formations de managers, les jugements arbitraires des N+1 sur leurs salariés sont à craindre. Dans leur avis, les élus ont listé plus d’une vingtaine de préconisations pour prévenir ce genre de dérives et éviter le traumatisme vécu par beaucoup de salariés suite à la revue du personnel de 2015. Ils attendent avec impatience un retour d’expérience de ce projet pilote.

Voir l’avis rendu par les élus ici 📎.

 

Budget 2025 : le long supplice

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Le 7 juillet 2025, les élus du CSE central étaient de nouveau réunis afin d’être consultés sur un budget rectificatif pour l’année 2025. C’est une 1ère. Jusqu’ici, la direction effectuait des ajustements de son budget sous forme de « reprévisions ». Là, la révision du budget est plus fondamentale et a été imposée par les ministères de tutelle.

On vous résume les épisodes précédents : en décembre, France Télévisions adopte un budget en perte de 41 M€, présentant un déficit d’exploitation de près de 50 M€. Mais entre-temps, le gouvernement Barnier tombe et en mars, le nouveau gouvernement Bayrou adopte une loi de finances qui ampute encore le budget de France Télévisions de 26 M€ de ressources publiques. Au total on en est à -62 M€ par rapport à 2024 et à -112 M€ par rapport à ce que prévoyait le projet de contrat d’objectifs et de moyens (COM) défini à l’automne 2023. À ce rythme-là, le déficit d’exploitation monte à -76 M€ et ça, l’État ne veut pas en entendre parler, convaincu qu’il suffit de presser le citron de France Télévisions pour que l’entreprise fasse des économies.

Bon soldat, la direction de FTV s’est exécutée et a trouvé 16 M€ supplémentaires d’économies à grapiller, ce qui va réduire un peu le déficit (-58 M€ pour le résultat d’exploitation, -48 M€ pour le résultat net), mais va porter à 76 M€ le niveau des économies à réaliser en 2025. C’est absolument considérable.

Comme d’habitude, c’est l’emploi et les conditions de travail qui en font les frais, avec une baisse attendue de 211 ETP de budget à budget (-163 en réel par rapport à 2024).

Le programme national et le réseau régional sont les principaux contributeurs aux économies, ainsi que les marchés extérieurs qui permettent à France Télévisions de serrer la vis aux prestataires en se lavant les mains des conséquences sociales que ça induit chez lesdits prestataires (conditions de travail dégradées, délocalisation en Europe de l’Est ou au Maghreb, etc.). L’hypocrisie en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est à son comble.

Les élus ont voté un avis négatif à ce budget qui ne sanctuarise qu’un type de dépense : l’investissement dans la création, la vache à lait des – gros – producteurs privés qui ont quasiment leur rond de serviette à France Télévisions.

Voir l’avis du CSEC ici 📎

 

Informations sur l’évolution des usages vidéo

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Face à l’incompréhension des élus sur le projet de suppression des marques des chaînes sur nos antennes, la direction a souhaité faire un point sur l’évolution des usages vidéo, afin de justifier ses décisions.

Le taux d’équipement des Français en smartphone atteint aujourd’hui 92 %. Pour la télévision, le taux est à 90 % (il était de 98 % en 2016) dont 72 % sont des TV connectées. Chaque foyer est en moyenne équipée de 6,5 écrans, dont 2 smartphones. Seuls 10 % des Français n’ont pas de télévision, soient environ 5,3 millions de personnes.

La consommation télé est stable depuis 2019 à 4h23 par jour, tous supports confondus, chaîne TV, BVoD, SVoD, AVoD et réseaux sociaux, dont deux tiers en live. La télévision reste majoritaire chez les plus de 50 ans. Si les 4-14 ans sont encore à 56 % devant la TV, les 15-24 ans ne sont que 23 % et les 25-49 ans 49 %. L’acteur majoritaire de la consommation vidéo sur internet reste YouTube pour 60 %, ce qui est stable depuis plusieurs années avec une durée plus importante. 33 % sont sur les réseaux sociaux, en progression.

Mais 25 millions de téléspectateurs sont toujours devant leur petit écran en direct à 21h, ce qui reste très important. Les services VOD et les réseaux sociaux ainsi que les replay n’ont pas cette capacité à réunir autant de monde, mais ils sont quand même, à la même heure, environ 5 millions sur YouTube et 5 millions devant un SVoD.

Contrairement à YouTube, les réseaux sociaux restent en croissance. Facebook rassemble environ un français sur deux et reste en croissance de 12 %. TikTok a multiplié son audience par 10 en cinq ans.

Un Français sur trois est abonné à au moins un service de VoD. Netflix est leader avec 42 % du marché, suivi de Prime Vidéo à 27 %, puis Disney 17 %. La moyenne d’écoute est de 28 minutes par jour, dont 20 minutes captées par le seul Netflix. Mais pour les 15-49 ans, cela monte à 40 minutes et même une heure pour les 25-34 ans. 93 % des Français peuvent accéder au service des BVoD (FTV, Canal, Arte, TF1, M6 etc.) dont la durée d’écoute moyenne est de 10 minutes par jour. Parmi ces acteurs BVoD, france.tv est leader avec 11,6 millions de personnes par jour.

Le replay est donc bien implanté et participe au calcul des audiences avec le live du linéaire et le preview.

 

Commissions du CSE central

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Les élus ont désigné Véronique Lamartinière comme présidente de la commission Outre-mer. Ils ont également procédé au remplacement de 2 membres de la commission santé, sécurité et conditions de travail par Abal-Kassim Ali Combo et Benoît Salvi.

 

Paris, le 10 juillet 2025

 

elus csec juillet 2025

 

 

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Déclaration de la CGT au CSE Centrral Extraordinaire du 7 juillet 2025

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Le 30 juin, les salariés de l'Audiovisuel Public se sont mobilisés contre la Proposition de Loi Lafon (PPL), reprise en main par Rachida Dati afin de s’en faire un trophée législatif avant de se lancer officiellement à la conquête de la mairie de Paris. Du moins si la justice ne finit pas par la rattraper et la rendre inéligible. La gifle qui lui a été infligée à l’Assemblée par l’adoption à une très large majorité d’une motion préalable de rejet en dit long sur le climat qu’elle fait régner. Même son propre camp lui a fait défection. Ses « affaires » commencent-elles à la rendre infréquentable ?

Lors du CSEC du 26 juin, la direction se disait dans l’incapacité de fournir aux élus toutes les informations sur le projet global ICI de rapprochement entre France 3 et France Bleu du fait de l’incertitude liée à l’examen de la loi Audiovisuel Public. Un flou qui n’est pas près de se dissiper compte tenu de la seconde lecture engagée au Sénat sur ce projet législatif.

Les quelques relais qui restent à la ministre de la Culture au Sénat dont les initiateurs de la PPL Lafon se sont emparés dans l’urgence du sujet sur un rythme bien loin des habitudes de cette assemblée. La commission Culture s’est tenue dès le 3 juillet à huit clos en quelques heures, avant un examen en séance plénière, prévu les 10 et 11 juillet.

Le mode de scrutin au Sénat permettant à un seul sénateur de voter pour tous ceux de son groupe, cela va tourner à un débat d’experts sans suspense. Quel bel exercice de la démocratie ! Un retour à l’Assemblée est annoncé, pour le moment, le 23 septembre. Et en attendant on fait quoi à France Télévisions ?

En parallèle, nous avons appris par la presse le 2 juillet l’entrée en vigueur d’un accord entre France Télévisions et Amazon Prime Vidéo. Une fois de plus, les représentants du personnel sont mis devant le fait accompli d’une décision pourtant hautement stratégique, sans débat préalable dans les instances internes y compris au Conseil d’administration.

Pour la CGT ce débat est une nécessité car au-delà de l’argument d’une exposition élargie pour les programmes de France Télévisions, c’est en fait l’image de notre entreprise qui est maintenant associée à Amazon, une entreprise multinationale prédatrice, aux pratiques fiscales controversées, critiquée pour les conditions de travail difficiles de ses salariés et le non-respect du code du travail, sa domination écrasante du marché, son impact écologique et sa gestion des données personnelles. Tout l’inverse des valeurs pourtant affichées par France Télévisions.

Cette décision est d’autant plus incompréhensible à l'heure où les sénateurs examinent un texte dont la justification officielle est notamment de renforcer l'audiovisuel public face à ces mêmes plateformes. Une justification dont nous ne sommes pas dupes, la PPL Lafon ayant pour principal objectif, selon nous, la réduction des moyens affectés à l'audiovisuel public.

Le budget rectificatif présenté ce jour au CSEC vient sans surprise affaiblir la capacité de l’entreprise à exercer ses missions, avec une compression d’effectifs nette de 163 ETP par rapport à 2024. La CGT rappelle à l’employeur qu’il a obligation à consulter les différents CSE sur les compressions d’effectifs, en fournissant aux élus le détail des suppressions envisagées avant décision, conformément au droit rappelé par le juge le 3 juin 2025.

 

Paris, le 07 juillet 2025

 

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Compte rendu de la CGT au CSE Central du 11 et 12 mars 2025

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Situation générale de l’entreprise

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Le CSE central se déroulait le jour du lancement de la procédure de candidature à la présidence de France Télévisions. Interrogée sur le sujet, Delphine Ernotte a laissé poindre son agacement après les déclarations liminaires des organisations syndicales, en répondant : « Quand j’entends tout ce que vous me reprochez, je me demande s’il faut que je me représente ». Elle réserve cependant sa réponse, tout en assurant que les salariés de l’entreprise seront les 1ers informés de sa décision.

Ce renouvellement se fait dans un relatif brouillard, puisque la possible inscription d’une proposition de loi sur une holding de l’audiovisuel public vient parasiter cette procédure. Selon la PDG sortante, il y a 3 cas de figure en cas de création d’une holding d’ici la fin de la procédure de nomination :

  • Une possible prorogation de quelques mois des mandats de Delphine Ernotte et de Laurent Valet (PDG de l’INA) ;
  • Une interruption par l’ARCOM de la procédure de nomination si la loi passe ;
  • La loi n’est finalement pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale et la procédure traditionnelle de renouvellement de la présidence de FTV suit son cours avant le 22 mai.

La situation financière de France Télévisions s’est encore dégradée depuis le vote du budget 2025 en décembre dernier. Un nouveau coup de rabot de 26 M€ est venu réduire les financements publics, ce qui va creuser le déficit qui passera de 49 à 72 M€, selon Delphine Ernotte. Elle se défend de faire peser les efforts uniquement sur l’intérieur de la maison, indiquant être en train de renégocier tous les contrats de production.

Malgré cela, l’entreprise lance un plan d’« amélioration de la performance », avec une direction spécifique, chargée « d’interroger les organisations, les process, les métiers ». « Il faut qu’on vise le maximum d’efficacité, c’est une question de crédibilité pour l’entreprise », ajoute-t-elle (voir plus loin).

D’ailleurs, la ministre de la Culture et le ministre du Budget ont sommé l’entreprise de faire des économies. Réponse de la patronne : « je ne vois pas bien comment on peut faire un budget plus serré que celui de décembre ».

Sur les autres sujets, habituel exercice de satisfecit de Delphine Ernotte concernant les antennes : 28,9 % d’audience globale en février, 36 millions de visiteurs uniques, en progression sur un an. Sur le numérique, france.tv est en tête des audiences des plateformes gratuites. Mais TF1 n’est pas loin et est plus fort sur l’audience journalière. france.tv bénéficie durablement de l’effet JO. La plateforme, sans doute mieux identifiée, conserve une part de l’audience.

La PDG se dit satisfaite des résultats des fictions récentes (l’Intruse, Frotter frotter) mais aussi de la fiction sur Olympe de Gouges qui a « très bien marché, à ma grande surprise ». Côté documentaires, elle salue le « magnifique » et « très touchant » Anne Frank, journal d’une ado. Et d’égrener les prix obtenus par des films coproduits par nos filiales cinéma : Vingt Dieux, L’Amour ouf, Borgo, Emilia Perez.

Sur le plan politique, on assiste à « une trumpisation de la télé chez certains », ce qui implique, selon Madame Ernotte, de « résister, garder un ton factuel, calme, ne pas cliver ».

La patronne reconnait que sur franceinfo « il y a eu un gros problème » avec le « traitement inapproprié de la situation à Gaza ». Et d’ajouter : « c’est un sujet qui m’a perturbée. C’est la 1ère fois qu’on fait une erreur aussi majeure ». En guise de réponse, Delphine Ernotte dit travailler, avec Alexandre Kara le directeur de l’information, au « renouveau de la ligne éditoriale » et au « renforcement de la ligne managériale ».

Quant à France 4, qui doit passer sur le canal 4 en juin, Delphine Ernotte annonce une conférence de presse fin mars, afin d’annoncer les grandes évolutions. Des groupes de travail sont en cours au sein de la direction des antennes et des programmes, sachant cependant que la chaine conservera sa ligne actuelle (enfants en journée et culture le soir).

Évoquant le prétendu scandale financier autour des cartes corporate, largement entretenu par CNews et la Bollosphère, la PDG estime que c’est lié à la fin de son mandat en août prochain, rappelant qu’il y avait déjà eu pas mal de « peaux de banane par ci par là », lors de son précédent renouvellement. A l’origine de cette histoire, selon elle, une note interne de sa part pour rappeler les règles d’utilisation de la carte corporate : cette carte bancaire, accessible à tous les salariés pour le règlement de leurs déplacements professionnels, permet de bénéficier d’un différé de paiement de 2 mois, ce qui donne le temps de se faire rembourser de ses frais entre temps selon les règles en vigueur dans l’entreprise. Elle est rattachée au compte bancaire personnel du salarié. Elle ne donne accès à aucune réserve d’argent de l’entreprise.

 

Création de la Direction de la performancetrait noir 2

Bintou Loum vient d’être nommée directrice de cette nouvelle direction. Jusqu’ici elle s’occupait de performance au sein de la direction du Numérique après être passée par l’audit interne ; l’an dernier elle a coordonné le projet des JO pour France Télévisions, ce qui vaut galons, à entendre la présentation qu’en fait la PDG.

Bintou Loum se présente comme « quelqu’un du terrain, qui a mouillé le maillot avec les équipes pour les accompagner et les aider à être plus performantes. Ce n’est pas un gros mot ».

Sa mission selon elle : « comment mieux travailler ensemble pour atteindre les objectifs ; optimiser les modes de fonctionnement ; fluidifier et améliorer les collaborations entre les différentes équipes métiers ». Il faut « anticiper la baisse des ressources en optimisant notre organisation ».

Parmi les éléments de langage : « dans un contexte budgétaire contraint, redevenir maitres de notre destin » ; « observer nos marges » ; « il y a une formidable richesse créative au sein des équipes, mais les mêmes personnes peuvent être frustrées par les lourdeurs de l’organisation, par des doublons parfois inefficaces. Il faut réallouer nos ressources vers les activités stratégiques » ; « pour moi, il ne faut pas opposer performance et bien-être au travail » ; « on va aider les salariés à supprimer les freins qu’ils vont avoir au quotidien dans l’exercice de leurs fonctions ».

Lorsque la direction évoque les freins à la performance, la question est posée de savoir si parmi eux il n’y aurait pas les instances représentatives du personnel ou encore les organisations syndicales. La direction jure que non !

Les élus demandent si la performance des prestataires sera également évaluée, pointant le budget exponentiel qui leur est consacré. La nouvelle directrice répond que le recours aux prestataires sera lui aussi analysé, voire optimisé.

Madame Loum annonce qu’elle va commencer par observer et se « nourrir », en lisant notamment les rapports de l’audit interne, de la Cour des comptes, de l’Inspection générale des finances (IGF). Les élus lui ont conseillé de ne pas se contenter de cette littérature financière et libérale, mais de se « nourrir » aussi des rapports d’expertise produits par les experts des CSE, qui éclairent sur les organisations du travail, les conditions de travail et les impacts sur les salariés.

Il parait évident qu’une personne seule n’a pas la capacité à appréhender l’ensemble de l’entreprise. Bintou Loum répond qu’elle va travailler avec les différentes directions et les régulateurs d’activité en région et en Outre-mer (DDMPO, DIMPAC, etc.), et qu’elle souhaite prendre des décisions concertées. Concertées avec qui ?

Les élus souhaitent que des points réguliers soient faits en CSE Central, la direction donne son accord.

Pour les élus il y a beaucoup à faire en matière de performance dans la gestion de projet ou le dialogue social. A bon entendeur…

 

Responsabilité (Sociétale et) Environnementale de FTVtrait noir

Un point réclamé depuis 1 an par les élus…

La direction commence par se jeter quantité de fleurs. Le salon ECODAY 2025 a mis en avant des actions phares comme l'éco-production notamment à Vendargues, l'innovation dans la diffusion du relais de la flamme olympique, et l'option "mode éco" sur france.tv pour réduire l'empreinte carbone, entre autres. En termes de mobilité durable, des progrès ont été réalisés avec l'augmentation du forfait vélo, un meilleur soutien des abonnements aux transports en commun, et la gestion des températures et consommations énergétiques des bâtiments. Mobilisation et sensibilisation aussi dans le cadre de Campus avec la suppression des poubelles individuelles et la mise en place de zones de tri sélectif.

En 2024, 1 332 stagiaires ont suivi au moins une formation liée à la RSE : e-learnings généralistes pour appréhender la transition écologique, les écogestes, achat responsable, parcours Ecoprod, le numérique responsable, et les formations destinées aux journalistes.

France.tv Studio a obtenu la labellisation Ecoprod en 2024 pour Un si grand soleil.

Avec tout ça, le bilan carbone de FTV est de 950 000 tonnes équivalent CO2, dont 65 % sont liés à la diffusion et à la consommation de contenus audiovisuels.

Pour structurer davantage la gouvernance RSE, la direction a créé un comité de pilotage. Ce comité, présidé par le secrétaire général de FTV et composé notamment d’un référent par direction, se réunit trimestriellement pour partager des informations et suivre les indicateurs clés.

Car il y a des obligations légales à remplir, par exemple le plan de transition écologique de l’entreprise. Parmi les leviers d’actions identifiés par la direction : agir sur l’empreinte carbone de la production, de la diffusion de nos programmes et sur notre infrastructure technique ; agir sur les achats hors programmes (acheter moins et mieux) ; agir sur la restauration collective (gérée par les CSE) ; agir sur les déplacements et les comportements individuels.

Le volet sociétal de la RSE sera à l’ordre du jour du CSEC d’avril.

 

Transfert des équipes légères de la Fabrique au Réseau France 3 : des promesses non tenues

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Paroles, Paroles, Paroles... Les élus expriment leur mécontentement quant aux engagements pris par la direction mais non respectés, notamment en ce qui concerne les passerelles (travailler pour une autre direction que la sienne) pour les salariés du pool, ainsi que le transfert du matériel.

Concernant les passerelles, si les équipes de la Fabrique viennent renforcer le Pool des équipes légères du Réseau, aucun salarié du Pool n’a été détaché vers la Fabrique, malgré les demandes exprimées. Les élus pointent une difficulté à identifier les besoins et déplorent le manque de communication entre le Pool et la Fabrique, ainsi que le manque d’anticipation.

La direction de la Fabrique écarte la possibilité de travailler sur des fictions, parce qu’elle estime qu’au vu des compétences particulières exigées, il est impossible d’intégrer de nouvelles personnes, surtout de manière ponctuelle.

Les élus regrettent que FTVS ne fasse pas appel aux ex-salariés des équipes légères du Siège, alors même que cet engagement avait été pris par la direction, notamment pour les émissions religieuses, transférées à FTVS. Mais notre filiale préfère faire appel à des prestataires. La direction explique cette impossible coopération entre autres par le fait que la fonction support de FTVsa a disparu ! Conséquence : les salariés sont désormais cantonnés à la réalisation de quelques tournages en Ile-de-France, mais la plupart du temps ils sont programmés en régie, pour réaliser une activité sans le moindre lien avec leur métier

A la question du matériel encore non transféré, la direction se défend en attribuant certains équipements à la fiction, tels que des équipements de son et de systèmes d’écoute (notamment le retour Sennheiser). Et ajoute qu’ils sont destinés à être réformés à cause de problèmes de fréquence. Elle reconnait en revanche sa faute pour le matériel de lumière sur batterie pour Lille et Marseille ; ce qui oblige les équipes à faire de la location alors que nous sommes en restriction de budget.

Le constat est amer car c’est la perte de savoir-faire et de compétences qui est ici en question et derrière la capacité de l’entreprise à produire par elle-même, tout en restant compétitive.

Une fois de plus, la direction ne tient pas ses engagements, même écrits. C’est bien ce que les élus ont en tête alors que la direction arrive avec un nouveau projet : Genesys. Celui-ci prévoit le renouvellement des régies du Siège et de France 3 Paris Ile-de-France ; 100 à 150 salariés concernés par un changement de matériel, mais surtout par un risque de redimensionnement des équipes drastiquement à la baisse.

 

Compte rendu de la Commission Outre-mertrait noir 2

La situation à Mayotte occupe une bonne part des débats. La direction rappelle les mesures prises à la suite du passage de « Chido ». La priorité était d’identifier les besoins des salariés et de la station pour favoriser un retour rapide à un fonctionnement normal. L’envoi des premiers renforts n’a pu se faire qu’après réouverture de la piste aéroportuaire, et certains services comme la Paye ont été délocalisés vers La Réunion. Le Directeur régional de Mayotte a remercié ses confrères pour leur participation au renfort, 20 salariés au total.

Certains salariés de Mayotte ont dû quitter le territoire et ont été mis en télétravail lorsque la fonction le permettait. Ceux qui sont restés sur l’île pour travailler ont bénéficié d’un report de leurs congés sur 2025, et des autorisations d’absence exceptionnelles ont été accordées aux collègues qui ne pouvaient se rendre à la station.

Sur le bâtiment en lui-même, des mesures conservatoires ont été prises en attendant le début des travaux définitifs.

Les programmes sont tous revenus à une diffusion normale, à l’exception de deux d’entre eux.

Le CSEC, dans un élan de solidarité, a fait appel aux CSE/CE du Siège, du Réseau France 3 et de l’Outre-mer, avec l’objectif de collecter 100 000€ pour les reverser à nos collègues Mahorais dans les jours qui viennent, via le CSE de Mayotte. Une convention entre le CSEC et les CE/CSE a été passée en ce sens.

Le Directeur des Médias du Pôle Outre-mer annonce une augmentation de 28 % du nombre de visiteurs sur les plateformes ultramarines, et se fixe pour objectif en 2025 de mieux connaître nos publics pour mieux les atteindre.

Le déménagement des salariés de Malakoff dans le cadre du projet CAMPUS est toujours prévu le 26 juin 2025, et inquiète les salariés de plus en plus.

Sur la réforme des rédactions ultramarines, la direction souhaite mettre en place 4 paliers pour que chaque territoire se situe dans l’échelle du déploiement, afin de définir une trajectoire adaptée. Ce déploiement n’est pas homogène d’une station à l’autre, mais il n’est pas envisagé de marche arrière selon la direction.

Le patron de la technique du Pôle Outre-mer reconnait que l’outil radio Zénon n’est toujours pas opérationnel, et que le remplacement des cars régie est encore reporté faute de moyens.

Le directeur financier du Pôle explique les difficultés rencontrées dans la construction du budget 2025. Il est tout de même revu à la hausse, à hauteur de 2 millions d’euros, malgré le contexte économique.

Compte rendu complet de la commission à lire ici 📎.

 

Demande de consultation du CSEC sur les projets intégrant de l’intelligence artificielletrait noir 2

Lors de la négociation de l'ordre du jour, le secrétaire avait demandé l'inscription d’un point de consultation sur les projets MedIAGen et Raiponse V2 du fait de l'introduction d'une nouvelle technologie à base d'intelligence artificielle.

Face au refus de la direction, un point était inscrit à l'ordre du jour afin d'obliger la direction à respecter ses obligations légales en la matière.

Les élus ont adopté à l’unanimité une délibération, demandant la tenue d'un CSE central extraordinaire sur les deux projets considérés.

La direction a donc maintenant un mois pour réunir le CSE central sur ces deux projets, et fournir aux élus les documents nécessaires.

Lire la délibération ici 📎.

 

Retour sur le risque grave concernant une éluetrait noir 2

Après le rapport d’expertise restitué au CSEC le 9 octobre 2024, les élus avaient préconisé plusieurs mesures de prévention, dont certaines s’adressaient à la direction de France Télévisions.

Suite à l’absence d’enquête paritaire sur l’accident du travail de la secrétaire du CI-ORTF, les élus ont demandé d’améliorer le dispositif de traitement et de déclaration des accidents du travail à la CPAM. Difficile pour la direction des ressources humaines d’admettre ses carences en la matière. Certes des efforts ont été faits en 2024 suite aux demandes récurrentes des élus, mais il reste des dysfonctionnements, notamment sur de nombreuses déclarations. Mal établies, elles retardent les dossiers ou empêchent d’effectuer correctement les statistiques de sinistralité au sein de FTV.

Est-ce un problème de compétence ou la direction aurait-elle peur de voir les risques psycho-sociaux s’afficher en première cause d’accident du travail ?

Afin de contrôler ce qui est écrit sur les causes d’un accident du travail, la Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail vient de sortir un guide à destination des directeurs, RRH, managers et Animateurs Prévention Sécurité. Objectif : leur expliquer comment enquêter sur un accident du travail (ce qui fait partie de leurs obligations légales), mais en oubliant de préciser que le paritarisme avec les élus du personnel est de rigueur dans ce genre d’exercice.

Quant à la difficulté d’être élu et manager en même temps, ce qui est le cas des secrétaires de CSE et du CI-ORTF, la direction promet de mettre en place des formations adéquates. Pour l’instant, ces élus se débrouillent comme ils peuvent et n’ont pas le droit au cursus prévu pour les managers entrants.

 

Compte rendu de la Commission Santé Sécurité et Conditions de Travailtrait noir 2

Parce qu’au regard du nombre d’alertes santé émises dans l’entreprise il est évident qu’il y a un problème de fond concernant les conditions de travail, la DSQVT (Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail) a rédigé 4 guides à destination des managers et des RH, les acteurs en responsabilité : Agir sur la charge de travail, Agir sur l’absentéisme, Démarche d’analyse des accidents du travail et Réaliser une enquête interne.

Nous pourrions nous en réjouir, mais non. D’abord parce que les guides de la DSQVT sont rarement appliqués par les opérationnels sur le terrain puisqu’ils n’ont pas d’obligation en la matière. Ensuite parce qu’ils ont peu de marges de manœuvre pour trouver des correctifs. Et enfin parce que quelques-uns refusent même de penser qu’une organisation du travail saine a plus d’intérêt qu’un climat de terreur.

Si ces guides présentent des actions de bon sens, il en est une, totalement légale, qui est balayée : le paritarisme. Le législateur a confié aux représentants du personnel la mission de négocier les conditions de travail. La DSQVT va donc revoir sa copie.

Bilan 2024 de SocialDirect (prestataire d’assistance sociale) : 465 bénéficiaires (5,78 % de l’effectif de FTV). Les motifs de consultation les plus nombreux sont dans l’ordre : santé, budget, aidant. Hormis des webinaires prévus par le prestataire en 2025, la direction n’envisage pas d’autres mesures d’accompagnement que la négociation de l’accord Générations, mais elle a déjà prévenu : il aura zéro budget.

Bilan 2024 d’ACCA (prestataire de psychologie du travail) : 432 salariés ont contacté le service (5,35 % de l’effectif). Les motifs des entretiens sont toujours principalement les relations de travail dégradées et l'intensité du travail. ACCA a réalisé 16 accompagnements de collectifs dégradés en 2024. Pas d’analyse de la PDG et de son CODIR sur cette réalité présente dans toutes les directions. Faits saillants relevés en 2024 par ACCA : Tempo/ICI dans le Réseau France 3 (ce CSEC aura été l’occasion d’apporter la preuve que les directions régionales ne font pas remonter les problèmes au central, ce qui ne peut que déformer la perception de ce dernier), le déménagement pour Malakoff, la réforme de l’information qui n’en finit pas de se mettre en place dans le Pôle Outre-mer et Campus, le CDE et la Média Factory au Siège.

Bilan 2024 d’Axomove (prestataire prévention des risques physiques) : 523 salariés inscrits, dont 109 suivis par un kiné. 5.520 exercices réalisés et 75 rendez-vous de télésoins.

Compte rendu complet de la commission à lire ici 📎.

 

Comptes annuels du CSECtrait noir 2

Le CSE central dispose d’un compte courant et d’un livret d’épargne.

Principales dépenses de janvier 2019 à décembre 2024 : honoraires d’avocats ; frais d’expertises ; abonnements presse, cloud indépendant…, achat de matériel informatique mobile (l’entreprise n’en fournit pas aux élus), frais de fonctionnement et de gestion.

La moyenne annuelle des dépenses s’élève à 18 940 €.

Depuis la création du CCE en 2010, les différents CSE et CE d’établissement n’alimentent plus le CSE central qui fonctionne donc uniquement sur ses réserves.

Les seules rentrées d’argent sont les intérêts générés par le livret bancaire.

La remise en place d’une cotisation par les différents CSE et CE d’établissement devra être envisagée afin d’assurer la pérennité financière du CSE central.

 

Paris le 24 mars 

 

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DÉCLARATION DE LA CGT CSE CENTRAL DU 11 MARS 2025

 

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L’avenir est très incertain pour l’audiovisuel public, en particulier pour France Télévisions.

Alors que l’Arcom s’apprête à lancer la procédure de candidatures pour la présidence de notre entreprise, nous sommes en plein flottement. Interrogation sur la gouvernance et les projets structurels, financements sabrés, doute sur l’avenir, nos missions, nos emplois, nos conditions de travail.

La baisse de 112 M€ de nos ressources publiques va entrainer déficit et économies substantielles, sans qu’on ait une vision claire de leur impact sur nos activités.

L’arbre de la préservation de nos grandes missions prioritaires cache la forêt de notre grande difficulté à continuer à assurer l’intégralité de nos missions sans dégrader l’antenne, les conditions de travail ou la santé des salariés.

Nous avons le sentiment d’être les victimes d’un agenda qui n’est pas le nôtre : celui de la ministre de la Culture qui s’acharne à vouloir passer SA loi sur l’Audiovisuel Public, pour des raisons vraisemblablement moins reluisantes que la préservation et le renforcement de ce bien commun. Jusqu’où Madame Dati est-elle prête à aller, maintenant qu’il est clair que les partis de gauche ne voteront pas ce texte ? Ira-t-elle jusqu’à se compromettre avec les voix du RN pour faire passer sa loi ?

L’agenda, c’est également le vôtre, Madame la Présidente, puisque nous sommes à peu près certains que vous serez candidate à un 3ème mandat, à défaut de la présidence d’une holding pour laquelle vous avez milité avec constance.

A ce propos, nous avons noté que vous aviez cherché à vous concilier les bonnes grâces du monde la production audiovisuelle, en sanctuarisant l’engagement de financement de France Télévisions à 440 M€ par an. En période de renouvellement, c’est toujours un soutien utile.

Mais c’est terriblement injuste, alors que l’entreprise va devoir faire face à un déficit de 50 M€ et trouver 60 M€ d’économies. Les économies, c’est pour les salariés en interne, pas pour tout le monde.

France Télévisions, en revanche, ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de mobiliser le car son du privé, Le Voyageur, pour assurer la captation d’une chanson de 4 minutes de Louane, à la mi-temps du match des 6 nations. Moyens disproportionnés quand en réalité cette captation nécessite un micro et une bande son enregistrée alors que ce car peut gérer des concerts entiers, et surtout que notre car interne, l’UM1, aurait pu assurer cette prestation sans difficulté. Pourquoi France Télévisions et sa filiale de production tournent-ils systématiquement le dos aux moyens internes, au prix d’importants surcoûts ?

En attendant, le conflit à la Fabrique se poursuit, du fait de l’intransigeance de la direction, qui entend poursuivre son projet, aussi brutal qu’injustifié. Cela fait bientôt 3 mois que la CGT a demandé qu’on nous fournisse l’inventaire annuel des captations réalisées pour France Télévisions, internes et externes. France Télévisions a peut-être effectivement besoin de la direction de la performance qu’elle s’apprête à présenter aux élus lors de cette réunion...

Cela fait décidément beaucoup d’incohérences et de contradictions. Et de faux-semblants ! Que dire, en effet, de l’exemplarité de France Télévisions avec ce #8MarsTousLesJours qui masque une réalité moins reluisante quand on assiste à l’externalisation du maquillage dans le réseau régional, un métier quasi exclusivement féminin et particulièrement précarisé. C’est ça le 8 mars tous les jours ? #précariséepourlavie ? Obliger des maquilleuses professionnelles, salariées et intermittentes du spectacle, à subir un déclassement professionnel dans des cabinets d’esthéticiennes ou des sociétés de portage salarial avec des horaires de caissière de supermarché ? C’est ça le modèle à venir pour tous les techniciens à France Télévisions ?

Nous dénonçons cette hypocrisie détestable et nous vous assurons que nous ne laisserons pas faire.

 

Paris, le 11 mars 2025

 

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Compte rendu du CSE central du 4 février 2025

 

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Situation générale

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Après avoir fait son habituel exercice de satisfaction corporate sur les programmes, les audiences, les succès, Delphine Ernotte a évoqué la bascule qui s’est effectuée entre la télé classique et le numérique autour de la série « Rivages », qui a fait plus de 50 % de son audience totale sur France.tv. La plateforme a connu une progression de 10 % en un an, avec 36 millions de visiteurs uniques. La plateforme vient de connaître un relooking graphique qui doit permettre de renforcer la personnalisation.

Côté cinéma, France Télévisions a coproduit des films à succès : Emilia Perez est en lice pour les Oscars, En fanfare pour les Césars. Le secteur est suspendu aux décisions stratégiques de Canal+, 1er financeur du cinéma devant France Télévisions, qui a décidé de se retirer de la TNT.

La présidente se réjouit à ce propos de la renumérotation de la TNT décidée par l’ARCOM, une « très bonne nouvelle ». Franceinfo va passer du canal 27 au canal 16, et France 4 du canal 14 au canal 4, ce qui crée « une logique totale à l’ensemble de nos chaînes linéaires ».

La PDG a qualifié de « tournant important » le changement de nom de la radio France Bleu en « Ici », que les patronnes des deux boutiques ont célébré à Châteauroux, où l’équipe de France 3 et celle de la radio sont dans les mêmes locaux. Elle n’en dira pas plus sur la marque Ici, son déploiement dans les régions de France 3, ses impacts. C’est encore et toujours un angle mort de ce projet stratégique.

Delphine Ernotte a évoqué brièvement la situation à Mayotte, toujours très difficile. Elle se réjouit toutefois, comme pendant la période du Covid, que FTV joue un rôle avec la diffusion de Lumni pour assurer l’école à la télé.

Évoquant l’émoi autour d’un titre de franceinfo qualifiant d’otages les détenus palestiniens, Mme Ernotte a estimé que c’était une erreur « pas intentionnelle ». Quant à la réaction sur X de la directrice de la communication corporate, Muriel Attal – qui rassurait une députée macroniste en l’assurant que la direction avait réagi de manière très « Lucky Luke » – Delphine Ernotte a estimé qu’elle a commis une erreur mais la réduit à l’utilisation d’émoticônes dans son message. Suite à cette publication, la directrice de la com a reçu « des milliers » de tweets antisémites. FTV va l’accompagner en justice.

Sur l’intelligence artificielle générative, Delphine Ernotte veut se poser en garante du respect des valeurs du travail des journalistes et des médias, on verra...

Côté situation économique, c’est très tendu. Le budget de France Télévisions vient encore d’être amputé de 26 millions d’euros : « en deux mois, c’est 100 M€ qu’on a perdus, c’est assez colossal ». Les nouvelles coupes creuseront le déficit mais il n’y aura « pas de conséquence autre pour l’activité de l’entreprise et pour ses salariés », selon la présidente. La question qui se pose, alors que le budget 2025 sera en déficit, c’est 2026 et 2027, selon elle. « On ne peut pas avoir éternellement une entreprise en déficit ». Le directeur général adjoint, Christian Vion, grand argentier de France Télévisions, qualifie ce budget 2025 d’« assez moche ». Selon lui, le déficit d’exploitation de 49 M€ est conséquent, mais ça permet de « ne pas casser la machine FTV en 2025 ». Cela ne pourra pas se reproduire en 2026, selon lui.

Pas un mot sur les salariés et les conséquences sociales.

Interpellée sur la crise à la Fabrique (autour de la suppression de deux cars-régie), Delphine Ernotte parle d’un « point de cristallisation ». Selon elle, « l’État ne comprend pas que nous ayons encore autant de moyens internes de fabrication. Ça fait des années qu’on se bat pour maintenir des moyens internes de fabrication. Depuis 10 ans, les moyens internes ont été préservés » alors qu’ils ne sont pas à l’équilibre, a-t-elle affirmé.

Dans l’affaire des cars de vidéo mobile, c’est en 1er lieu la méthode, sans aucune concertation, qui a choqué. Les élus CGT ont interpellé la direction sur la mise en place d’un accord sur la conduite des transformations. La DRH Isabelle Caroff a répondu qu’il allait y avoir des discussions sur la conduite de projet dans l’accord GPEPP (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Parcours Professionnels), dont la négociation n’a pas encore démarré.

Les élus dénoncent le manque de transparence et de sincérité de la direction dans la présentation et la conduite des projets.

 

Point d’actualité sur l’Outre-mer

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Sur la situation de Mayotte, la directrice du Pôle Outre-mer a recontextualisé les choses et a tenu à rappeler les décisions prises par la direction à la suite du passage du cyclone Chido pour accompagner les salariés de la station.

Ce cyclone a provoqué beaucoup de dégâts sur le territoire, 90 % des toitures ont été emportées et la station n’a pas été épargnée, même si c’est dans une moindre mesure. Le bâtiment est néanmoins dorénavant hors d’eau, notamment grâce à l’implication des salariés.

En visite sur le terrain en compagnie de la directrice du Pôle, la présidente s’est étonnée en constatant la fragilité des charnières retenant les fenêtres de la station, alors que ce bâtiment récent était bien aux normes parasismiques et anticycloniques.

Sylvie Gengoul a indiqué qu’une cellule transverse, composée de la présidente et de membres de la direction, a été déclenchée très tôt, permettant l’identification des besoins et la prise de décisions rapides :

      • Identifier une pièce de repli sécurisée pour les salariés au sein même du bâtiment.
      • Faciliter le relogement des équipes à proximité de la station.
      • Faciliter l’accès à l’argent liquide en l’absence d’électricité sur l’île.
      • Faciliter l’accès à la nourriture.
      • Signer un partenariat avec le rectorat de Mayotte pour la mise en place de cours en ligne pour les enfants avec l’application « Lumni ».
      • Organisation du renfort, dans un premier temps par les équipes du Pôle.

En commission Outre-mer, le directeur régional Toufaili Andjilani, a salué l’engagement sans faille des salariés de Mayotte la 1ère et a remercié ses homologues d’avoir facilité l’envoi de renforts. Il a précisé aussi que des mesures urgentes avaient été prises, notamment la prise en charge des repas des salariés, la mise à disposition de bâches pour leurs toitures, la mise en télétravail quand cela était possible, etc.

L’élu CGT de Mayotte au CSEC a lu une déclaration, notamment pour insister sur l’épuisement des équipes, sur le souhait général de voir « récompensés » tous les salariés de Mayotte la 1ère pour leur implication, sans distinction, et de voir la direction apporter une aide à la reconstruction des maisons des salariés.

A cette requête, la direction a répondu qu’elle prévoit le versement d’une prime exceptionnelle (4 paliers), mais uniquement aux salariés qui étaient au travail durant cette période. Elle indique par ailleurs qu’un abondement de la dotation du CSE de Mayotte est prévu, à hauteur de 30.000 €.

Quant à l’aide à la reconstruction, la présidente ne souhaite pas aller dans cette voie, même si au passage elle souligne le formidable travail des équipes du CSE de Mayotte. Elle a précisé par ailleurs que l’état de catastrophe naturelle a été déclenché par l’État et que cela devrait faciliter l’intervention des assurances sur place. Les travaux au sein des locaux devraient être terminés en juin. Le patron de la direction de l’immobilier de FTV s’est rendu à Mayotte pour s’assurer que les mesures conservatoires prises tiendront jusqu’à cette date.

Sur la partie outil de travail, le directeur des Moyens et du développement du Pôle Outre-mer a précisé en commission Outre-mer que tout est rentré dans l’ordre et que la station a retrouvé toute sa capacité de fabrication et de diffusion.

Le Secrétaire du CSE central a indiqué qu’une démarche solidaire a été enclenchée au bénéfice des salariés Mahorais. L’idée est de négocier un accord d’entreprise permettant de ponctionner 100.000 € sur la dotation globale Activités Sociales et Culturelles des CSE et CE (chaque établissement contribuant ainsi proportionnellement), pour les reverser au CSE de Mayotte qui aura la charge de distribuer cet argent équitablement entre les salariés, sous forme de dons de secours. Le Secrétaire a demandé à la direction de FTV d’abonder cette somme.

Un audit est en cours pour identifier les actions à mener pour sécuriser les antennes ultramarines.

 

Information-consultation sur le projet de modification du Règlement intérieur et de la charte informatique

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Depuis avril 2024, les élus débattent dans les CE et CSE de la modification du règlement intérieur de France Télévisions. Si la mise en conformité avec les règles légales est une obligation, l’un des points de crispation portait sur la mise en place à France Télévisions d’une clause de neutralité. De quoi s’agit-il ?

La loi du 24 août 2021 vise à lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté en confortant le respect des principes républicains par les organismes chargés directement de l'exécution d'un service public. L’un des dispositifs est la mise en place d’une clause relative au principe de neutralité.

Dans l'Audiovisuel Public, et à FTV en particulier, les lois sur l’audiovisuel obligent déjà au pluralisme et à la neutralité. Le débat, pour les élus, portait donc sur la conciliation entre cette mise en conformité avec la loi et le respect des libertés individuelles des salariés, en particulier la liberté d’expression, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit de journalistes et de salariés intervenant à l’antenne et sur les réseaux sociaux.

Le texte initial indiquait une obligation de neutralité dans l’expression des convictions religieuses, politiques et philosophiques. Les élus ont souligné que si la neutralité religieuse et la neutralité politique peuvent être objectivées par le cadre légal ou règlementaire de la loi de 1905, ainsi que les lois et règlementations encadrant l’audiovisuel dans notre pays, il n’en est pas de même pour la référence aux « convictions philosophiques ». Cela était manifestement abusif dans une entreprise où le débat est au cœur de son fonctionnement et de sa raison d’être.

Après de longs débats de fond, sur plusieurs mois, la direction a fini par retirer cette référence aux convictions philosophiques. Un certain nombre d’autres dispositions du projet de règlement intérieur et de la charte informatique ont par ailleurs été contestés par les élus qui ont émis un avis négatif.

    • Avis négatif à lire ici 📎

La direction a toutefois dit vouloir étudier à nouveau les demandes des élus afin d’aboutir à une version qui sera présentée à l’inspection du travail pour validation. Les élus pour leur part ont décidé d’intervenir également auprès de l’inspection du travail, sur la base de la version finale du texte que nous attendons encore et, le cas échéant, de faire valoir leurs critiques.

 

État des lieux sur l’intelligence artificielle à FTV

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La direction a annoncé la mise en place d’une charte et d’un comité de pilotage. Plusieurs solutions d’IA sont déjà fonctionnelles à FTV. Dans Dalet, il y a un système de transcription automatisée de vidéos, avec identification des changements de locuteurs. Il y a une solution de sous-titrage à franceinfo TV pour les sourds et malentendants. Le projet de la direction est de l’étendre à tout le Réseau France 3 en commençant par France 3 Paris-Île-de-France.

La DRH de FTV a parlé de discussions, d’échanges et de concertation, mais surtout pas de négociation. Pour la CGT, il y a nécessité de conclure un accord cadre à France Télévisions sur l’introduction et l’utilisation de l’intelligence artificielle qui est une nouvelle technologie, pour pouvoir suivre et contrôler au fil de l’eau la conception, les objectifs et les impacts sur tous les aspects : économique, emploi, sens du travail, conditions de travail, éthique. En ce sens, les instances doivent pouvoir exercer pleinement leurs prérogatives.

Concernant l’IA générative (IAG), FTV va proposer Mistral, un système français. Pour les données, on utilise MedIAGen, dont le data center se trouve en Île-de-France. C’est un des plus sécurisés de France nous dit-on.

Il est clair pour la direction que l’IA va modifier la façon de travailler de tout le monde. Il va y avoir de plus en plus de chatbots pour aider les salariés à travailler sur certains outils comme OpenMedia avec des tutoriels dédiés. Cela concernera aussi les salariés de la maintenance. Il y a aussi des IA pour enrichir les données des programmes, aujourd’hui fournies par les producteurs.

FTV intègre également le standard C2PA sur la transparence de l’information. Il permet, à travers une blockchain de taguer une vidéo avec un manifeste qui indique la source. Le 20h de France 2 sera la premier JT au monde à être tagué selon la direction.

La question se pose de savoir quelles formations accompagneront ces évolutions. Pour l’instant elles se limitent à trois modules. Les élus demandent que les représentants du personnel soient associés au comité de pilotage pour partager le même niveau de connaissance que la direction. Celle-ci en convient, dans la mesure où ces nouveaux outils ont un impact sur l’emploi et les conditions de travail. Les organisations syndicales ont néanmoins le sentiment d’être mises devant le fait accompli. Par exemple, sur MedIAGen on apprend que 800 salariés l’utilisent déjà mais nous ne disposons que d’informations sommaires. Par ailleurs, des outils déjà déployés comme Sherlock, ou en cours de déploiement comme Perfect Memory pour les documentalistes, pourront intégrer une IA. Ces montées de version ne sont pas anodines. Il faudra aussi un dialogue avec les utilisateurs pour savoir quels sont les besoins.

Delphine Ernotte considère que ce sont les secteurs créatifs qui vont être les plus percutés par l’IA. Selon elle, ce sont les médias qui assurent ce qu’ils font avec des « vrais gens » qui auront une valeur ajoutée. Néanmoins, des documentaires utilisent déjà des IA pour créer de fausses images. Les producteurs sont supposés en informer le diffuseur et le téléspectateur. Mais quelles garanties a-t-on que le producteur ne nous trompe pas ou ne transforme pas la réalité ? L’exemple des images générées par IA et diffusées dans l’émission « C pas si loin » sur France 5 rappelle que de nombreuses dérives sont possibles.

La direction annonce une longue série de présentations d’outils intégrant de l’IA. 1ère présentation : Raiponse V2.

 

Information sur la montée de version de Raiponse

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Depuis novembre 2022 tous les salariés permanents et en CDD de droit commun peuvent interroger Raiponse, le tchatbot RH de FTV disponible sur Teams et la page RH de monespace. Les réponses sont adaptées au profil du demandeur (PTA, journaliste, parent…). S’il a l’avantage de ne pas avoir d’hallucination (contrairement aux assistants IA du marché), sa compréhension est limitée. Le taux de bonne réponse est évalué à 85 %.

En mars 2025 une nouvelle version doit être mise en ligne. « Gonflée » à l’intelligence artificielle, le nombre de thématiques interrogeables sera fortement augmenté et le robot devrait pouvoir faire des réponses plus complètes, dans un langage plus naturel, avec des résumés et des traductions de textes et des rédactions de contenus pour rédiger un mail à sa RH sur un thème RH par exemple.

Les réponses seront a priori encore mieux sourcées. Une nécessité absolue pour les élus, car les réponses sont parfois de pures interprétations de la part de la direction, ce qui peut faire croire à des salariés de renoncer à leurs droits (comme les jours de fractionnement des journalistes).

Autre problème, il arrive que des RH se cachent derrière des « notes secrètes » inconnues des salariés et des élus pour limiter les droits. La direction doit faire œuvre de transparence sur les données qui seront absorbées par ce nouveau SIA (Système d’Intelligence Artificielle).

Côté RH, les bénéfices attendus par la direction sont : « libération du temps pour se concentrer sur le contrôle de paie, l’accompagnement des managers et des salariés, uniformité des réponses, amélioration continue et efficience améliorée ».

 

Désignation de l’expert sur la situation financière et économique de l’entreprise pour l’année 2025

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Les élus ont désigné le cabinet Secafi pour qu’il analyse les comptes de l’entreprise. Ils lui ont également confié une mission d’analyse des mesures de transition écologique de l’entreprise.

    • Délibération à lire ici 📎

 

Paris, le 13 février 2025

 

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Compte rendu du CSE central 11, 12, 13 et 17 décembre 2024

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Suite au passage d’un cyclone dévastateur à Mayotte, une réunion du CSEC a permis de faire le point sur la situation des salarié·es et des infrastructures, ainsi que sur les mesures de soutien mises en place par France Télévisions.

Mesures immédiates annoncées par la direction :

 

Sécurité et continuité d’activité

    • Hébergement d’urgence pour les salarié·es ayant perdu leur logement.
    • Remise en fonctionnement partielle de la station grâce à un émetteur FM temporaire.
    • Sécurisation des locaux par la police.

 

Soutien logistique et matériel

    • Approvisionnement en eau, nourriture et carburant pour maintenir les groupes électrogènes.
    • Renforts envoyés depuis Paris et La Réunion pour soulager les équipes locales.

 

Soutien psychologique et social

    • Mise en place d’une cellule psychologique pour les salarié·es affectés.
    • Report des congés possible en 2025 pour les salarié·es mobilisés et ceux venus en renfort.
    • Étude de mesures d’accompagnement pour la reconstruction des logements endommagés.

 

Sensibilisation et solidarité nationale

    • Organisation d’un concert télévisé le 17 décembre sur France 2 pour sensibiliser et récolter des dons via la Fondation de France. Cela a rapporté 5M€ versés à la Fondation de France pour Mayotte.
    • Appel à la solidarité interne via un possible système de dons de RTT pour soutenir les salarié·es de Mayotte.

 

Priorités identifiées avec les syndicats

 

Réparation des infrastructures

    • Diagnostic en cours pour réparer rapidement les locaux endommagés et remplacer les équipements inutilisables.
    • Priorité financière confirmée pour la remise en état des bâtiments et des conditions de travail.

 

Plan à long terme

    • Création d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA) adapté aux cyclones et catastrophes naturelles.
    • Intégration des enjeux climatiques dans la stratégie immobilière et RSE de France Télévisions.

 

Solidarité durable

    • Mise en place d’un dispositif spécifique pour accompagner les salarié·es sur plusieurs années.
    • Renforcement des moyens humains et matériels pour faire face à des catastrophes similaires.

 

Conclusion

La direction de France Télévisions a réaffirmé que Mayotte est une priorité absolue, soulignant l’engagement remarquable des salarié·es sur place. Cette crise met en lumière la nécessité de revoir les politiques d’anticipation et de gestion des risques face aux impacts croissants du changement climatique.

La présidente de FTV a salué l’engagement exemplaire des salarié·es de Mayotte la 1ère :

" L'attitude du personnel Mayotte la première a été absolument remarquable. Ils sont venus travailler alors qu’ils ne savaient même pas où était leur famille. Leur maison était partiellement détruite et Ils sont venus travailler quand même en se disant que la maison, on verra plus tard, là pour l'instant ce qui compte c'est la mission de service public. Ils ont eu les bons réflexes en se disant que la radio ne marche pas on met le son de la télé sur la radio "

 

 

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Delphine Ernotte note la fatigue générale en cette fin d’année, avec une « situation politique complètement inédite » qui met France Télévisions « au milieu du gué » : « notre COM n’a pas été validé, les engagements de l’État ont été revus. On n’a jamais vu ça à France Télévisions », estime la PDG.

Alors que la situation est particulièrement préoccupante avec un budget sabré qui pourrait encore être revu à la baisse par le nouveau gouvernement, la patronne veut croire que l’entreprise a « marqué beaucoup de points ces derniers mois en étant aux côtés des gens sur des sujets de rassemblement ». Et d’égrener « le partage et la joie collective des JO grâce à FTV », la réouverture de Notre-Dame de Paris et les 7M de téléspectateurs de la cérémonie, le signal diffusé dans 100 pays. Toujours dans l’auto-persuasion, Madame Ernotte va jusqu’à affirmer que « c’est désormais France Télévisions qui est le partenaire des grands événements français. On a pris la place de TF1 sur ces sujets-là. Ce n’est pas une petite victoire ! ».

Et, histoire d’aiguillonner les troupes, un petit message un rien maternaliste : il faut « continuer à bien faire notre métier : apporter de l’info, apporter des contenus sur tous les genres ». Encore faudrait-il en avoir les moyens…

Interpellée sur le retard à l’allumage de France Télévisions sur la chute de Bachar al Assad, Delphine Ernotte a fait mine de « ne pas comprendre la polémique », assurant que le 20h de France 2 (la seule édition qui compte) avait assuré une large part à cette actualité, alors que ce qui est reproché c’est qu’on ait mis deux jours à envoyer une équipe sur place. Il s’agit d’un vrai raté de la direction de l’info sur des fondamentaux du service public, alors que dans le même temps cette dernière a envoyé 60 personnes à New York pour couvrir l’élection américaine. Stéphane Sitbon-Gomez vole au secours de la direction de l’info en soutenant que « jamais France 2 n’a autant couvert l’international. On couvre tous les conflits ». Et d’ajouter : « moi je suis extrêmement fier de ce qu’on met à l’antenne et du travail accompli ».

Les élu·es évoquent par ailleurs la situation sociale à la rédaction nationale, faite de « perte de sens », de « caporalisation », de « taylorisation de l’info ». Les témoignages se comptent par dizaines, il s’agit d’un problème structurel. Delphine Ernotte dit prendre ça au sérieux. « Je vais suivre cette situation », assure-t-elle.

Sur les autres sujets, la PDG évoque comme une formalité l’avenir de la Trois : « France 3 demeure, on a simplement nommé les plages régionales « Ici » », ajoutant, sans craindre de proférer des contre-vérités, que ces plages régionales seraient de plus en plus nombreuses. Qui entend-elle convaincre ?

Côté TNT, Delphine Ernotte estime que le retrait de Canal+ du hertzien crée de nouvelles opportunités pour France Télévisions : cela devrait faciliter la création d’un bloc de canaux rassemblant l’ensemble des chaines infos, comme le demande notre entreprise depuis longtemps ; cela pourrait aussi autoriser le rapprochement de France 4/Culturebox de France 2, France 3 et France 5, en la positionnant sur le canal 4.

Sur le volet numérique, la présidente se félicite que la plateforme france.tv soit en train de devenir un agrégateur de contenus. On y trouve ceux d’Arte avant, bientôt, ceux des chaines parlementaires, de France Médias Monde et de l’INA. Des discussions sont en cours avec Radio France pour proposer ses podcasts, un marché de plus en plus présent sur la télé, selon Madame Ernotte.

Sur le versant budgétaire, forcément, le discours est moins triomphant. Si la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) a été votée et pérennise le financement de l’audiovisuel via la TVA, le niveau du financement en revanche, est en baisse de 86 M€ par rapport à ce que prévoyait le contrat d’objectifs et de moyens (COM) désormais obsolète.

De ce fait, le budget 2025 sera en déficit. Selon Delphine Ernotte, alors que l’Etat voulait malgré tout que France Télévisions soit à l’équilibre, elle a « considéré que c’était dangereux, car la seule solution aurait été de taper dans les programmes ». En revanche, taper dans les effectifs et dégrader un peu plus les conditions de travail dérange moins la PDG, qui assume qu’il faille faire des économies : « c’est très exigeant en matière de rigueur et de recherche d’équilibre », conclut-elle. Interpellée par les élu·es CGT sur ce sujet, Delphine Ernotte répond qu’il y a « une vision communément partagée qu’on coûte trop cher, qu’on n’est pas à l’optimum de notre productivité ».

Elle-même estime qu’on n’a pas « complètement embrassé les nouvelles technologies, les nouveaux modes de production » et qu’on doit avoir un débat sur ce sujet. Comprendre : on pourrait produire et fabriquer avec moins de gens. De quoi mettre du baume au cœur à des salarié·es qui vivent en plan social depuis plus de 12 ans.

 

      • Liminaire CGT à lire ici 📎

 

 

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Les élu·es du CSE central ont déclenché le 8 octobre 2024 un droit d’alerte économique, compte tenu de la situation de l’entreprise et des perspectives préoccupantes au niveau financier. Une liste de questions a été adressée par les élu·es à la direction. (à lire ici 📎). Un document écrit a été transmis avant la tenue de cette réunion, mais les réponses demeurent assez évasives.

En effet, si les choses commencent à se clarifier au niveau du financement, les coupes budgétaires rendent la situation très indécise sur les impacts de ses coupes sur la stratégie et in fine sur l’emploi, les investissements et les conditions de travail de salarié·es.

 

Sur la stratégie, la présidente de France Télévisions, fait état de l’absence de COM, car les commissions parlementaires ne les ont pas validées, à juste titre du fait du décalage entre les missions et les moyens attribués dans le cadre du projet de loi de finance 2025. La Présidente, se félicite de cette décision car tenir le projet stratégique avec une telle diminution du budget n’est pas possible. Pour la suite la question est donc simple : que veut l’État pour France Télévisions ? Soit il confirme nos missions et il devra attribuer un financement à la hauteur, soit il s’en tient au financement 2025 prévu dans la loi de finance, et dans ce cas il devra décider quelle mission doivent être abandonnées après 2025.

Une perspective qui ne rassure pas du tout les élu·es. Tout dépendra de l’orientation choisie par le nouveau gouvernement, du ministère de la culture et de la capacité de l’exécutif à relancer le projet de loi sur la gouvernance de l’audiovisuel public pour la quatrième fois.

En attendant, un budget a été validé pour 2025, mais en déficit de plus de 40 M€ car nos missions restent les mêmes et l’État impose 86 M€ de baisse de ressources en 2025, à missions égales, ce qui n’est tout simplement pas possible. Une renégociation du COM doit démarrer début 2025.

En ce qui concerne 2024, l’État n’a finalement pas versé les 20 millions d’euros de subventions liées à la transformation de l’entreprise. Cette dernière veut limiter les dégâts pour malgré terminer l’année à l’équilibre, ce qui ne peut se faire qu’au détriment de l’activité interne et des conditions de travail des salarié·es. Par ailleurs les perspectives de recettes publicitaires 2025 se dégradent compte tenu de l’évolution du marché, ce qui n’est pas rassurant pour l’avenir. 

Conséquence de cette situation en 2025, une baisse de 180 ETP par rapport à 2024 mais la direction refuse de répondre à la ventilation sur les stations et antennes régionales.

Seule bonne nouvelle dans ce contexte morose, la possibilité pour France 4 d’être repositionnée sur le canal 4 de la TNT qui sera libéré par Canal+. Rien n’est acquis mais cela est une belle opportunité qui nécessitera un projet éditorial remodelé. Avec quels moyens ? 

La direction de FTV plaide toujours, par ailleurs, pour le rapprochement structurel des sociétés de l'Audiovisuel Public. L’argument principal est celui des économies car, selon la direction, les investissements structurels sur une plateforme des contenus de l'Audiovisuel Public seraient faits une seule fois au lieu de trois ou sur les fonctions support en les remontant à la holding avec la suppression des doublons. Bref un moyen de réduire le niveau de financement. Une autre crainte de la CGT est l’uniformisation éditoriale comme on l’a vu avec la fusion des rédactions nationales et in fine la suppression des éditions nationales de France 3.

 

Sur la couverture conventionnelle des salarié·es, la direction dit ne pas vouloir remettre en cause de l’accord collectif de 2013 en 2025. Pour la suite, rien n’est moins sûr. La direction pensait pouvoir rediscuter de l’accord de 2013 au printemps 2024 mais avec la perspective du projet de loi holding au 2024 elle a estimé que cela ferait trop de perturbations. Elle a tout de même reconnu avoir mené un audit de l’accord collectif afin de se comparer à l’accord de branche, c’est à dire au moins disant social, « pour vérifier si nos accords sont mieux disant ou pas » dit la Présidente.

La direction qualifie son diagnostic d’objectif mais comme elle ne le transmet pas aux organisations syndicales, difficile d’en juger.

Sur l’évolution de la politique salariale, la direction renvoie à la négociation annuelle obligatoire sur les salaires donc au mois de février. Compte tenu du contexte budgétaire, il ne faut pas s’attendre à grand-chose...

 

Sur la sous-traitance et l’externalisation la direction répond que le budget ne prévoit pas de faire plus d’internalisation ou externalisation notable, qu’il n’y aura pas de mouvement d’ampleur à ce sujet, tout en reconnaissant qu’il y a une vraie question sur le recours très important à la prestation à FTV.

 

Sur les impacts santé de cette situation, la direction se contente de dire qu’elle souhaite mieux anticiper les alertes sur les déploiements de projet, sans pour autant préciser quelle méthode elle souhaite mettre en place. La direction rappelle que son projet stratégique intègre un volet de redéploiement des économies réalisées en externe. Elles ne porteront pas sur les ETP mais sur des prestations extérieures donc avec très peu d’impact sur les postes de travail. On demande à voir...

 

Sur les aspects de politique environnementale, la direction souhaite garder un niveau d’investissement important en 2025 mais avec une inconnue sur les années suivantes. L’objectif 2030 est de respecter le décret tertiaire, pas sûr que cela soit possible. La direction privilégie de réhabilitation des sites. Il y aura une révision du schéma directeur immobilier.

 

Sur l’intelligence artificielle, la direction considère qu’elle n’a pas à y répondre dans le cadre d’un droit d’alerte économique. Les élu·es ne sont pas d’accord compte tenu des enjeux liés à la productivité et donc à d’éventuelles suppressions de poste en fonction des outils d’intelligence artificielle qui seront déployées dans l’entreprise. Il a été convenu qu’un point serait fait avec les organisations syndicales à ce sujet au cours du premier trimestre 2025.

 

Compte tenu des incertitudes persistantes sur l’avenir de l’entreprise et des conséquences sur les salarié·es, les élu·es ont adopté une résolution afin de poursuivre le droit d’alerte économique avec l’appui d’un cabinet d’expertise.

 

      • 2 délibérations ont été adoptées à l’unanimité des élu·es (à lire ci-dessous

        • 📎 Résolution pour décider de poursuivre le droit d'alerte et établir un rapport sur la situation
        • 📎 Désignation d’un expert à l’effet d’assister la COMECO du CSEC pour établir un rapport de situation

 

 

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Si l’on doit résumer le budget, on peut parler d’un serrage de vis généralisé. Certes, le budget prévoit un déficit de 41 M€ et un résultat d’exploitation négatif de 49 M€, mais si on compare à la baisse de 86 M€ des concours publics par rapport à ce que prévoyait le COM et à l’augmentation des dépenses liée à l’inflation, on est en fait à un niveau d’économies de l’ordre de 60 M€.

Principaux postes d’économies : le programme national (renégociations avec les producteurs) et l’emploi (-180 ETP par rapport au budget 2024. Dans la réalité, si on neutralise l’effet des JO 2024, cela représente une baisse de 25 ETP par rapport à 2023).

La situation financière de l’entreprise se retrouve fragilisée par ce budget, avec une trésorerie largement dégradée.

 

      • Les élu·es du CSEC ont rendu à l’unanimité un avis négatif sur le budget 2025 à lire ici 📎.

 

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Le 4 décembre, les élu·es du CSEC ont pris connaissance du cadeau de Noël de la direction pour les salarié·es de la Vidéo Mobile (VM) : une restructuration de leur outil de travail (suppression de 2 cars lourds de vidéo mobile) avec à la clé un reclassement des équipes sur les 4 autres cars.

Depuis septembre, les personnels témoignent d’une forte baisse d’activité VM, décidée par la direction, qui s’appuie maintenant sur cette baisse pour justifier sa décision. Un peu facile... et diabolique !

La direction met en avant les problèmes d’accès aux ZFE (zones à faibles émissions) de camions vieillissants donc polluants (mauvais classement Crit’Air) pour justifier en partie son projet. Il est étrange de découvrir le problème maintenant alors que cela aurait pu être très largement anticipé. C’est donc bien la direction qui est coupable d’une absence d’anticipation, un choix délibéré pour rendre ces deux cars obsolètes et mieux justifier leur suppression.

Pourtant des solutions existent.

Les porteurs peuvent en effet durer très longtemps sans problème compte tenu de leur faible kilométrage et avec les dérogations nécessaires le temps de réaliser une adaptation moteur pour les rendre compatibles avec la réglementation environnementale. Cela se fait chez nos concurrents pourquoi pas à France Télévisions ? Le coût serait infiniment plus bas que celui du renouvellement d’un car, d’autant plus qu’il existe des aides européennes et de l’ADEME. La direction n’a vraisemblablement même pas étudié cette solution, toute empressée qu’elle est de réduire la flotte. Une preuve supplémentaire, s’il en en était besoin que la motivation est purement économique, avec l’objectif d’une baisse durable du plan de charge d’activité.

De plus, les 2 cars Benjamin (Marseille et Rennes) sont les plus petits de la flotte VM ce qui est un atout pour accéder à des endroits ou les autres cars sont trop volumineux. Des investissements récents ont été effectués sur ces outils : passage en fibre optique, remplacement des mélangeurs, des ralentis et le câblage (la glue). Ils sont interconnectables pour assurer de plus grosses captations. Il serait donc aberrant de les supprimer. Pour les remplacer par quoi ? L’UM3 (nouvelle régie Fly achetée à prix d’or et inadaptée) ?

C’est ce que met en avant la direction alors même que son projet est de redéployer les 22 salarié·es concernés sur les 4 autres cars VM. On le sait pourtant, un matériel sans personnels affectés est toujours voué à une sous-utilisation. Utilisation de l’UM3 en 2024 : le festival de Cannes et les JO 2024. Et en 2025 ? A part Cannes, pas grand-chose en vue si ce n’est des captations de jeux qui nécessiteront l’achat d’un nouveau mélangeur et la location d’Algeco à proximité des plateaux de la plaine Saint-Denis, avec gardiennage à la clé, ce qui va représenter des coûts supplémentaires très importants. Où est donc l’intérêt stratégique de cette opération de restructuration ?

Dans le même temps, la direction de la Fabrique met en avant la nécessité de pouvoir tout capter en UHD, alors que l’avenir de ce format de diffusion est de plus en plus remis en question car très coûteux. Nos concurrents TF1 et M6 s’en détournent et FTV pourrait se retrouver seul à devoir financer le multiplexe alors que le groupe est en difficulté budgétaire. La tendance actuelle du marché est plutôt de continuer à fabriquer en HD à 80 %. Les subventions sont en baisse pour produire en UHD du fait des coûts de stockage et de transfert des images et données. Un indice : Canal+ est déjà revenu en arrière.

Nous contestons donc l’orientation stratégique de la direction qui affirme que la demande d’UHD natif va se développer du fait de la bascule progressive des antennes linéaires.

Sur le plan de charge, il est tout simplement faux d’affirmer que le nombre moyen de jours d’utilisation des cars est de 91 jours par unité alors que la réalité dans notre entreprise est de 127 jours et que cela est stable depuis des années.

S’il n’y a pas assez d’activité, c’est la responsabilité de la direction de la commande client de la DMF. Se tourne-t-elle les pouces ? Même question pour la Direction des Antennes et des Programmes qui n’a pas suffisamment recours à la VM en interne, au mépris des règles d’or sur le recours au moyens internes.

La flotte VM est un outil stratégique majeur pour FTV, une nécessité pour assurer notre indépendance face au monopole d’AMP. En effet, si notre flotte interne disparait, alors les prix s’envoleront et couteront très cher à FTV.

En parallèle de la question des cars, les élu·es CGT souhaitent connaître les ambitions de la direction en matière d’utilisation de la remote prod (fabrication à distance, grâce à la technologie IP) qui sera notamment possible avec les régies Genesys que la direction entend déployer dans les prochains mois au Siège. La direction de la Fabrique ne se cache plus de cette intention, elle en fait même une raison pour justifier son projet.

Sur les conséquences sociales du projet, encore une fois la direction de la Fabrique et sa RH brillent par la médiocrité de leur dispositif d’accompagnement. Les salarié·es prennent en pleine face une annonce brutale de suppression de leur outil de travail, d’anxiogènes transferts sur d’autres collectifs de travail et que propose la direction ? Un simple entretien avec la RH ! Sans doute, comme à son habitude, pour les intimider, leur expliquer qu’ils n’ont pas d’autres choix que d’aller perturber les collectifs des autres cars auxquels ils seraient désormais rattachés.

Avec ce projet, il n’y aurait plus d’équipes affectées aux cars, un problème qui se pose justement dans le privé où les équipes tournent sur 2, 3 voire 4 moyens techniques, avec son lot de pertes de compétences et une usure du matériel beaucoup plus rapide. Tant qu’à s’inspirer du privé, il faut aussi en regarder les inconvénients.

Ce projet, s’il va à son terme, générera une lutte des places entre les salarié·es, la création ex-nihilo de troubles psycho-sociaux et de conflits interpersonnels. Les salarié·es subissent encore et toujours le fonctionnement déficient de la DMF et de son management pathogène, et cela n’est visiblement pas prêt de s’arrêter.

Nous posons donc dès aujourd’hui une alerte auprès de la direction de cette entreprise sur les effets de ce nouveau coup sur la tête des personnels. Nous lui demandons de renoncer à son projet, de présenter un plan de maintien en conditions opérationnelles des deux cars Benjamin et de construire, avec les personnels, un nouveau projet d’investissement à horizon de 3 ans pour anticiper le renouvellement de ces deux cars et développer l’activité.

 

      • Les élu·es ont désigné le cabinet Secafi pour étudier en profondeur ce projet de restructuration. Une délibération à lire ici 📎.

 

 

250110g

 

Les chiffres en heures des régies fixes et en jours pour les autres activités ne permettent pas aux élu·es d’apprécier précisément l’évolution du niveau d’activité à la Fabrique. Un flou qui pose question. Ce qui est clair c’est que le niveau d’activité diminue. La suppression des équipes légères de production en 2024 est une forte part de cette baisse et nous constatons que les potentiels des équipes légères du siège n’ont pas été redéployés, malgré les engagements de la DMF, puisque le nombre de jours d’activité au siège diminue.

La direction de la Fabrique plaide l’adaptation au volume d’émissions attribué par la Direction antenne-programme de FTV mais ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’une décision de l’employeur de baisser l’activité interne.

La post-production pour le réseau régional est en baisse de 5 %. La DMF confirme que le réseau a moins recours à la Fabrique du fait d’une mutualisation accrue des programmes régionaux entre régions. Vous avez dit développement régional ? Les belles paroles se sont envolées et le réseau régional ne joue pas le jeu du recours aux moyens internes de fabrication de la Fabrique.

Pour la post-production nationale, la baisse serait due au volume d’activité divisé par 2 pour Télématin. Après les équipes légères, c’est la post-production qui trinque.

La baisse pour franceinfo serait due quant à elle à une hausse temporaire en 2024 du fait de de la bascule sur le nouvel habillage qui a provoqué un doublement des équipes pendant 11 jours en 2024.

La baisse en fiction serait due à une fiction numérique jeunes adultes en moins mais un projet en cours de finalisation pourrait amener le plan de charge un peu supérieur à 2024.

Enfin, la baisse de 920h des régies fixes correspondant au surcroit d’activité lié aux JOP 2024.

 

 

250110h

 

Sylvie GENGOUL, Directrice du Pôle Outre-mer, indique que même dans un contexte économique tendu, le Pôle devra assurer ses missions avec les moyens qui lui seront accordés, et qu’elle soutenait ses Directeur(-trices) Régionaux(-ales) dans cette voie.

Il est fait état de la nomination récente de Madame Valérie FILAIN, jusqu’ici Directrice de la Rédaction de Malakoff, au poste de Directrice Régionale de Réunion la 1ère au 6 janvier 2025. Monsieur Fabien AMET, DRH du Pôle Outre-mer quant à lui, a émis le souhait de partir un an en disponibilité, il sera remplacé par Monsieur Sylvio SEXTIUS, durant ce laps de temps.

La Directrice du Pôle Outre-mer évoque la création d’une brigade de journalistes et de techniciens qui seraient formés et prêts à partir sur des terrains de conflits comme la Nouvelle Calédonie et la Martinique, qu’elle espère pouvoir monter d’ici la fin du mois de janvier 2025… La Nouvelle-Calédonie justement dont la situation est évoquée, un territoire sous tension, dont la situation pourrait s’aggraver si un accord n’était pas rapidement trouvé entre les protagonistes de ces affrontements.

Le Directeur Régional de Saint-Pierre et Miquelon M. Gilles DEROUET, relate un incident majeur survenu le 21 novembre dernier, lié à une rupture de la fibre internationale, ayant provoqué un quasi-blackout sur ce territoire et singulièrement une perte des signaux TV et internet, pendant plus de 6h à SPM la 1ère. Les membres de la commission s’étonnent qu’aucune solution de secours n’ait pu être déclenchée pour permettre la continuité de la diffusion. La Direction indique qu’il existe une procédure dite de « dernier secours local » dans toutes les stations mais qui gagnerait à être éprouvée.

Un an après son lancement, la Direction estime que la réforme de l’information en Outre-mer est globalement comprise, et qu’elle n’aurait rencontré aucune opposition ferme face à cette réorganisation. Cette appréciation n’est évidemment pas partagée par les élu·es, qui indiquent que la surcharge de travail est effective et sera un frein au déploiement de cette réforme, tant que les projections effectuées lors de la phase projet, ne seront pas mises en place concrètement ! Par ailleurs, les encadrants censés distiller cette réorganisation, ont encore du mal à se l’approprier.

L’outil ZENON a été déployé au mois de mai 2024 à Malakoff pour remplacer le vieillissant NETIA, mais les équipes se sont vite retrouvées confrontées à une multitude de dysfonctionnements d’ordre technique durant quasiment 6 semaines ! La Direction indique que ces bugs ont été stabilisés, et que l’outil ne sera pas déployé ailleurs, tant qu’il ne sera pas fiable à 100%.

En 2023, on observe 22 départs à la retraite dans le périmètre Pôle, contre 10 en 2022, une forte augmentation donc, qui oblige l’entreprise à revoir sa politique de recrutement, en mettant l’accent sur les alternants par exemple. Le taux d’absentéisme est légèrement plus élevé en Outre-mer par rapport au taux de FTV, environ 6.4%, mais cela s’explique notamment par la situation sociale compliquée de certains territoires.

 

      • Compte rendu de la commission Outre-mer à lire ici 📎.

 

 

250110i

 

Depuis des mois les évolutions de l’organisation de la direction du réseau France 3 se sont faites par petites touches, sans en informer les élu·es. Ces derniers ont constaté que toutes les décisions stratégiques concernant le Réseau se prennent désormais ailleurs.

Les débats à ce sujet en CSE Réseau sont restés totalement stériles et il nous a fallu porter ce point en CSE Central pour enfin obtenir un document de présentation de la gouvernance de l’offre régionale au sein de la Direction Antenne-Programme (DAP). Cela prouve bien que ce n’est plus dans le CSE du Réseau que les choses se jouent.

Les éléments nous montrent que la décision n’est effectivement plus prise au niveau de la direction du Réseau qui est sous la tutelle prescriptive de toute une série de directions fonctionnelles : la direction de l’info (qui fixe la ligne éditoriale, garantit la bonne mise à disposition des moyens), la direction des technologies (qui décide des outils qu’on déploie, qui préempte le débat sur les process techniques et les pratiques), la direction des finances qui détient les cordons de la bourse et fixe le cadre et la DRH qui est redevenue largement prescriptive d’un grand nombre de sujets, empiétant  sur le terrain des managers opérationnels, préemptant largement les décisions et devenant le véritable lieu de détention du pouvoir de l’organisation du quotidien.

Au-dessus de cette direction du Réseau, c’est la DAP qui fixe et prescrit la ligne, le cadre et l’organisation du numérique, l’architecture de l’offre de programmes et des stratégies de cases. C’est elle aussi qui pilote les DDMPO (directeurs délégués aux moyens et à la performance opérationnelle), qui supervisent la planification et l’allocation des moyens dans les antennes.

Du coup, la direction du Réseau n’est plus que le récipiendaire de ces injonctions et sert de courroie de transmission, de passe-plat. Quelle est sa marge de manœuvre en étant prise entre le marteau et l’enclume, mise dans une situation difficile, où elle doit assumer devant les DR et les élu·es des décisions qu’elle n’a pas prises ?

La direction tente de répliquer en affirmant que sous son règne il n’y a jamais eu autant de décentralisation. Qui entend-elle convaincre ? Pour la CGT il s’agit d’un faux-semblant car derrière cet affichage de décentralisation les décisions ont été largement recentralisées à la direction des antennes et des programmes ou dans les direction supports.

Tous les débats en CSE Réseau qui portent sur des décisions sont vains. Les élu·es n’auront donc d’autres choix que de porter ces questions devant le CSE Central afin d’obtenir des réponses des vrais décideurs.

 

 

250110j

 

Chaque année une discussion sur la gestion du contrat prévoyance-santé avec Audiens est organisée avec les organisations syndicales afin d’en assurer l’équilibre financier et intégrer les nouvelles contraintes législatives, avec trois options possibles :

    • Une baisse du niveau des prestations
    • Une hausse des taux de cotisation
    • Un panachage des deux

En 2024, le choix avait été de préserver intégralement le niveau de prestation, ce qui avait eu pour conséquence une hausse des cotisations de 10,4 %, prises en charge à 55 % par l’employeur. De nouveaux transferts de charge sont prévus par l’État en 2025 vers les complémentaires santé avec une tendance au déremboursement qui s’accélère.

A FTV, après étude des différentes options, la direction a décidé de mettre en place unilatéralement deux mesures d’adaptation des prestations d’Audiens :

    • Pour les postes médecine courante, hospitalisation, dentaire remboursé par la Sécu, orthopédie et cures thermales (donc hors optique, ostéopathie et forfait psychologue), le plafond de remboursement a été baissé. Le point de référence a été déterminé en fonction du coût des actes réalisés en 2024. Avec le nouveau plafond, 10 % des actes les plus chers remboursés en 2024 ne le seraient plus en 2025. Cela signifie que la très grande majorité des actes sera encore sans reste à charge. Cette mesure est aussi une incitation vertueuse à choisir un coût moins onéreux à résultat identique. Elle a en revanche un effet négatif pour les patients qui ont une offre de santé limitée et chère.
    • Limitation à 1200 €/an/bénéficiaire des dépenses hors remboursement sécu sur les actes dentaires hors nomenclature

Ces évolutions s’imposent aux salarié·es afin de pérenniser notre système collectif. Elles sont la conséquence des choix politiques faits au niveau des gouvernements successifs depuis des années.

 

 

250110k

 

Comme les années précédentes, une grande part des formations réalisées en 2023 ont concerné la transformation de l'entreprise qui se limite aux formations aux nouveaux outils.

71 % des effectifs (CDI et CDD) ont été formés en 2023. Les différentes catégories de personnel (hommes/femmes, travailleurs handicapés, direction de rattachement…) sont équitablement formées, à l’exception des 55 ans et plus qui sont en retard et les salarié·es du Réseau France 3 qui sont plus formés en raison de l’avalanche de nouveaux outils. 87 % des formations ont eu lieu en présentiel (1/3 à l’UFTV et 2/3 sur site). La majorité des formations ont duré 2 jours ou moins. 18 reconversions ont été validées en 2023, 10 autres ont commencé en 2023.

534 salarié·es ont suivi au moins une formation à l’environnement, principalement au Siège. Le cursus manager a occupé 1.056 stagiaires pour un montant global de 451 309 €.

 

 

250110l

 

Parmi les salarié·es permanents présents sur la période et qui n’ont pas été empêchés de suivre une formation (arrêt maladie, congé sans solde, mutation…), 358 n’ont suivi aucune formation non obligatoire au sens légal, soit 6% de l’effectif.

 

 

250110m

 

Sur les 229 salarié·es recrutés en 2017 et toujours présents dans l’entreprise en 2023, seuls 9 n’ont pas eu d’entretien professionnel et/ou de formation non obligatoire (au sens légal) sur la période. L’entreprise n’a donc versé que 27.000€ (3.000€/salarié) de droits correctifs, soit 888.000€ versés depuis 2021. Ces sommes ne sont pas prises sur le budget de la formation.

 

      • Compte rendu de la commission emploi-formation à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎

 

 

250110n

 

Il devrait y avoir autant de formations en 2025 qu’en 2024, même si le budget n’est pas entièrement garanti à ce stade. L’UFTV organisera et financera plus de formations, ce qui permettra aux directions locales d’utiliser leur budget décentralisé pour des formations hors catalogue. Former les salarié·es aux nouveaux outils reste la mission n°1 de l’UFTV. Les salarié·es de France 3 et du Pôle Outre-mer seront concernés par le déploiement de nombreux outils. Cela pèsera sur les ETP puisqu’il faudra remplacer les stagiaires. Dans notre contexte budgétaire contraint, il y aura forcément des conséquences sur les conditions de travail.

Il y a aussi les conditions dans lesquels les projets sont menés. Les formations à la conduite de projet restent le parent pauvre, incompréhensible pour la CGT. C’est ce qui explique les dégâts humains constatés à chaque déploiement.

Des formations soi-disant d’acculturation à l’IA continueront d’être proposées. Pour la CGT, elles actent déjà l’usage d’outils IA, ce qui n’est pas possible avant que les élu·es aient donné leur avis sur le sujet. Chaque chef de service devra suivre au moins une formation au management en 2025. Le déploiement de la formation aux enjeux climatiques se poursuit. Cette année les salarié·es France 3 et Outre-mer seront plus concernés.

L’Université devrait être équipée d’un nouveau logiciel de gestion dans 1 an, ce qui devrait permettre un meilleur reporting. Concernant l’amélioration des process RH, c’est en cours... Pour la CGT, le projet de plan de formation ne répond que partiellement au diagnostic de l’emploi (identification des métiers jugés stabilisés, en décroissance ou en mutation) et au PAPRIPACT (plan d’action pour prévenir les risques professionnels), en tout cas ce n’est pas rendu lisible. La direction s’est engagée à y travailler.

 

      • Comptes rendus de la commission emploi-formation à lire ici 📎
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.

 

Bon à savoir : les entretiens annuels 2025 seront ouverts du 16 décembre 2024 au 31 mars 2025. Ils serviront, entre autres, à recueillir vos demandes de formation pour le plan de développement des compétences de 2026. Même si le salarié ne signe pas son entretien, la direction nous assure que la filière RH peut quand même exploiter les données. Et n’oubliez pas de vérifier que l’évaluation de vos compétences « au-dessus des attentes » n’est pas supprimée à votre insu.

 

 

250110o

 

FTV a versé 3 638 194,47 € en 2024 : 3 355 250 € de taxe d’apprentissage et 282 944,47 € de pénalités puisque notre taux d’alternants n’est que de 3,8 % quand le seuil d’exonération est de 5 %.

Une fraction de la taxe d’apprentissage (503 537 €) est versée directement par FTV à 153 établissements, dont 20 % est versé à des associations « diversité », le reste à des écoles publiques et privées. La répartition géographique des établissements bénéficiaires évolue légèrement en faveur de l’Outre-mer :

    • Nombre d’établissements situés en région : 75 (soit 49 % contre 50 % en 2023)
    • Île-de-France : 58 (soit 38 % contre 40 % en 2023)
    • Outre-mer : 14 (soit 9 % contre 6 % en 2023)
    • Autre (= multisites) : 6 (soit 4 % comme en 2023)

 

      • Compte rendu de la commission emploi-formation à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es ici à lire ici 📎.

 

 

250110p

 

Selon le Pilotage social de FTV, l’entreprise n’est pas structurée pour croiser les données, donc chaque direction opérationnelle est responsable de son pôle. Mais le Pilotage social peut quand même rapprocher certaines données.

Les effectifs diminuent. Entre 2021 et 2023 FTV a perdu 224,5 ETP (-2,5 %) : -4,2 % de permanents (départs RCC) et +9 % de non permanents (pour combler temporairement les départs). Tous motifs confondus, 72 % des départs ont été remplacés, mais pas forcément poste pour poste. Si la masse salariale annuelle des permanents a nettement diminué entre 2022 et 2023 (presque -17 millions d’€), la rémunération moyenne annuelle en brut fiscal a augmenté de 2 %. 42 salarié·es qui ont été alternants entre 2020 et 2022 ont été embauchés en CDI en 2023. Progression de 30 % en ETP moyen entre 2021 et 2023 du recours à l’alternance. La direction souhaite faire encore plus, c’est un objectif de la PDG. Les heures supplémentaires sont en augmentation, mais rien n’est véritablement mis en œuvre pour l’éviter. Sans compter les heures non déclarées.

L’âge moyen des salarié·es de FTV est relativement stable à 49,5 ans en 2023, sachant que l’âge moyen en France est de 42 ans. Jusqu’à 50 ans les 2 sexes sont à l’équilibre : 1 752 hommes pour 1 768 femmes. Au-dessus on bascule dans un déséquilibre en faveur des hommes. Beaucoup plus préoccupant : l’âge médian à FTV est de 51 ans. La CGT a alerté la direction : les explications sociologiques sont une facilité pour ne pas analyser les organisations du travail. Il ne faut pas tomber dans ce piège, sous peine de passer à côté des vraies causes, et donc de partir sur des mesures préventives/correctives inutiles, une perte de temps et d’argent.

Le taux d’absentéisme (absences maladie et accident du travail) à FTV en 2023 est de 6,13 %, ce qui reste élevé. Le nombre d’accidents du travail avec arrêt est en augmentation continue chez les PTA et les journalistes. Pour la CGT, il est nécessaire de questionner ces salarié·es sur l’organisation du travail.

 

      • Compte rendu de la commission emploi-formation à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.

 

 

250110q

 

Au 30 septembre 2024 FTV comptait 8.102 permanents (+104 qu’au 30/09/2023) et un niveau d’emploi de 8 941,55 ETP moyen (7.671,48 ETP Permanent + 1 270,06 ETP Non Permanent). Si les permanents augmente c’est notamment en raison des recrutements et de la baisse du nombre de temps partiels. La hausse du recours aux non permanents vient des pics d’activité et du remplacement des permanents en arrêt de travail qui ont été plus nombreux que d’habitude en janvier et février (maladie et accident du travail).

Les heures supplémentaires et complémentaires sont en augmentation (+24 481 heures) quasiment dans toutes les directions. L’essentiel a été réalisé en mai-juin-juillet (Tour de France, Roland Garros, JOP, législatives). Pour absorber le niveau de recours aux non permanents, certaines directions utilisent les postes vacants pour rester dans la trajectoire ETP qui leur a été assignée, ce qui dégrade les conditions de travail.

Selon le Pilotage social, le bilan du 3ème trimestre 2024 montre que nous sommes restés dans le cadrage, les pics avaient été anticipés et budgétés. Mais les chiffres ne montrent pas le niveau d’efforts que les salarié·es ont dû faire pour en arriver là. Se pose la question de la soutenabilité de l’activité au regard des effectifs : aucune réponse de la direction. Prévision de sortie des effectifs au budget : 8 980 ETP au 31 décembre 2024, sachant que nous sommes à 8 941,5 au 30 septembre. La notification ETP 2025 n’est pas encore connue, mais la direction assure que les budgets 2025 tiennent compte des formations inscrites au plan de développement de compétences et qui nécessite de remplacer les stagiaires.

A la demande de la direction de France 3, le Pilotage social travaille à la construction d’indicateurs pour suivre la population des managers.

 

      • Compte rendu de la commission emploi-formation – Bilan de l’emploi au 30 juin 2024 à lire ici 📎.

 

 

250110r

 

L’Accord Handicap a pris fin le 31 décembre 2023 et a été prorogé jusqu’en décembre 2025.

Pour l’année 2023, le taux d’emploi de salarié·es en situation de handicap est en hausse et atteint 6,92 % pour le Groupe et 7,60 % pour FTV hors filiales. Des chiffres en augmentation constante ces 3 dernières années et le taux le plus élevé à ce jour à FTV.

Cela se concrétise par un nombre de salarié·es en situation de handicap en augmentation : 562 pour le Groupe, 582 avec les Filiales, 42 RQTH supplémentaires enregistrés sur l’année et 13 recrutements. L’objectif de 55 recrutements sur les 3 ans (2021-2023) a été atteint, il est même en dépassement avec 61 recrutements. En revanche en Outre-mer les effectifs ont baissé avec 6 travailleurs handicapés en moins en 2023.

On note une légère surreprésentation des femmes dans les fonctions support, principalement CDI (93 %), 71% ont plus de 50 ans dont une centaine peuvent partir à la retraite dans les prochaines années, ce qui aurait une incidence sur le taux d’emploi. Le pourcentage de moins de 30 ans a aussi doublé ces 2 dernières années pour atteindre 4 %, c’est le résultat de toutes les actions de sensibilisation lors des entretiens d’embauche, nous dit la direction.

Par ailleurs, si la consommation du budget était inférieure à 50 % au cours des 2 premières années de l’accord, elle a atteint 75 % en 2023, avec une hausse des dépenses pour toutes les entités de FTV.

Les faits marquants et chiffres clés sont détaillés dans le compte-rendu de la commission handicap du CSEC.

Nous retenons que les filiales FTV Studio et FTV Publicité ne remplissent toujours pas leurs obligations d’emploi sur l’ensemble de la période, seul FTV Distribution en 2023 accuse une progression de son taux de 1,77 % à 3,10 %.

Les élu·es relèvent pour autant des axes d’amélioration indispensable afin de permettre à tous les salarié·es d’accéder à la formation. En effet, le taux d'accès moyen à la formation des travailleurs en situation de handicap est inférieur à celui des autres salarié·es et cela n’est pas normal. Ce sujet de la formation doit faire l’objet d’investigations particulières afin d’envisager les accompagnements spécifiques qui font peut-être défaut aujourd’hui. 

Par ailleurs, les élu·es demandent à la direction de produire un focus sur le nombre de salarié·es licenciés pour inaptitude qui sont en situation de handicap. A ce stade la direction invoque le RGPD (règlement général de protection des données) et la difficulté à croiser des données pour obtenir cette information. Ce chiffre serait pourtant un indicateur supplémentaire pour mesurer si tous les dispositifs de l’accord en cours sont suffisamment mobilisés afin d’accompagner chaque salarié en situation de handicap. 

La CGT regrette le peu de retours sur la tenue des comités de maintien dans l’emploi qui peuvent être un lieu constructif et décisif pour le devenir de chacun de ces salarié·es.

L’accord de juillet 2021 rappelait le rôle des représentants des salarié·es dans la recherche de l’égalité professionnelle au sein de l’entreprise, à laquelle ils contribuent « notamment lors des Commissions dédiées » (p.10). On peut dès lors regretter qu’il ait fallu attendre juin 2024 pour que la direction de France télévisions réponde à l’avis du CSEC d’octobre 2023 sur le bilan handicap de 2022.

 

      • Compte rendu de la commission handicap à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.

 

 

250110s

 

Une situation alarmante ! Malgré une subvention de 2 527 671 € versée au Groupe Action Logement en 2023, la CGT constate une diminution constante de l'attribution de logements sociaux aux salarié·es de France Télévisions. En 2023, seulement 25 salarié·es ont pu être logés dans le parc social. La raison ? Les salarié·es de FTV ne sont pas prioritaires pour une grande majorité d'entre eux, car ils sont considérés comme « privilégié·es » ou gagnant « trop », par rapport aux plus précaires. Ils ne peuvent avoir accès qu’aux logements intermédiaires proposés par Action logement. La direction ne propose rien face à l’ampleur de la crise du logement. Le logement fait pourtant partie de la qualité de vie au travail.

 

      • Analyse de la présidente de la commission information et aide au logement à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.

 

 

250110t

 

Les documents socles de la prévention des risques professionnels ont été analysés par les élu·es de le CSSCTC*** et du CSEC. A force d’être tarabustée par les représentants du personnel, la direction s’améliore d’année en année sur la forme (il faut dire que France Télévisions était très en retard sur la loi à ce sujet). DUERP****, PAPRIPACT et Bilans SSCT des différents sites de l’entreprise ont presque tous été fournis.

Cependant, sur les problèmes de fond, on est encore loin du compte. Si les groupes de travail de révision des DUERP identifient très correctement leurs risques au travail, les plans d’actions des directions décrits dans les PAPRIPACT ne sont pas du tout à la hauteur. Jamais la source du risque n’est recherchée et combattue comme l’exige le code du travail (prévention primaire). A la place, les directions préfèrent programmer des mesures de prévention d’ordre secondaire ou tertiaire, c’est-à-dire des actions qui vont tenter de limiter les dégâts.

Pourquoi cette inertie, alors que les déclarations d’accidents du travail liées aux risques psychosociaux ont augmenté de 52 % entre 2022 et 2023 ? Les raisons sont multiples : d’abord, parce que la prévention n’est pas une priorité. Les décideurs, hors sol, ont certainement du mal à empathiser avec des salarié·es dont ils méconnaissent le travail réel. Ensuite, dans un contexte de disette budgétaire, ils trouvent visiblement que la prévention coûte trop cher, en oubliant que les mesures curatives seront bien plus onéreuses. Enfin, bon sens et compétence manquent parfois cruellement au sein du corps managérial, bien souvent incapable de ne pas reporter son propre stress sur les équipes. Parmi ces cadres, certains deviendront véritablement toxiques. Les rapports sociaux n’ont jamais été aussi dégradés dans l’entreprise.

Au vu de ce constat, corroboré par des chiffres, des faits et de solides documents, les élu·es du CSEC exhortent la Présidente de France Télévisions à impulser un changement de politique social, un changement d’état d’esprit.

 

      • Compte rendu de la commission santé sécurité et conditions de travail à lire ici 📎.
      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.

 

* PAPRIPACT : Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail. C’est le plan d’action de la direction au regard des risques professionnels identifiés dans le DUERP

** Bilan SSCT : Bilan Santé Sécurité et Conditions de Travail. Rapport annuel établi par la RH selon une liste d’indicateurs légaux, tant quantitatifs que qualitatifs. Il fait le portrait d’un site sous le prisme des conditions de travail (évolution de l’emploi, personnels extérieurs, évolution et nature des accidents du travail, dépenses engagées pour la maintenance bâtimentaire, bilan d’exécution du PAPRIPACT…)

*** CSSCTC : Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail du CSEC

**** DUERP : Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels. A la main de l’employeur, c’est la liste de tous les risques professionnels avérés ou potentiels. Salarié·es et élu·es peuvent contribuer à sa mise à jour au moins annuelle.

 

 

250110u

 

Que ce soit concernant l’égalité professionnelle, la formation, la taxe d’apprentissage, le bilan social, l’emploi, le handicap, le logement ou la politique de prévention à FTV, certaines demandes des commissions du CSE central ont été entendues par la direction, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les documents intègrent une analyse et pour que la direction prenne conscience de la nécessité de conduire la transformation de l’entreprise d’une autre façon. Faire plus avec moins à conditions de travail constante est un leurre et ne peut se réduire à déployer des outils et des nouveaux métiers.

L’entreprise dispose par ailleurs de moyens et d’outils puissants, qui peuvent et doivent permettre des analyses d’un autre niveau et la construction d’indicateurs utiles indispensables au pilotage d’une politique sociale de haut niveau. Nous ne comprenons pas les réticences persistantes de la direction à ce sujet surtout à l’ère de l’extraction automatisée de données pour construire des indicateurs pertinents. Un comble pour une entreprise dont l’un des cœurs de métier est de rechercher, de diffuser et d’analyser l’information.

La politique sociale devrait être l’une des orientations stratégiques de l’entreprise car elle est l’une des conditions de réussite de son déploiement.

 

      • Avis adopté à l’unanimité des élu·es à lire ici 📎.
      • Désignation de l’expert qui accompagnera les élu·es du CSEC sur l’information-consultation des thématiques politique sociale et conditions de travail en 2025 à lire ici 📎.

 

 

Paris, le 10 janvier 2025

 

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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central du 12 décembre 2024

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Pour la 3ème fois en presque 5 ans, l’examen d’un énième projet de loi de réforme de la gouvernance de l'Audiovisuel Public est ajourné.

Malgré cela, certains s’acharnent à vouloir le mener à bien alors que nos entreprises rencontrent leur public et que les audiences sont bonnes sur tous les supports. Oseront-t-ils relancer le processus une 4ème fois dès que nous disposerons d’un nouveau gouvernement ? On peut le craindre, mais on peut aussi espérer que dans le contexte politique actuel, la raison l’emporte. Car, n’y a-t-il pas des projets plus urgents et plus importants à mener pour le pays et les Français ?

En fait, on comprend un peu mieux les enjeux concernant l'Audiovisuel Public : les rapprochements des différentes entités permettraient de dégager les économies imposées par le budget 2025 (s’il est voté un jour…). C’est en tout cas ce que vous avez prétendu, Mme la Présidente, devant la commission Culture de l’Assemblée nationale. Un aveu sur les véritables raisons de cette réforme.

Les choses sont donc claires, il s’agit rien de moins qu’un projet pour rationaliser les ressources : des emplois moins nombreux, moins coûteux et plus de temps de travail pour les salariés. Cela séduit sans doute dans les hautes sphères du pouvoir, où on est assez éloigné de la réalité du monde du travail, mais pas du côté des travailleuses et travailleurs de notre entreprise qui n’en peuvent plus d’être toujours plus pressés, jusqu’à en perdre le sens de leur travail et de leur attachement au service public.

-180 ETP : c’est l’objectif de réductions d’effectifs projeté par la direction de France Télévisions en 2025. Une nouvelle purge sur l’emploi. Il y a un peu plus d’un an nous étions pourtant soi-disant à l’os, disiez-vous, Madame la Présidente, car en plan social depuis 10 ans. Et là, tout à coup, ces déclarations sont balayées, la direction prétend continuer à trouver des marges de manœuvre sur l’emploi. Comme s’il y avait de la marge et qu’il était légitime de demander à notre entreprise des économies sans fin, en faisant abstraction de l’état déplorable du corps social.

Le pire, c’est que cela ne permettra même pas de faire face à l’énorme déficit qui s’annonce.

Pour la CGT, l’heure est tellement grave que la direction s’honorerait à s’opposer enfin à ceux qui nous imposent de telles économies. Elle redorerait son image si elle se posait en rempart protecteur des salariés dont elle a la responsabilité, plutôt que de donner l’impression qu’elle ne les considère que comme une charge.

Soyons réalistes, nous ne pourrons pas atteindre de tels montants d’économies : plus de 100 M€ de déficit envisagé en 2025. Mais qui va payer l’addition ?

Dans le réseau régional, le projet Tempo a nécessité un renfort de 60 ETP entre 2023 et 2024. Va-t-il falloir maintenant en supprimer plus de 100 au détriment de la santé des salariés ?

Doit-on définitivement abandonner toute idée de développement ?

Dans ce contexte, le projet de COM 2024-2028 est par terre, il faut tout revoir, autant sur le fond que sur la capacité de l’entreprise à atteindre ses objectifs. Certes on ne repart pas de zéro et le CSEC aura son mot à dire sur la re-négociation du COM avec l’État.

Mais de son côté, que propose aujourd’hui la direction ? Des attaques tous azimuts contre les salariés, leurs perspectives professionnelles et leurs conditions de travail.

Elle n’a rien trouvé de plus urgent que d’engager une nouvelle restructuration de la Fabrique en supprimant purement et simplement deux cars de vidéo mobile, en reclassant les salariés sur les autres cars. Un projet inacceptable dont nous demandons le retrait immédiat.

Les salariés ne peuvent être condamnés à payer pour les errements stratégiques des dirigeants de la fabrique. Ces derniers ont définitivement perdu toute légitimité pour présider à l’avenir des moyens internes de fabrication. Nous demandons l’engagement d’une négociation pour construire un autre avenir à notre outil de fabrication plutôt que son inexorable rétrécissement méthodiquement orchestré par la direction actuelle.

Enfin, la CGT tient à réaffirmer qu’elle mettra tout en œuvre pour préserver l’accord collectif et tous les conquis sociaux des salariés. Qualifier cet accord d’obsolète est un non-sens absolu en cette période où nous nous devons de sauvegarder tous nos repères sociaux. Nous n’envisageons la négociation collective que sur la base d’un droit constant ou en amélioration pour les salariés, n’en déplaise aux négociateurs patronaux.

Nous croyons au progrès social ! Dans le monde où nous vivons, c’est une idée moderne. Cet accord collectif est notre trésor, un acquis de haute lutte et nous n’entendons pas le brader.

 

Paris, le 12 décembre 2024

 

 

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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central d’octobre 2024

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Déclaration liminaire de la CGT
au CSE central d’octobre 2024

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Ce 8 octobre, nous ne savons pas si la totalité des crédits dits de transformation actés pour le budget 2024 sera versée.

Nous ne savons toujours pas quel sera le mode de financement de l’Audiovisuel Public au 1er janvier 2025.

Nous ne savons toujours pas si le budget 2025 sera conforme à la trajectoire budgétaire pluriannuelle actée à l’automne 2023.

Nous ne savons toujours pas si le projet de holding-fusion sera réactivé l’année prochaine, nous savons juste qu’il n’entrera pas en vigueur au 1er janvier 2025, faute de temps.

Depuis l’automne 2023, le projet stratégique de France Télévisions et son contrat d’objectifs et de moyens, de l’élaboration desquels les représentants du personnel ont été écartés, ont fait l’objet d’intenses échanges avec les tutelles. Mais depuis le 9 juin et l’annonce de la dissolution, silence radio de l’État.

La parenthèse « enchantée » des JOP s’est rapidement refermée et a laissé sa place au moins riant retour à la réalité de notre entreprise et à son avenir incertain.

Certes des initiatives politiques sont engagées pour pérenniser un mode de financement de l’audiovisuel public alternatif à la bascule dans la budgétisation. Mais quand bien même cela adviendrait, ce qui n’est pas gagné, qu’est-ce qu’un Audiovisuel Public indépendant s’il n’a plus les moyens de ses ambitions ?

Les atermoiements de l’État plongent l’entreprise dans une incertitude rarement atteinte et nous ne savons toujours pas, à ce stade, quels seront les impacts des orientations stratégiques de l’entreprise sur les effectifs, sur les activités internes et les conditions de travail. Nous en sommes rendus à élaborer des hypothèses.

Nous, syndicalistes, investis dans la défense des intérêts des salariés, enchaînons les rendez-vous avec les parlementaires pour faire entendre notre voix en faveur d’un Audiovisuel Public fort, pluraliste et indépendant. Et nous apprenons, au travers d’une liste de questions de la commission Culture de l’Assemblée Nationale adressée aux organisations syndicales que « France Télévisions avance l’hypothèse d’une stabilité des effectifs à 8 900 ETP sur la durée du COM », « que la masse salariale, pour sa part, passerait de 984 millions d’euros en 2024 à 1 045 millions d’euros en 2028 », soit une hausse minime et peu réaliste de seulement 1,2 % par an en moyenne.

La modération salariale a visiblement de l’avenir à FTV. La stabilité des effectifs est une bonne chose en soi mais est-elle crédible, compte tenu de l’équation économique présentée ?

Nous ne sommes visiblement pas les seuls à nous poser la question car les mêmes parlementaires nous écrivent que « selon la mission de l’IGF, la réalisation complète du plan d’économie conduirait à une réduction de 700 ETP pour le groupe ». On est pour le coup très loin de la stabilité des effectifs. Est-ce cela que prépare la direction ? Sans l’assumer publiquement ? Toujours selon l’Inspection Générale des Finances (IGF), « 55 à 75 millions d’euros du plan d’économie seraient conditionnés à la rénovation du cadre social de l’entreprise, ce qui supposerait de renégocier l’accord collectif unique de 2013 ». (sic)

La seule possibilité serait donc de diminuer la couverture conventionnelle des salariés pour atteindre les objectifs économiques et ça, nous nous y opposerons.

La boucle est-elle bouclée ? S’agit-il d’engager une nouvelle purge sur l’emploi et les conditions sociales, après avoir affirmé depuis deux ans devant les parlementaires que nous étions au bout des économies possibles d’ETP ? Faut-il aller encore plus loin ? Sera-ce cela la feuille de route de la future présidence de France Télévisions pour laquelle les candidatures doivent être examinées au printemps 2025 ? Où la direction compte-t-elle taper cette fois ? Pense-t-elle, dans une approche très libérale, que de la « sur-qualité » subsiste encore dans quelques recoins de l’entreprise ?

S’il est difficile de piloter sérieusement la transformation d’une entreprise face à une telle inconstance de l’État, il n’est pas acceptable que les représentants du personnel soient systématiquement mis à l’écart de la réflexion stratégique de la direction. Ce n’est en aucun cas l’illustration du haut niveau de dialogue social revendiqué il y a quelques années.

Dans le contexte actuel, est-il bien raisonnable de poursuivre le déploiement de la transformation, sans avoir l’assurance de son financement ? Les autres entreprises de l'Audiovisuel Public ont visiblement été plus prudentes. Qu’en est-il chez nous ? Quels sont les projets suspendus, les projets abandonnés, ceux qui se poursuivent ? Nous ne le savons plus. Nous n’en découvrons que des bribes au détour de certaines indiscrétions de terrain ou à la faveur du lancement d’opérations à bas-bruit, comme si mettre les salariés et leurs élus devant le fait accompli suffisait à neutraliser leurs réserves.

Dans une période aussi lourde, cette façon de faire questionne sur la sincérité de la direction.

En ce 8 octobre, sans assurance qu’il reste un COM et une trajectoire budgétaire, le projet stratégique est-il encore soutenable voire simplement réel ?  Il revient maintenant à la direction de clarifier ses positions sur les conséquences de cette situation.

Paris, le 8 octobre 2024

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Compte rendu du CSE central - 27 et 28 juin 2024

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À date, ce 27 juin, la Présidente de France Télévisions considère que le contexte politique est particulièrement inédit, avec un ciblage de l’audiovisuel public qui crée beaucoup d’émoi chez les salariés.

L’examen de la proposition de loi sur le financement de l’audiovisuel public a été stoppé du fait de la dissolution. Si rien n’est fait d'ici fin 2024, le budget de l’audiovisuel public basculera dans le budget de l’État avec le risque de régulations à la baisse en cours d’année. C’est le scénario du pire qui se réalise selon Delphine Ernotte, ce à quoi nous souscrivons totalement.

Le 2ème risque, selon la Présidente, c’est le niveau du budget car en l’état le projet de COM et la trajectoire financière pluriannuelle ont disparu des travaux des assemblées. Dans ce contexte, Delphine Ernotte affirme qu’il était important (et stratégique) de renouveler les engagements avec les producteurs privés dans la création audiovisuelle et le cinéma. Car FTV, c'est 50 % des investissements dans la création française, un emploi à FTV génère 5 emplois dans le secteur soit environ 60 000 emplois. Il s’agit donc d’un levier important pour préserver la capacité financière de l’entreprise, selon elle. Pour la CGT, les apprentis sorciers de la privatisation devraient bien réfléchir aux impacts de leur funeste projet.

Pour Delphine Ernotte, il s’agit d’un bon accord avec des droits « 360 », soit une plus grande liberté pour diffuser sur tous nos canaux, sur des durées plus longues et enrichir ainsi notre plateforme. Selon elle, quand on protège le secteur, on protège également France Télévisions. Pour la CGT, on va toujours dans le même sens : certes on protège notre approvisionnement, mais quand protège-t-on les salariés ? Nous déplorons que la préservation voire l’amélioration des conditions de travail des salariés en interne ne soit pas considéré, au même titre, comme un levier stratégique.

3ème inquiétude, la perspective d’une privatisation de l’audiovisuel public qui est dans le programme du RN. Selon la Présidente il y aurait unanimité dans tout le secteur, y compris l'audiovisuel privé, contre ce projet. La menace s’éloigne après le second tour des élections législatives, pour le moment du moins...

La Présidente dit respecter un devoir de réserve pendant la campagne, mais qu’elle aura à s’exprimer le moment venu, « Car cette proposition du RN est inacceptable, ce serait la mort du service public de l’audiovisuel ».

Sur la nécessaire neutralité de France Télévisions qui est parfois remise en question, la Présidente estime « qu’au bout c'est l'attachement des téléspectateurs qui fera la différence » : « les Français nous font confiance, nous ne sommes pas une chaîne d’opinion ».

Un peu court pour la CGT. La neutralité nécessite une meilleur équilibre dans l’expression des courants de pensée, mais aussi la dénonciation à l’antenne de tout ce qui ne respecte pas les principes républicains et la Constitution, comme notamment la préférence nationale ou le droit du sang en opposition au droit du sol.

Sur le retrait des 5 journalistes de SDJ de France 3 du traitement de la campagne électorale qui signe un échec du dialogue social, la Présidente assume la décision du directeur de l’information, mais reste muette sur ceux qui à l’antenne se permettent des prises de positions favorables à certains courant politiques. Deux poids, deux mesures...

La présidente réfute l’idée selon laquelle, les politiques considèreraient « qu'on est d'un bord plutôt qu’un autre ». Ce n’est pourtant pas ce qu’on entend sur le terrain du côté des citoyens.

La CGT a demandé le retrait de la clause de neutralité du projet de modification du règlement intérieur de France Télévisions dénonçant au passage l’empilement de guides et de chartes guide qui juridiquement ne sont pas opposables aux salariés mais qui incluent des extraits de loi qui eux sont opposable, ce qui crée une confusion sur le statut de ces textes dans l’entreprise. La DRH de FTV essaie de rassurer sur ce point, elle précise qu’on vient d'ouvrir le débat sur ce sujet et que nous allons continuer nos échanges.

Pour la CGT, les antennes manquent de diversité de points de vue, car les rédactions manquent de diversité sociale, en particulier dans l'encadrement. Sur la fabrique de l’information, ce n’est pas la faute des journalistes, mais des chefs de service qui imposent une façon « vu d’en haut » de traiter l’information.

FTV est finalement très suiviste de l'actualité en général, et participe de l’effet de meute, de l'emballement médiatique, comme le font les autres chaînes. Il y a peu de débat d'idées où on prend le temps de laisser la place à l’intelligence, à la nuance, à la compréhension du monde. La tendance est plutôt à l’effet miroir, à la vox populi via les micro-trottoirs, sans recul, sans valeur ajoutée journalistique, ce qui crée une caisse de résonance évidente aux idées nauséabondes. La résonance est justement un des éléments de la stratégie de FTV, il convient de travailler sérieusement à ce qu’on fait résonner dans la société.

La patronne s’est agacée des remarques des élus, estimant qu’il était contre-productif de se flageller. Entre le devoir d’inventaire critique et citoyen porté par les élus et le déni de la présidente, il y a un fossé.

Pour retomber sur ses pieds, la Présidente espère que l’arrivée de JO sera une petite respiration qui permette de légitimer le service public, en partie auprès des publics.

Un point a également été fait sur la situation très grave que vit la Nouvelle Calédonie. Les représentants du personnel font état de salariés en grande difficulté et que personne ne se sent en sécurité là-bas. La Présidente acquiesce et explique que la direction considère cette situation comme un 3ᵉ front de guerre avec les mesures de sécurité qui vont avec. Mais elle s’offusque que des élus puissent estimer que la direction n’a pas suffisamment anticipé les mesures de protections des salariés.

 

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La directrice du réseau régional résume la position de la direction en une phrase laconique : « nous déployons les 4 jours, là où c'est possible ». Les élus CGT s’interrogent pour savoir pourquoi cela est possible à certains endroits et pas à d’autres. Si l’impossibilité est due à l’impact sur les ETP, cela va empêcher la reprise des éditions à la rentrée de septembre 2024. Car ce sujet reste très sensible. Nous l’avons vu récemment, dans certaines antennes, où la direction a souhaité assurer les éditions du week-end -- partie nationale comprise -- avec une seule scripte. Au final, c’est l’antenne qui en a pâti : la partie nationale n’a pu être diffusée et c’est FTR qui a assuré le comblement.

La direction serait bien inspirée de retenir la leçon du fiasco qu’elle a provoqué lors du lancement dans des conditions désastreuses des éditions Ici en septembre dernier. Si les moyens ne sont pas au rendez-vous, il ne sera pas possible de relancer la nouvelle formule de la rentrée de septembre 2024. La planification de deux scriptes par jour, sept jours sur sept dans chaque antenne est une nécessité, et toutes les directions régionale doivent le mettre en place.

Les organisations syndicales signataires du protocole de sortie de grève ont enfin obtenu que les informations nécessaires à l’évaluation de la charge de travail des personnels qui fabriqueront les éditions à partir de septembre 2024, soient transmis à leur expert. C’est sur cette base que nous pourrons nous positionner sur la possibilité ou pas d’une reprise des éditions Ici, antenne par antenne.

Par ailleurs, la CGT a précisé que nous ne sommes qu’au bout de la première phase d’application du protocole de sortie de grève, c’est à dire pour les 1ers métiers concernés. Il est temps maintenant de démarrer la seconde phase qui sera consacrée à tous les autres métiers dans toutes les antennes afin de permettre un passage plus généralisé à quatre jours. Cela est possible très facilement pour certains métiers, si les personnels sont volontaires. Plus difficile pour d’autres et il faut entamer les discussions pour examiner le champ des possibles et les conditions de mise en place.

La Présidente défend l'autonomie des rédactions régionales qui pourraient décider de faire du national ou pas. Elle évoque même la possibilité de reprise des sujets de Franceinfo. À ce sujet, la DRH ajoute qu’il ne faut pas confondre ce qui a été convenu autour des pratiques professionnelles strictement limitées à Franceinfo et la possibilité de diffuser en région des sujets fabriqués par les deskeurs de Franceinfo. La CGT a rappelé l’engagement pris à l’époque par la direction, réitéré en Conseil d’Administration par la Présidente, de ne pas étendre la diffusion des sujets des deskeurs ailleurs qu’à Franceinfo. Les élus ont rappelé que si telle était l’intention de la direction, cela nécessiterait une négociation.

A l’heure des bilans autour du projet Tempo, la Présidente s'interroge à voix haute sur la manière dont les choses se sont passées. La DRH essaie d’en renvoyer la responsabilité aux organisations syndicales. Pour la CGT il faut effectivement s’interroger sur la très mauvaise conduite de ce projet, d’autant que c'est récurrent à FTV. La DRH estime qu’on doit progresser dans la manière d'anticiper les impacts. Ah bon ? On souscrit ! La CGT a rappelé que les élus les avaient très largement anticipés, il suffit d’ailleurs de relire les rapports d’expertises et l’avis des CSE, tout y est écrit noir sur blanc, mais la direction refusait de l’entendre et a voulu lancer le projet coûte que coûte. Elle est en porte donc l’entière responsabilité. Elle serait bien inspirée d’en tirer les enseignements pour l’avenir. Tiens, par exemple sur le déploiement du projet Sherlock.

 

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Le mot d’ordre de la direction pour la diffusion de ces JOP 2024, c’est complémentarité entre les chaînes, entre les services et entre les journalistes des rédactions nationales, régionales et d’Outre-mer associées à cette opération exceptionnelle.

Jeux Olympiques (du 26 juillet au 11 août)

Trois chaînes assureront la diffusion de l’ensemble des épreuves, 3 régies de continuité et leur plateaux associés seront déployés : 

France 2 avec un plateau de continuité 7j/7 géré par la régie de l’UM1 (UHD) au Trocadéro sur la terrasse du Musée de l’Homme, face à la tour Eiffel. Retransmission des grands moments, accueil des athlètes français, suivi des 2 disciplines reines - la natation et l’athlétisme, plateau de Télématin et des éditions du 13h et du 20h.

Pour France 3, le plateau de continuité sera géré par la régie installée au Club France (lieu de RDV des athlètes Français et d’un certain nombre de comités olympiques) à La Villette. À côté du plateau principal, installé devant la grande halle de La Villette, on trouvera un espace dédié aux duplex pour les éditions et au plateau de Franceinfo. France 3 couvrira les sports collectifs : basket, handball, hockey sur gazon, football, cyclisme sur route, gymnastique…

Les deux chaînes linéaires proposeront l’audio description durant l’ensemble des compétitions des JO et des Paralympiques.

Pour francetv Paris 2024, la chaîne numérique en continu qui émet depuis le 8 mai 2024 et suit le parcours de la flamme, le plateau sera installé dans le hall du Siège de FTV. Elle diffusera les sports urbains : basket 3X3, breaking dance, BMX… Un live tchat renforcera l’interactivité avec les téléspectateurs. Cette nouveauté a déjà été testée sur Roland-Garros avec de très bons résultats, elle l’est en ce moment sur le Tour de France.

Au Stade de France, l’UM2 réalisera l’athlétisme pour nourrir l’UM1 de France 2 et les régies 1 et 3 pour les antennes de France 3 et du numérique. Au 7ème étage du Siège, une cellule trafic sera installée pour réceptionner l’ensemble des flux et les transmettre vers les régies.

Importante mobilisation des équipes rédactionnelles et techniques de Polynésie La 1ère pour couvrir les épreuves de surf sur le site de Teahupo'o. 200 000€ ont été débloqués pour permettre l’installation d’un plateau, d’un dispositif commentateur, le suivi par bateau et depuis la fan zone.

Une offre éditoriale avec un condensé des résultats sportifs et le classement des pays participants complètera la diffusion des épreuves.

Au total, les JO vont mobiliser 330 salariés (210 permanents et 120 non permanents) venus de toute la France. 65 consultants viendront les épauler, 25 pendant les Paralympiques.

Jeux Paralympiques (du 28 août au 8 septembre)

La continuité d’antenne sera assurée alternativement sur France 2 et France 3. Nouveauté : l’intégralité des épreuves sera diffusée 24h/24 sur france.tv, avec un canal de diffusion pour chaque discipline sportive. Le plateau de La Villette tournera avec les moyens de la régie 3.

Sécurité

La sécurité est renforcée au Siège.

Sur les sites excentrés et sur les lieux des compétitions des agents supplémentaires et un cadre de sécurité en lien avec le Siège seront en appui. Au Bourget un prestataire assurera une surveillance du site.

Le port du badge devra être apparent et indispensable dans les locaux et sur les sites, avec des couleurs différentes suivant la qualité du visiteur.

En cas d’alerte, le repli sera possible sur le plateau A ou sur d’autres sites couverts.

Pour le numérique, le risque ce sont les pics d’audience : les serveurs devraient avoir la capacité d’absorber un nombre important de connexions, mais le login peut vite devenir un goulot d’étranglement. La difficulté sera plus importante sur les Paralympiques car l’ensemble des épreuves sera disponible sur france.tv.

L’essentiel des mesures de prévention se concentre sur la cybersécurité. Tout le monde est appelé à la vigilance, d’ailleurs une campagne de changement de mot de passe est en cours de déploiement.

Des bascules sur d’autres chaînes du groupe sont envisagées si la diffusion venait à être perturbée.

Accessibilité du Siège

Hormis sur 3 dates, celle de la cérémonie d’ouverture (26 juillet) et celles des compétitions de marathon (10 et 11 août) où les salariés devront disposer d’un QR code, le Siège sera accessible à tous, sur simple présentation d’une attestation employeur.

 

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Depuis des années, les élus du CSE central demandent qu’on leur présente le schéma directeur immobilier, qui dresse l’inventaire des bâtiments détenus ou loués par France Télévisions, leur état, leur diagnostic de performance énergétique, etc.

C’est la 1ère fois qu’une synthèse de cet instrument de pilotage de la politique immobilière de France Télévisions est présenté aux élus. Il détermine les grands choix de l’entreprise en matière d’investissements et d’implantations.

La plus grosse partie de ce patrimoine est située dans les régions hexagonales, où France Télévisions est largement propriétaire. Un patrimoine vieillissant des années 50 à 80. Dans les 9 stations ultramarines, le patrimoine plus récent date des années 90 mais il vieillit vite à cause du climat ou encore de malfaçons non traitées suite à un choix peu heureux comme celui de Martinique.

France Télévisions a devant elle un mur d’investissements liés à la mise aux normes environnementales. Le « décret tertiaire » impose d’avoir réduit la consommation énergétique des bâtiments de 40 % en 2030, puis 50 % dix ans plus tard pour atteindre une baisse de 60 % en 2050.

Quelques rares bâtiments récents répondent aux critères. Pour les autres, il y a 4 possibilités : la rénovation thermique (pour quasiment tous les sites), la rénovation lourde qui inclut en outre une restructuration intérieure des bâtiments (Toulouse, Nouméa, Guyane), la reconstruction d’un nouveau bâtiment sur le même site quand le terrain le permet (Lyon, Strasbourg) ou enfin la relocalisation (Antibes, Bordeaux, Marseille, Chamalières, Bastia).

Pour décider du scénario pour chaque bâtiment, la direction a établi une sorte de radiographie des sites reposant sur 12 critères : l’état général du bâti, sa performance fonctionnelle, sa localisation, sa performance thermique, l’accessibilité PMR, etc. sans même y associer les directions régionales qui devront pourtant porter ces décisions. Un comble !

Vu les injonctions stratégiques, la direction a aussi établi un inventaire des réflexions communes avec Radio France pour rapprocher les réseaux France 3 et France Bleu. Il liste les opérations « très structurantes » (en général les directions régionales), les regroupements « relativement simples » (plutôt des locales ou des BIP), celles qui sont « non faisables à moyen terme » ou celles sur lesquelles les deux entreprises n’ont pas encore statué.

Dans les 8 opérations « déjà réalisées » figurent des stations comme Rennes, où les travaux s’étirent depuis 3 ans mais où Radio France ne mettra pas les pieds avant, au mieux le printemps 2025. La direction immobilière vend un peu la peau de l’ours…

Le schéma directeur prévoit des « orientations fonctionnelles » pour les aménagements à venir. Ces orientations n’ont jamais été discutées, ni avec les salariés, ni avec leurs élus. Elles ont été décidées en chambre par les grands penseurs des IMG ou des technologies qui savent mieux que le peuple ce dont il a besoin.

On y apprend ainsi que les nouveaux projets régionaux doivent prévoir une salle de sport, un vestiaire et une douche (1ère nouvelle ! La nouvelle station de Rouen ou le récent réaménagement de Rennes semblent avoir méconnu cette règle…), un espace de restauration alternative (en d’autres termes, tout sauf une cantine mais par exemple les frigos connectés chers au cœur du directeur de l’Immobilier), des espaces mobilité douce (pour les trottinettes et les vélos). Côté process, la règle décidée en haut-lieu, c’est un seul « plateau tri-axes de 250 à 300 m2 », une régie de diffusion et fabrication de 100 m2, une salle machine pour 13 baies, 8 à 12 salles de montage, etc. Les choses sont pour le moins cadrées, pour ne pas dire verrouillées.

Les élus ont déploré l’absence de plans B pour un certain nombre de projets, ce qui ne laisse aucune place à des propositions alternatives.

Ils dénoncent la méthode employée, l’absence, une fois de plus, d’association des opérationnels lors de l’élaboration de ce « schéma fonctionnel » qui va décider de leurs conditions de travail pour de longues années. De même, le projet stratégique sous-tendu n’est pas explicité : quel avenir décide-t-on par exemple pour le réseau régional ? Le plateau unique tri axes et les régies de 100 m2 sont-ils censés permettre de fabriquer des programmes régionaux ? Dans quelle limite et avec quelles contraintes ? Avec quels process de travail envisagés ? On imagine que dans les cénacles, nos dirigeants se sont projetés dans ce monde futur et que c’est ce qui a déterminé les choix faits. Mais nous n’en savons rien, l’opacité la plus totale règne et la direction avance masquée.

Les élus ont rappelé à la direction son devoir de loyauté et de transparence. La méthode actuelle génère la suspicion et nourrit le complotisme chez les salariés qui croient à un plan caché car ils ont le sentiment qu’on insulte leur intelligence en ne leur disant pas précisément les choses.

On comprend l’importance majeure d’un document tel que le schéma immobilier et son schéma fonctionnel, et on s’explique mieux pourquoi la direction de l’entreprise a tant tardé à le présenter. En revanche on ne s’explique pas ce dogme qui consiste à procéder par des montages financiers complexes public/privé plutôt que d’envisager un coût de rénovation sous prétexte que cela va engendrer la présence d’algéco durant des mois sur un site existant. A écouter la direction des IMG, le salarié est rétif au changement mais ce n’est qu’un mauvais moment à passer, l’intendance suivra. Face à tant de mépris et de raccourcis nous pourrions en rire si ça n’engageait pas notre avenir de service public dans toute sa composante, dont celle de l’exemplarité en matière de finances publiques.

 

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Depuis près d’un an, France Télévisions déploie un nouvel outil de gestion des programmes, couvrant toute la vie d’un programme, de sa conception à la gestion des droits, en passant par les contrats, la programmation, la diffusion, les auto-promotions, etc.

C’est donc un outil stratégique central qui concerne directement plus d’un millier de salariés au siège, en région et dans les Outre-mer et remplace progressivement Oscar, Argos et Trafic.

Ce projet au long cours est divisé en plusieurs phases. Le CSE central a déjà été consulté l’an dernier sur la 1ère phase qui concernait les utilisateurs du Siège, il est maintenant consulté sur la 1re partie de la 2e phase qui concerne les stocks et la finance sur le réseau régional.

Les élus ont dénoncé le fait que les CSE du Siège pour la phase 1 et du Réseau France 3 pour cette phase ne soient pas consultés, ce qui aurait permis d’anticiper plus finement, en proximité les impacts de cet outil.

Dans l’expertise diligentée par le CSE central, les experts notent en particulier le manque d’évaluation des impacts sur les utilisateurs, la faiblesse de l’association des opérationnels à la conception de l’outil, le manque de suivi du déploiement par les représentants du personnel.

Face à l’opacité entretenue par la direction et les chefs de projets, les élus du Siège ont lancé un questionnaire aux utilisateurs du Siège. Les retours sont sans appel. Une très large majorité dénonce l’instabilité de l’outil, ses bugs, ses insuffisances, son inadaptation à leurs pratiques professionnelles. De l’avis général, l’outil n’est pas ergonomique, il nécessite une abondance de clics et d’actions, il impose des tâches supplémentaires, des contournements, une intensification du travail, une densité informationnelle, etc. N’en jetez plus !

En outre, le déploiement de la phase suivante ne semble pas avoir pleinement tiré les enseignements des errements précédents, même si l’équipe projet répond qu’il y a eu des améliorations et que « l’application n’aura jamais été aussi mûre ». C’est bien le moins, vu ce que subissent les utilisateurs actuels depuis de longs mois.

Un des porteurs du projet précise que France Télévisions cumule un grand nombre de complexités liées à sa taille et à son organisation (complexité de la règlementation sur les droits, décrochages régionaux, fuseaux horaires des diffusions ultramarines), qui oblige à adapter cet outil du marché utilisé chez nos concurrents français (TF1, M6, BFM) ou étrangers (RTBF, BBC, Disney…).

Reste qu’aujourd’hui, à trois mois du déploiement de l’outil pour les 1ers utilisateurs en région, on ne connait toujours pas les process de travail et les redistributions de tâches entre les métiers. Il y a clairement un défaut de prévention.

C’est ce qu’ont exprimé les élus du CSEC dans leur avis argumenté (à lire ici 📎).

La phase suivante fera l’objet d’une consultation du CSE du Réseau France 3. En parallèle, le CSE de Malakoff a été consulté sur les impacts relatifs à son établissement et a mis en place une commission de suivi.

  

240711h

Suite à l’alerte reçue par la référente harcèlement du CSE Central sur la situation préoccupante d’une salariée du Siège élue au CSE Central, les élus ont décidé de voter une expertise afin d’enquêter sur les raisons de cette alerte liée au déploiement du projet Sherlock au Siège et des responsabilités de la direction qui était au courant mais n’a pas agi pour trouver une solution.

La direction dénie le droit au CSE Central de diligenter une telle expertise et a assigné l’instance en justice, empêchant ainsi temporairement de faire la lumière sur la situation de notre camarade élue et donc d’engager les mesures de protection appropriée. On est loin de l’obligation qui pèse pourtant sur l’employeur de protéger la santé de ses salariés.

 

240711I

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie

Direction et élus saluent l’exemplarité de la couverture des événements géopolitiques de la Nouvelle Calédonie par nos collègues sur place qui ont fait preuve d’implication et de courage. Le renfort des stations de Polynésie, de Wallis et Malakoff a bien aidé. Le plan de continuité de l’activité semble avoir été efficace puisque la diffusion des éditions a été assurée tout en garantissant la protection des salariés. Malgré tout, certains se sentent en danger et souhaitent quitter le territoire de la Nouvelle-Calédonie quelques mois ou définitivement. Quelque uns envisagent même de démissionner. Le DRH du Pôle les accompagne.

  • Équipements de protection pour les équipes ultramarines

Un peu tard, 8 kits d’EPI (équipement de protection individuel) par station ont été commandés, et Mayotte est en train de tester l’application mobile « Shérif » permettant aux équipes se sentant en danger de donner l’alerte de manière discrète depuis leurs smartphones.

  • Création de la chaîne en ligne FAST

Démarrage du chantier. FAST sera faite par et pour les jeunes. Premier test en décembre. Le tournage d’une fiction en 6 numéros de 50 minutes est également prévu, sous la forme d’une fresque historique qui soit moins « exotique » que ce qui a pu se faire jusqu’ici…

  • Expertise Secafi sur les comptes 2023 / focus sur la production dans les réseaux ultramarins et régionaux

Les stations ultramarines sont censées pouvoir assurer une mission de service public dans le domaine de l’information, et ce, sur 4 supports à la fois (TV, radio, Web et Réseaux sociaux), dans un environnement local et régional extrêmement concurrentiel*. Par manque de moyens, elles se trouvent dans l’incapacité manifeste de l’exercer correctement.

Pour objectiver ce dysfonctionnement structurel - nié par la direction alors que l’équité au sein de l’entreprise doit être la règle - les élus du CSE Central ont missionné le cabinet Secafi pour réaliser une étude. Le manque de moyens des stations impose des choix éditoriaux au détriment de la qualité. Elles se partagent 17 M€** de budget de production (achats de programmes, frais de production et prestations techniques) contre 70 M€ pour le Réseau France 3, cherchez l’erreur.

La direction rétorque qu’elle a fait progresser le budget production de 13 % en deux ans, oubliant l’impact de l’inflation, et saute sur l’occasion pour remettre sur la table l’opportunité que représenteraient les nouveaux métiers pour dégager des ressources. Vu l’état des salariés aujourd’hui, la CGT estime que c’est de l’ordre du fantasme.

La direction du Pôle réduit de plus en plus les acquisitions au profit de la production en station et le recours à la production externe a été réévalué à 2 millions (contre 1,3 M€ en 2023), mais avec pas mal d’hétérogénéité d’une station à l’autre. La direction dit chercher à résorber ces écarts. Les stations sont devenues des chaînes de plein exercice en 2010, imposant de se réinventer et de fabriquer de nouveaux produits locaux et régionaux pour remplir les grilles et ne pas être en concurrence avec les autres antennes du groupe.

La CGT estime que l’accompagnement financier n’a jamais été à la hauteur. Secafi pointe un autre dysfonctionnement majeur : 64 postes vacants en Outre-mer en mars 2024 sur 1 535 ETP, 91 postes vacants prévus en décembre 2024 ! Les situations de fatigue et de RPS augmentent, des émissions sont externalisées ou supprimées. Le DRH du Pôle répond que les directions régionales peuvent avoir recours à l’emploi non permanent. Mais sur quel budget, alors que la directrice du Pôle reconnaît avoir demandé aux directeurs régionaux des efforts dans la gestion des ETP ? Elle promet un assouplissement d’ici septembre prochain.

En attendant, les salariés n’ont qu’à prendre des vitamines ? Interpellée, la PDG a implicitement validé le constat d’écart de traitement entre Outre-mer et Réseau France 3, et a indiqué qu’elle pourrait même reprendre cette expertise à son compte pour progresser dans l’accompagnement des stations.

* Les 1ères sont leader dans 8 territoires sur 9, 42 % des téléspectateurs regardent au moins une des chaînes la 1ère chaque jour, et au moins 21% des auditeurs écoutent les radios la 1ère.

** Aujourd’hui des programmes de flux sont produits pour 9 269 000 € pour les 10 stations, et 8 141 000 € gérés en syndication à Malakoff pour alimenter le fond de grille.

  • Stratégie éditoriale du Pôle Outre-mer

La Direction des médias a présenté son projet de stratégie éditoriale sur le canal interne de la communication du Pôle Outre-mer le 21 juin. Il sera présenté dans tous les CSE/CE/CCEOS et auprès des équipes éditoriales en CODIR. Un document prochainement disponible pour tous (dans comme hors FTV).

  • Regroupement de la validation comptable des frais

Dorénavant la validation des notes de frais sera effectuée par Paris (le service qui valide les frais de mission des collègues de l’Hexagone). Cela permettra une homogénéisation de l’organisation comptable et de se mettre en conformité. Les délais de traitement devraient être réduits à 2 jours.

Compte rendu complet (à lire ici 📎).

  

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Compte-tenu des enjeux liés aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre imposés aux entreprises, et en particulier France Télévisions, le CSE central a décidé de se doter d’une commission dédiée afin de pouvoir étudier en détail toutes les études internes sur le sujet et mener un débat en CSE central face à la direction générale.

Les élus ont désigné Yvonne Roehrig, comme présidente de cette commission.

 

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A l’unanimité, les élus ont pris acte de ce bilan. Il s’agit d’une formalité administrative, mais essentielle car elle permet d’obtenir de l’inspection du travail un agrément pour le service de santé du Siège autorisant les 3 médecins du travail de jouer un rôle de coordination de l’ensemble des autres médecins du travail dont dépendent les salariés de FTV hors Paris.

L’administration regarde avant tout le ratio entre les dépenses annuelles du service (921 934 € de rémunérations des médecins et des 5 infirmières, frais de fonctionnement et dépenses d’équipement) et le nombre de salariés suivis (3 337 salariés permanents et non permanents).

Il est jugé « confortable » par le médecin inspecteur qui a demandé à FTV de fortement réfléchir à augmenter le nombre de salariés suivis. Ce sera sans doute le cas avec le rapprochement géographique des filiales dans le cadre du projet Campus. Ça veut surtout dire que les difficultés pour les salariés du Siège de rencontrer régulièrement le médecin du travail vont augmenter…

 

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  • Synthèse de l’activité des services de prévention et de santé au travail 2023

Grâce à leur rôle de coordination, les médecins du travail du Siège ont une vue globale de l’activité à FTV. Elles ont élaboré des préconisations à destination de la direction afin d’améliorer la prévention. Et ce n’est pas du luxe tant les conditions de travail semblent dégradées : troubles musculosquelettiques et risques psycho-sociaux sont en tête des plaintes. Les élus de la CSSCT y sont aussi allés de leurs préconisations.

  • Bilan des inaptitudes 2023

38 inaptitudes déclarées en 2023, dont 25 à tous postes. 1 seul reclassement a abouti, il y a donc eu 37 licenciements pour inaptitude, dont 12 qui étaient aptes à un autre poste. 2 inaptitudes concernent des salariés de moins de 49 ans.

  • Présentation d’Acciline +

Acciline+ est la plateforme qui sert à la direction à déclarer les accidents du travail et gérer le Document Unique de Prévention des Risques Professionnels (DUERP) ainsi que le Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail (PAPRIPACT). Les élus ont demandé plusieurs modifications, notamment des notifications qu’ils reçoivent en cas de déclaration d’accident du travail pour les aider dans leur mission d’amélioration des conditions de travail menée conjointement avec les directions en proximité.

  • État d’avancement sur les actions de prévention, focus sur les lignes génériques

Elles sont créées par la Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail (DSQVT) pour aider les Animateurs Prévention Sécurité (APS) à compléter leur DUERP, mais aussi pour faire connaître les dispositifs existants à FTV. Elles concernent notamment le Covid, les tournages en zone inondée et le cyberharcèlement. D’autres sont à venir.

Par ailleurs, 2 nouvelles familles de risques ont été créées : « Projets » et « Nouvelles technologies » (pour les risques induits par les drones testés dans le Réseau France 3 par exemple).

Compte rendu complet de la commission (à lire ici 📎).

 

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  • Nombre de permanents:8 039 au 31 décembre 2023, 8 060 au 31 mars 2024. C’est un effet rebond de la RCC dont le but n’était pas de faire partir sans remplacer.
  • Taux de féminisation: 46,6 % au 31 mars 2024. L’objectif est de 47,5 % en 2025.
  • Nombre de permanents à temps partiel: 535 au 31 mars 2024, soit 6,6 % de l’effectif. 359 femmes (67 %) pour 176 hommes.
  • Niveau d’emploi: 8 973,9 au 31 mars 2024 :
  • 7 671,2 ETP moyen de permanents :
    • 448,8 ETP de journalistes
    • 222,4 ETP de PTA
  • 1 302,7 ETP moyen de non permanents :
    • 354,6 ETP de journalistes
    • 948,1 ETP de PTA
  • Nombre d’entrées dans les effectifs permanents: 433 en 2023. 70,4 % de transformation de CDD en CDI + 29,6 % de recrutements externes.
  • Nombre de sorties des effectifs permanents: 421 en 2023. Hors RCC, le 1er motif de sortie des effectifs reste le licenciement pour inaptitude et motif personnel : 68 départs, soit 31 % des sorties.
  • Heures supplémentaires: elles sont en hausse entre 2022 et 2023, et sur le 1er trimestre 2024.

La direction constate une activité trop forte en ce début 2024 au regard des moyens alloués. La CGT pense l’inverse : les moyens sont trop faibles au regard de l’activité normale que nous avons à assurer. L’activité n’a pas baissé. Pour preuve : les recrutements se poursuivent. Les mesures d’économies pour rester dans les clous budgétaires ont amené des coups de rabot depuis le 2e trimestre ressentis comme brutaux par les salariés car touchant à l’activité, donc à leur raison d’être. Supprimer ou mutualiser des émissions et des JT n’est pas de nature à donner confiance en l’avenir. Surtout lorsque ces mesures sont prises dans l’opacité.

  • Bilan de la Rupture Conventionnelle Collective (RCC): Les postes libérés dans le cadre de la RCC (1er juin 2019 - 31 décembre 2022) sont pourvus (ou pas) au fil de l’eau depuis cette date, et aujourd’hui encore.
  • Nombre de départs : 1 238, soit 14 % des effectifs de 2019. Les directions ont été diversement touchées : entre 4 et 29 % de leurs effectifs.
  • Devenir des 1 238 postes libérés :
    • 732 remplacés poste pour poste, soit 59 %
    • 78 redéploiements, soit 6 %
    • 60 postes « recomposition des effectifs » : il peut y avoir encore des réflexions (redéploiement, utilisation…) ou il peut y avoir du CDD, soit 5 %
    • 368 « placés en réserve » : les DRH et directeurs opérationnels les ont mis de côté, pensant ne pas les remplacer, soit 30 %

La RCC n’a pas eu pour effet de réduire la moyenne d’âge, elle a au mieux permis une stabilisation. La direction dit qu’il y a eu un effet sur la masse salariale. Elle se félicite surtout de la réduction des effectifs, même si elle a été bien inférieure aux objectifs initiaux compte tenu des besoins de l’entreprise comme les syndicats signataires l’avait prédit.

Compte rendu complet de la commission (à lire ici 📎).

Prochain CSE Central les 8 et 9 octobre 2024 sauf événement nécessitant une séance extraordinaire.

Paris, le 11 juillet 2024

 

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Déclaration liminaire de la CGT  au CSE central de juin 2024

 cgt ftv  Déclaration liminaire de la CGT
 au CSE central de juin 2024
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Après la sidération de la dissolution de l’Assemblée Nationale, la possible arrivée au pouvoir de l’extrême droite ne laisse personne indifférent.

En 1ère ligne, à la fois comme symbole des services publics et d’une information indépendante, l’Audiovisuel Public est une des cibles principales du Rassemblement national qui sous prétexte d’économies affirme vouloir privatiser nos entreprises. Un processus contraire aux règles européennes et même anticonstitutionnel selon la position du Conseil Constitutionnel.

En réalité, ne jouons pas avec les mots, en cas de victoire du parti de Mme Le Pen aux élections, il s’agit de la disparition programmée de l’Audiovisuel Public qui sera vendu à la découpe, démantelé, voire même supprimé.

Juridiquement et économiquement, une privatisation complète ne serait sans doute pas possible. Mais le risque est grand de lui couper les ailes budgétaires dès  2025 et de le réduire à peau de chagrin. Ou bien de le transformer totalement en chaîne d’État sur le modèle de ce qu’a fait Orban en Hongrie.

Face à un tel danger existentiel et démocratique, la neutralité de confort n’est pas et ne sera jamais une option pour la CGT. Notre organisation syndicale est indépendante des partis politiques mais elle n’est pas neutre, en particulier quand il s’agit de défendre les fondements de notre République.

Nous nous insurgeons de l’éviction, au nom d’une soi-disant neutralité, de 5 journalistes membres du bureau de la SDJ France 3 Rédaction nationale, qui a appelé à faire front contre l’extrême droite.. Un deux poids deux mesures particulièrement révoltant, alors que dans le même temps, plusieurs journalistes qui passent leur temps à afficher leur macronisme et leur hostilité au Nouveau Front populaire, bénéficient eux d’une grande complaisance de la part de la direction.

Est-il plus grave d’appeler à un front républicain contre l’extrême droite que de dénigrer à l’antenne la gauche française ?

Est-ce cela que doit produire la prétendue clause de neutralité que la direction veut intégrer dans le règlement intérieur de l’entreprise ? Une arme de l’arbitraire qui permettra à nos dirigeants ou à ceux qui seraient nommés par le Rassemblement national de purger tout point de vue contestataire ?

Nous demandons solennellement à la direction de ne pas se rendre complice de cette dérive. Nous demandons le retrait de cette clause de neutralité du projet de modification du règlement intérieur de l’entreprise. Nous demandons que l’on sorte du régime de l’émotion et des affichages politiques pour remettre de l’équilibre et de la justice au sein de cette période troublée.

Cette dissolution inopinée – pour ne pas dire irresponsable – de l’Assemblée Nationale est un événement politique majeur de la Vème République. Et la chaine d’info en continu du service public, Franceinfo, serait purement et simplement écartée de la couverture des soirées électorales ?

Est-ce ainsi que la direction entend la renforcer face à ses concurrentes et lui donner de la notoriété ?

Les salariés, qui n’ont pas compté leur investissement depuis le lancement en 2016, sont outrés de cette décision d’effacement et la refusent. Pourquoi une telle décision ? Là encore, c’est l’incompréhension, dans le moment grave et historique que nous vivons. La direction de France Télévisions est-elle déjà prête à sacrifier le Canal 27 face à CNews ?

On pourrait penser, comme on l’a senti au moment des débats sur les orientations stratégiques, que nos dirigeants sont un peu tétanisés, suspendus à des incertitudes politiques autour de notre avenir et de notre financement. Pourtant, quand il s’agit de contractualiser avec les producteurs privés, l’entreprise n’a étrangement plus de difficulté à se projeter. Sans même savoir si et comment elle sera financée, elle vient de signer pour 5 ans un engagement d’investissement de 2,6 Md€ sur la création audiovisuelle et le cinéma. La vie est belle pour les producteurs privés. Manifestement moins pour les salariés de notre maison sur lesquels on se proposait, jusqu’à peu, d’économiser 200 millions.

Une fois encore, on est dans un deux poids deux mesures qui détruit la confiance en interne et nourrit le ressentiment. Un peu comme les Français à l’égard de Macron.

Au lieu d’arborer une neutralité factice qui n’est qu’une perpétuation du système dominant, la direction devrait se montrer à la hauteur du moment et de la menace existentielle qui pèse sur notre entreprise et ses salariés.

N’ayez pas peur, usez de votre liberté d’expression pendant que vous en avez encore ! Comme vous l’avez déjà fait en avril 2024, Mme la Présidente, quand il s’agissait d’autres pays européens : « De la Hongrie à l'Italie, des mouvements illibéraux remettent en cause notre existence. En campagne, leurs discours promettent de nous éradiquer, mais une fois arrivés au pouvoir, leur première décision est bien souvent de façonner des médias publics à leur main. » (extrait de La Tribune, 23 juin 2024)

Dans l’Histoire, la CGT a toujours pris ses responsabilités, en se plaçant du côté des plus vulnérables et en résistant face au pire. Cela n’est pas qu’un slogan, ce seront, le cas échéant, des actes de résistance contre la dérive fasciste et nous invitons les salariés à nous rejoindre, dès maintenant, pour faire front, ensemble, et défendre nos valeurs démocratiques

Paris, le 27 juin 2024

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Liminaire intersyndical - CSEC extraordinaire du 21 mai 2024

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Liminaire intersyndical

CSEC extraordinaire du 21 mai 2024

 

Nous sommes réunis ce jour en CSE extraordinaire sur le projet de Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) 2024-2028.

Il y a pourtant à peine un mois, la direction présentait les Orientations Stratégiques de l’Entreprise sans pouvoir se projeter au-delà de la fin de l’année 2024. Le projet de COM contredit donc cette position.

Néanmoins, personne ne peut ignorer qu’un processus législatif sur la gouvernance de l’Audiovisuel Public est lancé. Son issue est incertaine et il pourrait bouleverser rapidement et profondément l’organisation de nos entreprises. Comment penser l’avenir dans ces conditions ? Nous ne savons même pas quels seront nos interlocuteurs en janvier 2025.

Malgré tout, la direction a l’intention de lancer des projets de réorganisation d’ici la fin de l’année, ce qui semble déraisonnable tant que la situation de l’Audiovisuel Public ne sera pas stabilisée.

Un exemple avec le projet de rapprochement de la DGDAP et de la direction du numérique. Est-ce vraiment le moment de le lancer alors que Radio France est dans un mouvement contraire de montée en puissance de sa direction du numérique et qu’il va sans doute falloir faire un choix stratégique dans moins d’un an ? Quelle stratégie va l’emporter ?

Est-il si urgent de basculer le numérique régional sur la plateforme de France Bleu avec le risque de perte massive d’audience pour l’URL francetvinfo.fr, sans garantie de transfert de cette audience sur la nouvelle plateforme ? Si rassembler l’Audiovisuel Public pour être plus puissant commence par un affaiblissement, c’est l’idée même de ce projet qui se fissure.

Ces questions de choix stratégiques vont nécessairement se poser pour tout ce qui, de près ou de loin, peut être remis en cause en cas de fusion des entreprises de l’Audiovisuel Public. La direction de FTV soutient ce projet du gouvernement, mais elle doit bien en mesurer les conséquences.

Le chemin vers la fusion va obliger tous les acteurs à se concentrer sur les enjeux internes d’organisation, que ce soit les structures, l’organisation du travail, le temps de travail, les métiers, le système salarial, l’harmonisation des salaires, etc… au détriment des enjeux d’adaptation aux mutations du secteur audiovisuel.

Eviter des « stop and go » sur des projets, voire des conflits sociaux, serait bénéfique pour tout le monde, les salariés bien-sûr, mais aussi les finances de l’entreprise.

Les collectifs sont déjà largement déstabilisés et la direction a montré son incapacité à déployer des projets en anticipant les impacts et les coûts sur les directions opérationnelles. OpenMédia, Tempo, Sherlock entrainent d’importants dommages collatéraux.

Cette situation interroge sur la crédibilité de la feuille de route et du COM de FTV qui pourraient se voir bientôt refondus en une Convention Stratégique Pluriannuelle (CSP) unique avec ses inévitables ajustements stratégiques, voire budgétaires.

La direction ne souhaite pas se projeter au-delà de l’année 2024. Une illustration avec le projet de suppression des équipes légères de la Fabrique, partiellement transférées au Réseau régional. La direction se dit incapable d’assurer un plan de charge pour 2025 et les années suivantes, faute de visibilité, mais dans le même temps, elle conclut un accord sur 5 ans avec les syndicats des producteurs de cinéma pour 80 M€ par an, en progression de 5 M€, et un autre accord est en passe d’aboutir avec les producteurs audiovisuels pour un montant de 440 M€ par an, alors même que nos grilles de programmes ne sont en capacité d’en absorber que pour 420 M€. On comprend de ce fait les priorités : la direction n’a qu’un engagement tangible, il est en faveur de la production privée, pas de ses salariés en interne. Ces derniers seront encore et toujours la variable d’ajustement.

Justement, la direction est capable de prévoir à l’horizon 2028 une économie de 100 M€ sur la masse salariale, sans en donner les détails. Suppressions de postes ? Casse de notre couverture conventionnelle ? Elle laisse planer un brouillard malsain et inquiétant.

Alors que du côté du gouvernement on nous tient un discours sur un Audiovisuel Public renforcé qui aurait les mains libres pour redéployer les moyens dégagés par la constitution d’une entreprise unique, nous avons les plus grands doutes à ce sujet, au vu des intentions affichées par la direction.

Nous sommes également particulièrement inquiets de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) projetée par la direction à FTV. L’IA est disséminée partout dans le projet de COM.

Les Organisations Syndicales de FTV appellent la direction à une transparence totale sur le sujet, au travers d’un cycle de discussions avec elles et les CSE. Nous allons avoir besoin de temps, y compris pour réfléchir, et de moyens pour nous former à ces enjeux, en comprendre les atouts et les risques, poser les lignes rouges, mesurer les impacts sur le sens de nos métiers, sur l’emploi, mais aussi sur les principes professionnels et la déontologie des journalistes. Redonner du sens, avec une politique salariale dynamique et juste, voilà un enjeu intéressant.

Vous le voyez, Mme la Présidente, nos doutes sont nombreux face à un avenir extrêmement flou et il vous appartiendra de faire toute la transparence sur les intentions réelles de la direction sur tous ces sujets qui vont impacter de façon majeure l’entreprise et les salariés. Vous devez prendre la mesure de l’inquiétude et de l’appréhension des équipes de France Télévisions devant ce projet de fusion.

Compte tenu des risques majeurs encourus par les salariés de nos entreprises, tous les syndicats de l’Audiovisuel Public ont appelé à la grève les 23 et 24 mai, jours d’examen de la Proposition de Loi visant à fusionner nos entreprises.

Une grève légitime et qui doit être visible sur nos antennes : les élus de ce CSE Central protestent fermement contre l’externalisation de la fabrication du débat politique prévu le 23 mai au soir.

 

Paris, le 21 mai 2024

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Compte rendu CGT du CSE Central des 24-25 avril 2024

 

   Banniere CSEC avril 2024  
   

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Delphine Ernotte évoque d’entrée la couverture de l’actualité sur les antennes et veut croire que l’entreprise se distingue par l’équilibre de traitement des conflits du moment, en particulier face au fort clivage des positions sur le Proche-Orient. Elle souligne la diffusion d’un documentaire sur les femmes iraniennes pour lequel l’intelligence artificielle (IA) a été utilisée pour la 1ère fois, afin de recomposer les visages des témoins pour préserver leur anonymat. Elle pointe également la manipulation de l’info, la baisse généralisée de la confiance des Français et la démarche de FTV autour d’un « pacte de transparence » (QR code dans nos éditions pour permettre aux téléspectateurs d’en savoir plus sur la manière dont les rédactions travaillent).

Aujourd’hui, 75% des Français ont plutôt confiance dans le service public, mais « ce n’est pas 100% », reconnaît-elle.

Pour Delphine Ernotte, les Jeux olympiques et paralympiques peuvent « rassembler les gens autour d’un événement positif : on espère que chaque Français gardera un héritage de ces JO ». A l’occasion, France télévisions va déployer « 3 innovations en une », se réjouit-elle : un système qui permettra de transmettre le signal en mouvement (la caméra transmet à une voiture via une boucle 5G, puis la voiture transmet via Starlink à un satellite en orbite basse, qui renvoie vers le cloud).

Sur les Européennes, France Télévisions tente d’intéresser les jeunes, par exemple en diffusant des petites pastilles humoristiques avec les acteurs de la série numérique à succès Parlement.

Côté numérique, une nouvelle mesure d’audience sur tous les supports place France.tv au 1er rang des plateformes de streaming en France. Notre plateforme bénéficiera d’une grosse mise à jour avant les JO, afin de transformer « l’expérience utilisateurs ».

Interrogée sur les projets de holding ou de fusion, Delphine Ernotte réaffirme qu’elle soutient ce projet de rapprochement parce que « cela nous permettrait d’être plus forts et plus libres » en nous renforçant mutuellement dans les régions, sur franceinfo et sur le numérique, où plus on regroupe, plus on gagne en puissance. Ce qui est en contradiction avec le projet de lancement d’une plateforme « Ici » commune à France 3 et France Bleu en septembre, au détriment de l’audience de l’URL franceinfo qui vient à 30% des contenus régionaux. Réponse lapidaire de la patronne : « Je vais vous le dire comme je pense : avoir un site internet à part, c’est débile. Mais que voulez-vous ? Il s’agit d’un compromis avec Radio France, c’est un peu comme un protocole de sortie de grève ».

Delphine Ernotte évoque encore des fonctions supports centralisées, comme la paie, qui pourraient être regroupées à terme.

Reste la question du périmètre de la holding : juste Radio France et France Télévisions ou également France Médias Monde et l’INA ? « Je suis comme vous, j’apprends les informations aussi par la presse », précise Delphine Ernotte, qui plaide pour une fusion dans la foulée, afin notamment d’éviter aux entreprises d’avoir à créer des filiales communes : « C’est plus simple d’avoir une entreprise unique. Moi je ne suis pas pour la filialisation, je suis pour l’entreprise unique, si on veut que les salariés puissent avoir des mobilités dans l’entreprise ». Et de plaider pour que ça se fasse vite, afin d’éviter un risque d’enlisement, « en particulier sur le financement ».

Si des salariés sont transférés dans une filiale, ils perdent leur couverture conventionnelle et peuvent être moins bien traités que leurs collègues de la maison mère.

Interrogée sur le coût de la holding, Delphine Ernotte répond : « Je pense qu’il faut mettre zéro francs (sic) et zéro centimes dans la holding » mais ajoute ensuite, en totale contradiction, qu’il faut mettre les programmes de transformation dans la holding. « La holding est plus un accélérateur de changement et de transformation positive qu’une révolution copernicienne ».

Sera-t-elle candidate à la présidence de la holding ? « Je pense qu’il faut faire cette réforme, que je sois dans le potage ou pas. Est-ce que je serai candidate ? Si c’est un poste opérationnel, peut-être, si c’est un poste honorifique, ça ne m’intéresse pas ».

Et les salariés dans tout ça ? Delphine Ernotte évacue le sujet comme une poussière sur sa manche : « je pense qu’il ne faut pas fantasmer sur l’entreprise unique. Ça va nous permettre de faire des choses en commun qu’on a déjà identifiées. Sur les accords collectifs, aucune inquiétude à avoir. On n’est pas moins-disant que ce qui existe ailleurs, dans notre accord collectif post-fusion de France Télévisions ».

Isabelle Caroff, la DRH, précise qu’en cas de fusion, les accords en totalité seront automatiquement dénoncés. Les organisations syndicales et la direction auront alors 15 mois pour négocier.

Sur le niveau d’emploi : « On ne s’engagera jamais sur le niveau d’emploi. Car oui, dans certains cas on aura du redéploiement, dans d’autres cas, une baisse du nombre de personnes nécessaires aujourd’hui pour faire une tâche. Aujourd’hui, on est moins nombreux qu’on l’était autrefois pour faire des tâches comparables ».

La palme d’or de l’argument spécieux : « Je pense que le pluralisme doit être conservé. Ce qu’on a fait en région, ça augmente le pluralisme : 24 conducteurs au lieu d’un seul ». En matière de contre-vérité, on ne fait pas mieux. Avant, on avait 24 éditions régionales + 1 édition nationale, désormais on a 24 éditions régionales contraintes de diffuser des sujets (tous les mêmes) fabriqués par Paris. Elles y ont au contraire perdu de la liberté et de la diversité.

La CGT ne compte pas laisser le gouvernement, les élus de la République et les dirigeants de cette entreprise casser les acquis sociaux chèrement conquis et de faire peser une menace aussi forte sur les conditions d’emploi des salariés au travers de la polyvalence et de la poursuite de la diminution des effectifs, seules solutions imaginées pour absorber les économies que nous devons encore faire. Pour y arriver, la mobilisation devra être forte et massive. 1ère étape : l’examen de la loi à l’Assemblée nationales les 23 et 24 mai.

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La présentation le 9 février dernier d’une « feuille de route » ne suffit pas à satisfaire les obligations légales de l’employeur de consultation du CSEC sur les orientations stratégiques de l’entreprise et leurs conséquences. Lors de cette séance du 25 avril, les élus n’ont pas appris grand-chose de plus. Car sur le volet conséquence de ces orientations, la direction n’avait que très peu d’information à donner. Rétention ou incapacité ?

La situation est pour le moins atypique, avec un Projet de Proposition de Loi (PPL) adopté en juin 2023 au Sénat, enterré par la ministre de la Culture puis ressuscité par la nouvelle avec une mise à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale les 23 et 24 mai. La direction affirme donc être contrainte de réduire sa « vision stratégique » à la seule année 2024 déjà bien entamée.

Sur la proximité, après les annonces tonitruantes pour la rentrée de septembre 2024, aucune mesure structurante sur l’emploi, l’activité, l’organisation ou les conditions de travail ne pourra être lancé. Le nouveau site internet France 3-France Bleu ne sera donc qu’un reboutiquage des contenus actuels.

Un projet de rapprochement entre les directions Antenne et programme (DGDAP) et Numérique pourrait voir le jour après les Jeux olympiques et paralympiques. La construction du projet s’étendrait jusqu’à la fin de l’année. La CGT a appelé à la prudence, car ce mouvement de rapprochement est diamétralement opposé à ce qui est en train de se mettre en place à Radio France avec la constitution d’une grande direction du numérique. En cas de rapprochement, faudra-t-il choisir l’un des deux modes d’organisation ? Faudra-t-il défaire ce qui viendra d’être fait ?

Autre axe évoqué par la direction : le respect des règles. La direction cite en exemple les salariés qui ne transmettent pas leurs arrêts maladie tout en bénéficiant de la subrogation, ce qui coûterait 1M€ par an à l’entreprise. Autant de laxisme de la direction est assez surprenant. A la CGT, le respect des règles on ne demande que ça, mais toutes les règles, en particulier celles des accords collectifs car trop souvent c’est l’employeur qui ne les respecte pas.

La direction avait déjà annoncé un plan d’économie sur la masse salariale de 100M€ sur 4 ans via des suppressions de postes et une renégociation de certaines dispositions de notre accord collectif. La chasse aux économies est donc plus que jamais d’actualité et la direction souhaite partager avec les syndicats un diagnostic sur l’accord collectif. Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Pour la DRH, il s’agit de comparer les dispositions de l’accord collectif avec la norme de la branche (très en deçà de nos accords FTV), mais aussi avec d’autres médias publics ou privés. Ce diagnostic est-il déjà fait ? Et par qui ?

Pour la CGT c’est clairement une ligne rouge à ne pas franchir. Une discussion est évidemment toujours possible pour faire évoluer notre accord, mais ce sera donnant-donnant, certainement pas pour supprimer des acquis conventionnels.

Quelle incidence auront les orientations stratégiques sur l’emploi ? Aucune réponse, la direction ne dit rien, ne s’engage à rien, ou plutôt dissimule ses véritables objectifs. Pourtant l’accord GPEPP prévoit un point de présentation des objectifs emploi. Vous avez dit respect des règles ? Le document d’information-consultation produit par la direction contient beaucoup de copiés-collés de compte rendu de commission du CSEC, d’accord ou de projet d’accord. Est-ce la traduction de l’absence de vision de la direction sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences ? Que les productions des élus et le fruit négociations soit une source est intéressant mais où est la véritable vision stratégique ?

L’épais brouillard de la réforme de l’Audiovisuel Public n’aide pas, mais exposer ses idées pourrait avoir du sens dans le contexte actuel, pour au moins animer le débat. La peur de s’exposer sans doute dans un contexte périlleux ...

Le document présenté aux élus comporte également quelques pépites : « Les salariés aspirent à plus d’autonomie et de liberté mais aussi d’engagement. Documentée il y a près de 10 ans par le sociologue Henri Vacquin, la question de la culture managériale à France Télévisions demeure un enjeu pour l’entreprise. » Ah bon ? Mais qu’à fait la direction toutes ces années ?

A ce stade, les orientations stratégiques de l’entreprise à 3 ans, voire réduite à 7 mois, restent très nébuleuses, la direction n’assumant pas les conséquences de ses projets. La direction a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ou souhaite-t-elle les faire payer aux salariés ?

Les élus ont désigné le cabinet d’expertise 3E Consultants pour les assister sur ce dossier et faire toute la lumière sur les conséquences de la stratégie de la direction en lien avec le budget 2024 et les perspectives budgétaire jusque 2028.

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En apparence, tout va bien, les comptes 2023 de France Télévisions sont bénéficiaires.

En réalité, il n’en est rien, il s’agit d’un artifice comptable lié au changement des règles d’amortissement des programmes de fiction. L’entreprise est structurellement déficitaire, du fait de financements publics insuffisants. Le déficit d’exploitation réel est de 20 M€, l’entreprise a consommé de la trésorerie et s’est financièrement appauvrie.

En 2023, la hausse des concours publics de 50 M€ n’a pas suffi à couvrir les 30 M€ de la taxe sur les salaires que FTV doit payer depuis le changement de mode de financement, plus les 60 à 80 M€ de surcoûts de la masse salariale et des achats hors programmes liés à l’inflation.

En outre, pour la 1ère fois, la publicité n’a pas été au rendez-vous car le marché publicitaire a reculé en France. Le chiffre d’affaires publicitaire est en recul de 11 M€ malgré la progression de la pub numérique qui représente désormais 10% des recettes publicitaires du groupe.

L’entreprise a en outre dû financer des objectifs d’antenne non prévus comme l’Eurovision Junior, la visite du pape à Marseille, des compétitions de foot féminin ou la couverture de l’actualité en Ukraine et au Proche-Orient. La grève contre les éditions Ici dans le réseau régional a généré des économies qui ont amorti en partie ces dépassements.

En 2023, le niveau global des effectifs est de 8.825 ETP, en économie de 75 ETP par rapport à ce qui avait été budgété, et de 126 ETP par rapport à l’année précédente. Le taux de précarité s’est accru pour atteindre 14,6% des effectifs.

Depuis 2012, France Télévisions a supprimé 1.665 ETP, soit 15% de ses effectifs.

La situation sera beaucoup plus tendue en 2024 et l’avenir du financement de l’audiovisuel public au-delà du 31 décembre est à date toujours aussi incertain.

Voir l’avis des élus sur les comptes 📎

Le compte rendu de la commission économique du CSEC est à lire ici 📎

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La direction persiste et signe. Malgré les alertes de la CGT, malgré un rapport accablant du cabinet Acante qui a travaillé sur le sujet pour les élus, malgré les troubles psychosociaux déjà existants chez certains salariés des équipes légères, la direction avance comme un rouleau compresseur.

Certaines directions construisent, d’autres détruisent. Le 1er juillet, c’est clap de fin pour les équipes légères du Siège. Pourtant à ce jour, aucun des 7 salariés concernés n’a reçu de proposition concrète. 13 mois après l’annonce de cette fermeture, c’est toujours le flou, la direction évoquant seulement des « vis ma vie ».

Concernant les équipes du réseau régional, le projet de pool proposé par la CGT a été dévoyé par la direction, rendant la proposition très insatisfaisante, voire non opérationnelle. Et là aussi la direction persiste à ne pas respecter ses engagements. Sur les 4 équipes complètes actées (12 postes) dans le protocole de sortie de grève de novembre 2022, seulement 8 techniciens seront transférés. On est loin du compte. La CGT a déposé un préavis de grève pour la journée du 25 avril pour faire respecter l’accord de sortie de grève de novembre 2022 ! Respect des règles, encore… La direction s’engage à publier 2 postes d’OPV à Rennes courant 2024, et un poste d’OPS à Marseille en 2025. Comment la croire, alors qu’elle s’assied allègrement sur sa propre signature ?

Tout au long de la phase de travail du projet, la direction n’aura pas dévié de son objectif : sortir les équipes légères de la Fabrique, laissant le soin au Réseau régional de réussir là où elle a consciencieusement échoué, et en plus en ne transférant pas tout le budget afférent. Elle chercherait à planter l’activité qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. On fabrique de moins en moins à la Fabrique, y compris à la Post production. La réorganisation de cette direction est un échec cuisant, une casse sociale sans précédent pour de nombreux personnels.

L’activité des tournages légers peut parfaitement être maintenue voire développée compte tenu du nombre de documentaires engagés tous les ans par FTV (plus de 700). « Le modèle économique des documentaires a changé », répond la direction. Une rengaine répétée en boucle, mais sans pour autant donner le moindre chiffre et sans que personne ne sache d'où cela vient.

La CGT exige que les 7 postes de techniciens du Siège qui vont passer par perte et profit soit verser au projet de pool pour le renforcer.

Et que dire des personnels travaillent en support de ces équipes ? Planificateurs d’activité et de ressources, chargés de production, cadres à la production, assistante achats, responsable des productions, coordinateurs techniques, tous sont impactés et aucun d’entre eux ne sait ce que la direction a prévu pour compenser la baisse voire la suppression de leur activité.

Dans leur résolution, les élus du CSE Central s’opposent au déploiement du projet en l’état et demandent sa remise à plat globale intégrant des éléments clairs du plan de charge 2025 lorsque l’organisation de l’Audiovisuel Public et son financement pluriannuel seront clarifiés. Lire l’avis ici 📎

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Une activité en vidéo fixe soutenue, plusieurs nouvelles émissions internalisées, un dépassement des prévisions en vidéo mobile notamment grâce au Modul’air (régie flight). Maintien de l’activité fiction. Pour la vidéographie le plan de charge prévisionnel a été réalisé.

Ça c’est pour les « bonnes nouvelles », si on ne regarde pas la baisse continue sur plusieurs années et si on n’espère pas de croissance de ces activités.

On remarque sans surprise une baisse de l’activité pour les équipes légères et la post-production. La direction se veut rassurante, nous n’y croyons pas une seconde.

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Le taux d’occupation des plateaux du Siège est très bien optimisé selon la direction.

Les plateaux de Vendargues ont augmenté leur activité.

Concernant les plateaux du réseau régional, la présentation des éléments n’est pas satisfaisante. Beaucoup d’indicateurs manquants (superficie, capacité d’accueil, taux d’occupation…). Les élus ont demandé au responsable de revoir sa copie. 

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  • Situation psychosociale Martinique

Après le suicide de 2 collègues Martiniquais, l’ambiance est pesante dans la station. La directrice du Pôle Outre-mer leur a rendu hommage, ainsi qu’à Cédric Wakahugnème, décédé brutalement en Nouvelle-Calédonie - ses camarades CGT saluent son engagement et apportent tout leur soutien à ses proches. Les élus du CSE de Martinique La 1ère et la direction régionale ont décidé de confier à un cabinet externe la réalisation d’une enquête pour RPS.

  • Enquête Risques Psychosociaux en Guyane

Ce point est lié au précédent, car une enquête similaire avait été menée à Guyane la 1ère et l’idée était de savoir si les préconisations faites par le Cabinet étaient appliquées, et si elles avaient porté leurs fruits. Les membres de la Commission indiquent que cet état de mal être chez certains salariés se retrouve dans d’autres stations telles que Mayotte par exemple, et invitent la Direction à ne pas attendre que les situations se dégradent pour apporter les bons outils managériaux, et les moyens humains nécessaires à la réalisation de nos missions. Pour qu’il y ait une relation de confiance entre la Direction et les salariés, il est primordial que les engagements pris, soient tenus.

  • Information d’étape sur le déploiement de la réforme des rédactions ultramarines

Les projections faites par le Pôle Outre-mer en matière d’encadrement ne sont pas encore abouties, créant des tensions dans la planification des rédacteurs en chef et des responsables d’édition. Les membres de la Commission avaient pourtant alerté dès le départ sur la gestion des effectifs et les difficultés à trouver les bons profils d’encadrants. Par ailleurs, la notion du traitement « chaud-froid » semble ne pas être bien comprise des mêmes encadrants qui ont du mal à s’adapter à cette nouvelle culture média.

  • Organisation de la nouvelle direction des médias du Pôle Outre-mer

Créée en début d’année, elle est dirigée par Emmanuel Tourpe, ancien de la RTBF. Au contraire de la Direction de l’information qui décide de ce que l’on va montrer au public, la Direction des Médias s’occupe, elle, de décider à qui on adresse nos contenus, avec quel format, dans quelle temporalité et avec quelle écriture. L’idée est de rendre plus impactant ce qui est produit, de donner une meilleure visibilité à nos productions tout en étant au service des stations.

  • Jeux Nationaux

Cette année les Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise se sont déroulés du 8 au 12 mai 2024 en Martinique. 2.500 salariés-athlètes (80 de FTV), 25 disciplines. L’organisation a été assurée par le CSE de Martinique La 1ère. Une belle opportunité de développer un esprit de cohésion entre collègues de tous horizons.

  • Festival la 1ère à Marseille

La direction du Pôle Outre-mer organise ce Festival du 30 mai au 2 juin pour aller à la rencontre du public, pour montrer au monde en quoi les Outremers sont porteurs de valeurs. Ça se passera à La Friche de La Belle de Mai, l’ex-site de tournage de Plus Belle La Vie…

Compte rendu complet à lire ici 📎

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  • Dispositif de lutte contre le cyberharcèlement

Juridiquement, l'aspect cyber est un facteur aggravant du harcèlement. Le but du cyberharcèlement du journaliste est de faire taire, il y a donc un enjeu de santé au travail et de liberté de la presse. FTV a mis en œuvre plusieurs moyens de protection et d'actions : algorithmes de modération, groupe de travail, guide pratique en ligne sur Monespace et régulièrement mis à jour (Monespace -> Mon entreprise -> Information -> Déontologie et textes de référence -> Guide FTV cyberharcèlement (maj mars 2024), formation à l’UFTV, procédure du tiers de confiance, process de signalement, accompagnement par l'entreprise du salarié qui porte plainte (comme en cas d’agression sur le terrain).

Les élus ont proposé des mesures complémentaires.

  • Bilan 2023 des psychologues du travail

Bien que seulement 6% de l’effectif de l’entreprise ait fait appel aux services d’ACCA, ils font figure de « sentinelles » et de « signaux faibles » auxquels la direction doit porter la plus grande attention. La raison 1ère des sollicitations des salariés concerne les relations de travail dégradées (40%), puis les exigences émotionnelles (12%) et les conflits de valeur (10%). ACCA a fait les mêmes remontées que les élus à la direction : les projets Campus, réforme de l’info en Outre-mer, Tempo et OpenMedia sont délétères. Qu’en tire la direction comme enseignements ? Ce sont des projets impactant, il est donc normal qu’il y ait des impacts.

Cette position assumée va non seulement à l’encontre du programme de formation imposé aux managers (sensibilisation aux signaux faibles) mais aussi, et c’est encore plus grave, à l’encontre du rôle légal de l’employeur de protection de la santé des salariés. Les élus CGT n’entendent pas en rester là et continueront de se battre pour faire rempart.

  • Nouvelle procédure de traitement des signalements de harcèlement

Sans étonnement, la nouvelle procédure de la direction, restée sourde aux alertes des élus, tombe dans tous les écueils pointés par les professionnels éclairés du sujet. Il en était de même pour l’ancienne procédure. A croire qu’on ne peut jamais progresser en matière d’accompagnement des situations difficiles.

Les élus CGT alertent les victimes de harcèlement. Lorsque vous voulez vous signaler, il existe d’autres moyens légaux que la procédure interne unilatérale de la direction. Les élus peuvent diligenter une enquête conjointe élus-direction ou la victime présumée saisir le/la référent.e harcèlement de son CSE qui après étude du dossier pourra proposer aux élus du CSE de  désigner un expert indépendant agréé par le ministère du Travail.

Non seulement ces 2 options ont le mérite de traiter les raisons organisationnelles du harcèlement (ce que ne fait pas la procédure de la direction), mais en plus elles sont plus protectrices pour les victimes.

Lire le compte rendu complet de la CSSCT-C 📎

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Depuis l’adoption du règlement intérieur (RI) de FTV en 2017, des lois imposant des modifications des RI des entreprises ont été adoptées. Une mise à jour est donc nécessaire.

Pour ce qui est du règlement intérieur, s’agissant du point Santé Sécurité certains termes jugés obsolètes seront remplacés : « Hygiène » par « Santé » et « Équipement de Sécurité » par « Équipement de protection individuelle ». Le terme « vapotage » a été rajouté pour remplacer « l’interdiction totale de fumer ». Ces modifications ont pour objet de se mettre en conformité avec les dernières évolutions règlementaires issues de la Loi Santé du 2 août 2021 qui prévoit également de détailler les différentes visites médicales offertes aux salariés (de mi-carrière et post-expositions ou post-professionnelles). L’article L.4624-2-2 du code du travail prévoit également le renouvellement des visites de suivi individuel renforcé pour certaines populations.

Quant à la loi du 21 mars 2022, elle impose d’intégrer les propos ou comportements à connotation sexiste ainsi que le harcèlement par plusieurs personnes à la définition du harcèlement sexuel.

L’article 1.1 de la loi n°2021-1109 du 24 août 2021 impose à la fonction publique un principe de neutralité à intégrer au RI. Cela a occasionné beaucoup de questionnements de la part des élus car nous ne sommes pas un entreprise comme les autres du fait de l’intervention envers les publics. Les différentes interprétations d’un concept aussi large et flou pourraient impacter la liberté d’expression.

La partie éthique et conformité sera augmentée de 2 articles pour être en conformité avec la loi mais aussi pour faire le lien avec le code de conduite anti-corruption, le code de conformité aux droits de la concurrence et toutes les procédures internes applicables aux achats.

Un article concernera les lanceurs d’alerte.

La charte informatique en vigueur date de 2017. Depuis, les usages ont évolué : mobilité, télétravail, outils collaboratifs (OneDrive, Office 365). La cybersécurité aussi a évolué pour répondre à l’utilisation d’appareils personnels en milieu professionnel. D’où ce projet de mise à jour.

Prochaine étape : les 13 CSE/CE/CCEOS de France Télévisions seront informés et consultés sur ces propositions de modifications. Puis, le CSE central rendra son avis en octobre pour une entrée en vigueur en suivant.

Les élus pourront s’appuyer sur l’analyse juridique qu’ils ont commandé à un cabinet d’avocats indépendants.

Paris, le 14 mai 2024

 

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Déclaration du Comité Social et Économique de Mayotte la 1ère

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Objet : Réaction au rapport de la Cour des comptes sur France Télévisions
                Spécificités de Mayotte La 1ère

 

Le Comité Social et Économique de Mayotte La 1ère, réuni en séance ordinaire le 25 septembre 2025, tient à réagir au rapport de la Cour des comptes publié en septembre 2025, relatif à la situation financière et organisationnelle de France Télévisions.

Si ce rapport établit un certain nombre de constats sur la trajectoire du groupe au niveau national, il passe totalement sous silence les réalités locales et ultramarines, en particulier la situation de Mayotte La 1ère, premier média public de proximité du territoire, qui exerce ses missions dans des conditions uniques en France.

Nous déplorons que ce rapport applique à l'ensemble du réseau France Télévisions des critiques généralisées, sans tenir compte:

      • Des réalités territoriales spécifiques aux départements et régions d'Outre-mer.
      • Des missions de service public renforcées que nous assumons au quotidien, souvent dans une précarité accrue.
      • Du contexte particulièrement difficile de Mayotte, confrontée à des défis sociaux, sécuritaires, éducatifs et sanitaires majeurs.
      • De la charge de travail des salariées de Mayotte La 1ère, qui cumulent souvent plusieurs compétences et fonctions, par manque de moyens humains, avec un niveau d'engagement et de polyvalence largement supérieur à la moyenne.

Par ailleurs, nous alertons sur des conditions de travail de plus en plus dégradées :

      • Équipements obsolètes,
      • Effectifs insuffisants pour répondre aux missions croissantes de couverture, de production et de lien social,
      • Difficultés de recrutement et de fidélisation des professionnels qualifiés, en raison d'un manque d'attractivité et de reconnaissance,
      • Surcoûts structurels liés à l'insularité, à la vie chère, à la sécurité et à l'isolement géographique - des réalités qui ne peuvent être ignorées dans une approche strictement comptable.

Le CSE de Mayotte La 1ère formule les demandes suivantes:

  1. Que l'État et France Télévisions reconnaissent les spécificités de Mayotte dans l'analyse budgétaire et stratégique du groupe
  2. Que toute réforme du modèle social ou de l'organisation tienne compte de l'extrême fragilité de notre environnement professionnel
  3. Qu'un plan spécifique d'investissement et de sécurisation des conditions de travail soit mis en œuvre à Mayotte, en concertation avec les représentants du personnel
  4. Que les missions de service public soient réaffirmées, renforcées et correctement financées, en cohérence avec les besoins réels de la population.

Le CSE de Mayotte La 1ère rejette toute approche purement comptable de la question du service public audiovisuel dans les outre-mer, et notamment à Mayotte.

Nous appelons à un dialogue responsable, fondé sur la réalité des territoires, la dignité des personnels et la valeur essentielle de l'information de proximité, dans une République qui se veut une et indivisible.

 

Fait aux Hauts Valons, le 25 septembre 2025

 

Pour le CSE de Mayotte La 1ère

250926d

 

 

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Communiqué SNJ CGT et SNRT CGT - Pour un audiovisuel public fort

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Pour un audiovisuel public fort,

financé et protégé

 

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Les sénateurs examinent ce 23 octobre une proposition de loi LR portant sur le financement de l'audiovisuel public, après son adoption par la commission des finances et avant sa transmission à l'Assemblée nationale. Le texte vise à prolonger le mécanisme actuel de financement par une fraction de la TVA, provisoirement mis en place lorsqu'a été votée, en 2022, la disparition de la contribution à l'audiovisuel public (ex-redevance).

La fin de ce système étant, à l'origine, prévue pour le 31 décembre 2024, il y a donc urgence pour l'audiovisuel public. Dans ces conditions, le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel peuvent admettre son prolongement, mais uniquement de façon provisoire. La CGT n’oublie pas que la TVA est l’impôt le plus injuste et porte plus lourdement sur les populations les plus fragiles socialement. Elle demande la mise en place d’un autre système, plus protecteur et plus juste socialement.

La budgétisation de l'audiovisuel public ne saurait, non plus, être la solution, à cause du manque de stabilité et de visibilité qu'elle entraînerait, ainsi que le risque accru d'ingérence de l'exécutif dans les programmes et les contenus d'information, ce qui altérerait la confiance du public.

Pour le long terme, le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel revendiquent, dans un argumentaire transmis aux parlementaires, la création d'un « fonds de garantie de l'information indépendante, du savoir et de la création ». Ce dernier serait alimenté par une contribution universelle, affectée au financement des médias publics, dont le montant serait progressif en fonction des revenus de chacun, afin de garantir aux citoyens l'accès à la création et à une information fiable à la télévision, à la radio, sur les plateformes et les réseaux sociaux.

La sénatrice Sylvie Robert a déposé une proposition de loi prévoyant un système de financement similaire à notre revendication.

Le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel insistent sur le rôle fondamental de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, France Média Monde, Arte et l'INA) et sur la nécessité d'un financement – pérenne, indexé sur l'inflation – et de moyens à la hauteur de ses missions. Ainsi, il se doit de remplir des fonctions essentielles d'éducation et d'information indépendante et fiable, face, notamment, aux défis de la désinformation et de la concentration des médias. C’est tout l'écosystème de la production audiovisuelle et du cinéma qui dépend du bon financement de l’audiovisuel public.

Pour les mêmes raisons d'indépendance et de pluralisme de l'information dans les différentes composantes de l'audiovisuel public, nous rejetons toute velléité de ressortir des cartons la loi de fusion-holding, dont l'examen a été mis entre parenthèses par la dissolution de l'Assemblée nationale.

Le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel demandent également que l'audiovisuel public soit protégé par la Constitution. Une garantie d'autant plus nécessaire à l'heure où l'extrême droite souhaite sa privatisation, c'est-à-dire sa disparition.

Nous ne voulons plus entendre parler, non plus, des plans d'économies et autres « synergies » qui sévissent depuis plus de dix ans et ont fortement abîmé l'audiovisuel public : suppressions massives de postes, disparition des éditions nationales sur France 3, conditions de travail indignes pour les correspondants à l'étranger, recours massif à la sous-traitance, multidiffusions au détriment des créations originales…

C’est bien d’un audiovisuel public, fort, financé et protégé dont ont besoin les citoyens et que le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel défendront sans relâche.

 

Paris, le 23 octobre 2024

 

 

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SNJ-CGT

263, Rue de Paris – Case 570 – 93514 MONTREUIL CEDEX

Tél. : 01.55.82.87.41– www.snjcgt.fr – c ontact@ s njcgt.fr

 

SNRT-CGT Audiovisuel

France Télévisions – Pièce V2839 – 7 esplanade Henri de France 75907 PARIS Cedex 15

Tél. 01.56.22.87.41 / 06.80.13.40.82 – w ww.snrt-cgt-audiovisuel.org

 

 

 

 

Rachida Dati - Démissions !

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Rachida Dati défraie la chronique pour ses propos provocants, ses agressions verbales ou les affaires qui éclatent au tribunal ou dans la presse. Elle est partout sauf à l’endroit où nous attendons une ministre de la Culture.

Mise en examen depuis 2021 pour "corruption" et "trafic d’influence", accusée d’avoir fait du lobbying au Parlement européen pour Renault-Nissan contre 900 000 € d’honoraires.

Accusée par le quotidien Libération d'avoir réalisé une déclaration de patrimoine erronée à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en omettant 420 000 € de bijoux.

Accusée également de corruption par l’émission d'investigation Complément d’enquête, pour des faits de même nature que l’affaire Renault-Nissan à hauteur de 299 000 € de 2010 à 2011 pour GDF Suez (devenu Engie) sans les déclarer au Parlement Européen.

Menaçante à l’égard de Patrick Cohen dans l’émission "C à vous" lorsque ce journaliste professionnel évoque ces nouvelles accusations de corruption. 

Méprisante à l’égard des artistes qui ont pris la parole aux Molières pour dénoncer les coupes budgétaires dont sont coupables le gouvernement avec le soutien de Madame Dati et qui asphyxient le service public du spectacle vivant.

Multipliant les mensonges pour justifier la réforme de l’audiovisuel public et nier l’existence des coupes budgétaires dans tout le secteur culturel, que l’ensemble de nos organisations syndicales dénoncent depuis des mois.

Depuis des mois, nous interpellons la ministre sur les effets catastrophiques des coupes budgétaires pour nos professions du spectacle. Nulle autre action de sa part qu'un déni méprisant. Rachida Dati n'apporte aucune réponse contre l'assèchement des collectivités locales et les coupes budgétaires qui massacrent le secteur culturel. Elle n'a pas plus de réponse pour préserver le budget de son ministère qui fond à vue d'œil. 

Depuis des mois, nous dénonçons les effets délétères de sa réforme de holding qui va fragiliser l’audiovisuel public alors même que l’extrême droite poursuit son ascension avec le soutien de milliardaires tels que Bolloré et Stérin. Dati n’en a que faire. Elle veut une réforme qui porte son nom coûte que coûte même si c’est avec les voix du Rassemblement National. Seul son intérêt personnel et le soutien au secteur privé comptent. 

Elle s'est encore illustrée récemment en faisant le choix d'exclure les organisations syndicales représentatives des artistes d'une concertation laissant le champ libre aux représentants de la Tech. Les conditions de cette concertation n'ont pour but que de brader nos droits. C'est inacceptable !

La crise est là dans nos secteurs et résulte très largement des choix politiques de ce gouvernement, et de sa volonté de casser les services publics et de favoriser une partie du secteur privé. Elle touche l’intégralité de nos professions, le spectacle vivant, l’audiovisuel public, mais aussi, la production audiovisuelle, cinématographique, le film d’animation, les arts visuels et l'enseignement artistique. 

Nos professions sont en attente de réponses urgentes.

Le gouvernement et le Président de la République, ne peuvent ignorer plus longtemps le comportement de Madame Dati ni les lourds griefs susceptibles de qualification pénale qui pèsent sur sa personne. La fonction de ministre de la Culture est entachée.

Nous voulons un⸱e ministre au rendez-vous des enjeux qui traversent nos professions. Nous voulons un⸱e ministre respectueuse. Nous voulons un·e ministre au-dessus de tout soupçon de collusion avec le secteur privé.

 

Rachida Dati doit partir.

 

250625c

 

 

Paris, le 24 juin 2025

 

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